dimanche 25 mai 2008

Le corps, la terre et le sang

On va laisser le S axiale de côté pour un moment pour faire un retour sur le "delta libyque" pour des révélations intéressantes. Toujours à la recherche d'une logique, d'un système je crois fermement que le "DH" libyque indique le corps en général et le corps humain en particulier.

La Terre
L'appelation de la terre par le mot générique tha-murth ainsi que celle du sol (terre) par a-kal ne nous donne pas le nom de notre planète Terre. Nous utilisons le terme dunith du sémite-arabe dunya pour désigner la terre, le monde, l'univers. La tâche est relativement facile vu que la lettre libyque R fût la première et la plus simple à déchiffrer: c'est une sphère, un cercle, un rond. Vous n'avez qu'à voir la lettre libyque R ci-dessous.


D'ailleurs tous les suffixes en R déterminent la forme en libyque. On peut déjà conclure que nos ancêtres, en plus du S axial, savaient bel et bien que la terre était ronde. Maintenant la question qui se pose est de savoir comment devait s'appeler la terre en libyque, au masculin ou au féminin, la certitude est que le R est roulé (et pour cause!) : aR, Ro ou Ra, tha-ra? Pour celà on va faire appel aux langues interférentes des peuples avec qui nous sommes rentrés en relation. En grec la terre = ghi, ghê ou Géo (d'oû géographie, etc...) ayant une relation avec le mythe de la terre-mère Gaïa, on retrouve ce patronyme chez nous mais le mot grec Ghê ne convient pas. En latin la terre c'est Terra...ce mot nous laisserait penser que la variante tha-ra est on ne peut plus probable pour désigner la terre en libyque au féminin. Ce qui a d'intéressant c'est que dans d'autres langues le son R se retrouve dans l'appelation de la Terre, sauf en russe zemlia/de zem' (sol) même si le R se retouve dans mir (1.monde/cosmos 2.paix) et en perse zamin (quelle relation avec l'arabe zaman = temps?), et d'ailleurs les mots sont proches: earth (anglais), erde (allemand) et arDH (sémite-arabe). Nous pouvons supposer donc qu'en libyque la Terre était appelée Thara ou Tharra (R roulé); cependant il y a une autre question : ce mot (ou une autre variante avec R) désignerait une planète en général (ou astre) ou particulièrement notre Terre? Je pense que puisqu'il s'agit du genre féminin (préfixe "th") il est quasi certain que Thara ou Tharra désignerait notre planète Terre. Alors dans ce cas qu'en est-il des autres planètes? Le mot devrait comprendre un R et devrait être au masculin, c'est sûr. Planète vient du grec [planein] = errer et astre du grec άστρον[astron]; chez nous i-thri = astre/étoile; en latin mercure, venera en grec (vénus), mars: toutes les planètes rocheuses comportent un R. Et même les gazeuses: Jupiter, Uranus et Saturne (en grec chronos = le temps), lisez un peu la mythologie grecque ou romaine. Chez les anciens egyptiens Ra était le dieu du soleil. C'est quand même trop de coincidences que le R soit partout dans toutes ces langues pour désigner un même phénomène de la nature. Ok!, la tête dans les étoiles c'est bien mais gardons quand même les pieds sur terre!

