samedi 30 janvier 2010

Kahina

Le nom et le destin de la dernière des braves enfin expliqués?

Tabarca 702
L'an 702 est à jamais gravé dans nos mémoires, cet an là notre patrie tomba définitivement entre les mains des envahisseurs arabes et de leurs musulmans. Nous savons que la reine Dihya (ou Damia) serait originaire des Aurès en pays shawi, son sobriquet "al-kahina" (prophétesse, sorcière?) lui aurait été donné par les arabes. Nous savons que Dihya a perdu sa dernière bataille en 702 à Tabarca (Tabarka en Tunisie actuelle) et qu'elle fut décapitée par les arabes et leurs musulmans, sa tête fut ensuite ramenée au calife omeyyade de Damas selon certains, sa tête aurait été jetée dans un puits qui portera le nom "bir al-kahina" (le puits de la Kahina) selon d'autres. Il est temps d'en finir avec ces araberies et traiter ce sujet plus sérieusement, il s'agit de notre histoire et non pas celle des arabes et de leurs musulmans ou de qui que ce soit d 'autre.

Kahena
Primo il faut rappeller qu'en kabyle, en shawi (mazigh en général) c'est l'origine géographique de la personne qui donne les noms et sobriquets, du toponyme vient le patronyme ou le sobriquet.
Secundo il faut comprendre comment les arabes-musulmans excellent dans la déformation des noms mazigh, il n'y a qu'à relire le billet de décembre 2009 "Calama" sur ce blog et se rappeller leur méthode "à la Crazy Joe" qui fait de Shakespeare = cheïkh zoubir. Pour eux l'objectif est de donner une consonance et un sens arabe à des mots étrangers quitte à les déformer et massacrer, ça fait partie de leur razzia' spirit!
En clair ce sobriquet "Kahina" aurait été simplement une déformation arabe d'un nom mazigh qui lui indiquerait l'origine géographique de Dihya. Il reste à trouver le toponyme relatif à de tels noms et sobriquets.
*
h minuscule: prononcé comme dans haRa en kabyle, help en anglais
H majuscule: rpononcé comme dans Hraw en kabyle, Here en anglais
*
En réalité la solution est à la surface. La deuxième version de la légende arabe selon laquelle la tête de la reine Dihya-Kahina aurait été coupée à Tabarca soit au nord de l'actuelle frontière alégro-tunisienne (sur la méditerranée) et ramenée ensuite à Bir-el-Kahina dans la région de Tébessa soit au sud de cette même frontière pour être jetée dans un puits paraît tout simplement ridicule, on peut dire ce qu'on veut des arabes mais honnêtement je pense qu'ils auraient pu trouver un puits plus proche du lieu de leur crime pour se débarasser de la tête de leur farouche ennemie. Il suffit de réinterpréter le mot, voici notre formule du jour:
N ~ hN, HN
Tout simplement ces h, H devraient être aspirés en kabyle, shawi (mazigh) alors qu'ils sont prononcés en sémitiques (arabe notamment), inversement nos sons spirants g, k n'existent pas en arabe car ils ne peuvent pas les prononcer.
En clair ce Bir-Kahina ou bir-al-kahina (puits de Kahina) est une déformation arabe, bédouine, hillalienne d'un toponyme mazigh qui existe de nos jours en Kabylie, au Rif et ailleurs:
Bir-Kahina = Berkan, Verkan
L'adjetif verkan tiré de la racine [vrk] signifie "brun, noir, sombre, foncé". Un toponyme d'un lieu hautement symbolique aux Ath-Dwala dit akal a-verkan interprété comme "la terre noire" aurait une toute autre signification en toponymie kabyle et mazigh. Verkan transcrit faussement en Berkane se retrouve à l'Ouest au Rif.
Première conclusion: ce lieu bir-kahina non loin de Tébessa serait un nom appellé initialement Berkane, Verkan. C'est une quasi-certitude. Comme il est désormais certain que la tête de Dihya ne serait pas jetée dans un puits "bir-kahina", probablement les égorgeurs l'ont ramenée à leur calife en Orient.
Seconde conclusion: sans écarter l'hypothèse arabe de "Kahina" (prohétesse), phonétiquement proche de l'hébreu cohen (prêtre), on devrait vérifier si ce sobriquet ne serait pas initialement en langue mazigh à l'origine géographique de Dihya. D'ores et déjà on peut formuler une supposition que voici. J'ai écrit deux posts en arrière (Bizerte) que les arabes n'ont rien compris aux toponymes mazigh même en les arabisant, une personne issue de Biskra, mot avec la racine SKR, ils l'appellent al-biskri sans enlever le préfixe "b" alors qu'en mazigh de Biskra vient le nom avec seulement la racine comme Sekr ou Zekri. Idem pour un toponyme Verkan, Berkane qui donnera un patronyme ou sobriquet sans le préfixe "b" soit RKN. Entre Verkan, Berkan et Kahina la relation aurait pu exister seulement si le R de la racine RKN avait chuté dans sa version arabe "kahina" au lieu de "rekina". C'est peut-être tiré par les cheveux mais phonétiquement le mot arabe "kahina" (prophétesse) serait peut-être une déformation (avec la chute du R et ajout de leur "h") du mot rekina ou regina [réguina, rédjina] qui en latin (et italien) signifie "reine"...et Dihya-Kahina était une reine justement!; Et l'usage du latin était fréquent à l'époque pré-araboislamique en Afrique du Nord. La chute de ce R devant le K (ou G, Q) existe ailleurs, RGN devient QN de queen (reine), king (roi) en anglais et könig (roi) chez les germains et scandinaves, comme quoi...Piste à suivre en tout cas.

