dimanche 28 mars 2010

Jacobylie

Il n'est pas exclu qu'un peuple qui méprise les jacobins de tous bords habite une région jacobine...a ddin uqavash!!!

Pour comprendre ce qui va suivre il faut avoir lu préalablement les deux billets précédents par rapport à l'Alpha et à la mutation Y-L tout comme le récent billet Sophia relatif à la particule Ya en préfixe. D'autre part je rapelle qu'en kabyle nous avons les occlusifs ici en majuscule G, K (ou Ca) souvent supplantés par la guturale orientale Q et les spirants g, k (en miniscules). Il faut savoir aussi que ce Q est omniprésent au Nord, en Kabylie en particulier, est prononcé comme un G (ga) à l'Est, au pays shawi en particulier, et surtout au Sud. Nous allons prendre des patronymes attestés en Kabylie pour essayer de retrouver leurs équivalents ailleurs en Algérie, le plus souvent arabisés. Idem pour les toponymes. Pour saisir le sens du billet il faut assimiler la formule suivante:
A - i - Y - L
Notre alpha (A) est un iota (i), le iota est soit "i" soit Y ("yi, ye, ya"), le Y est interchangeable avec L surtout dans certaines régions comme on l'a vu dans les posts précédents.

Equerre
On en a déjà parlé de ce toponyme Yacouren ou Yakouren, qui en kabyle est i-akurren/y-akurren, au masculin pluriel. Prenons le nom de famille correspondant à ce toponyme soit Yacour ou Yekour attesté en Kabylie et voyons les variantes équivalentes ailleurs en Afrique du Nord quasi arabisée malheureusement. On constate tout de suite la différence suivante:
ya-kur ~ kur
C'est à dire que cette particule "ya, yé" en préfixe dans la variante kabyle disparaît ailleurs, en clair yacour devient cur/Kur, qur et Gur pour le radical (plus une terminaison). Par exemple aux Ath-Dwalla on trouve des ya-cur (Ye-Kour) tout comme cur-ish (Kouriche). En pays shawi oû le q (K) devient un G ils ont le nom Gurdash (Gourdache) qui avec le "ya" ou avec alpha aurait été a-Gurdhash/yaGurdhash (agourdache, yagourdache) ou yacourdache. Idem pour les noms des lieux, Gouraya pourrait avoir une variante Yagouraya, le Gourbi serait aussi yagourbi ou yacourbi. Mais alors que signifie ce cur/kour ou yacour/yagour si présent en toponymie kabyle et mazigh? Il faut aller voir du côté de l'anatomie pour la métaphore (ex. ighil = avant-bras en anatomie/côteau en toponymie).
a-gurzi = talon: serait-il yagurzi/yacurzi? Probablement oui!
La talon a-gurzi forme un angle, un angle droit, rectangle. C'est aussi une déviation ou plutôt un virage. Le sens de gur/kur/yakur serait peut-être à rapprocher du latin et de l'italien curva (courbe, virage/tournant). En clair cette fois ce n'est pas un compas que nous voyons mais un autre instrument géométrique: l'équerre.
Ce talon kabyle a-gurzi pourrait nous indiquer que le mot akursi serait d'origine kabyle/mazigh et non pas un emprunt à l'arabe car siège/trône/chaise ont été toujours représentés par la forme d'un ensemble d'angles droits (comme un escabeau ou les marches d'escaliers), ex.les hiéroglyphes de l'ancienne Egypte (ex. celui d'Isis).

Salem
Maintenant nous allons prendre un autre patronyme kabyle ccontenant cet affixe "ya, yé", le nom yabbus (Yebbous) en l'occurence, là aussi on verra qu'ailleurs l'arabisation a bouffé le préfixe "ya, yé". Prenons les noms "arabes", des parties non-kabyles d'Afrique du Nord et voyons ce que ça donne à commencer par le nom Bousri ex.gloire du club de foot algérois MCA rival de notre JSK.
Bousri ~ ya+Bousri = Yebbouseri
Bouzid ~ ya+Bouzid = Yebbousid
La vérif passe par les toponymes surtout que Seybousse est attesté un peu partout même dans les régions occupées ou arabisé depuis longtemps comme la rivière Seybousse près d'Annaba dans l'Est. Vous aurez remarqué que des Bou dans les noms de personnes comme des toponymes sont une forme d'arabisation-bédouinisation de l'identité kabyle et mazigh nord-africaine.
Bouzaréah ~ Yebbusareâa (Yebbus Righa?, Seybousse Righa?)
Bou-Smaïl ~ Yebbusmaâil (Yebbus Mayel?, Seybousse Mayell?)
Bou-Saada ~ Yebbusaada (Yebbusad)
buzegan (Bouzeguène) ~ Yebbusegan, Seyboussegan
On voit par exemple que le nom Bousri serait venu d'un lieu comme Bouzaréah. On revient aux noms et prénoms en Kabylie:
vussaadh (Boussad) ~ Yevusaad (Yebbusaad), Yephusaad (yephus = droit)
buzar (Bouzar) ~ Yebbusar
Et pour terminer la variante du nom Salem en kabyle. On dit soit Salem soit Pu-Salem (les arabes l'aurait prononcé Bou Salem faute de "p") qui serait Ya-Pusalem ou YebbusAlem avec le préfixe "ya, yé" rétabli. En Tunisie il existe un lieu qui s'appelle Bou Salem, Aïn Bou Salem qui aurait été probablement Thalla Yebbus Alem ou (Thalla) Seybousse Allem. Cette formule nous permet de rapprocher le plus petit des oiseaux du plus dandy, le mythique roitelet (Sybbus, seybousse) à la bergeronnette (a-vuzeGrayez, thavuzeGrayezth):
a-buzegrayez ~ yebbus grayez, Seybousse Grayez
Curieux que les noms de ces deux petits oiseaux soient ainsi rapprochés, non?

