samedi 31 mai 2008

La poule à zéro

Ceci est un post complémentaire au thème agraire du séminaire libyque.

Préambule
En kabyle on appelle la coupe "boule à zéro" veSli, en référence à tha-vSelt = oignon; il en est de même pour certaines régions d'Algérie besla en dialecte DZ. En réalité il s'agit simplement de "bulbe", l'oignon en est simplement un exemple parmi d'autres, pour qualifier la "boule" à zéro. A Alger il y a l'expression "seroual loubia" littér. "pantalon haricot" pour qualifier les pantalons traditionnels bouffants "à la turc", chez nous on les appelait à l'époque "pantalons 5 vitesses" à cause de le l'étoffe-pendule, sorte d'appendice, entre les jambes.
On va s'intéresser de plus près linguistiquement aux "légumes des métaphores" et tenter de percer l'origine des mots oignon (besla/tha-vselt) et haricot (loubia). Loubia en DZ et Luvian en kabyle (prononcer en français louviane), le génial caricaturiste algérien d’antan Slim connaissait bien ce détail quant il faisait parler un personnage kabyle dans sa satyre.


Lexique
Sémite-arabe:
Fève = Ful.
Haricot = Fasulia (Loubia en dialectes nord-africains, alubia en espagnol)
Pois = bazala/basla [b.S/Z.l.];
Pois-chiche = humeZ.
Oignon = baSl, baSla(t). [b.S.l.]
Grec:
Φασόλι [fassoli] = fève, grain, haricot. On le retrouve dans le russe fasol et le turc fasulye = haricot.
Pois: μπιζέλι [bizeli] emprunt à l’italien bizeli [b.z.l.].
Kabyle:
Oignon: tha-vSelt [v.S.l.]
Oignon sauvage: a-Zalim ou a-SZalim [S.l.m.]
Pois: a-jilvan, tha-jilvant
Fève: i-viw, pluriel i-vawen
Latin
Oignon: unionis, unio = grosse perle. En latin botanique: allium cepa.
Fève: fabae. Pour info fève: bean [bin] en anglais, bohne en allemand et bob en russe. Partout le son V, F ou B pour désigner pois/fève.

ANALYSE:
Comme on le constate fsl, vsl ou vzl se retrouve dans plusieurs langues pour désigner soit oignon soit oignon/pois/haricot.
1. L'oignon en kabyle tha-vSelt n'est pas un emprunt au sémite-arabe.
2. C'est bien la variante kabyle (berbère) qui est la plus convaincante car V = pois, se retrouve partout (oignon, pois, haricot) + Sl ou Zl comme on l'a vu dans les posts précédents se décomposerait ainsi: S ou Z du végétal + L vertical comme de coutume qui indique comment pousse ce vegétal, ça n'est pas pour rien que l'oignon est en botanique allium cepa.
3. Le kabyle (berbère) n'a pas emprunté au latin fabae (fève) le contraire serait plus convaincant. Peut-être que l'on peut décomposer ainsi: i-viw = V pois + un (seul/unique) iw, donc un seul pois dans chaque cosse (envellope de la graine) au contraire du pois a-jilvan oû chaque cosse contient plusieurs graines (petits pois).

Le plat kabyle Leghmudh=fèves vertes grosses et rondes dans leurs cosses servies avec du couscous (plat printanier) ne contient pas de V/F/B, serait-il un emprunt au latin legumen = légumes, [l.gh.m.d]= [l.g.m.] ?

Je vous propose pour finir d'écouter la chanson "ouvrez les stores" des Gnawa Diffusion oû Amazigh Kateb témoigne qu'en Afrique du Nord sous la botte des barbus et de l'état major, au pays du "gaz et pétrole" le peuple est réduit à consommer de "l'aspirine et la shira (came)" pour oublier la réalité mais rien n'y fait et à se remplir le bide de "lubia wel ful" (haricots et fèves). A mon avis le meilleur moyen pour les jeunes de lutter contre tous ces barbus-kamis et moustachus-galonnés est de se raser le crâne: le coup de boule à zéro!


merci à a son auteur sur Dailymo: dadou3x

vendredi 30 mai 2008

Thalla - Fabula

Ce post est à thématique agraire comme le précédent, on va y aborder la valeur du champ.

Fabula
Durant notre enfance d’écoliers il fut un fançais de génie que nous aimions tous: LaFontaine, Jean de Lafontaine. La fable du «riche laboureur» nous était déjà familière par notre culture oû il est question d’un «vieux et sage laboureur», fable racontée par nos mères respectives. Dans la variante kabyle le laboureur en plus d’inculquer la morale «le travail (du champ) est le trésor» il exhorte ses fils à ne pas partager leur champ qu’il leur laisse en héritage et leur enseigna que «l’union fait la force» tiges de bois à l'appui pour la métaphore. C’est dire que cet «apport positif et civilisationnel» de l’école de Jules Ferry a servi d’abord à deux choses: à valider notre version du terroir de la fable en question et à adorer ce génie français du nom de Lafontaine (la fontaine = thalla en kabyle) et ses fables oû l’on pouvait se reconnaître sans se confondre. Des années plus tard j’éprouvais les mêmes sentiments en lisant (en russe) à mon enfant les contes des frères Grimm (des allemands) tant j’étais frappé par la ressemblance avec ce que ma mère nous racontait quand nous étions des enfants. Le monde est petit. Bien sûr que Lafontaine a été précédé par d’autres avant le 17 siècle et qu’il a repris Esope de la Grèce antique, le romain Horace et le grec Phèdre de la période romaine; mais Lafontaine lui-même a été repris, en compagnie d’Esope, par Krylov le russe au début du 19 siècle. Tous ont d’une manière ou d’une autre contribué à perpétuer la sagesse de l’humanité. Lafontaine évoquera toujours une émotion vive et positive pour ceux qui en ont fait sa connaissance durant leur enfance.

Le travail est le trésor
«Le laboureur et ses enfants»
Un riche laboureur, sentant sa mort prochaine,

Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.
«Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage
Que nous ont laissé nos parents:

Un trésor est caché dedans.
Je ne sais pas l'endroit; mais un peu de courage

Vous le fera trouver : vous en viendrez à bout.
Remuez votre champ dès qu'on aura fait l’oût:
Creusez, fouillez, bêchez; ne laissez nulle place
Où la main ne passe et repasse.»
Le père mort, les fils vous retournent le champ,
Deçà, delà, partout : si bien qu'au bout de l'an
Il en rapporta davantage.
D'argent, point de caché.
Mais le père fut sage
De leur montrer, avant sa mort,

Que le travail est un trésor .
– Jean De Lafontaine –

Le champ est le trésor
La relation champ-trésor est très nette pour le kabyle (berbère en général, héritier du libyque). En plus de la sagesse des aïeuls, ça se confirme linguistiquement: la racine de [g.r] de champ (i-ger) se retrouve dans la racine de trésor a-geruj [g.r]+ suffixe «zh» ou j. Simple concidence? Oh que non! Cette morale «travail (de champ) = trésor» est le fondement même de la société paysanne kabyle, du moins avant son érosion ces dernières années à cause des moeurs guétoulo-aziatiques imposées par les usurpateurs.

Lexique et étymologie
Fable: latin fabula de fari = dire
En grec μύθος [mythos]= fable, mythe
Lexique kabyle :
i-ger = champ
a-geruj/a-geruzh [a- article masc.sing., g spirant ] = trésor. Vous le retrouverez en patronyme arabisé el-gueroudj (g occlusif, dj à la place de j). En sémite-arabe trésor = kenz, d'oû les patronymes et prénoms empruntés en kabyle, par exemple Kenza.
a-ghrum = pain. Sans doute terme générique à l’initial pour désigner pain/céréales, etc...
a-gershal/a-gwurshal = son de blé
a-gherval = tamis, sas, crible. Interférence avec le sémite-arabe gherbal. Si l’on suppose que le «v» serait à l’origine un «f» ou tout simplement sa mutation phonétique ; on aurait a-gherfal avec [gh.r.] + [f.l.] qui dans ce cas attesterait [gh.r.] = pain et céréales en général + [f.l.] = troué ou maille (flu = trouer, perforer) ou trié (flal) pour info le couscous travaillé à la main pour avoir un grain plus fin se dit fthel (affiner/raffiner le grain), tha-fthilt (affinage). Ce mot a-gherval répond à tous les critères du lexique berbère. En sémite-arabe tamis = gherbal, munkhel, minsafa. A mon avis le terme interférent gherbal ne peut provenir que du phénicien et ne colle pas du tout avec l’arabe gherba, gharib = étranger/étrange; par contre leur autre mot minSafa atteste une certaine logique Safi = propre donc raffiné/affiné.
a-gerfa, tha-gerfa = corbeau
a-jervuv = loque, épouventail (en anglais scarecrow: scare=effrayer + crow=corbeau). Possible que ce mot soit a-agerfuv à l’origine.
a-geris/a-gris = gel
a-graw = assemblée, forum. Quelle relation avec le grec agora surtout que le champ grec aghros (agro) est proche du champ kabyle i-ger?
n'ger = extinction de lignée, extinction, dégénération, extermination, fin (fin du monde: n'ger n dunith); verbe/participe enger = ne pas avoir de descendance/ruiné; verbe senger = exterminer, éradiquer

a-gerzi/a-gwurzi = talon. Y a-t-il relation avec le champ i-ger? "La terre aux talons du paysan"!
/a-gerthil/tha-gerthilt = natte. Quelle relation avec le champ i-ger ou son produit?

mercredi 28 mai 2008

Seminarium Liβycum

La question éternelle de savoir si c’est «au début ce fut la poule, l’œuf ensuite» ou l’inverse se pose aussi en étymologie quand on cherche à donner une origine à un mot. La tâche se complique davantage pour les mots libyques sachant qu’il est «convenu», et convenable pour les «autres» comme pour les esprits servils, que le doute joue contre nous. Cependant l’analyse sincère et honnête du lexique kabyle (berbère en général) moderne m’a convaincu qu’un très grand nombre de mots supposés empruntés au latin et surtout au sémite-arabe sont en réalité des mots vernaculaires qui s’inscrivent dans une logique, un système propre au libyque (au berbère) qui n’existe pas ailleurs et il y a lieu de se poser la question «qui a emprunté à qui?». Donc aux poubelles les apriori et dorénavant les mots de notre langue-mère suspectés d’être des emprunts vont être traités de mots «interférents» avec telle ou telle langue avant d’être analysés et ensuite d’emprunts lorsque ce sera un emprunt avéré et flagrant ou confirmé après analyse. Et dans tous les cas il faut faire appel à un tiers (autres langues) et à un arbitrage impartial (analyse) pour faire face aux mensonges, à la pression et à l'insolence de l'usurpateur.