Khôl
Le khôl contrairement à ce que disent les usurpateurs ne serait certainement pas un mot arabe, d'ailleurs le khôl est utilisé comme maquillage par les femmes, les marins depuis des millénaires (et par les tangos depuis qlqs années!) dans toute l'Afrique du Nord, en Egypte ancienne, en Orient, etc...Le khôl est une substance sombre, noire surtout.
On doit supposer que si les "h, H" se cachent devant N comme on l'a vu plus haut, il serait juste et opportun de supposer et vérifier que ces "h, H" font de même avec L:
L ~ hL, HL
Notre fomule va expliquer un mot assez péjoratif utilisé en Afrique du Nord par les arabophones que ce soit en Tunisie ou en Algérie, au Maroc un peu moins:
Kahlush (en fr. Kahlouche) = nègre, noir.
Il vient de K'hel (noir) en argot nord-africain, ce mot n'existe pas en arabe!, l'équivalent arabe est "aswad, sudan" (d'oû Soudan "pays des noirs" apparement). En Afrique du Nord il y a même des noms Kehel, Lekhal (le noir), il y a aussi meKehla (fusil) en argot DZ qui en kabyle est tha-muG'halt (fusil). Mais d'oû vient de K'hel, Kahlouche (noir) en argot nord-africain?
En kabyle nous avons (avec un k spirant) a-kli = 1. un esclave, 2. un boucher. En réalité les esclaves exerçaient le métier de boucher chez les kabyles. Cependant on ne peut pas exclure que akli (boucher) et akli (esclave) soient simplement des homonymes. Et si on appliquait notre formule du "h" rétabli devant le L on aura:
a-kli ~ a-khli (kahli)
Donc notre a-kli (esclave) se rapproche de l'argot nord-africain Kahlush ou en fr. Kahlouche (nègre, noir). Voilà comment le lien peut être établi entre ces deux mots. Reste à souhaiter que les gens en Afrique du Nord feront preuve de plus de tolérance vis-à-vis des gens de couleur issus du Sud et aboliront à jamais le mot Kahlouche ou akli de leur langage quotidien.