Cube
On va faire un peu de cubisme va! Tout ça pour retrouver la vraie étymologie du nom Kabylie. Pour ce faire on va bien sûr refaire la même procédure que plus haut, c-à-d greffer ce préfixe "ya, yé" là oû on l'on supoose qu'il aurait été amputé par l'arabisation. J'avais déjà dit que le nom de cette région (Kabylie) viendrait certainement d'un nom de lieu, d'un toponyme comme a-qvu (Akbou) par exemple. On va faire appel aux Jacob, c'est à dire le patronyme Yacoub tout comme le toponyme Ath-Yaakuv (Aït-Yacoub) attestés en Kabylie, ils n'ont aucune relation avec Yacoub (Jacob) le personnage des religions monothéistes sémites, un toponyme kabyle qlq soit sa forme et son état de délabration par arabisation donne avant tout un sens rationnel. Il faut dire que tha-qubets en kabyle interfère avec la variante arabe al-qouba (coupole).
Yacoub, Yacoubi: patronymes attestés en Kabylie et en ADN.
Kouffi, un nom kabyle, serait-il Yakouffi proche donc de Yacoubi?
a-kuphi, ikuffan (Yacoufan?) = réservoir de stockage de denrées alimentaires.
Kouba (à Alger) ~ Ya+Kouba, yaaquv (Yacoub)
aqvu (Akbou) ~ Yaaquvu (Yacoub)
Kabylie: aqvayli = un kabyle; iqvayliyen, leqvayel/yeqvayel = les kabyles
Kabylie serait tiré sans doute d'un toponyme comme Yaaquv (Yacoub), Kabylie serait Yacoubylie ou Jacobylie. Il reste juste à comprendre le vrai sens de ce yacoub en toponymie kabyle, pour ce faire il faut le débarasser de sa consonance étrangère. Nous voyons que Yacoub pourrait plutôt se décliner yakuph (Yacouff, Yakouffi). Donc le nom Kabylie serait très très probablement proche d'un nom comme Yacouv-ylia ou Jacobylie (à la française!). Et pourtant il n'y a très certainement aucune relation avec le nom Jacob, c'est juste une coincidence due à l'influence des sémitiques (l'arabe surtout) sur la langue kabyle. Comme quoi ce n'est pas pour rien que les kabyles détestent le jacobinisme et les jacobins de tous bords! Donc il faudra approfondir cette piste pour retrouver le sens exact de ce mot "Kabylie" si proche phonétiquement de Yacoub-Jacob! On reviendra là-dessus un peu plus tard dès qu'on aura assez d'élements.

samedi 27 mars 2010

Laser 1000

Suite du post précédent...

On a donc établi un lien entre Alpha, le chiffre 1 (voir premier) et une ligne droite. L'origine de l"Alpha est maintenant très facile à saisir et surtout à expliquer géométriquement même.
Je pense que l'altération de Y en L ou l'inverse doit être étudiée avec le plus grand sérieux. Perso je suis convaincu que le Y serait plutôt la forme kabyle exacte alors qu'avec le L nous avons une forme sémitisée, arabisée.

Laser
Ce qu'est le laser tout le monde connaît, comme les épées-laser de la guerre des étoiles. Un laser c'est une ligne droite, un rayonnement de lumière. Donc lumière-droite-rayon. Notre YPh (YF) à la place de LPh (LF) de aypha-alpha est intéressant à explorer.
a-phus, y-phassen = main, mains
a-yephus = droite, côté droit
thaphath = lumière
yph [if, yif] = être le meilleur
a-yeph = mille, 1000
(voir aleph, quasiment le même que l'arabe al'f = 1000)
Il n'y a quà prendre des calques sur d'autres langues pour comprendre le sens de cette racine kabyle YPh (YF). Le russe nous indiquera que luchiy "meilleur" et luch "rayon de lumière/solaire" sont proches comme notre Yph "meilleur" et Tha-phath (tha-ypha-th?) "lumière". Le latin et les romanes pour meilleur/mille nous indique la proximité entre ces deux mots comme en kabyle que notre Yph "meilleur" et ayeph "mille". On voit que la dénomination des chiffres n'est pas arabe, sans parler des chiffres "arabes" eux-mêmes non arabes!
Donc il ddevrait probablement y avoir une relation entre un rayon de lumière (solaire) qui est en ligne droite (dans un cercle il va être le rayon), la notion de meilleur et le chiffre 1000, sans doute le plus grand ou plutôt le chiffre le plus long (le plus grand rayon?).
Cette racine YPh (voir LPh ou LF) de "droite", de "mille", de "lumière", de "rayon" devrait s'expliquer dans le nom de l'hydre en kabyle et en langues mazigh, thallaphsa (thayaphsa?). Par ailleurs on a évoqué Aleph, Alpha et je rapelle que selon le mythe grec Telephassa est la mère de Cadmos qui a apporté l'alphabet non pas punique (nord-africain) mais "phénicien" (sémitique) aux grecs. On est proche de percer le secret de ce mystère de l'origine de l'alphabet, la version d'un alphabet punique nord-africain à l'origine de ce mythe grec serait plus acceptable. Alpha serait un bras droit? Peut-être...

Toponyme - Patronyme
Nous savons qu'un nom de lieu donne le nom de la personne, tel est le système kabyle, voir mazigh nord-africain plus généralement. Le fait d'établir ce lien par un exemple pour nous amener à de nouvelles conclusions par rapport à l'état de santé de notre langue. Je prends l'exemple on ne peut plus près de chez-moi (excusez-moi mais ce n'est pas du chauvinisme), à mon village d'origine Yghill-Mimmun (e.c.: Ighil-Mimmoun) aux Ath-Dwalla (e.c.: Béni-Douala), surtout à cause de Yghill (ighil) dans ce nom de lieu.
pheghull (Feghoul) - yghill (Ighil)
Donc le lieu exact qui a donné son nom à ce village est à rechercher du côté de la propriété (maisons, terres) de cette famille Feghoul. D'autre part on peut supposer qu'il y a eu une chute de "Ph" (F) entre le Y [i, yi, ye, ya] et la gamma "gh" dans yghill en le comparant au patronyme qu'il génère pheghull.
yghill ~ yfghil, yepheghill: on y voit clairement le nom pheghull (Feghoul).
Donc les noms de famille kabyles comme Ighil, Feghoul sont quasiment les mêmes, la variante bédouine arabisée chez les ex-mazigh arabisés n'est pas feghoul mais simplement Ghoul, ils ont bouffé le préfixe "phe". Autre exemple:
YF dans a-yefki, ayephki = lait
Yghi (petit lait) serait YFghi, yphghi avec la racine YF.