Le séminaire libyque
Au sens religieux non, mais au sens commercial «séminaire» fait partie de mes habitudes et obligations professionnelles. Un séminaire est toujours à la source du succès futur. Le mot «séminaire» vient du latin seminarium = pépinière (plant de jeunes arbres/lieu oû on cultuve). Qui sème récolte : le grain – le fruit pour les uns et le vent – la tempête pour d’autres. L’espoir de faire renaître la pépinière libyque est sans doute mon voeu le plus cher comme pour beaucoup des nôtres, fasse le Créateur que ce voeu soit exaucé dans un futur proche.
Ce sujet sera donc consacré à la semence. Sans le grain et le labeur il n’y a pas de vie. Prenons la peine d’y voir plus clair, linguistiquement parlant. Le mot latin seminarium vient donc du latin semen/semenis = graine qui a donné le verbe seminare = semer. La graine ou la semence initiale version latine sementis vient du grec Σπέρμα [sperma] = semence, sperme, grain, germe. Comme nous le constatons la semence/la graine du monde végétal (céréales, fruits, légumes, fleurs, etc...) et celle du monde animal (l’homme inclus!) se confondent linguistiquement. En russe par exemple semence/pépin/famille contiennent la même racine SM de semence (se’mia/ semechko/semya). Voyons ce qu’il est en est pour les autres. Voici un petit lexique à lire avant de passer à l’analyse qui fera confronter nos mots interférents avec le latin et surtout avec le sémite-arabe (ce substrat agricole serait d’origine phénicienne très probablement).
Grain = latin: granum ; kabyle: a-aqa ; sémite-arabe: heb/heb’a (d’oû l’emprunt a-hvuv= figue sèche en kabyle, synonymes vernaculaires: inighmen, tha-zarth). Grain/graine - grain de beauté se retrouvent dans le sémite-arabe heb: grain/graine, bouton (sur le visage par exemple, emprunté dans le kabyle l'heb) et dans le kabyle: a-aqa = grain/graine, a-aqur = bouton (sur le visage/le corps), a-aqush = perle (d'un collier).
Racine = en sémite-arabe: djadher/aSel ; en kabyle : a) 1 mot interfèrent l’asel, l’autre est un emprunt flagrant l’djedhra. b) aZar au pluriel iZoran qui signifie aussi veine.
Sperme = en kabyle: Zell comme en dialecte DZ (devenu très vulgaire); en sémite-arabe: al-maniï, maniï (d’oû peut-être influence ou emprunt en kabyle «aman ihramen» litt. «eaux pécheresses», sève préspermatozoidale des garçons entrants en puberté)
Semer: en sémite-arabe: aghres (plants), zaraâ (grains), nabet, bazer ; en kabyle: 2 mots interfèrent zraa, aghres + le mot vernaculaire essentiel Zo ou plutôt SZo =semer/planter, autre mot n'tu = planter.
Moissonner/ Récolter/Récolte = du latin recolligere=receuillir; en sémite-arabe: haSad; en kabyle : mger [m’ger]
Faucille/Serpe: du latin falcicula/du latin sarpere=tailler ; en sémite-arabe: mihesh/mindjel ; en grec : δρεπάνι [dhrepaní]; en kabyle : amger/imger
Pépin = en sémite-arabe: bazra, badhra; en kabyle : ighes qui signifie «os», au sens de noyau, comme en russe kostochko «petit os» pour désigner le pépin/noyau de fruit uniquement, sinon c'est "semechko" pour le grain de semence.
Germe= du latin germen ; en sémite-arabe: djarthum (emprunt reconnu) voir dawd al-ardh = lombric ; en grec : μικρόβιο [mikrovio] d’oû microbe en français ; en kabyle : ? peut-ête i-jermedh (g se mute en j) qui signifie lombric et qui pourrait être vraisemblablement rapproché du germe/microbe/bactérie.
Racine = en grec: ρίζα = [riza] traduit [rhiza]; en sémite-arabe: djadher/aSel ; en kabyle : a) 1 mot interfèrent l’asel, l’autre est un emprunt flagrant l’djedhra. b) aZar pluriel iZoran qui signifie aussi veine.
Agriculture = du latin: agricultura du grec agro(champ)?; en grec: γεωργία [gheorghia] traduit [georgia] ; en sémite-arabe: ziraâ, ghirasa, felaha; en kabyle: 2 mots interfèrent zraa, aghres (d’oû tha-meghrusth = figuier/arbre/plant).
Champ = en sémite-arabe: haql; en grec: αγρός [aghros] traduit agro ; en kabyle: i-ger.
Semoule = du latin simila (fleur de farine) ; en sémite-arabe: samid; en grec: σιμιγδάλι [simighdhali]; en kabyle: smidh. !!! il y a quasi interférence.
Farine = du latin farina, dérivé de far=blé; en kabyle: a-wren ; en grec: αλεύρι [aleïri]; en sémite-arabe: daqiq/sahin.

Vigne: en latin vitis de vinea (proche du latin vena=veine), voir aussi de vinum=vin; en kabyle: thi-Zorin (féminin de i-Zoran=les racines/veines, qui signifie ici petites veines/racines vu que cette plante est grimpante et ses petites racines sont à la surface de la terre) par ailleurs le mot raisin (latin racemus=grappe de vin) se dit a-DHil; en grec:αμπέλι [ampeli] prononcer [abeli]; en sémite-arabe: al-karama/daaliya. Il y a une corrélation totale kabyle-latin pour la vigne!
En outre, dans le berbère et le kabyle en particulier «g» (g-gué-spirant) dans eg’/ger’ signifie générer, créer, procréer, féconder, faire ainsi que organiser, préparer; le R indique la terre et dans les suffixes la forme. Le contraire de ger est n'ger = extinction de lignée, extinction, dégénération, extermination, fin (fin du monde: n'ger n dunith); verbe/participe enger = ne pas avoir de descendance/ruiné; verbe senger = exterminer, éradiquer

Analyse

1. Agricola.
L’origine agricole GR s’explique pour deux langues :
a) le grec. Le champ, la terre cultivable, est appellé aghros (ou agro pour les latins, sans le suffixe -os) qui est en relation directe avec le mot grec qui désigne la terre ghê (ou géo pour les latins). La déesse de l’agriculture chez les grecs était Démeter (Cérès chez les romains) et le dieu de la vigne était Dionysos (Bacchus chez les romains) et du théâtre aussi. A première vue «aghros» interfère avec le mot gheres = planter en sémite-arabe (très probablement d’origine phénicienne) et évidemment du kabyle eghres=planter, d’oû tha-meghrusth = figuier/arbre fruitier et même tha-ghurasth = la rûche et en toponymie a-Guni wbu’a-Ghras (village natal du regretté Massi Guermah). Ici l’hypothèse d’un emprunt du kabyle au sémite-arabe est exclue vu que la racine GH.R ou G.R parle d’elle-même, on le verra plus bàs. Donc c'est un "emprunt"-travesti, à eux de se justifier sur l'origine de ce mot dans leur langue.
b) le libyque et sa variante berbère moderne (le kabyle en particulier). Le nom générique i-Ger pour désigner le champ cultivable s’inscrit dans le même logique linguistique que «m’ger» = moisson, i-mger = faucille/serpe (ce qui laisse penser à une récolte/moisson de céréales) avec toujours la même racine G.R (g spirant). On peut essayer de déchiffrer ce mot i-ger = 1. soit le G spirant serait en relation avec le K spirant (consonne du même groupe «énergique» gh, q, G/g, K/k, kh) donc en relation avec le sol a-kal (k spirant) – par le logique du grec – et le R en suffixe comme toujours signifierait la forme (-er=hémisphère). Cependant je n’en suis pas convaincu. 2) très probablement i-ger serait lié au verbe ger et la racine g (g spirant) = générer, créer, procréer, féconder, faire, organiser, préparer. Celà se comprend que l’appelation de la terre-mère (ghé/gué, ghaïa/ Gaïa chez les grecs) génitrice, féconde et procréatrice contienne ce «g». Une parenthèse s’impose. L’appelation de «mère» en kabyle yema à mon avis aurait été à l’origine probablement ghema ou gema et la mutation du g en y () a fait le reste, peur-être pour différencier de egma=frère ; on en reparlera de cette mutation une autre fois mais sachez qu’en grec gamma suivie de é/i se lit comme dans γιαγιά/ghiaghiâ qui se prononce [iaia] ou [yayâ] = grand-mère. Pour la petite histoire en grec mère = μητέρα [mitéra] d’oû le nom de la déesse Démeter mais pas de «g» de Gaïa. Revenons à notre champ: i-ger = G genèse/regénération/création/procréation + R terre = terre génitrice/génératrice/féconde/fertile donc terre nourrissante. Et simplement i-ger = la terre généreuse. La terre-mère. Par ailleurs en kabyle on distingue bien les types de champs par leur portée et leur fonctionnalité (céréales, plants et arbres, etc...): a-zaghar = plaine pour les céréales/les fruits; a-guni (plants surtout), tha-mazirth = (légumes, fèves/pommes de terre surtout), thi-vhirt/pl.thivhirine -Tibhirine en toponymie-[le "h" de "half" anglais n'existant pas en libyque ce mot aurait été à l'origine thi-vgirth/thi-vkirth/thi-vkhirt] = jardin, potager (légumes et fleurs surtout) voir son synonyme u-rthi; les terres non-arables sont appellées thi-gherghar (gher-ghar: "champs secs"). Selon la "logique" impartiale et raisonnable on peut déduire que l’origine libyque du mot agricole i-ger ne fait aucun doute (pour moi du moins!), pas la peine d’aller plus loin ou d’interpréter la mythologie greco-romaine. Concernant «le champ» le sémite-arabe haql est hors d’état d’interférer, tant mieux. Mais le plus curieux est que la plaine en sémite-arabe est dite saHl/saHel (H de "his" anglais) qui veut dire aussi facile car surface peu ondulée ou facile à cultiver? Ou peut-être facile à prendre à l'adversaire, lors d'une invasion ou d'une razzia par exemple? Et d'oû viendrait le mot kabyle luDHa = plaine, terme supposé être issu de l'arabe ou du dialecte arabe DZ, alors qu'en kabyle ludha signifie aussi et plutôt marais? Est-ce un néologisme d'une certaine époque après que la plaine fertile ait été transformée en marais? Si oui on pourrait situer l'apparition de ce néologisme dans le temps, ça c'est sûr!