mercredi 27 janvier 2010

900

Offtop

Il fait très froid en ce moment en Russie, en particulier à St-Pétersbourg "ville sur le fleuve Néva" oû l'humidité ne fait qu'amplifier l'effet du froid. La température est en dessous de moins 20 et pourtant on ne se plaint pas surtout qu'il y a le chauffage, il y a de la nourriture et puis il y a la paix. La ville de St-Pét autrefois Léningrad commémore aujourd'hui le 66 anniversaire de sa libération, de la rupture du blocus qui a duré presque 900 jours et qui a emporté des centaines de milliers de vie. Encerclée, affamée, bombardée la ville de Léningrad (St-Pétersbourg) n'a pas plié et a su se libérer au prix de sacrifices énormes comme le témoignent les fosses communes du cimetière Piskarevo oû seraient enterrés plus d'un demi-million d'habitants de cette ville qui a au total perdu plus d'un million de ses citoyens durant "la grande guerre nationale" (seconde guerre mondiale). Cette ville est héroïque, c'est une ville-héros d'ailleurs. Ce post est un hommage à tous ses habitants qui se sont sacrifiés pour les générations futures, leur exploit est gravé dans les mémoires.


Ce monument de "l'anneau brisé" a été érigé à la mémoire de la libération de la ville de Léningrad (St-Pétersbourg), à la mémoire des combattants russes et soviétiques qui sont tombés au champ d'honneur pour libérer cette ville.
Le hasard fait bien les choses vu que ce monument a vu le jour au même moment que moi, en effet il a été inauguré quatre jours après ma naissance! Ce monument a quelque chose de mystérieux pour moi et voici pourquoi. J'ai vu la photo de ce monument sans trop connaitre sa signification (et pourtant je l'ai gardée!) quand j'étais encore lycéen en Kabylie, elle m'a été envoyée par un de mes pen-pals (correspondants) de Tchéquie. A l'époque il n'était absolument pas question pour moi d'aller dans les pays du bloc de l'Est et surtout pas en URSS-Russie surtout que je me méfiais (c'est le moins que l'on puisse dire!) des cocos. Une fois bachelier j'ai d'ailleurs décliné la première fois une invitation d'un classmate qui lui a pris le risque d'aller en URSS-Russie. Un an plus tard les cicrconstances ayant évolué dans le mauvais sens (la désillusion) et les échos positifs de Russie-URSS parvenus via cet ancien copain ont fini par me décider d'y aller l'année suivante, chose faite comme vous le comprenez. Et j'ai attéri à Léningrad ou St-Pétersbourg qui avec Moscou représente l'une des plus grandes métropoles européennes.
Léningrad la ville martyre redevenue St-Pétersbourg est la patrie, la ville natale de mon fils. C'est pour vous dire que cette photo avec cet "anneau brisé" au delà de sa signification et de son haut symbolisme pour le monde demeure pour moi un élément mystique de ma destinée de fils de kabyle exilé au pays du froid, au pays des russes.

dimanche 24 janvier 2010

Bizerte

Etymologie kabyle, toponymes nord-africains...

Thunès la Tunisie encore une fois à l'honneur.
Je rappelle que la règle en kabyle (mazigh) est simple: les patronymes viennent de l'origine géographique de la personne donc des toponymes. Cette fois nous allons voir comment tirer le radical ou la racine d'un nom de lieu ou toponyme.