Rive gauche
En Kabylie il n'y a bien sûr pas de Rive-Gauche ou de Champs-Elysées par contre l'idée kabyle sur le fond a qlq chose en commun. Les français l'avaient vite remarqué lors de l'occupation, le village kabyle à la différence des villages des arabes possède toujours son avenue, son artère principale, sa rue centrale ou son boulevard qui parcourt en long tout le village et qui le divise ainsi en deux, les maisons et les ruelles se bâtissent par rapport à cet axe central. A propos, les montagnards kabyles divisent en deux aussi les versants: assamar (ensoleillé), ammalu (ombragé). En fait cette grande rue du village est comme un fleuve, la Seine pour Paris par exemple, qui partage un lieu en deux parties, en deux rives, la rive gauche et la rive droite. Ce système kabyle doit se repercuter dans les appellations des lieux et donc dans les patronymes kabyles, c'est à dire que a-yephus (droite, côté droit) et a-zelmaDH (côté gauche) doivent se retrouver dans nos noms. Et la comparasion des noms de deux familles "opposées" c-à-d situées face à face, l'une sur le côté droit, l'autre sur le côté gauche de la "grande rue" (axe central) serait une méthode très appropriée pour comprendre le système de toponymie kabyle.
Y ~ Yph, YF
Dans l'exemple concret vu plus haut pour le village Ighil-Mimmoun l'opposé des Feghoul sont les Yacine. Yacine un nom de famille assez rare (dans les communes de Tigzirt-sur-Mer et Béni-Douala-sur-Terre), lui aussi déformé pour avoir une consonnace arabe même si les arabes ne portent jamais ce nom comme un nom de famille mais seulement comme prénom "yassine" (il n'ont même pas d'explication à ce nom!). En réalité là aussi c'est un Ph (F) qui a été amputé pour donner à ce nom une consonance arabe, yasin (Yacine) aurait été sans doute yephsin (Yafecin) voir même lephsin, alephsin (Lefcin, Alefcin) pour L à la place du Y, ce qui nous renvoie à thalla et àthallaphsa et son sens en toponymie, et des noms proches avec la même racine il en existe en Kabylie comme Yefsah par exemple. Et ce radical YPhS, YFS pour un nom d'une famille située sur le versant ombragé a-mmalu pourrait indiquer le sens de "droite, côté droit, rive droite" ou alpha?, alors est-ce que Feghoul d'une famille voisine située à l'opposé sur le versant ensoleillé a-sammar désignerait l'inverse la rive gauche (ce n'est pas vraiment le cas) ou le côté sortant (fegh = sortir)? Difficile à dire pour le moment. Tout ça reste à vérifier mais cette hypothèse de travail est sans aucun doute un signe prémonitoire d'une solution prochaine au mystère posé par le système
identitaire et la toponymie kabyles.

Coup de glotte
Pas de coup de gueule cette fois! Vous savez que chez les camarades sémites-arabes leur alif (alpha) est en réalité non pas prononcé comme un A (comme u français) mais c'est A hyper light, un coup de glotte. Chez nous les kabyles le A non plus n'est pas hard, il se situerait entre la variante arabe alif (coup de glotte) et celle des perfides, le A anglais étant comme un "é" ou presque. En kabyle le A est souvent utilisé comme article du masculin singulier, le I ou Y étant son équivalent pour le masculin pluriel. Pourquoi je vous raconte tout ça? Eh bien simplement parce que je crois que l'équivalent latin de l'alpha A kabyle, à fortiori l'équivalent du Alif arabe, n'est pas l'alpha A mais la lettre "I, i", d'ailleurs sa forme en ligne verticale droite est exactement la même que le alif (alpha) sémitique-arabe. Cette lettre I chez les romains (qui représente aussi le chiffre 1 chez les romains) serait venue de l'étrusque, ce I est proche du iota grec, son équivalent chez les anciens égyptiens est un hiéroglyphe représentant...un avant-bras, un Ighil-Yghill en kabyle! On revient à alpha = 1 = avant-bras!
Comme quoi on est droit de remettre en cause les choses établies et leurs dogmes...

Alpha droit

Yi'wen, two, three, vive la Kabylie...

Aujourd'hui nous allons voir comment les usurpateurs ont fossoyé l'histoire et comment ils ont procédé à la cannibalisation de notre langue, on va voir notamment comment 2 mutations peuvent changer un mot ou un nom kabyle pour le dépouiller de tout sens et lui donner une consonance arabe comme le veulent les occupants et leurs esclaves parmi les ath-lxubatha (le clan des traîtres) qui visent l'extinction totale de notre langue, de notre identité, de notre patrie.


Alpha
On va retourner aux Ath-Dwalla (e.c.: Béni-Douala) encore une fois pour illustrer notre première mutation. Cette région possède une particularité régionale qui consiste, comme on croit le savoir, à prononcer L comme Y. Par exemple a-mellal ailleurs en Kabylie devient ici a-mellay, tha-mellal-t ailleurs devient ici tha-mellay-t même si aux Ath-Mahmudh ils exagèrent un peu en remplaçant les deux L par Y (d'oû la fameuse expression thimeyayin thibeybuyin pour chambrer les gens de cette région). On peut estimer que dans certains cas ce Y à la place du L est justifié et porte une marque kabyle car le L à la place du Y est dans certains cas une marque de cannibalisation par la langue des occupants (l'arabe).
L ~ Y
Yiwen, Yi'wen = un, 1
(Ath) Yewnis, Lewnis
Vous remarquerez que tous les kabyles, et tous les autres mazighs d'ailleurs, disent Yiwen (un) et il n'y a pas d'équivalent avec le L soit Liwen. Par contre en toponymie kabyle, pour l'exemple des Ath-Dwalla, il existe des toponymes prononcés soit avec L soit avec Y: Ath-Lewnis, Ath-Yewnis. Et comme les toponymes engendrent les noms, sobriquets kabyles Yewenas, Lwenas (transcrits Lounès) sont très répandus dans cette région et pas seulement. L'interêt est que dans le nom d'un lieu Ath-Lewnis ou Ath-Yewnis nous avons une indication de taille pour comprendre le système de toponymie kabyle (système de coordonnées) qui indique que ce lieu est en qlq sorte "le secteur 1", chose importante comme on le verra plus tard.
D'autres exemples encore plus lourds de sens suscitent ma curiosité, par exemple a-yephus (droite, partie droite), a-yephki (lait) qui sont prononcés ainsi partout en Kabylie. Si on leur applique cette formule L~Y pour avoir les deux variantes ça donnera, on va dire que Y est kabyle et que le L est plutôt sémitique, sémitique-arabe:
ayephus/alephus: ayeph/aleph atteste ici une droite, le côté droit
C'est bizarre comme le alif arabe ou le aleph "phénicien" (sémitique), soit Alpha donc, ressemble à une ligne droite! Remarquez que nous tournons tout le temps autour de 1 (yiwen, liwen?) et de alpha (premier, un?). La forme de l'alpha phénicien continet une droite, la aleph est une droite, le chiffre "1" est un droite! Curieux non?