2. Interférences avec le sémite-arabe
Les 4 mots agraires "interférents" (arabe vs kabyle), considérés comme des vernaculaires sémites-arabes par le grand public sous la houlette de la junte "culturo-religieuse", qui nous intéressent sont: aSel vs laSel, ziraâ/ezraâ vs zraa, eghres vs ghres/thameghrusth/aghras et herth vs hreth.
aSel: La racine indique l’origine, le fondement, ce qui est à la base souvent d’une famille d’humains ou de végétaux. En sémite-arabe la base = el-assas’/ el-qaîida ; racine se dit = aSel/djadhr et déraciner se dit = Hadjr d’oû le terme Hidjra ou istasil le contraire de enraciner = asel. On remarquera que djadhr/djedhra se retrouve en dialecte DZ « djedra» dans les patronymes par exemple bou-djedra et même en kabyle parfois (emprunt avéré): l’djedhra signifie tronc (en arabe djadheâ) et dans peut-être aussi dans jedder = insulter , jedi/lejdhudh = grand-père, les aïeuls, etc... Le plus intéressant est qu’en sémite-arabe ce terme djadhr (racine) est déterminant et omniprésent, entre autres il définit l’origine, l’ascendance: djed = grand-père, l’aïeul. L’arbre est dit shedjara/shedjra, proche de djedhra (tronc), djadhr (racine) mais pas de relation avec la semence; logiquement le terme djadhr est le terme originelle arabe pour désigner la racine. Alors qu’en est-il du aSel (s emphatique)? Eh bien après analyse et vérification des dictionnaires en ligne ce mot paraît être isolé en sémite du moins dans ce contexte. Le suffixe «l» en article masculin singulier du mot a-Sel serait peut-être contracté de l’arabe avec le temps, car en berbère c’est «a» qui marque le masculin singulier. Généralement quand un mot sémite-arabe est emprunté par le kabyle le S emphatique se mute en Z emphatique: a-Salat devient tha-Zalith, Suwm = jeûner devient uZaem, etc...Cette mutation ne se produit pas pour les mots latins (et grecs probablement) quand ils sont empruntés par notre langue. Peut-on supposer l’inverse, c’est à dire qu’un mot libyque/berbère qui serait passé au sémitique/arabe verrait son Z emphatique se muter en S emphatique? Si oui, la semence a-Zell (en berbère) deviendrait a-Sel (en arabe) et dans ce cas tout s’explique sachant que la semence est à l’origine de tout. Ou peut-être cette mutation est «interne» au berbère ou simplement un phénomère phonétique, allez le savoir. Pour nous on va supposer que a-Sel (a-SZel) = Z (SZ) graine de vie (pour rappel: en grec Zoé = vie) + L vertical qui désigne le monde animal (R pour les végétaux dans Zra/SZra). Dans tous les cas le mot a-Sel s’inscrit parfaitement dans le système libyque et s’explique logiquement. Zel (ou SZel) = semence monde animal + Zo (ou SZo) = semer monde végétal, planter + a-Zar (a-Szar) = racine + S/Z qui incarnent le monde végétal (voir posts précédents) démontrent une certaine homgénéité, un logique, un système; seulement voilà, le «L» qui est en libyque une verticale, qui aussi atteste entre autres les notions d’altitude, d’allure et de célérité (un post y sera dédié) mais surtout la source (L: thalla=fontaine/illel=mer/aL =source, fontaine), l’être et le Suprême va aussi interférer avec certains mots sémites-arabes: naq'el = soulever/relever (axe vertical remarquez) en kabyle/ naqel = transporter en arabe; qla = déraciner, arracher & démarrer en kabyle/ eqlaâ oi iqtelaâ = déraciner en arabe (synonymes: khaleâ , nezaâ, etc...). Ça peut créer un imbroglio mais toujours est-il qu’il y a souvent des mots clés pour trancher. Vous connaisssez la rue d’isly [rue d’izli], entendu parler du sanguinaire «bishuh» (Bugeaud, duc d’Isly, nom d’une rivière au Maroc oû il a gagné une bataille)? C’est le mot i-Sli/isly (fiancé, jeune marié) et son féminin thi-Slith (fiancée, jeune mariée, bru). Le mot i-sly avec sa racine [S.L] indique on ne peut mieux l’état de procréer, de semer pour une nouvelle génération et pas seulement le mariage et la fête! Avant de devenir i-sli/thi-slith donc adultes les jeunes sont i-lemZi/thi-lemZith despubères, c'est bien le "s/z" qui l'indique, le mot ilem/lem = vide (ici pas encore adultes).
zraâ: ce mot doit être passé au peigne fin ainsi que le lexique sémitique/arabe avoisinant avec la racine ZR; ça ne m'étonnerait pas s'il se confirme que cette racine n'est que dans le phénicien. Pour notre langue c'est on ne plus clair: Z semence + R terre, et Z.R/SZ.R agricole serait l'équivalent du Z.L/SZ.L du genre humain. Notre lexique en témoigne: aZar=racine. Reste donc aux spécialistes de vérifier le substrat phénicien dans le sémite-arabe et nous confirmer. Sinon les mots fellaha/fellah sémites-arabes sont des emprunts avérés que l'on retrouve en kabyle et le berbère en général.
eghres: ce mot à mon avis peut-être tout sauf d'origine sémitique/arabe; en plus du S en suffixe (supposons que c'est un suffixe) qui est étranger au sémitique/arabe, la racine [gh.r] en arabe signifie la négation (gheyr, synonyme layssa), gheyr=changer, ghar=gouffre; il n'a aucune relation avec l'agriculture, le champs, etc...Par contre en kabyle ghres est clairement lié au champs i-ger en plus le lexique le confirme: a-ghrum = pain (khubz en arabe), tha-maghrusth, tha-ghurasth, etc...En fait c'est du côté grec -aghros(agro)=champ- qu'il faut chercher la comparaison avec le libyque. Voilà!
herth: ce mot est attesté dans l'arabe (herth=labourer) et dans le kabyle comme "emprunt" dans hreth=labourer, herthadhem=saison des labours. Sur la forme oui car le "h" de half anglais n'y est pas en libyque donc il faut chercher quelle lettre a été usurpée. Nous avons le verbe krez (k spirant) synonyme de hreth = 1.labourer 2.silloner. On dit bien ikerz/ikrez unyir iw (mon front est en sillons). Il est proche de kres (k emphatique) qui signifie cristallisé/ratatiné et de keresh[k.r.sh] = mordre seulement krez finit par "z" de semence donc de labour. Revenons à l'emprunt "hreth". Si nous plaçons non pas le "kh" mais sa forme light soit le k spirant l'on aura kreDH...mot existant en kabyle! KreDH (k spirant, dh emphatique) = égratigner, gratter, griffer (en arabe khadesh d'oû probablement les emprunts khvesh=griffer, tha-khebashth= râteau en kabyle). Ce mot kreDh [k.r.d] est proche, et il a le même sens, de...kratzen en allemand (sic!), scratch en anglais (holy shit'an!). Sans blagues! C'est une énigme quand même. Bon, l'essentiel est que là on a appris que le "h" sémitique se muterait vraisemblablement en "k" spirant libyque pour les mots empruntés (dans les 2 sens) et les interférents. La chasse est ouverte!

Pourquoi Carthage, du phénicien "Qrthdst" [qart-hadasht]=nouvelle ville (appelée de nos jours qartadj par les arabes), devient chez nous kerthagen [kerth'agen] -k spirant- avec le sens (?) de kerth + agen (ageni/aguni)= labourer + colline, ce qui est loin du sens initial de la ville phénicienne, coincidence? Drôle comme interprétation sauf que...sauf qu'en espagnol, en Ibérie + Amérique latine, Carthage est devenue carthagena [kartakhena], appelation plus proche de la nôtre originale que de l'originelle. Comme quoi nous ne somme pas seuls!

Suivront 2 prochains posts complémentaires du même thème.

dimanche 25 mai 2008

Le corps, la terre et le sang

On va laisser le S axiale de côté pour un moment pour faire un retour sur le "delta libyque" pour des révélations intéressantes. Toujours à la recherche d'une logique, d'un système je crois fermement que le "DH" libyque indique le corps en général et le corps humain en particulier.

La Terre
L'appelation de la terre par le mot générique tha-murth ainsi que celle du sol (terre) par a-kal ne nous donne pas le nom de notre planète Terre. Nous utilisons le terme dunith du sémite-arabe dunya pour désigner la terre, le monde, l'univers. La tâche est relativement facile vu que la lettre libyque R fût la première et la plus simple à déchiffrer: c'est une sphère, un cercle, un rond. Vous n'avez qu'à voir la lettre libyque R ci-dessous.