Bizerte
Un gars issu de Bizerte va être appellé al-bizerti en sémitique-arabe, al-bizertiya pour le féminin, c'est la terminaison -i, -iya de l'adjectif qui est utilisée en arabe. C'est tout le contraire chez nous, en kabyle (et mazigh) nous utilisons le génitif pour désigner l'origine de la personne à l'instar des autres langues comme "de, des" en français. Pour marquer le génitif nous utilisons entre autres "u, pu/bu", G (gui), L, T (féminin) et surtout N pour marquer l'origine géographique de la personne, ce même N peut être utilisé en suffixe -an pour l'adjectif autre forme de noms de personnes tirés des toponymes. Donc un gars d'un lieu appellé Bizerte serait "N'bizerte" (de bizerte) ou bizertaN.
Bizerte a donné des noms BenZerti en Tunisie, forme à consonance arabe mais qui ne peut ête arabe car Ben en arabe c'est Ibn (fils de) et la personne ne peut pas être "fils" d'un toponyme, ce n'est pas de l'ascendance paternelle qu'il s'agit mais de l'appartenance géographique!
En réalité Bizerte serait ZR ou ZRT à la racine, le Ben n'es qu'un affixe. Ce radical Zert va donner en kabyle N'ZeRt au génitif (origine géographique) qui serait sans doute devenu beN'Zert (Benzerti) dans sa forme à consonance arabe, le Ben- aurait supplanté le N génitif. D'autre part la terminaison (T) de Bizerte serait aussi un suffixe donc la racine de ce nom Bizerte c'est bien ZR ou ZER. Il nous reste à expliquer cette racine et le rôle autre que grammaticale des affixes.
Comme les toponymes nord-africains se répètent on doit retrouver Bizerte avec sa racine ZR, ZRT ailleurs mais sous une forme altérée. Dans notre cas ZRT serait devenu ZRG, ZRK, ZRH de ZeRGin, ZeRHun, zerkan (en fr.: Zerguine -Zerguini, Zerhoune, Zerkane) noms atestés en Kabylie et dans l'Ouest algérien.

Biskra
C'est en Algérie assez proche de la Tunisie. Ce toponyme a donné chez les arabes al-biskri, al-biskriya c'est à dire qu'ils n'ont rien compris à ce nom. En réalité Biskra serait à la racine SK ou SKR sans le préfixe "bi". La forme féminine du préfixe kabyle "vu" (arabisé en Bou-, Bi-) est M, Mi, Mu. Donc on prend cette racine de Biskra au féminin pour avoir Miskra ou Mascara peut-être. La racine de ces toponymes est:
SKR, ZKR, ZGR, SGR
Le nom de famille ou patronyme issu de cette ville Biskra avec la racine SKR de c'est simplement sekar, sekri ou Zekri nom justement très répandu dans l'Est algérien. Il faut aller checher le sens de cette racine en toponymie (une autre fois) mais pour le moment on se limite à la conclusion suivante: il faut scinder les noms et débarasser les toponymes kabyles, mazigh nord-africains des affixes pour comprendre leur vrai sens. Les toponymes qui commecent par Ben-, Bi- ou Be- sont un exemple parfait.
Le toponyme Biskra avec sa racine SKR ou SGR devrait se retrouver ailleurs en Afrique du Nord. Dans notre cas le toponyme le plus proche est Sig, Sougueur dans l'Ouest algérien. Si c'est le cas on peut désormais avancer l'hypothèse selon laquelle l'antique Siga capitale du prince numide Syphax (allié de Carthage), ennemi juré de Massinissa (allié de Rome) dont la capitale était Cirta, serait située logiquement à Biskra actuelle. Cette Siga antique ne pouvait pas être située à l'Ouest en Maurétanie dans Sig actuel vu la distance énorme et d'ailleurs il n'y a aucune trace ou vestige à Sig. Bref, il serait raisonnable d'organiser des fouilles à Biskra pour essayer de retrouver les traces de l'antique Siga capitale du royaume ou de la principauté numide de Syphax.

Twin pigs

TRIBUNA

L'actualité témoigne encore une fois des agressions que subit la Kabylie.
1. On accuse les kabyles de saccager et de mettre le feu au cul'te.
2. Les gendarmes "repentis" reviennent en Kabylie: article sur Tamurt