Au commencement était le verbe...
Maintenant on va passer à une mutation géométrique (rappel: R-L, M-N sont considérées comme des géométriques en kabyle selon mes conclusions sur ce blog). Voici notre formule:
N ~ L
C'est une mutation vérifiée dans certains cas du N en L pour des raisons internes à la langue kabyle et surtout à cause de l'influence des sémitiques, de l'arabe notamment.
Yiwen = un, en kabyle
inni, yni = dire, s'exprimer, parler, en kabyle
a-wal [a-wa-ll] = la parole, en kabyle. Serait-ce awan plutôt (lié à yni = dire)?
al-awel = le premier, en sémitique-arabe (kalima = parole, harf=verbe).
Au commencement était le verbe (la parole) selon Jean. Il n'y a pas mieux que le kabyle pour que la parole (le verbe) soit proche de "un" voir même "premier"!
Pour mieux illustrer cette mutation N~L nous allons recourir aux patrnomes kabyles, noms des famille/sobriquets/prénoms:
LWN ~ LWL
Louani ~ Louali comme ils sont transcrit à l'état civil francoarabisé. LWN issu d'un toponyme comme Ath-Lewnis donne des noms Lewnas (Lounis, Lounès, Lounici), Liwan, Lwani (Louani) qui avec cete mutation de N en L va devenir LWL ou Louali comme le nom du très connu kabyle Louali Mahfoud maître en arts martiaux. Ces noms kabyles Louani, Louali ont la même racine que Lwennas (Lounès). Idem Lani nom kabyle aurait été Lali pour sa forme modifiée (arabisée), avce un préfixe Lani deviendrait Alani/Alali ou Ilani/ilali, donc il faut vérifier toutes les pistes!
Voici un exemple de toponyme d'un village aux Ath-Dwalla, je vais vous montrer comment il a été arabisé (et francoarabisé pour l'état civil) en le désarabisant:
Aït-Ali-Ouali: variante francorabe à l'état civil
Ath-Aliwali : en kabyle mais avec un préfixe "A" (Ali) et une mutation N-L
Ath-Lwali (Louali): en kabyle avec uniquement la mutation N-L
Ath-Lwanni: en kabyle mais avec une terminaison sémitique-arabe en "i".
Ath-Lewenis/Lewnis: version kabyle rétablie
L'exemple du toponyme de ce village est édifiant pour nous les kabyles, si nous voulons assainir notre langue nous devons la débarasser de la gangrène qui la range et faire face aux usurpateurs qui récemment dans leur but d'exterminer notre langue n'hésitent pas à partiquer le terrorisme identitaire à l'encontre de notre peuple, de notre identité, de notre patrie.


L'ombre d'Alpha
Vous avez lu le billet précédent (Hydra) j'espère. La relation Thalla-Yghill (faussement transcrits Tala-Ighil) en toponymie kabyle donne matière à réflexion. Dans ce métier s'il est question de mesures il faut bien un instrument de mesure (k'thill). Euréka! La coudée kabyle Yghill, qui ne resemble à aucune autre, du coude au poing fermé donc sans les phalanges (radius+carpe+métacarpe) et qui est identique à votre tour de taille (si vous êtes un garçon, bien sûr) est la clé de tout ça. Notre Yghill qui signifie "avant-bras, bras" mais aussi "coudée" serait vraisemblablement le rayon. Cette relation entre thalla et yghill en toponymie serait vraisemblablement un système, un outil de mesure. Pour former un triangle par exemple. Thalla et Yghill pour former un angle, un angle droit par exemple. C'est trop flou pour vous? Ne vous inquiétez pas, ça viendra. Prenez votre main droite, fermez le poing vous aurez la coudée kabyle, votre coudée ainsi formée forme un angle au niveau du coude avec le bras, formez un angle droit entre yghill (avant-bras, coudée) et le bras du coude à l'épaule (thayets). Réflechissez un peu en manipulant uniquement yghill (coudée) dans les deux sens...j'ai dit plus haut que Yghill ressemblerait plutôt à rayon (à propos l'os de l'avant-bras est appellé en latin radius = rayon)...ça ne vous rappelle rien ? Dites-donc vous n'avez pas fait de géométrie à l'école ? Bon...Ce que vous venez de faire à l'aide de votre coudée kabyle (yghill) vous l'avez sans doute fait à l'école à l'aide d'un compas! Et un compas c'est fait pour entre autre dessiner un cercle, un cercle qui a un rayon yghill. Donc un compas, regardez en dessus à quoi ça ressemble si vous avez oublié, si vous aimez, ou détestez!, les franc-maçons et leurs armes vous devriez connaitre la symbolique de cet outil. Et ensuite regardez l'autre petit dessin en haut de la page pour la forme de Alpha phénicien, pas punique nord-africain mais phénicien conventionnel (sémitique donc), officiellement "inventé" par les camarades sémites. La forme de l'aleph, la relation "droite" (ayephus, alephus?) et la ressemblance entre la forme du chiffre "1" et Alpha ou Aleph sémitique, le Alif sémitique-arabe (une barre comme 1). La ressemblance entre l'Aleph phénicien et le compas est frappante n'est-ce pas?
Alors? ...Oui, vous avez raison, ça va se gâter de plus en plus pour les usurpateurs et les fossoyeurs de l'histoire de l'humanité.

mercredi 24 mars 2010

Hydra

Un des secrets de la toponymie kabyle enfin levé, enfin presque!

Alger la blanche possède des quartiers U.P et des quartiers U.V, non pas ultra-violets mais ultraviolents, il y a des quartiers de certaines communes algéroises qui ont très mauvaise réputation, des Harlem en plein Alger, par exemple à Bab-El-Oued ou à El-Harrach ex.Maison-Carrée (pour têtes carrées?). El-Biar est un quartier huppé, tout comme Hydra . C'est ce toponyme Hydra qui nous intéresse aujourd'hui.