D'ailleurs tous les suffixes en R déterminent la forme en libyque. On peut déjà conclure que nos ancêtres, en plus du S axial, savaient bel et bien que la terre était ronde. Maintenant la question qui se pose est de savoir comment devait s'appeler la terre en libyque, au masculin ou au féminin, la certitude est que le R est roulé (et pour cause!) : aR, Ro ou Ra, tha-ra? Pour celà on va faire appel aux langues interférentes des peuples avec qui nous sommes rentrés en relation. En grec la terre = ghi, ghê ou Géo (d'oû géographie, etc...) ayant une relation avec le mythe de la terre-mère Gaïa, on retrouve ce patronyme chez nous mais le mot grec Ghê ne convient pas. En latin la terre c'est Terra...ce mot nous laisserait penser que la variante tha-ra est on ne peut plus probable pour désigner la terre en libyque au féminin. Ce qui a d'intéressant c'est que dans d'autres langues le son R se retrouve dans l'appelation de la Terre, sauf en russe zemlia/de zem' (sol) même si le R se retouve dans mir (1.monde/cosmos 2.paix) et en perse zamin (quelle relation avec l'arabe zaman = temps?), et d'ailleurs les mots sont proches: earth (anglais), erde (allemand) et arDH (sémite-arabe). Nous pouvons supposer donc qu'en libyque la Terre était appelée Thara ou Tharra (R roulé); cependant il y a une autre question : ce mot (ou une autre variante avec R) désignerait une planète en général (ou astre) ou particulièrement notre Terre? Je pense que puisqu'il s'agit du genre féminin (préfixe "th") il est quasi certain que Thara ou Tharra désignerait notre planète Terre. Alors dans ce cas qu'en est-il des autres planètes? Le mot devrait comprendre un R et devrait être au masculin, c'est sûr. Planète vient du grec [planein] = errer et astre du grec άστρον[astron]; chez nous i-thri = astre/étoile; en latin mercure, venera en grec (vénus), mars: toutes les planètes rocheuses comportent un R. Et même les gazeuses: Jupiter, Uranus et Saturne (en grec chronos = le temps), lisez un peu la mythologie grecque ou romaine. Chez les anciens egyptiens Ra était le dieu du soleil. C'est quand même trop de coincidences que le R soit partout dans toutes ces langues pour désigner un même phénomène de la nature. Ok!, la tête dans les étoiles c'est bien mais gardons quand même les pieds sur terre!

Le pied
Ceux qui marchent debout, les hommes quoi!, marchent sur les pieds bien sûr. Le pied est en fait le point de jonction entre l'homme et la terre sur laquelle il marche ou sur laquelle son corps adhère. Le pied est dit en libyque/berbère/kabyle a-DHaR! Le mot français adhérer vient du latin adhaerere avec la même signification "être fixé et difficile de se détacher", ce mot est isolé en latin comme en français ("dh") et son origine libyque ne laisse aucun doute surtout que notre "dh" noyautaire, nodal est gluant (n'dTeDh = coller, neDH = nouer). En réalité le mot a-DHaR désigne la jonction entre la terre R et le corps DH.
Le corps
Un corps en général, un corps biologique en particulier, par exemple le corps humain dans le libyque est désigné par le "delta" DH et tous les membres du corps doivent comporter un "D" (dh, DH empahtique ou sa variante au féminin dT) dans leurs appelations, on va vérifier.
a-DHaR = pied; tha-fdhent = orteil ; a-DHadh = doigt ("collé au corps")
a-dhghagh = cime/crâne
thi-idT = oeil
u-dhem = visage
a-mgarDH (tha-magardT) = cou
tha-ghRudT = omoplate
i-dhmaren = poitrine
a-veRdhi = côte, côté, flanc
a-awbuDH = ventre
a-fuadh = entrailles
thi-midT = nombril
a-meSaDH = cuisse
a-qesvuDH = gigot
a-khuziDH (syn. tha-khna) = cul (mot assez vulgaire quand même).hashakum, avec tout le respect que je vous dois.
i-faden = genous (ou jarrets?)
De même pour les blessures du corps a-dhedi = plaie/abcès ou a-fedikh = grosse plaie, plaie saignante. Il y a des exceptions qu'il faudra essayer de comprendre (l'absence de "d"/"dh"): les membres et les organes échapperaient à celle règle à première vue: tha-ssa = foie, ul,wul (ur) = coeur, a-fus = main, thayets = épaule (partie porteuse); a-mas = les lombes, a-rur = dos, a-zagur = colonne vertébrale, thi-geshrirth (a-geshrir) = genou, ou rotule? On retrouve cette notion en botanique: a-DHil = raisin (corps de "iL" voudrait dire quoi surtout qu'il s'agit en mythologie de "la boisson des dieux"?), i-dhmim = aubépine, i-midhek ou thi-dhekth = lentisque. Même chose pour le monde minéral: a-dhrar = mont, montagne signifierait en fait "corps de terre (rocheuse) multiple (=en chaîne à cause du suffixe double rar)". Pour la petite histoire le mot u-dhi = beurre est remarquable pour le déchiffrement du "dh" libyque. On reviendra plus tard sur les différents lexiques du "DH-corps" mais là il faut surtout retenir que le DH atteste le corps en général le concret. Tout ce qui est concret n'est pas abstrait, il est réel, palpable et visible, c'est tout ce qui est condensé et épais. Le "dh" est aussi une prépostion de laison "avec qui"/"avec quoi" donc deux corps joints l'un à l'autre, deux parties jointes, collées, adhérentes. Tout gravite autour du noyau, du corps, donc le DH indiquerait aussi la gravitation. La notion de "dh" libyque concret se retouve dans les prépositions et adverbes désignant l'espace de vie: dha/dhayi/dhagi/dhagini = ici, dhina/dhiHin = là, là-bàs, andha/anidha= oû, sanidha ou dim. Sani = oû, vers oû, dhayen = déjà/ça y est, dheg-szal = diurne/de jour, dheg-iDH = de nuit/nocturne , etc...Aussi dans dhefir = derrière, postérieur, zdheth = devant, antérieur, a-zelmaDH = gauche, à gauche, sans "dh": a-yefus = droit, à droite; ceci nous incite à analyser et comprendre pourquoi a-yefus, a-fus sont "étrangers" (sans "dh"), idem pour l'étymologie des mots a-gwumaDH = rive opposée/(ouest?), a-dhrum = clan/premier cercle communautaire, a-gdhudh = peuple, a-dhrim = argent, a-dhfel = neige, tha-dhudT = laine, etc...Reste à dire que le "dh" géométriquement symbolise le sommet, la cime (mais pas ses variantes DH emphatique, d, dT).
Le sang
L'apellation du sang est en berbère i-dhamen (masculin pluriel). En grec le sang se dit αίμα [éma] traduit le plus souvent [héma] comme dans hématome; en anglais blood, en russe krov'. On nous dit toujours que notre mot i-adhamen est un emprunt au sémite-arabe dem. En ancien egyptien l'appelation est presque la même que dem. D'abord chez nous c'est i-dhamen au masculin pluriel comme a-man = eau et ensuite le mot a-dhif avec le "f-conducteur" et surtout un "dh" pour désigner la moelle alors qu'en sémite arabe le "d/dh" est absent dans leur moelle (mukh, nakhaâ) et finalement dans tha-ment = miel (âasel en sémite-arabe). Je pense comprendre que i-dhamen voudrait dire "mn: eaux (vitales) du corps: dh". On reviendra sur ce mot lors de l'analyse des "aquatiques" M, N et L libyques mais le fait que notre racine MN désigne le sang, l'eau et le miel n'est pas une coincidence. Du reste le rattachement au corps "DH" n'existe qu'en libyque et surtout pas en sémitique, en sémite-arabe. Alors qui a emprunté à qui?

vendredi 23 mai 2008

Guetlato macho

Pour comprendre ce qui va suivre il faut impérativement avoir lu le post précédent («Ssymétrie axiale libyque») et consulté les lexiques correspondants.

Rappel
Il y des mots berbères en particulier kabyles qui sont des vernaculaires par la forme mais étrangers sur le fond constitués à partir d'une essence étrangère notamment sémite-arabe. En voici deux exemples pour rappel.
1. tha-mellalt = oeuf.
"...l'appelation de l'oeuf en chleuh (tha-ghleyt) est la vraie version berbère. Voici pourquoi: en kabyle thamellalt signifie blanche de la même manière qu'en sémite/arabe = bayDh relatif à la couleur blanche abyaDH. Donc, si c'est un emprunt, les kabyles ont tout simplement adapté cette version sémite/arabe à leur langue. Par contre à l'est d'Algérie les chawis arabisés disent encore dans leur dialecte lâaDHem pour désigner les oeufs, omelette (un algérois ou oranais ne comprendrait pas!); en effet ils ont pris un mot arabe (îDHam = os, d'oû l'adjectif âdhim = tout-puissant, grand) pour remplacer le mot berbère (probablement tha-ghleyt) mais en sauvegardant le sens berbère initial avec la liaison "oeuf - os"!..." (post: "la voie lactée").
2. a-shevhan = blanc/beau et tha-shevhant = blanche/belle
"...a-shevhan = blanc, beau. Il pourrait s'agir d'un emprunt indirect déformé du sémite-arabe shib = cheveu blanc (d'oû blanc) d'oû l'appelation en DZ "chibani" (vieux), en kabyle ashivan; et shebab/sheb = jeune (d'oû beau, d'ailleurs en dialecte DZ sheb/shaeba = beau/belle et jeune)..." (post: "ssymétrie axiale libyque"). Il y aussi le verbe shebah, shveh = se faire belle/beau et l'adjectif (langage enfantin) abahan/avahan = bien/bon/gentil, employé pour apprendre aux enfants ce qui est bon à faire (i-bah = bon/bien) du vilain (i-fuh = mauvais) et du sale (khakha = caca). Ce mot se rencontre dans l'expression ironique i-bah dada'k (il est -toujours- bon ton ainé) qui a plusieurs sens, dans le langage enfantin c'est à la lettre qu'on la comprend (il est gentil tonton = n'aie pas peur) mais chez les jeunes et adultes ça atteste plutôt le refus d'une proposition avec l'air de dire "hein, t'es malin" si j'ai bonne mémoire bien sûr.