Ce qui se passe me fait penser à une fable kabyle, celle oû il est question d'une communauté de fermiers ou paysans, du chef étranger, cruel, craint et haï, qui avait autorité sur eux et bien sûr du sanglier de ce satrape. Ce sanglier occasionne de plus en plus de dégâts à leurs plantations mais les paysans étaient terrorisés rien qu'à l'idée de devoir s'adresser au chef satrape pour lui demander de les débarasser de son sanglier qu'il adorait tant. Donc ils avaient logiquement peur des repressions de ce dicatateur sanguinaire touché dans son amour-propre. Mais le sanglier causait tant de dégâts à leurs plantations donc à leur future récolte qu'ils décidèrent de se réunir et d'aller tous ensemble voir le chef-satrape propriétaire du maudit sanglier. Les voilà tous réunis et apparait le cruel et très craint chef qui leur lança "Je vous écoute! que voulez-vous?". Là personne parmi les paysans n'a eu le courage de dire quoi que ce soit, ils étaient pétrifiés par ce dictateur sanguinaire. Personne n'osa revendiquer de débarasser les paysans de ce sanglier qui cause des ravages à leurs plantations, c'est le silence. Un silence à couper au couteau (avis aux égorgeurs!). C'est à ce moment là que s'éleva la voix d'un paysan, on ne sait si c'est un écoeuré par la lâcheté des siens ou simplement un zelé ou traitre ordinaire: "Chef! Nous sommes réunis ici pour vous dire que nous adorons votre sanglier, oui nous l'adorons! Nous sommes ici pour vous demander un autre sanglier, comme ça ils seront deux." Le cruel dictateur accéda à cette demande et désormais ce sont deux sangliers jumeaux qui faisaient souffrir les pauvres et lâches paysans.

La Kabylie est entre l'enclume et le marteau. Elle est soumise au dictat des occupants arabes-islamistes. Les mosqués arabes-islamistes prolifèrent en Kabylie, maintenant ils veulent imposer 2 mosquées par village. Leur objectif c'est le Million de mosquées en Kabylie. L'occupant arabe-islamiste est comme un serpent à deux têtes avec son arabité et son islamité. Tous ceux qui vont collaborer avec ces hordes razziates et obscurantistes seront de maudits traîtres ath-lxubatha.
Cet occupant d'essence arabe et islamiste est comme un sanglier à deux têtes, un sanglier qui ne cause que des dommages aux fermiers. Cet occupant est un parasite sur l'âme de la Kabylie. La Kabylie est quadrillée et terrorisée par ces sangliers, notre peuple est pris en ôtage par les forces du mal absolu. C'est intolérable et la peur doit changer de camp. Soit on continue à être lâche comme ces foutus paysans de notre fable, soit on fait preuve de patriotisme comme de vrais êtres humains àfin de nous débarasser de la bête immonde.
Il ne peut y avoir de combat plus juste que celui pour l'indépendance de notre patrie.
Vive l'indépendance et à bas les occupants arabes et islamistes!

samedi 16 janvier 2010

Germania

Voisins et cousins germains, tel est le thème de ce billet.

Cette idée est née l’autre soir alors que j’étais en train de regarder un match de foot de la CAN entre la Tunisie et un pays africain. A observer les tunisiens et leurs noms je me suis dit que parmi eux il y a au moins un, le capitaine, qui a une tête et un nom faciles à prendre pour kabyles, ce joueur s’appelle Hagui, nom que l’on retrouve en Kabylie sous la forme de heGi ou heGan (en fr. Hegui, Hegane) mais il est le plus souvent arabisé avec le «dj» à la place de «ga» donc Hadj, Hadji à la place de Hagui. Le nom d’un autre tunisien (Chermiti) m’a interpellé car il est incontestablement de fond mazigh et il a déclenché l’idée qui donnera notre formule du jour. Notre patrimoine identitaire commun est un indéniable. Alors les tunisiens sont nos voisins ou nos cousins germains ?

COUSINS
De nos jours il ne reste plus de mazighophones en Tunisie du Nord, il y a des «berbères» résiduels à Djerba et dans le Sud, l’arabisation et l’orientalisation sont passées par là. Et pourtant le fond identitaire de ce pays, à commencer par son nom, est profondément mazigh. Pour ce faire nous allons prendre la chanson tunisienne la plus emblématique « jari ya hammouda» (mon voisin Hammouda). Il n’y a rien d’arabe dans djari hammouda !