Hydragon

Un rappel pour commencer. D'abord le mot dragon viendrait du grec drako, en latin draco, le mot hydre vient aussi du grec ydhra transcrit en latin Hydra. Ensuite nous savons que notre variante kabyle (mazigh plus généralement) c'est lapha, thallaphsa. Il est évident qu'ils 'agit d'un monstre des eaux et des sources dans les deux cas: hydraulique vient de ce mot grec, En kabyle thalla c'est la source, la fontaine. Nous savons que les grecs désigent la mer par un mot étranger thallassa, sans doute issu d'une variante nord-africaine ayant les mêmes racines que le kabyle contemporain. Et pour finir ce rappel je vous renvoie au post Michelet de décembre 2009 sur ce blog, au sujet du H rétabli devant D, Didouche = hadidouche. Notre première formule du jour est assez simple:
dra ~ hydra

draa ~ hydrag
Le dragon = l'hydre. C'est à dire qu'il y a eu une chute de ce "y, i" ou "Hy" devant le D (
voir dh, th), une chute qui concerne notre langue kabyle aussi surtout en matière de toponymie. Prenons un exemple assez parlant: Draa-El-Mizan. C'est un nom à consonnace arabe oui mais de tels toponymes n'existent pas chez les arabes, donc ils ont modifié la forme. Un peu de lexique d'abord.
ighil, y-ghill = bras, coudée en kabyle (mazigh en général)
dhiraâe, dhira3e
= bras en sémitique-arabe; le "ayn"(â, 3) arabe a supplanté le "gh, G" et leur bras dhiraâe serait dhirag ou drag (de dragon). La variante latine serait avec un B à la place de D donc bras, bracci (en italien). Le terme de bras est utilisé en géographie pour bras d'une rivière ou fleuve, donc on comprend pourquoi cette relation entre bras et "l'eau, monstre des eaux" (hydre, dragon).Draa-El-Mizan est traduisable de l'arabe littéralement en Bras-de-Balance. En kabyle draa signifie une chose: la force (usage de la force). On suppose donc que Draâe, Draa arabe aurait remplacé le kabyle ighil, yghill donc Draa-el-Mizan aurait été Ighil-l-Mizan un toponyme très proche phonétiquement d'un autre nom de lieu Ghillizan/Relizane situé dans l'Ouest algérien. Il n'est pas exclu que le Draa aurait remplacé non pas Ighil, Yghill mais Thalla (source, fontaine) et il aurait été donc Thalla-l-Mezan un nom quasiment identique à un toponyme Tlemecen dans l'ouest algérien. Et pour finir Draa aurait été Hydra, et en conséquence Draa-El-Mizan aurait été Hydra L'Mizan (L'Mesan?). Au Maroc la région chleuh de Draa (Souss-Massa-Draa) serait Hydra aussi, donc ce nom doit indiquer l'existence d'une source hydrique et avoir une signification toponymique, des coordonnées géographiques en qlq sorte. Et ça seules la langue kabyle (mazigh en général) et la toponymie kabyle peuvent l'expliquer!

Ath Dwalla

Chez les français vous trouverez une région nommée Les bouches du Rhône, bouches pour les embouchures d'un cours d'eau, le fleuve du Rhône en l'occurence. On parle de bras de rivières et de fleuves, chez les français, chez les russes et ailleurs. Eh bien en toponymie kabyle ça va encore plus loin, l'anatomie ou les noms des parties anatomiques sont appliqués par métaphore aux noms de lieux. Nous allons prendre l'exemple de ma commune d'origine en Haute-Kabylie, Ath Dwalla ou Béni-Douala officiellement, 13 km au sud de Tizi-Ouzou. Je ne fais pas de chauvinisme, c'est juste que c'est un exemple parfait pour illustrer la logique hallucinante de la langue kabyle et de la toponymie kabyle. Un peu de lexique d'abord.
Thalla = source (d'eaux), fontaine

Yghill = bras, coudée
Voici maintenant un axiome à retenir:
Thalla-Yghill (faussement transcrits Tala-Ighil) vont ensemble, donc ils se ressemblent! Là oû il y a un toponyme Thalla il doit y avoir un autre à proximité appellé Yghill; et très probablement un troisième appellé Ydhir (je souçonne que le mot Hydre soit caché là); et même très probablement Ymim devenu Mimmoun, Ymim de sa varianté contractée Ymmi/Immi (bouche) équivalent de embouchure de cours d'eau pour son sens géographique.
A propos le nom shami comme celui du vénérable Shamy des Abranis serait non pas shammy (variante contractée) mais vraisemblablement shamym (en fr. Chamim), ce shemim (en fr. Chemime) est d'ailleurs un patronyme kabyle répandu en Basse-Kabylie vers Bougie, Barbacha. Son équivalent en Haute-Kabylie est plus arabisé, Hachem, Hachimi au lieu de (H)Achemim; cette contraction du M est facilement repérable dans les les patronymes comme dans les toponymes qui les génèrent: (bordj) Menayel serait (bordj) Memnayel/Mimounayel.
Lorsque vous partez de Tizi-Ouzou à Béni-Douala vous passez par Thalla B'Ounane, et juste après vous avez Ighil B'ouzerrou, donc la relation Thalla-Yghill qui se suivent est confirmée. Ici agemmun un peu plus loin sur le flanc serait-il une variante de Ymmi, Ymim (bouche)? Ou bien de Ymmi de Thymmi, thimmi (sourcil).
Le nom de cette commune Ath-Dwalla (francoarabisé en Béni-Douala) vient du lieu appellé Thalla Dwalla (tala douala) qui sépare Yghill-Mimmun (ighil mimmoun) et Ath Yidhir (aït-idir). Là nous avons la relation Thalla-Yghill, mieux encore Thalla-Yghill-Yidhir et voir même Ymmi (mimmoun).
La relation en kabyle entre Thalla (source, fontaine) et Yghill, ighil (bras, coudée) est attesté linguistiquement même:
th ~ gh

C'est à dire "th" changé en "gh" permet le passage de thalla (nom féminin) à yghill/ighil (nom masculin). La preuve? Le verbe k'thill = mesurer (les longueurs à l'aide des coudées) est avec cette mutation k'ghill oû l'on voit ghill de yghill, ighil (bras, coudée). Pour finir il est bon de rappeller qu'en kabyle thalla (source) est proche d'une partie de l'anatomie 'all de 'allen (yeux); est-ce que thidT (oeil) serait rapprochable de hydre? Chez les camarades sémites-arabes aussi "ayn" signifie "source" et "oeil". Ce "ayn" en kabyle existe dans thaawit/thaâwint (sorte de fontaine/source de réserve utilisée à des fins techniques ou rarement comme eau potable lors de grandes sécheresses qui touchent thalla "source, fontaine"); en kabyle laayun/laâyun signifie non pas l'oeil mais les sourcils, au pluriel uniquement car le sourcil au singulier c'est thimmi (nom fém.sing.). On voit en français aussi source-sourcil, il y a une relation facile à deviner rien qu'à voir un boxeur avec une arcade sourcilière ouverte et qui saigne abondamment. L'oeil pour les systèmes de mesures était utilisé par les anciens égyptiens (oeil d'Horus), les mesures ça existe aussi pour les distances ("lieu" par exemple!), en toponymie et en géographie donc nos toponymes avec un nom "anatomique" seraient porteurs d'un autre sens, chiffrable celui-là. Logique intéressante, à suivre donc.
Voilà que le système de toponymie kabyle et mazigh commence à nous dévoiler ses secrets. J'espère que je ne tarderai pas à percer ce mystère pour enfin expliquer nos mots, nos noms, notre patrie, notre monde à nous.

dimanche 21 mars 2010

Roma

Il fut un temps oû tous les chemins menaient à Rome l'éternelle...

