vendredi 23 mai 2008

L'arave qui cache la forêt

Updated le 31.05.08
Pour comprendre ce qui va suivre il faut impérativement avoir lu le post précédent («Ssymétrie axiale libyque») et consulté les lexiques correspondants «S» et «Sh», dans ce post on étalera un mini-lexique des Z et Zh (j) avec uniquement les mots appropriés au sujet de ce billet.

L’analyse du «s» libyque ainsi que ces mutations (z, sh, zh ou j français) a donné lieu à plusieurs conclusions. La première est que le "S" libyque dans toutes ses formes désigne le règne végétal. Le «S» axiale libyque est botanique.

Mutations:
Le son S se confond par mutation avec le son Z car ce sont deux spirantes alvéolaires, aussi le son "isotope" SH se mute en son ZH (J français) qui sont des spirantes post-alvéolaires. On va rester là sans approfondir aux autres mutations, par exemple du «sh» en «ch» (tch en français), du «zh» ("J" en français) en «dzh» ("dj" en français) un son attesté en kabyle moderne (ardju = attends) mais inexistant en libyque, du S ou Z en «ts» ou «tz». Toutes ces mutations s’opèrent au sein du même groupe de sons, pour plus de commodité appelons le groupe du «s» libyque «groupe axiale».
Il y a aussi la mutation d’un groupe à l’autre, du «groupe énergétique, règne animal» («gh» gamma libyque qui comprend GH, Q, G, g spirant, K, k spirant, Kh) au «groupe axiale, règne végétal» comme par exemple le «g» se mute en «zh», qu’on transcrira ici «j» français pour faciliter la lecture, comme le mot cile dit i-Genni en kabyle se mute en i-Jenni en chleuh. L’inverse est vrai quand un son du groupe axiale S se mute en un son du "groupe énergétique" du gamma libyque Gh, par exemple le verbe «d’orientation» æS = venir, arriver, parvenir (ad æsegh = je viendrai, æs ad ou æs ed = viens, ad y’æs = il arrivera) qui au passé de mute en verbe «d’origine» aeK comme dans "ansa i d'Kigh" = d’oû je suis venu/arrivé/parvenu). Notons que pour les langues européennes le son S occidental (français, anglais) se retrouve très souvent en K oriental (allemand, russe, grec) comme le mot moderne cyber qui devient kyber.
La mutation en libyque (dans les radicaux/préfixe) qui nous intéresse aujourd’hui est celle de S en Z car elle est révélatrice. Si en espanol c’est le Z qui se lit comme S (ex ; Zamora se dit Samora et Zidane = Sidane!) en allemand c’est l’inverse, le S se lit Z (ex. Sabine se dit Zabine). Ici c’est le modèle allemand qui nous convient car en libyque le S se mute en Z.

Révélations
Pour faire court, le Z (Z empahtique ou "z" traditionnel) est synonyme de haute densité alors que le S est celui de la légèreté. Z dense et lourd (Zay), épais et large (zur). Le Z symbolise le règne minéral: azRu ou aZRu = roche, pierre. Il symbolise aussi la VIE ou plus exactement la racine de la vie iZoran = racines, veines, le mot grec zoé = vie est on ne plus proche donc il peut être emprunté sans états d'âme. Le S est léger comme un courant, comme le bois, le S symbolise le règne végétal. Le S est aussi superficiel, à la surface quant le Z est "au sein": sous terre, sous la croûte continentale (aZru) ou sous la chair (iZoran) . Si vous voulez, le S est épidermique alors que le Z est dermique. Il y a le verbe eZo, ZZo = planter dont la transcription doit être avec un végétal "s" (emphatique) plus le "z", soit par le diagramme SZO. La paire ou plutôt le duel S + Z (y compris leurs mutations) se décline selon une règle bien définie, à savoir leur suite dans la verticale du temps ou de l'espace: d'abord/en bàs: SZo = planter; ensuite/plus haut: S de l'arbre ou plant; après/encore plus haut SH qui signifie = pousser/regénérer/dévelloper comme les ongles (isher), les cornes (ishew), les cheveux (shewbuv), la pelure/l'écorce (ishlem), l'eau coulante/cascade (shersher d'oû Djurdjura actuel); tous les plants/arbres avec "sh" ont une écorce/revêtement qui se renouvelle/regènère périodiquement/pousse sans cesse (qeshush = liège, kerrush) donc plusieurs récoltes, "Sh" en préfixe/racine du mot signifie donc qui ne tarit pas, l'abondance alors faudra-t-il 'étonner que ce soit la corne (i-shew) le symbole de l'abondance? La corne d'abondance a pris ses origines oû, hein les amis?! Le Sh symobilserait-il la floraison: fleurs ou bourgeons? ; ensuite/plus haut le "z" qui symbolise le fruit de tout le travail, le z traditionnel symbolise le fruit et la baie - berry en anglais/iagoda en russe- (thazart=figues, thazdhayt=dattes, thizwa = mûron). Sauf que fruit/baie sont en "s" et "sh" aussi: asisnu=arbousier, a-shilmun = myrtilles .Et bien sûr le "zh" ou J qui symbolise le point le plus haut et grimpant (ex. inijel = ronce), le J symbolise les légumes (ex. tha-jilvant = pois) ou peut-être aussi les fleurs (ex. a-jedjig)?

Arbre, définition:
L’arbre est un grand végétal ligneux comportant un tronc et des branches;
L’axe d’une machine (ex.voiture) transmettant le mouvement;
Un schéma hiérarchisé, comportant des ramifications.