Le pied
Ceux qui marchent debout, les hommes quoi!, marchent sur les pieds bien sûr. Le pied est en fait le point de jonction entre l'homme et la terre sur laquelle il marche ou sur laquelle son corps adhère. Le pied est dit en libyque/berbère/kabyle a-DHaR! Le mot français adhérer vient du latin adhaerere avec la même signification "être fixé et difficile de se détacher", ce mot est isolé en latin comme en français ("dh") et son origine libyque ne laisse aucun doute surtout que notre "dh" noyautaire, nodal est gluant (n'dTeDh = coller, neDH = nouer). En réalité le mot a-DHaR désigne la jonction entre la terre R et le corps DH.
Le corps
Un corps en général, un corps biologique en particulier, par exemple le corps humain dans le libyque est désigné par le "delta" DH et tous les membres du corps doivent comporter un "D" (dh, DH empahtique ou sa variante au féminin dT) dans leurs appelations, on va vérifier.
a-DHaR = pied; tha-fdhent = orteil ; a-DHadh = doigt ("collé au corps")
a-dhghagh = cime/crâne
thi-idT = oeil
u-dhem = visage
a-mgarDH (tha-magardT) = cou
tha-ghRudT = omoplate
i-dhmaren = poitrine
a-veRdhi = côte, côté, flanc
a-awbuDH = ventre
a-fuadh = entrailles
thi-midT = nombril
a-meSaDH = cuisse
a-qesvuDH = gigot
a-khuziDH (syn. tha-khna) = cul (mot assez vulgaire quand même).hashakum, avec tout le respect que je vous dois.
i-faden = genous (ou jarrets?)
De même pour les blessures du corps a-dhedi = plaie/abcès ou a-fedikh = grosse plaie, plaie saignante. Il y a des exceptions qu'il faudra essayer de comprendre (l'absence de "d"/"dh"): les membres et les organes échapperaient à celle règle à première vue: tha-ssa = foie, ul,wul (ur) = coeur, a-fus = main, thayets = épaule (partie porteuse); a-mas = les lombes, a-rur = dos, a-zagur = colonne vertébrale, thi-geshrirth (a-geshrir) = genou, ou rotule? On retrouve cette notion en botanique: a-DHil = raisin (corps de "iL" voudrait dire quoi surtout qu'il s'agit en mythologie de "la boisson des dieux"?), i-dhmim = aubépine, i-midhek ou thi-dhekth = lentisque. Même chose pour le monde minéral: a-dhrar = mont, montagne signifierait en fait "corps de terre (rocheuse) multiple (=en chaîne à cause du suffixe double rar)". Pour la petite histoire le mot u-dhi = beurre est remarquable pour le déchiffrement du "dh" libyque. On reviendra plus tard sur les différents lexiques du "DH-corps" mais là il faut surtout retenir que le DH atteste le corps en général le concret. Tout ce qui est concret n'est pas abstrait, il est réel, palpable et visible, c'est tout ce qui est condensé et épais. Le "dh" est aussi une prépostion de laison "avec qui"/"avec quoi" donc deux corps joints l'un à l'autre, deux parties jointes, collées, adhérentes. Tout gravite autour du noyau, du corps, donc le DH indiquerait aussi la gravitation. La notion de "dh" libyque concret se retouve dans les prépositions et adverbes désignant l'espace de vie: dha/dhayi/dhagi/dhagini = ici, dhina/dhiHin = là, là-bàs, andha/anidha= oû, sanidha ou dim. Sani = oû, vers oû, dhayen = déjà/ça y est, dheg-szal = diurne/de jour, dheg-iDH = de nuit/nocturne , etc...Aussi dans dhefir = derrière, postérieur, zdheth = devant, antérieur, a-zelmaDH = gauche, à gauche, sans "dh": a-yefus = droit, à droite; ceci nous incite à analyser et comprendre pourquoi a-yefus, a-fus sont "étrangers" (sans "dh"), idem pour l'étymologie des mots a-gwumaDH = rive opposée/(ouest?), a-dhrum = clan/premier cercle communautaire, a-gdhudh = peuple, a-dhrim = argent, a-dhfel = neige, tha-dhudT = laine, etc...Reste à dire que le "dh" géométriquement symbolise le sommet, la cime (mais pas ses variantes DH emphatique, d, dT).
Le sang
L'apellation du sang est en berbère i-dhamen (masculin pluriel). En grec le sang se dit αίμα [éma] traduit le plus souvent [héma] comme dans hématome; en anglais blood, en russe krov'. On nous dit toujours que notre mot i-adhamen est un emprunt au sémite-arabe dem. En ancien egyptien l'appelation est presque la même que dem. D'abord chez nous c'est i-dhamen au masculin pluriel comme a-man = eau et ensuite le mot a-dhif avec le "f-conducteur" et surtout un "dh" pour désigner la moelle alors qu'en sémite arabe le "d/dh" est absent dans leur moelle (mukh, nakhaâ) et finalement dans tha-ment = miel (âasel en sémite-arabe). Je pense comprendre que i-dhamen voudrait dire "mn: eaux (vitales) du corps: dh". On reviendra sur ce mot lors de l'analyse des "aquatiques" M, N et L libyques mais le fait que notre racine MN désigne le sang, l'eau et le miel n'est pas une coincidence. Du reste le rattachement au corps "DH" n'existe qu'en libyque et surtout pas en sémitique, en sémite-arabe. Alors qui a emprunté à qui?

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