Nous allons revenir sur la relation entre M et B-P-V-F ou plus exactement sur la relation M-Ph ou M-F, pour les explications merci de relire le billet de décembre intitulé Calama.

Romains
La France au 19 siècle avec son empire en pleine expansion s'est voulue et s'est designée comme l'héritière de Rome. Vers la deuxième moitié de ce même siècle les français ont envahi l'Afrique du Nord et occupé entre autre le pays Kabyle. Depuis nous les kabyles appellons les français i-Romyen. Vous allez à l'ouest au Rif et vous apprendrez que les rifains désignaient les espagnols qui ont envahi leurs territoires par le même terme: i-Romyen. J'insiste, c'est a-Romi, i-Romyen avec un R roulé et un O, la syllabe Ro prononcée comme dans RoDHa (roue) ou aghRom (pain) en kabyle et comme dans Rose en français. On veut nous convaincre que cette appellation a-Romi, i-Romyen signifie uniquement "le romain, les romains" et qu'elle avait été donnée aux français et aux espagnols par les kabyles et les rifains respectivement parce que ces derniers désignent sans distinction tous les européens par "romains" sans dictinction entre français, espagnols, etc...D'autre part les autres viennent ajouter leur piment à l'origine de cette appellation en important la version orientale, arabe roumi qui désignait les croisés, par extension les chrétiens occidentaux, les européens. Il est évident que notre a-Romi n'a absolument rien à foutre avec le roumi oriental.
Bien évidemment la relation entre les autochtones nord-africains avec Rome durant l'antiquité et la relation entre par exemple les kabyles et les français au 19 et 20 siècles sont très différentes voir diamétralement opposées. Les kabyles n'ont pas attendu les français, et surtout pas les arabes, pour trouver une désignation exacte de l'européen et il est regrettable qu'on nous dise que les kabyles cofondent bêtement romains et français. Mais ce n'est pas le cas, mesdames et messieurs, c'est vous qui avez mal interprété et pire encore vous avez aussi mal exploité les noms antiques et la mythologie antique dont vous vous êtes accaparés et auto-désignés comme les héritiers légitimes.

Europe
Le nom Europe vient du grec evropa, dans la mythologie grecque Europe est une princesse phénicienne (je dirais punique), fille de Telephassa...ça ne vous dit rien?
M ~ F, P
Nous allons voir que dans certains cas cette formule d'un M à la place de F ou l'inverse se justifie. En clair Roma = Ropha ou Ropa, car selon toute vraisemblance les 14 siècles de domination et d'occupation de nos territoires par les arabes ont influencé notre langue et le P inexistant en arabe a aussi presque disparu de notre langue kabyle (mazigh plus généralement). Donc en kabyle a-Romi = a-Rophi, a-Ropi (un européen) donc elle est applicable au français ou à l'espagnol car les deux sont européens et les kabyles et les rifains ne confondent rien du tout. Après tout Europe est la fille de Telaphassa, ce nom donne une trace punique nord-africaine (thallaphsa = hydre, serpent des eaux) car il ne peut tout simplement pas exister en sémitiques, on en a parlé déjà.

Tlemcen
Cette formule ou cette realtion M-F est avérée surtout lorsqu'il s'agit des toponymes ou des noms de personnes (patronymes) qui en résultent. L'étymologie de la ville de Tlemcen située dans l'Ouest algérien (ancienne Maurétanie) est un excellent exemple pour démontrer cette formule. Tlemcen serait dans l'éymologie populaire Thalla Messan soit une fontaine lisse...Bon, Thalla oui car Thalla en plus de "fontaine, source" a tout un autre sens en toponymie kabyle ey mazigh; pou mes, messan c'est du folklore.
Tlemcen, Thalla Messan ~ Tlefcen, Thallaphssan, voir Thalla Fessan (Fezzan, de Fes/Fez)
On voit rès bien que l'étymologie de Tlemcen serait proche de Thalla Fessan (adjectif à partir de Fès/Fez), Thalla comme Fez/Fes/Fezzan sont des noms utilisés en toponymie kabyle et mazigh. Il nous reste juste à comprendre le sens exact qui comme nous le savons est relatif à la situation de ce lieu géographiquement, c'est à dire qu'en kabyle un toponyme est évocateur des coordonnées géographiques d'un lieu. Le toponyme kabyle Ath Meslayen, qui a donné le patronyme Aït-Meslayen, deviendrait lui aussi Ath-Pheslayen, voir même Athallapheslayen, en somme il serait donc le même que Tlemcen-ThallaPhessan (Thalla Fezzan). On peut aller plus loin avec d'autres exemple en toponymie kabyle comme amRah = a-phRah (Fréha) encore faudra t-il se débarasser de cet intus oriental "h", probablement Fréha ou phRéha serait équivalent à maReha=maRegha ou Tha-maRigh-th par exemple. Mizrana serait peut-être Phizrana ou Fezzerana, qui sait?! Cette fomule peut nous aider à assainir notre langue des influences sémtiques-arabes pour les mots communs aux deux langues, le M est généralement arabe et il aurait cannibalisé le Ph (F) dans la langue kabyle. Exemple, tha-shumaath (bougie), dite aussi tha-phathilt, est supposé être un emprunt à l'arave shumâa (bougie); Mais si l'on prend M-F tha-shumaath devient tha-shuphath avec phath (lumière) en kabyle. Le mot thimès (le feu) en kabyle avec M-F serait thiphès prendrait un sens plus logique car il contient phes, phat (lumière) avec cette relation feu-lumière (ex. en arabe nar/nour, feu-lumière). Il serait intéressant de voir khemssa (cinq en kabyle, supposé être un emprunt à l'arabe khamssa), et s'il était khaphssa, khapsa?