Préambule
Guetlatou est un film culte du talenteux réalisateur algérien Merzak Allouache (un grand cinéaste); grosso modo pour ceux qui n'en ont jamais entendu parler c'est un film sur un jeune algérois Omar obsédée par sa virilité, à son côté mais aux antipodes son copain Muh Smina (Momo le gros) l'anti-macho. Omar guetlatou redjla (Omar "tué"/obsédé par la virilité) d'oû le titre "Guetlatou". On va dans ce post aborder la virilité, "être un homme" linguistiquement parlant.

Les hormones
Les détails ci-dessous peuvent offenser votre pudeur, vous êtes prévenus. Lisez ce passage quand même. Avec tout le respect que je vous dois, "hashakum" comme on dit en Afrique du Nord.
Puisque nous parlons de macho/machisme autant parler des hormones du mâle, la testostérone et de son "site de production" les testicules. Car en général chez tous les peuples d’humains c’est à leur grandeur que se mesure la virilité du mâle et son leadership dans son milieu social. «Mec sans couilles» ou «mec à couilles pleines» se mesure le courage d’un homme et celà partout dans ce monde.
Testicule: du latin testiculus, diminutif testis.
En grec : orkhis (d’oû le terme orchide chez les toubibs).
En russe : iaitsa [yaïtsa] qui signifie aussi «oeufs»
En sémite-arabe : khasiya, baydha (signifie aussi «oeuf»), sahleb
En berbère : a-qelay (masc.), i-qelayen (masc.plur.) ou thi-qelayin (fém.plur.) pour les enfants. Il existe aussi la variante inversée de «a-qelay» à savoir le mot «a-welaq». A mon avis il s’agit là d’une façon de distinguer la testicule de l’homme (a-welaq) de celle de l’animal (a-qelay).

La notion d’Homme
En dialecte DZ un homme, un vrai, c’est à dire courageux/digne de son statut d’homme responsable et pas lâche est appelé radjel qui vient du sémite-arabe radjul = homme, la redjla étant "la propriété d’être un vrai homme". En kabylie comme chez tous les autres berbères un vrai homme est appelé argaz d'oû le mot thirugza = être un homme. Donc comme nous le voyons il y a corrélation entre les termes redjla et thirugza, comme entre radjel/argaz = un vrai homme. Ça c’est pour la forme. Sur le fond ils sont identiques car radjel (homme en sémite-arabe) est en relation directe avec redjel = pied comme en berbère argaz = homme en relation directe avec kas = pied (d’oû arkas = chaussure/mocassin et a-kashir/a-qashir = chaussette). Cela voudrait dire que les hommes qui marchent, qui bougent, travailleurs/débrouillards donc, sont les vrais hommes. C’est logique vu qu’ils refusent l’oisiveté et comme le dit le dicton russe «volka nogui kormiat» = les pieds nourrissent le loup. Donc à première vue il y emprunt de l’un à l’autre et comme d’habitude on va nous dire que c’est le berbère qui emprunte au sémite-arabe. Objection! Le mot berbère argaz signifie aussi mari/époux, forcément viril donc, alors qu’en arabe mari/époux = zawdj (littér. le pair ?) n’a rien à avoir avec radjel=homme, redjel = pied. D’oû la certitude sur l’origine berbère sur le fond de ce mot DZ redjla malgré sa consistance arabe (sur la forme). Malheureusement la redjla aujourd’hui en Algérie a tout un autre sens et a été remplacée par d’autres mots: 1. qelwa [du berbère a-qelay = testicule/couille] = grand monsieur/gros bonnet/ quelqu’un de respecté/craint ; 2. chikur = caïd/un grand chef, ce mot probablement de chaqur = machette/hache, donc celui qui est armé est celui qui règne...ça se voit d'ailleurs!

L'arave qui cache la forêt

Updated le 31.05.08
Pour comprendre ce qui va suivre il faut impérativement avoir lu le post précédent («Ssymétrie axiale libyque») et consulté les lexiques correspondants «S» et «Sh», dans ce post on étalera un mini-lexique des Z et Zh (j) avec uniquement les mots appropriés au sujet de ce billet.

L’analyse du «s» libyque ainsi que ces mutations (z, sh, zh ou j français) a donné lieu à plusieurs conclusions. La première est que le "S" libyque dans toutes ses formes désigne le règne végétal. Le «S» axiale libyque est botanique.

Mutations:
Le son S se confond par mutation avec le son Z car ce sont deux spirantes alvéolaires, aussi le son "isotope" SH se mute en son ZH (J français) qui sont des spirantes post-alvéolaires. On va rester là sans approfondir aux autres mutations, par exemple du «sh» en «ch» (tch en français), du «zh» ("J" en français) en «dzh» ("dj" en français) un son attesté en kabyle moderne (ardju = attends) mais inexistant en libyque, du S ou Z en «ts» ou «tz». Toutes ces mutations s’opèrent au sein du même groupe de sons, pour plus de commodité appelons le groupe du «s» libyque «groupe axiale».
Il y a aussi la mutation d’un groupe à l’autre, du «groupe énergétique, règne animal» («gh» gamma libyque qui comprend GH, Q, G, g spirant, K, k spirant, Kh) au «groupe axiale, règne végétal» comme par exemple le «g» se mute en «zh», qu’on transcrira ici «j» français pour faciliter la lecture, comme le mot cile dit i-Genni en kabyle se mute en i-Jenni en chleuh. L’inverse est vrai quand un son du groupe axiale S se mute en un son du "groupe énergétique" du gamma libyque Gh, par exemple le verbe «d’orientation» æS = venir, arriver, parvenir (ad æsegh = je viendrai, æs ad ou æs ed = viens, ad y’æs = il arrivera) qui au passé de mute en verbe «d’origine» aeK comme dans "ansa i d'Kigh" = d’oû je suis venu/arrivé/parvenu). Notons que pour les langues européennes le son S occidental (français, anglais) se retrouve très souvent en K oriental (allemand, russe, grec) comme le mot moderne cyber qui devient kyber.
La mutation en libyque (dans les radicaux/préfixe) qui nous intéresse aujourd’hui est celle de S en Z car elle est révélatrice. Si en espanol c’est le Z qui se lit comme S (ex ; Zamora se dit Samora et Zidane = Sidane!) en allemand c’est l’inverse, le S se lit Z (ex. Sabine se dit Zabine). Ici c’est le modèle allemand qui nous convient car en libyque le S se mute en Z.

Révélations
Pour faire court, le Z (Z empahtique ou "z" traditionnel) est synonyme de haute densité alors que le S est celui de la légèreté. Z dense et lourd (Zay), épais et large (zur). Le Z symbolise le règne minéral: azRu ou aZRu = roche, pierre. Il symbolise aussi la VIE ou plus exactement la racine de la vie iZoran = racines, veines, le mot grec zoé = vie est on ne plus proche donc il peut être emprunté sans états d'âme. Le S est léger comme un courant, comme le bois, le S symbolise le règne végétal. Le S est aussi superficiel, à la surface quant le Z est "au sein": sous terre, sous la croûte continentale (aZru) ou sous la chair (iZoran) . Si vous voulez, le S est épidermique alors que le Z est dermique. Il y a le verbe eZo, ZZo = planter dont la transcription doit être avec un végétal "s" (emphatique) plus le "z", soit par le diagramme SZO. La paire ou plutôt le duel S + Z (y compris leurs mutations) se décline selon une règle bien définie, à savoir leur suite dans la verticale du temps ou de l'espace: d'abord/en bàs: SZo = planter; ensuite/plus haut: S de l'arbre ou plant; après/encore plus haut SH qui signifie = pousser/regénérer/dévelloper comme les ongles (isher), les cornes (ishew), les cheveux (shewbuv), la pelure/l'écorce (ishlem), l'eau coulante/cascade (shersher d'oû Djurdjura actuel); tous les plants/arbres avec "sh" ont une écorce/revêtement qui se renouvelle/regènère périodiquement/pousse sans cesse (qeshush = liège, kerrush) donc plusieurs récoltes, "Sh" en préfixe/racine du mot signifie donc qui ne tarit pas, l'abondance alors faudra-t-il 'étonner que ce soit la corne (i-shew) le symbole de l'abondance? La corne d'abondance a pris ses origines oû, hein les amis?! Le Sh symobilserait-il la floraison: fleurs ou bourgeons? ; ensuite/plus haut le "z" qui symbolise le fruit de tout le travail, le z traditionnel symbolise le fruit et la baie - berry en anglais/iagoda en russe- (thazart=figues, thazdhayt=dattes, thizwa = mûron). Sauf que fruit/baie sont en "s" et "sh" aussi: asisnu=arbousier, a-shilmun = myrtilles .Et bien sûr le "zh" ou J qui symbolise le point le plus haut et grimpant (ex. inijel = ronce), le J symbolise les légumes (ex. tha-jilvant = pois) ou peut-être aussi les fleurs (ex. a-jedjig)?

Arbre, définition:
L’arbre est un grand végétal ligneux comportant un tronc et des branches;
L’axe d’une machine (ex.voiture) transmettant le mouvement;
Un schéma hiérarchisé, comportant des ramifications.

L’arabe qui cache la fôret
En kabyle le mot tejra ou tsejra emprunté au sémite-arabe shadjara a occulté l’appellation vernaculaire de l’arbre. Aujourd’hui on va y remédier: l'appellation de l'arbre doit contenir dans sa racine un "s/z", il existe déjà ce mot: a-Seklu, référence: "Tawalt" de H.Sahki, juin 1999 (merci monsieur Sahki!). Et bien sûr le nom de la FORÊT doit obéir à cette même exigence d'avoir un "s/z"! Il faudra trouver ce mot et réparer les dégats.

