mercredi 16 décembre 2009

Sagittaire

Suite du post Cirta consacré à la restitution du D là oû il a disparû.

Le mot grec hydre avec le sens de serpent et relatif aux eaux (hydro-) est d'une importance capitale dans l'interprétation des choses même chez nous les kabyles. Il en de même pour son équivalent kabyle et mazigh thallaphsa (hydre). Ces deux mots sont curieusement les plus à même à expliquer comment a été concue la toponymie kabyle et mazigh nord-africaine.

Hydre
Il faut avoir lu préalablement l'avant-dernier billet Cirta pour comprendre ce qui suit.
Donc on a découvert qu'un D (d, dh) et T (t, th) se cacherait entre une consonne du groupe gamma (s, c, k, g, gh, q, kh) et la consonne R. En réalité on va formuler cett hypothèse autrement, on va supposer qu'il y aurait un D ou T caché devant un R, et inversement un R caché derrière un D ou T.
.R ~ DR, TR
D., T. ~ DR, TR
C'est une façon de voir si cette formule peut se généraliser. Exemple. Le mot tha-zedhayth (dattier) va en fait devenir tha-zedhrayth, tha-sedhrayth lui aussi comme kerrush (kedhrush) "chêne" ou xeRuv (xedhruv) "caroubier" rappelle la forme grecque et latine SDR-CDR-KDR de kedhros-kedros-cedrus pour l'arbre Cèdre.
Prenons le mot kabyle a-vehri "vent frais" (issu de la mer, du Nord donc pour les kabyles) qui est l'opposé de a-jupani (vent chaud du désert donc du Sud), ces deux appellations concernent la rose des vents. On retrouve un mot proche levhaR (la mer) que l'on suppose être un emprunt à l'arabe bahr, al-bahr (la mer). Le fait de restituer le D devant le R selon notre formule nous permettra de voir que vhaR va devenir vhaDR qui probablement aurait un lien avec hydre, hydro- issu du grec. Bref, ce que nous désignons comme levhar (mer méditerranée) et les arabes al-bahr (la mer) aurait un rapport avec l'hydre grecque! Et curieusement l'appellation grecque thallassa (la mer) n'a pas une origine grecque comme eux-mêmes le reconnaissent et il rappelle étrangement thalla (source, fontaine) kabyle-mazigh et l'hydre kabyle-mazigh thallaphsa!

Sagittaire
Si vous avez lu le billet assez récent "Chasse" vous aurez compris que notre tha-sedda (lionne) pourrait en fait être tha-segdda avec le sens lié à seGedh (chasser), a-seGadh (chasseur). Ce mot avec la racine SGD va devoir prendre une terminaison en R restitué après le D comme dans notre formule plus haut, SGD va devenir SGDR ou SGTR entre T et D la différence phonétiquement est négligeable. En clair notre a-seGadh, a-segadher? (chasseur) est pareil au mot sagittaire qui a le sens "d'archer" mais c'est d'abord un chasseur, ce mot sagittaire est issu du mot latin sagitta (une flèche). Le mot a-seGadh s'il prend un R va devenir donc a-seGadher ou segadher...qui pourrait nous donner un lien vers igidher (aigle) et ce rapprochement entre deux mots qui se ressemeblent pourrait nous indiquer un autre sens que "chasseur", igidher-segadher aurait le sens de "prédateur". Tout ça reste à vérifier.

Pourquoi Hydre et Sagittaire sont importants pour nous? Simplement parceque probablement les anciens se seraient servis des constellations célestes (hydre, sagittaire, lion, etc...) comme un miroir pour cartographier nos immenses territoires àfin de situer tel ou tel lieu dans l'espace. Les toponymes avec un sidhi (Sidi) seraient probablement un indice majeur surtout que sidhi serait vraisemblablement une déformation d'un nom proche de sedhir, segdhir, voir même sydhra (hydre). Tout ça reste à vérifier mais l'hypothèse ici formulée va certainement nous ouvrir un secret très très ancien concernant la technique (astronomie-topographie) utilisée par nos aïeux, les premiers prêtres je suppose, pour cartographier nos territoires et notre monde. A suivre donc!