Lunja
Notre héroïne Lunja est selon la légende populaire "Lunja yellis t'Temza", soit la fille de thamza considérée comme "un monstre, une ogresse", ce personnage ne figure que dans le conte de Lunja et uniquement comme étant la mère de Lunja qui a des parents et des frères féroces comme des monstres. Le nom thamza ou Tamza s'il était avec M-F simplement Tafza, Tafsa voir avec un L (devant F mais qui aurait chuté avec le temps) simplement Tlamza ou Tlafsa, c'est à dire Thallaphsa (hydre, monstre des eaux) nous renvoie tout simplement à Telephassa du mythe grec dont j'ai parlé plus haut. Bref, notre belle Lunja aux cheveux d'or dans ce cas serait la fille de la reine phénicienne (punique nord-africaine selon moi) Telephassa qui selon ce mythe grec avait beaucoup de fils mais une seule fille quis 'appellait evropa ou Europe. Donc si tout ça s'avérait vrai notre Lunja serait la princesse phénicienne Europe racontée par la mythologie grecque. Un critère confirmerait ce rapprochement: Lunja a des cheveux d'or (rouquine, blonde mais blonde intelligente!), c'est le type européen par excellence, des blondes en Afrique du Nord voir même en Europe du Sud ça n'existait pas antan, ça n'existe pas ou presque sauf les fausses (de l'époque moderne) bien entendu.
Bon, il faudra revenir plus tard sur cette formule, pour le moment on se limite à cette première approche.

mercredi 10 mars 2010

Sophia

Des noms de tous horizons...

Nous avons vu dans le billet précédent que la restitution d'une particule "ya-, yé" en préfixe devant un mot/nom commençant par S voir Z nous donnerait des explications quant au sens de tel ou tel mot/nom.

Sophie, Joseph et Esope
Prenons le nom grec Sophia "sagesse". C'est peut-être qu'une coincidence mais il se trouve que dans plusieurs langues SF ou SV indiquent la sagesse, chez nous en kabyle Swav (bon sens, sagesse), sophia pour le grec et chez les russes sova (chouette) pour l'oiseau qui incarne la sagesse dans la tradition européenne. Ce n'est qu'une coincidence peut-être mais qui sait...
Si l'on appliquait notre préfixe "ya-" pour certains noms bibliques et mythiques on verrait des choses intéressantes. Par exemple Esope avec ses fables légendaires synonymes même de la sagesse deviendrait Yésop ou Yesoph. On n'est pas loin de sophia n'est-ce pas? Tout comme on n'est pas loin de la variante sémitique Joseph, Yussef. Eh bien permettez-moi de vous dire que le personnage des textes grecs anciens Esope ressemble à un personnage biblique (issu de la religion juive, des anciens textes hébraïques) Joseph le patriarche. Les deux personnages furent esclaves, les deux ont excellé dans l'art de la sagesse et de bon sens (Esope) et les prophéties (Joseph). Relisez un peu leur histoire et vous verrez!
De la même manière avec ce préfixe "ya-" devant S un autre personnage des mythes grecs est rapprochable d'un personnage oriental apparû ultérieurement bien sûr. Sindibad el-bahri (en arabe sindbad le marin) était à l'origine une légende persane que les arabes ont repris, c'est un peu comme le golfe persique devenu le golfe arabe! Avec notre préfixe rétabli devant S ce Sindibad deviendrait Yassindibad qui n'est pas sans rappeller un autre grand navigateur Yasson (Jason) et les argonautes (mythologie grecque, Odyssée d'Homère). Ce n'est qu'une coincidence? Peut-être qui sait...Cependant il faut rester sage et ne pas tirer des conclusions rapides de tous ses rapprochements.
Aya Sophia en grec signifie "divine sagesse" et Sainte Sophie (nom de la cathédrale de Constantinople - devenue mosquée d'Istanbul). En réalité Aya est la prononciation de aghia en grec, c'est celà qui nous intéresse: en kabyle ce son "ia, ya" serait-il en aussi un son "ghia" prononcé "ya"? En grec ghiaghia se prononce yaya pour "grand-mère", il faudrait vérifier si en kabyle yemma, yi "mère, maman" ne serait pas ghiamma, ghiy.

Jacob
Vous savez, il y a des patronymes kabyles difficiles à déchiffrer surtout si l'on suppose qu'ils ont été incorrectement transcrits par l'administration coloniale (arabe ou française). Le nom de famille de Dda Lwennas Maatoub en fait partie et remarquez que c'est un nom rare que personnellement je n'ai jamais entendu ailleurs autre que ches les Thaourirt Moussa aux Ath Mahmoudh (Béni-Douala). La règle je rappelle est qu'un patronyme kabyle est généré par un toponyme, donc Maatoub doit pouvoir être lié à une appellation de lieu. Il faut donc décortiquer ce nom et essayer de le rapprocher d'autres patronymes kabyles plus répandus, la première chose à faire c'est de changer les affixes ou du moins le préfixe. La seule variante palpable à ce jour est la suivante:
maatub (en fr. Matoub) ~ yaatuv - yaaquv (en fr. Yacoub)
D'abord le préfixe ma- est remplacé par ya-; ensuite yaaquv ou sans le préfixe quv,quva (Kouba, Tikobaine) est un toponyme très répandu en Kabylie tout comme les noms ou sobriquets quv, quva (Koubi, Kouva) issus de ce lieu, Koubi est un nom .attesté dans cette région de Dda Lwennas, c'est celui d'un autre chanteur Amar Koubi. Donc dans le nom Matoub outre le préfixe ma (ya) le T aurait altéré un Q, K. A suivre et à revérifier à la lumière d'autres informations qui apparaitront plus tard.

Yahi
Maintenant nous allons nous attaquer à un nom kabyle et shawi qui a été arabisé-islamisé sur sa forme qui est franchement très difficile à reconstituer à cause du "h" notamment. Il s'agit du nom Yahi dans toutes ses variantes: Yahi, Yahou, Yahia, Ou-Yahia, Ben-Yahia, Yahiaoui, etc...On va voir la vraie étymologie et la vraie signification de ces noms de famille en les rapprochant d'un autre patronyme kabyle et en procédant au changement du préfixe "ya-" comme suit:
Yahi ~ Mahi
Pour conforter cette thèse je vais vous donner un autre exemple encore plus éclatant. Qu'y a t-il de commun entre l'entraineur de foot Mahieddine Khalef, le chanteur Akli Yahiatène et le dramaturge feu Mohya à part le respect du peuple kabyle pour les services rendus à la nation? Eh bien prenons le prénom Mahieddine transcrit de façon à paraître "arabe et musulman" avec comme explication "ravive la religion" (yahia eddine) alors que son étymologie est tout autre et ce prénom n'existe pas chez les arabes. Suivez la démonstration avec le préfixe ma- remplacé par ya:
mahiedin ~ yahiedin, yahiedin ~ yahietin
Le prénom mahiedin (Mahieddine) avec un D plu hard est une forme arabisée de Yahiatène pur kabyle. Idem pour Mahiout ou Mahiouz tranformables en Yahiaout-Yahiaouz. Le rapprochement se fait par les préfixe Ma et Ya. En clair Yahi = Mahi, Mahieddine ou plutôt Mohyatène = Yahiatène et leur variante diminutive c'est Mohya. C'est Mohya, Mouh, Mouhedh, Mohand qui en kabyle aurait un sens probablement religieux mais ce n'est pas la traduction de l'arabe mohammed comme on veut nous le faire croire. Muh est un préfixe dans les prénoms masculins de jeunes surtout (le Dda est réservé aux plus âgés, aux vénérables) comme Muh-Seyd, Muh-dh'Akli, Muh dh'Ameziane, etc...Il faudrait aller chercher le sens de ce Muh tout comme celui de Yah, Yahi qui seraient sans doute proches. Il faurait se défaire de cet intrus oriental "h" pour arriver à déchiffrer complètement ces noms kabyles.