L’arabe qui cache la fôret
En kabyle le mot tejra ou tsejra emprunté au sémite-arabe shadjara a occulté l’appellation vernaculaire de l’arbre. Aujourd’hui on va y remédier: l'appellation de l'arbre doit contenir dans sa racine un "s/z", il existe déjà ce mot: a-Seklu, référence: "Tawalt" de H.Sahki, juin 1999 (merci monsieur Sahki!). Et bien sûr le nom de la FORÊT doit obéir à cette même exigence d'avoir un "s/z"! Il faudra trouver ce mot et réparer les dégats.

Arbres fruitiers: a-zemmur (ou a-szemmur?) = olivier, tha-zdhayt = palmier, a-zembi = espèce de pomme de pin, tha-zarth = figuier, tha-zanets = chêne-zen (même que zembi?), a-zaarur ou a-zegwuar = jujubier, thi-zwa ou thi-zwelt ou thi-zwey = mûron, mûre de ronce (inijel).
Arbres non-fruitiers: tha-slent = frêne, a-sghersif = variété de peuplier-aune.
Arbres avec écorce "renouvelable": a-qeshush = chêne-liège, a-shkir = chêne vert
Plantes: a-zegdhuf = ortie,

Bois de combustion (énérgie): a-sghar, a-qejmur, asafu, asefudh, asevsi = 1.pipe/2.joint, tha-sedta = rameau/branche
Plantes de consommation (fourage): a-sasghur
Bois en architecture: a-salas, a-jgu, tha-sga, a-salel = étai/piquet, tha-sara = chevron, thi-seghlith = portillon,
Bois ustensile: a-jeqdhur, a-shavshaq = récipient, a-segru = manivelle/piquet, a-zaglu = joug, tha-zdemth = fagot, a-zerbuDH = toupie, a-zedta = métier à tisser
Bois (forêt): a-shadhukh = sous-bois

Décryptage, dualité:
tha-mazirth: signifierait "plantation de fruits et légumes"
a-zaghar = plaine, signifierait "grande plantation de céréales (blé, orge, etc...) et fruits/légumes".
a-zeka = demain devrait s'écrire aszeka = littéralement le K suivant, le K qui viendra sachant que K est relatif au temps = présent ou passé récent [et non pas le futur comme j'avais supposé au début] le mot aszeka = [demain] = le jour proche, imminent. Ce qui attesterait une mutation du son "S" (de ass/as=jour) en K, chose très fréquente en linguistique à fortiori dans les langues européennes. Exemples: ass ad y ass [ad.y-as] = il viendra, y ass d [yu.se.d] = il est venu comparé à ansa id kidh/id kem = d'oû êtes tu/vous venu (s)? Ou dans aka la thvern dunith ou aka ith vern dunith = ainsi tourne (va) le monde. Le K concrétise le S dans le présent ou passé très récent, le K = instant? le fait accompli?
tha-zeqa = maison; les maisons de nos ancêtres étaient en bois surtout l'intérieur (asalas, thasga, ajgu, tharishth, etc...) et tout ça en Afrique désertique?!! Oui, c'est possible mais à une époque très reculée. Cependant ce mot atteste plutôt et surtout "à la surface", donc maison à la surface de la terre.
a-Zeka = tombe, le Z emphatique, comme dans aZ = pousser. Deux hypothèses: 1) si on le rapproche de thazeqa on peut conclure que aZeka = demeure en pierre (tombe, crypte) alors que thazeqa = demeure/maison en bois; 2) si on le rapproche de azeka. Le Z emphatique est synonyme de densité, donc il est soit a) global, total = bilan. Donc aZeka = bilan des jours, la fin. Cette hypothèse adhèrerait à la mythologie des anciencs egyptiens avec leur K mais nous ça ne nous concerne pas et cette hypothèse je l'écarte; b) soit profond car il est vrai que la tombe est sous-terre alors que la maison est en surface.
azrem = serpent, couleuvre: il est superficiel //comparé à// aZrem = boyau, intestin: (avec Z emphatique) il est de la même forme "serpentine" mais il est en "profondeur", sous la chair dans ce cas précis.
i-Zoran (au sing./masc.: a-Zar) = 1. les racines, 2. les veines. Homonyme dû à la similitude de la forme, de la profondeur et de la fonction (nutritive) qu'ont les veines pour l'homme et les racines pour l'arbre.
a-Sif (ou assif) = rivière, fleuve [en kabyle ainsi que dans toutes les variantes du berbère moderne]. En réalité asif signifie: S «courant/cours» et F «nautique», donc asif = «courant qui permet la navigation» ou courant fluvial. Ce mot ne s’applique qu’aux eaux douces (rivière, fleuve); pour la mer et l’océan c’est le «L» qui devrait intervenir et "M - N" plus GH pour les eaux enclavées comme les lacs/étangs, etc..., mais là c’est une autre histoire, pour une autre fois

Tutti Frutti et le sixième sens
Les fruits (végétaux en général) ainsi que la roche (minéraux en général) ont servi à l'homme "libyque" pour désigner les couleurs par la lettre Z (ainsi que "z/s"), lire le post "le spectre libyque" dans ce blog. Le Z emphatique indiquerait aussi le goût: Zidh = doux, a-Zidhan = le doux; mais plus généralement le couple "s/z" serait probablement la clé pour avoir:
- les appellations des unités de mesure du temps et de l'espace
- les notions de vitesse et de température, un billet sur ce sujet sera posté dès que possible;
- les 5 sens (ouïe, vue, odorat, toucher, goût), ce sujet est déjà clair pour moi et je posterai un billet sur les 5 sens prochainement. Je tiens juste à dire que le sixième sens libyque est apparement lié au savoir.

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