Arbres fruitiers: a-zemmur (ou a-szemmur?) = olivier, tha-zdhayt = palmier, a-zembi = espèce de pomme de pin, tha-zarth = figuier, tha-zanets = chêne-zen (même que zembi?), a-zaarur ou a-zegwuar = jujubier, thi-zwa ou thi-zwelt ou thi-zwey = mûron, mûre de ronce (inijel).
Arbres non-fruitiers: tha-slent = frêne, a-sghersif = variété de peuplier-aune.
Arbres avec écorce "renouvelable": a-qeshush = chêne-liège, a-shkir = chêne vert
Plantes: a-zegdhuf = ortie,

Bois de combustion (énérgie): a-sghar, a-qejmur, asafu, asefudh, asevsi = 1.pipe/2.joint, tha-sedta = rameau/branche
Plantes de consommation (fourage): a-sasghur
Bois en architecture: a-salas, a-jgu, tha-sga, a-salel = étai/piquet, tha-sara = chevron, thi-seghlith = portillon,
Bois ustensile: a-jeqdhur, a-shavshaq = récipient, a-segru = manivelle/piquet, a-zaglu = joug, tha-zdemth = fagot, a-zerbuDH = toupie, a-zedta = métier à tisser
Bois (forêt): a-shadhukh = sous-bois

Décryptage, dualité:
tha-mazirth: signifierait "plantation de fruits et légumes"
a-zaghar = plaine, signifierait "grande plantation de céréales (blé, orge, etc...) et fruits/légumes".
a-zeka = demain devrait s'écrire aszeka = littéralement le K suivant, le K qui viendra sachant que K est relatif au temps = présent ou passé récent [et non pas le futur comme j'avais supposé au début] le mot aszeka = [demain] = le jour proche, imminent. Ce qui attesterait une mutation du son "S" (de ass/as=jour) en K, chose très fréquente en linguistique à fortiori dans les langues européennes. Exemples: ass ad y ass [ad.y-as] = il viendra, y ass d [yu.se.d] = il est venu comparé à ansa id kidh/id kem = d'oû êtes tu/vous venu (s)? Ou dans aka la thvern dunith ou aka ith vern dunith = ainsi tourne (va) le monde. Le K concrétise le S dans le présent ou passé très récent, le K = instant? le fait accompli?
tha-zeqa = maison; les maisons de nos ancêtres étaient en bois surtout l'intérieur (asalas, thasga, ajgu, tharishth, etc...) et tout ça en Afrique désertique?!! Oui, c'est possible mais à une époque très reculée. Cependant ce mot atteste plutôt et surtout "à la surface", donc maison à la surface de la terre.
a-Zeka = tombe, le Z emphatique, comme dans aZ = pousser. Deux hypothèses: 1) si on le rapproche de thazeqa on peut conclure que aZeka = demeure en pierre (tombe, crypte) alors que thazeqa = demeure/maison en bois; 2) si on le rapproche de azeka. Le Z emphatique est synonyme de densité, donc il est soit a) global, total = bilan. Donc aZeka = bilan des jours, la fin. Cette hypothèse adhèrerait à la mythologie des anciencs egyptiens avec leur K mais nous ça ne nous concerne pas et cette hypothèse je l'écarte; b) soit profond car il est vrai que la tombe est sous-terre alors que la maison est en surface.
azrem = serpent, couleuvre: il est superficiel //comparé à// aZrem = boyau, intestin: (avec Z emphatique) il est de la même forme "serpentine" mais il est en "profondeur", sous la chair dans ce cas précis.
i-Zoran (au sing./masc.: a-Zar) = 1. les racines, 2. les veines. Homonyme dû à la similitude de la forme, de la profondeur et de la fonction (nutritive) qu'ont les veines pour l'homme et les racines pour l'arbre.
a-Sif (ou assif) = rivière, fleuve [en kabyle ainsi que dans toutes les variantes du berbère moderne]. En réalité asif signifie: S «courant/cours» et F «nautique», donc asif = «courant qui permet la navigation» ou courant fluvial. Ce mot ne s’applique qu’aux eaux douces (rivière, fleuve); pour la mer et l’océan c’est le «L» qui devrait intervenir et "M - N" plus GH pour les eaux enclavées comme les lacs/étangs, etc..., mais là c’est une autre histoire, pour une autre fois

Tutti Frutti et le sixième sens
Les fruits (végétaux en général) ainsi que la roche (minéraux en général) ont servi à l'homme "libyque" pour désigner les couleurs par la lettre Z (ainsi que "z/s"), lire le post "le spectre libyque" dans ce blog. Le Z emphatique indiquerait aussi le goût: Zidh = doux, a-Zidhan = le doux; mais plus généralement le couple "s/z" serait probablement la clé pour avoir:
- les appellations des unités de mesure du temps et de l'espace
- les notions de vitesse et de température, un billet sur ce sujet sera posté dès que possible;
- les 5 sens (ouïe, vue, odorat, toucher, goût), ce sujet est déjà clair pour moi et je posterai un billet sur les 5 sens prochainement. Je tiens juste à dire que le sixième sens libyque est apparement lié au savoir.

lundi 19 mai 2008

Ssymétrie axiale libyque

Achevé le 23.05.08, les conclusions suivront à part (nouveaux billets)
Avant-propos
Il m’a été donné de lire que le «s» libyque ou du tifinagh symboliserait le soleil. Je n’en suis pas sûr. Rien qu’à prononcer ce son «s» l’on comprend qu’il s’agit plutôt d’un courant, d’un cours ou de cycle. Il est assez bizarre de voir que le mot s’tsawil = lentement/doucement ressemble à l’anglais slowly (pas de raccourci svp) avec chez nous le suffixe wil/wel du mouvement rapide ou lent (ghiwel, stsawil)...et plus rigolo encore wheel en anglais signifie roue! Est-ce que tout le monde sait qu’en kabyle comme dans beaucoup de langues «ssssss...» est une invitation au silence comme dans susem = tais-toi? Et combien de gens savent que (par mutation du «s» en «sh») commander l’arrêt à un mulet ou à un âne en kabyle on dit « sh’sh’sh’– a», il s’arrête s’il n’est pas têtu. Bon, on finit là avec les anecdotes et on passe aux choses sérieuses!

Le S libyque
Le son/la lettre «S» se transcrit différement en ancien libyque (en forme de sablier), en tifinagh saharien et en tifinagh du Hoggar (cercle avec au centre le point qui symbolyse l’axe, l’essieu de la roue); cette dernière variante est celle qui est adaptée par l’académie berbère. Toutes ces 3 formes ont une chose en commun: la symétrie par rapport au centre ou au milieu, la symétrie axiale.

AXE
En mathématiques un axe est représenté par une droite avec : une orientation, une origine et une unité. En géométrie, un axe est une droite qui sert à construire une symétrie : la symétrie axiale (dans le plan). Dans l'espace, un axe peut aussi servir à décrire une rotation. Voici un lien pour en savoir plus sur la symétrie axiale: http://www.mathox.net/sixiemes_symetrie_axiale.html

Rien qu’à voir les lettres libyques et tifinagh on peut comprendre que tout colle. La symétrie est dans la transcription des lettres et le vocabulaire à commencer par sin = 2 ou la préposition «s» = avec. L’origine dans le temps et dans l’espace est attestée par la préposition «s, si, seg» et les adverbes de lieu ansa = d'oû, sani = oû. L’orientation est d'abord un sens (direction) et sens tout court comme isegh, sser; Elle signifie aussi aspiration, espoir, ambition comme dans asirem. L’unité est attesté par sin = 2 mais aussi par les adverbes dhrus = peu, deqs = assez et adTas = beaucoup/grand nombre, etc...; la parité qui découle de la symétrie est attestée par «s» = accompagné de qui/assorti de quoi/avec quoi, ainsi que par le verbe wanes, dans les mots idhis = flanc (flanc droit, flanc gauche, donc parité), sukref qui constitue toujours 2 tresses de cheveux nattées, et probablement aussi ighes = os si l'on considère que les os du squelette, les plus importants du moins, sont le plus souvent pairs. Géométriquement les mots désignant la symétrie sont bien sûr attestés en architecture : asallas, thasara, etc...Dans l’espace la rotation de notre planète (donc de notre temps) ou sa révolution autour de son axe ou du soleil est bien là : ass (jour) et asswugas (année).

STREAM
Cours = cheminement, mouvement d’écoulement, d’eau par exemple : cours d’eau (asif = rivière, fleuve), succession de temps voir même un cycle (ass = jour), enchaînement, dévellopement, processus. Du mot cours on aura course, courir qui se dit aszel en kabyle, ici le «s» se muterait en «z» (phénomère très répandu, idem pour le «s» en «sh» d’ailleurs). Ce "s" processus est bien distingué par des étapes dans les adverbes: skud = tant que, sima/simal = plus...plus/ de plus en plus, etc... Courant = qui coule sans cesse, qui est orienté, qui tend vers une direction. Par exemple le gulfstream en anglais, stream = le courant (des eaux, des vents). Les mots asif (rivière, fleuve) et asigna (nuage) s’y prêtent. Marche = mouvement, marcher, progression, avancer. Le préfixe actif «s» dans les verbes s’y prête, regardez le vocabulaire en bàs de la page.

Il reste à dire qu'il y avait eu des peuples sur terre qui connaissaient la roue mais pas l'axe, ou plutôt l'essieu, donc cette invention ne leur a pas servi à évoluer. Comme nous le voyons le libyque témoigne de la connaisance parfaite de nos ancêtres de la rotation dans le temps comme dans l'espace, alors y a-t-il lieu de s'étonner que le char (et charette) et l'attelage des chevaux a été selon le grec Hérodote un emprunt des grecs à la nation libyque?! Il serait aussi logique de supposer que le "s" libyque doit composer les mots comme vecteur, flèche, lance, etc...J'essayerai de faire petit à petit, selon ma disponibilité et l'inspiration, une analyse plus approfondie du vocabulaire ci-dessous (les affixes "s", etc...) pour percer les secrets du "s" libyque, donc ce post sera mis à jour ou d'autres posts (billets) sur le même sujet le suivront. Mais déjà on peut voir un exemple de "rotation": isghi ou le vautour qui vole à grands cercles autour de sa proie.