Yemma Gouraya
Maintenant on va essayer d'allier ces préfixes "ya-" et "ma-" en les prenant ensemble àfin d'essayer d'en tirer profit lors du décryptage de nos toponymes et patronymes kabyles.
Gouraya est un mont dans le Chenoua à l'ouest d'Alger donc de la Kabylie aussi.
Yemma Gouraya est un lieu de pélerinage en Basse Kabylie vers Bougie.
Yakouren ou Yakouren en Haute Kabylie vers Tizi-Ouzou est connu pour son massif forestier.
Qu'ont-ils de commun tous ces noms. Essayons de les transcrire autrement en mettant ensemble le préfixe ya- et ma- ou en en ôtant l'un deux là oû ils y sont déjà:
yamakouren ~ yakouren, yakour (au singulier)
yamagouraya ~ yagouraya, yagour (au singulier) ou yakour?
Donc il n'est pas exclu que ses deux toponyme soient liés. D'autre part les patronymes kabyles correspondants sont attestés, Yacour ou Yakour.

Hasnaoua
Ce nom de lieu est une déformation du toponyme y-hesnawen (en fr. Ihesnaouène). Là aussi nous pouvons supposer que le préfixe ha- est interchangeable avec le préfixe ya-:
hesnawen ~ yesnawen, yacenawen
Cette piste serait intéressante à étudier surtout qu'elle donnerait beaucoup de rapprochements entre beaucoup de toponymes et de patronymes kabyles.

Voilà pour la première approche de l'identité kabyle à la lumière de cette formule d'opposition des préfixes ya-ma d'un côté et ya-ha de l'autre. A suivre.

dimanche 7 mars 2010

Yasmina

Un parfum de jasmin comme on l'aime...

L'histoire de la rose
Une autre histoire de la rose...Dernièrement j'étais en train de me poser la question sur la rose, sur le nom de la rose. Plus exactement pourquoi en kabyle le Z indiquerait le rouge (
zugagh) et donc la rose (zedjig) ou la fleur en général. Serait-ce peut-être le jaune (awRagh) pour la rose (waRd), la rose jaune donc?, mais ce mot waRd serait un emprunt à l'arabe quoi qu'en arabe awRagh (jaune, brillant) n'existe pas et d'ailleurs cette relation couleur-rose/fleur visible chez nous, en romanes rouge(rosso)-rose et en slaves dont le russe tsvet(couleur)-tsevti (fleurs) n'existe pas en arabe. Peu importe car la question qui nous intéresse est de savoir si en kabyle ce Z ne serait pas un RS-RZ c'est à dire zedjig (fleur, rose) ne serait pas rosedjig? Un jour on y reviendra sur cette supposition.
Jasmin
Outre la rose l'autre adorée des parfumeurs c'est le jasmin. L'étymologie officielle dit que jasmin serait issu d'un mot arabe yasmin lui-même issu du persan. Vous connaissez la chanson sur "Yasmina la plus belle de la Médina"? Bref, Yasmina est un prénom féminin très répandu en Afrique du Nord, en Orient et même ailleurs. Connaissez-vous sa variante kabyle, c'est à dire pas Yasmina comme en arabe mais sa vraie variante kabyle facile à trouver en listant les prénoms féminins d'avant les années 80.
Yasmina en arabe - Smina en kabyle
Et oui, en kabyle c'est Smina sans le préfixe "ya-", les "arabes" algériens et nord-africains ne peuvent pas reprendre cette forme kabyle car Smina en arabe signifie..."grosse".

Prenons maintenant un prénom masculin, chez les sémites Ishmael en hébreu ou Isma3il, Ismaïl en arabe. On retrouve un nom proche en kabyle, Smaïl comme prénom et surtout Smaïn comme nom de famille. Et comme nous le savons chez les kabyles le patronyme vient du toponyme, donc notre Smaïn ne serait pas lié au sémitique-arabe Isma3il, Ismaïl. On va rétablir le préfixe "ya-" devant ce patronyme Smaïn pour avoir la variante Yasmaïn (masculin de Smina?) ou autrement transcrit Yacimaïn. C'est justement la trouvaille du jour:
"Ya-" rétabli devant S, voir Z: c'est "la formule de jasmin"
Cette formule va nous aider à mieux comprendre nos toponymes kabyles (mazigh, nord-africains) ainsi que les patronymes et sobriquets qu'ils génèrent. Pour la première fois j'entrevois une solution pour connaître l'étymologie exacte de mon propre nom de famille, et pas seulement le mien. Cette particule "Ya-" est dans certains cas remplacé par un "ha-", par le ayn arabe "âa-" (3a-) ou même "ba-" sous l'influence de la langue étrangère (arabe). Par exemple le nom
3abushi (en fr. Abouchi) répandu chez les sétifiens serait le même que babush (en fr. Babouche) chez les kabyles et les deux remonteraient vers yabus, yebus typiquement kabyle, un patronyme qu'on peut relier à un toponyme (donc à son origine), seybus (Seybousse). Autre exemple: un nom comme Zidane-Zidani aurait pu être Yazidane - Yasidan ou Yacidane. On y reviendra dès que possible.
Demain c'est la journée internationale de la femme. Je profite de l'occasion pour féliciter toutes les lectrices de ce blog et toutes les femmes du monde et rendre hommage à toutes nos mères et nos grand-mères, nos soeurs, nos tantes, nos compagnes, nos filles et nièces, nos amies et nos collègues. Hommage à la femme, la rose et le jasmin de notre vie!