Je tiens juste à rappeler que le son S se confond par mutation avec le son Z traditionnel (mais jamais avec le Z emphatique) car ce sont deux spirantes alvéolaires, aussi le son "isotope" SH se mute en son ZH (J français) qui sont des spirantes post-alvéolaires.

Suffixes «S» des noms communs, au masculin/singulier
aS : a-dhellas, a-fernas, a-assas, a-mas, a-salas + les adjectifs: a-ferDHas, a-fessas, a-lemas + féminin/pluriel: thi-ssas, thu-wlas
eS: a-wles, amwanes, i-fires, i-ghes, i-les, verkukes
iS : a-gris, i-dhis, i-ffis, ifis
uS: a-fuls, a-fus, a-gus, a-mmus, a-rrus, a-varnus, naqus, vuksus
Si: a-meksi, a-sevsi, i-nissi + féminin thi-khsi
Su: sek-su. Sa: féminin seulement: tha-DHsa, tha-ssa, thalafsa

"S" Vocabulaire

noms communs et verbes à l'impératif, environ 160 mots au total.Lettres majuscules pour les emphatiques.
a-assas = gardien, sentinelle
a-dhellas = plante diss (ampelodesmos mauritanicus). D'oû le proverbe kabyle "l'Dzayer su dhellas ith'sqef" = le toit d'Alger/Algérie est en diss.

a-fDhis = marteau
a-flus = gland

a-ferDHas = chauve
a-fernas = hécatombe
a-fessas = léger, fondu
a-fus = main
a-geswah = drôle de type, original, excentrique
a-gris = gel, givre
a-gus = corset, grosse ceinture pour femmes (surtout après accouchement)
a-ksum (voir tha-sem-th) = viande, chair
a-kwusar = descente, pente
a-lemas = médian
a-lemsir = peau de mouton tannée
a-mas = lombes
a-meksi = berger, pasteur
a-meSaDH = cuisse
a-meslay = parole
a-mmus = saleté, crasse
a-qesvuDH = gigot
a-rkas (tha-rkas-th) = chaussure, mocassin
a-rrus = escargot
a-s (ass) = jour, journée
a-safu = tison, torche
a-salas = poutre centrale
a-ssalu = sentier
a-sammar = versant ensoleillé.
a-saru = ceinture fine; aussi en chleuh = clé (tha-saru-ts en kabyle)
a-sawen = amont, montée, pente, côte
a-sefru = poème
a-sefudh = flambeau
a-seggan = vanne
a-sellaw = fané, engourdi
a-SemaDH = frais, froid
a-SemiDH = le froid
a-semmam = aigre, sans goût
a-semmum = oseille
a-senan = épine
a-serdhun = mulet
a-sevsi = joint
a-sfel = sacrifice
a-sghar = bois, bâton
a-sif = rivière, fleuve
a-signa = nuage
a-sirem = espoir, souhait, aspiration
a-sisnu = arbousier
a-siwan = milan (oiseau de proie)
a-slen = frêne
a-sordi = argent
a-sukref = natte/tresse de cheveux
a-swugas = an, année
a-syakh, plur. i-syakhen (voir slekh) = éboulement, glissement de terrain
a-theras = un brave, fantassin
a-varnus = toge blanche en laine, faussement appelée "burnous"

a-wles = glande, ganglion, adenite, furoncle, inflammation
a-wsir = vieillard, sage
efres = défricher
ekes = enlever, ôter
el'lès = tondre
eq'qès = piquer

ers = mettre, porter, habiller. voir Sers = poser/déposer.
fsi (voir vzeg) = fondre
i-DHes = sommeil

i-dhis = flanc, côté
i-ffis = trèfle
i-fires = poire
ifis = hyène
i-ghes = os
i-les = langue
(l'organe)
i-mensi = diner

i-nissi = hérisson
i-seffil = fil de trame
i-segh = sens
i-sghi = vautour
i-sli = fiancé, jeune marié
i-sni = grande aiguille, tremie de moulin a eau
naqus = cloche
nes (thenes) = incliner (incliné), éteindre
sefqedh (voir fqaa) = visiter/inspecter inopinément, vérifier par surprise
seggem (syn. Gerrez) = perfectionner, améliorer
seglef = aboyer
sekhsi = eteindre
sek-su = couscous
sen = savoir
sendef = blesser, faire saigner/rouvrir une plaie
senshew = plumer
ser (sser) = charme, secret
sers = poser, déposer, reposer
serweth = battre le blé, remuer sens dessus-dessous
sew, thisith = boire, boisson
sfileth (voir asfel) = procéder à un sacrément, jeter un sort, prier pour
sif, ssif = affiner, tamiser, sasser, trier

Sifa (ssifa) = beauté
sin, snath = 2/deux
(masc., fém.)
siqer (voir muqel, qer, qaraa) = mauvais oeil
siredh = laver
sisen = tremper
slekh (syakh) = écorcher
sllil = rincer
smidh = blé, semoule
smil, (smir) = incliner, (verser)
sqeDH = envier
ssedh = damer, tasser
ssendu = battre la calebasse pour transformer le lait en beurre
sthufu = être disponible
sudhen = embrasser, baiser (bisou)
sugh, (sell) = crier, (entendre)
sukkes = démasquer qlq, prouver sa culpabilité
sumeth = poser sa tête sur un oreiller
sum = sucer
susef, (shushef) = cracher, (se doucher)
susem = se taire
suther = demander, emprunter, faire la manche
syakh, selekh = écorcher
tha-DHsa = le rire

tha-fsuth = printemps
tha-funasth = vache
tha-ghwurasth = la ruche
tha-khsayth = courge
thalafsa (dim. Lafaa) = l'hydre, monstre des eaux
tha-lasth (thilas) = borne, limite, frontière
tha-musni = le savoir
tha-safth = sapin. Et variété de chêne ?
tha-saruts = clé
tha-sedTa (voir aZedTa) = branche
tha-sekurth = perdrix
tha-sellufth = poux, tique
tha-selt (tharselt) = laurier
tha-semth (voir aksum) = graisse
tha-sga = mur intérieur face a l'entrée
tha-sghersift = peuplier aune
tha-silt = marmite, chaudron
tha-sqarth = tige (pour tirer au sort)
tha-ssa = foie
tha-ssara = latte, chevron
tha-sumtha = oreiller
tha-surifth = saut, voyage à côté
tha-vekhsisth = figue
thi-khsi = brebis
thi-mes = le feu
thi-sedhnan = les dames
thi-seghlith = portillon, porte arrière
thi-segnith = aiguille
thi-sirth = moulin
thi-slith = fiancée, jeune mariée, bru
thi-smin= jalousie
thi-ssas = honneur, courage
thi-sthan = les vaches

thi-yirsi = les cordes vocales (le mot devrait s'écrire thi-ghirsi et se prononcer thiyirsi)
thu-ghmesth = dent

thu-suth = toux
thu-wlas = les filles
u-ssu = lit

verkukes = couscous hivernal à gros grain roulé
vuksus = suie, noir de fumée
wanes (amwanes) = accompagner (compagnon)

wessa = foncer
.....................................................

La mutation de “s” en “sh”:

Suffixes «Sh»
ash: a-fermash, a-ghamash, a-qavash, a-qelwash, a-qerdhash, a-rash
ush: a-dTush, a-kerrush, a-klush, a-qemush, a-qerqush, a-qeshush, a-qvush, a-shush, a-verHush, a-wbush, tha-mengush
th

ish: a-mshish a-qshish
esh: qesh, tha-wareshth
sha: shusha


«SH» vocabulaire. environ 100 mots au total
sha [en chawi]= négation "pas" français, idem au "ura" [kabyle]; se retrouve dans "ulash". ash/asha qui signifie "sans/néant/arrêt-stop" en suffixe serait équivalent au préfixe français "dé" (sans, qu'on a enlevé) comme dans "déséquilibre"/"décrocher", etc...; ou au préfixe privatif français "in" (invisible) et ses variantes "im" (impossible), "ir" (irresponsable), "il" (illetré). Ensuite Il y ashema qui a deux sens: 1. rien, nul comme dans "ur d'ebwigh ashema" (je n'ai rien apporté), 2. tout à l'heure (pour le temps futur, pour le passé c'est llina) comme dans "ar ashema" (à tout à l'heure), ici le "sh" signifie laps de temps de la journée (ass).

a-dTush = orifice, oeillet, petit trou, parfois aussi oeil (péjorativement)
a-fermash = édenté
a-ghamash = chaleur torride, canicule
a-gwurshal = son de blé
a-heschkul = substance pour ensorceler; sorte de "gri-gri"
a-Hishur = fétu, brin de paille

a-kerrush = chêne
a-klush = bâtard
a-mshedal = fourmi rouge
a-mshish = chat
a-mshum = malheureux, maudit, malin (perfide)
aneshth = autant, tant, de mesure (poids/dimensions)
aqashir = chaussette. en sémite-arabe djawareb d'oû peut-être l'emprunt en kabyle a-jervuv/ajerbub = loque. Il s'est avére que non, aucune relation et ce mot n'est pas un emprunt.

a-qashush = cîme
a-qavash = pioche, hâche
a-qelwash = bouc
a-qemush = bouche, fine/petite bouche. forme péjorative: a-khenfush

a-qerdhash = carde
a-qerqush = figue verte (pas mûre, bourgeon)
a-qeshim = débri, bûchette
a-qeshush = liège
a-qeshwual = hotte
a-qshish = garçon, petit garçon
a-qvush = gobelet, carafe
a-rash = les enfants
a-shangal = lacs [la]: piège à nœud coulant (oiseaux/gibier)
a-shawrar = enfant
a-shedhluh = viande séchée
a-shedTiDH = vêtement
a-shekav = long pas, foulée, enjambée
a-shevhan = blanc, beau. Achtung! il pourrait s'agir d'un emprunt indirect déformé du sémite-arabe shib = cheveu blanc (d'oû blanc) et shabab/sheb = jeune (d'oû beau, d'ailleurs en dialecte DZ sheb/shaeba = beau/belle))
a-shewpuv (asechu) = cheveux
ashimi? = pourquoi?
a-shlem (ishlem) = pelure
a-shquf = débri, bout
a-shRuf = falaise, escarpement, précipice
ashu? = quoi?
a-shush = cabane, grange

a-shval = outre/jarre suspendue
a-shwupaDH = botanique spath ?

a-verHush = chiot

a-vushish = chêne-liège
a-wbush = verge

DHash = décamper, partir en trombe (i-DHash = il est toqué)
i-sher = ongle
i-shew = corne
i-shifaDH = chiffons, haillons
i-veshan = urines
kerresh = mordre
kmesh = froisser, ratatiner, déssecher
kshem = entrer

mmash = embrasser légèrement des bouts des lèvres
qerresh = couper, tondre les cheveux
qesh = trousseau, vêtements
qeshem = entamer, casser les angles
shaH = tant pis! Bien fait pour toi/vous!
Shama = balafre, stigmate /(du verbe weshem, qeshem)/ Rien à avoir avec l'arabe-sémite al-shama(t) = grain de beauté, naevus.
sheDH = glisser, déraper

shenter (shkenter) = s'agripper, se raccrocher
sheqeq = fissurer, crevasser. D'oû en architecture: jeqayeq = fissures, embrasures, lucarnes

shereg = déchirer
shersher = écoulement d'eau en cascade
shfu = se souvenir, se remémorer
shir= ballon, balte, pelote

shirrew = frissoner, avoir la chair de poule. shillew = (être) intimidé, impressionné
shkith (ashkith) = beau, bon
shlaghem = moustaches
shmeth = moche
shrew = égrapper
shruredh = déambuler avec élégance, marcher en "glissant"
shud = lier, attacher
shuf = gonfler
shusha = mèche de cheveux sur le front
shushef = se doucher
shweDH = brûler/rôtir jusqu'à se crevasser (grande souffrance). Voir aussi shyaDH = temps très chaud, brûlant.
shwi = heureusement
shwidT (shidT, shidTuh) = peu, très peu
shwual = conflit, fronde, mutinerie, désordre, chaos
tha-geshrirth (a-geshrir) = genou

tha-mengushth = boucle d'oreille
tha-qeshavith = manteau, appellé faussement "kachabia"
tha-rishth = soupente
tha-shaqurth = machette, parfois aussi hache.

tha-shlalth = trou
tha-shrurth = zizi (enfantin)
tha-wareshth = boulette (de semoule), motte (de beurre)
tha-washult = la famille
tha-zermemushth = petit lézard

thi-sherth = l'ail
torresh = braquer méchamment des yeux exorbitants
ulash = rien, néant

ushen = renard, canidé, chacal (par confusion)
* (sous réserve car origine à vérifier):
a-shenfir (ishenfiren) = lèvre(s) d'oû le verbe shenef = faire la tête, se fâcher.
Les mots se retrouvent en dialecte DZ (dTnafer, shenef) mais pas en sémite-arabe.

Tous les mots/verbes soupçonnés d'être des emprunts (shud, a-shedluh, etc...) vont être liquidés une fois leur origine vérifée.

vendredi 9 mai 2008

Joukov: le miracle Russe

Aujourd'hui le 9 mai la Russie fête la Grande Victoire acquise au prix de sacrifices énormes pendant la "2ème Grande Guerre Nationale" (1941-1945). Permettez-moi au nom de tous les miens de saluer le patriotisme et le sacrifice des russes comme de leurs concitoyens de l'époque les ukrainiens, les biélorusses et aussi les citoyens des autres républiques soviétiques du Caucase, d'Asie Centrale, de toutes nationalités et de toutes confessions, enfin tous ceux qui se sont battus pour leur patrie, leur terre et leur dignité. Ces jours-ci chacun ou presque, chaque automobiliste en Russie arbore la guéorguiévskaya lenta, le ruban de l'ordre de St-Georges, symbole de la Grande Victoire.

Le symbole, l'héros de cette guerre c'est bien sûr Guéorgui Konstantinovich Joukov. Saluons ce digne fils de son peuple qui a libéré son pays des occupants nazis et a défendu sa patrie comme un lion. Le sacrifice est énorme, 27 millions de victimes, car les allemands-nazis ont déclaré la guerre totale aux slaves, aux russes-soviétiques et voulaient les exterminer. Joukov leur a "expliqué" qu'ils avaient tort en marchant sur Berlin oû il mit à genoux les ennemis de son peuple et leur fit signer leur capitulation le 9 mai 1945 à 01.00 du matin heure de Moscou (23.00 heure de Berlin, 8 mai).

Joukov pendant la 2ème grande guerre nationale

Слава маршалу Жукову! Слава народу победителю!

[Slava marshalu Zhukovu! Slava narodu pobediteliu!]

Gloire au maréchal Joukov! Gloire au peuple vainqueur!

jeudi 8 mai 2008

Der krieghund

Avant-propos
En ce jour de commemoration de le deuxième guerre mondiale et notamment des massacres à Kherrata, Guelma et Sétif je suis tombé sur un article du quotidien en ligne «Le Matin.dz» qui a ravivé ma rage, voici le lien :
http://www.lematindz.net/news/1405-france-television-et-le-ministre-de-la-defense-au-secours-de-loas-un-docume.html
Il est question d’un chien de guerre, d’un chien tout court mais de renommée sinistre, qui répond au nom de Georges Oudinot que vraisemblablement les médias français en ces temps de Napoléon 3.5 veulent présenter comme un «brave». Puisqu’il s’agit d’une insulte directe à la mémoire des victimes, mes compatriotes des Ath-Duala je considère que mon droit de réponse m’autorise à apporter mon témoignage «hérité» (légué par les parents, les proches, les voisins) sur les exactions de ce scum sadiste. Je vous demande juste de ne pas étendre votre haine de cette canaille, qui sans doute va s’ensuivre après la lecture de ces lignes, à tous les français, inutile de faire l’amalgame entre les chiens et les hommes.

Le krieghund
Ce krieghund (chien de guerre) a commis une multitude de crimes contre les civils kabyles. Il paraît que c’est un «brave capitaine» rescapé de la déroute de «Dieu, bien fait!», pardon de «Dien-Bien-Phu». Eh oui, en face il y avait une armée vietnamienne bien soutenue en armes et en génie militaire par les soviétiques. Mais les paysans désarmés c’est bien plus facile à se mettre sous les crocs, ah les chiens? L’humiliation quotidienne par ses paras des paysans désarmés, notamment de «l’homme à la toge blanche», les assasinats gratuits, la torture, le bloccus décrété avec le lancement de l’opération «jumelles», les enfants qui n’ont pas survécu à la faim et aux épidémies, mon frère ainé mort avant de voir la libération et ses frères et soeur qui naîtront après, son petit cousin, les morts, les veuves, la mort, la famine,...Bref, le palmarès de ce chien mérite la légion d’horreur. Ses collaborateurs parmi nos traîtres, les chiens-de-chiens, méritent le cyanure, au plus vu que le hara-kiri ne convient qu'aux braves mais pas aux harkiris; que leurs enfants n’aient pas peur, le peuple ne les tient pas responsables des crimes de leurs géniteurs et leurs droits sont intouchables.
Il en est un crime qui hante souvent mes cauchemars tant il est atroce et monstrueux. Devant son quartier général à «Béni-Douala» le chien animait «son» bûcher au sens propre du mot. La mère d’un maquisard, un adolescent d’à peine 17 ans qui tombera plus tard au champ d’honneur en défendant sa dignité et sa partie, fut exécutée sur le bûcher du chien car elle ne voulait pas avouer oû se cachait son fils. Ce chien aidé par ses acolytes, les paras et les chiens-de-chiens, condamna notre pauvre femme à l’immolation. Elle est morte brûlée vive. Dans la douleur et les larmes. Sous les yeux de ces voisins terrorisés et des passants impuissants «tenus en respect» par les paras et les chiens-de-chiens armés jusqu’aux crocs. Puisse le Créateur être avec nous et que l’âme de cette femme et celle de son fils reposent en paix.
Vous voulez que je leur pardonne? No way! Go to hell bastards!
Le 12 juillet 1998. La France est championne du monde de foot. C’est la joie en France. Dieu fait bien les siennes et ce jour là c’est un français d’origine kabyle qui symbolisa le succès de son équipe. Zidane - roi de France. Un français d’origine kabyle oui, mais surtout portant le même patronyme (à une voyelle près, la dernière) que la femme immolée par le chien Oudinot. Ma première pensée alla ce jour-là à cette femme et à son fils tombés pour l'honneur de leur peuple et de leur terre. Les sons de ce patronyme de ce grand sportif proche de celui de "l'immolée" sont connus de par le monde. Par contre les noms de son bourreau le chien et des chiens-de-chiens ainsi que ceux de tous les "rebuts de la chimère" (Algérie-française empire arabe) méritent qu'on crache dessus ainsi que sur les noms de ceux qui font l'apologie des crimes de guerre de ce chien.


Epilogue:
La place du chien oû il éxécutait nos civils pendant la guerre d'Algérie sera héritée par les autres usurpateurs. Le chacal a pris la place du chien. C'est là, à la même place, qu'en 2001 a été froidement exécuté le jeune lycéen Massinisa Guermah. Il a été assassiné par deux guétoules armés, deux éxécuteurs et représentants de l'usurpation négationiste.