D’abord le nom Hammouda, il n’existe qu’en Afrique du Nord, il est surtout omniprésent en Kabylie sous des formes diverses : Aït-Hammouda (arabisé en Ben-Hammouda, Ould Hammouda), Hammoudi, Hammidi-Hammiti, Hammedane-Hammoutène, etc...Ce nom patronymique est issu d’un toponyme normalement, c’est la règle chez nous. La forme utilisée pour les prénoms et les sobriquets c’est Hemmou pour «qlq’un de chaud» et «qui s’emporte vite», tout ça à cause du mot kabyle hammu « chaud », voir hemmu, sehemmu = réchauffer, chauffer ; de hammu (chaleur) serait issu le mot hemmam (thermes, bains-maures) seulement le mot kabyle et mazigh a été arabisé en partie avec ce «h» intrus qui le dénaturise.

Ensuite le mot jaR, djaR (voisin) en kabyle, mazigh et en argots nord-africains se retrouve il est vrai en arabe al-djar (voisin) mais celà ne signifie pas que c’est un mot arabe à l’origine bien au contraire et c’est facilement démontrable. On retrouve ce même mot avec le même sens en...gaulois !

Germain : du gaulois ger « voisin » et man, maon « homme, peuple »

La différence est que c’est un G et non un « j, dj » qui d’ailleurs en anglais et italien est prononcé [dj], Germania [djermania] ainsi les romains appellaient ce qui est à peu près devenue actuellement l’Allemagne. En principe en kabyle pour nous différencier de l’arabe on pourait utiliser ger au lieu de djaR pour «voisin» surtout qu’en kabyle ger, avec gué spirant, signifie « entre, parmi » donc relatif au voisinage et à la proximité.

GERMAINS
La formule du jour provoqué par un motif tunisien va justement lier un mot kabyle à un mot germain ou plutôt allemand comme on dit de nos jours, voici cette formule :

M ~ RM

C’est à dire qu’un R se cacherait devant un M simplement il a disparu avec le temps. On a déjà vu sur ce blog (voir billet Home) que le R rétabli donnerait axRam, akhRam à la place de axxam, akham (maison, foyer). Prenons un bon exemple pour illuster cette formule et l’intrigante relation entre un mot kabyle et son équivalent allemand.

shamma, shama = cicatrice, balafre, stigmate

Avec le R rétabli devant m : shama ~ shRama

Le kabyle shama, shRama (cicatrice) est exactement le même que l’allemand schrame (pron.en fr. chramé) "cicatrice", mot emprunté par le polonais szram et le russe shram.

Cette formule du R restitué devant le M explique que le nom amputé Gamuh (en fr.Gamouh) que l’on retrouve dans l’Est (Annaba, Constantine) est proche sinon le même que Garmah, Germuh, vu-Germuh (en fr. Guermah, Guermouh, Bouguermouh) que nous avons en Kabylie.

Cette formule M ~ RM peut aussi expliquer le mot kabyle hammu (chaleur) qui sera haremmu, haRmu qui d’un côté est proche à la racine de l’arabe har, harara (chaud, chaleur) donc si le mot hammam avait été un mot arabe ils l’auraienta appellé haramam ou hararama ; et de l’autre côté hammu – haremmu est proche du grec thermos (chaud) surtout si l’on se débarasse de l’intrus arabe «h» pour le remplacer par «th» et puis hemmam serait simplement hermam-thermam soit les thermes.

Il ne faut pas généraliser cette formule, nous devons nous assurer dans quels cas précis elle s’applique. Par exemple gma (frère) serait-il germa...un germain ?!

Par ailleurs la fomule M ~ RM avec le R rétabli devant le M peut inversement être interprétée, c’est à dire avec un M rétabli devant le R soit R ~ RM, au final RM serait un couple inséparable ! Cette formule inverse est vérifiée pour l’exemple suivant :

jeReDH, a-jaRiDH, sh’ReDH = tracer (une ligne), une ligne, un trace, une condition

voir aussi hReth (labourer, silloner), kReDH (gratter), nejeR (tracer un chemin).

shereg (déchirer), jereh (blesser, égratigner, causer une plaie)

shReDH ~ shRameDH, jereH, shereh ~ jrameh, shrameh

On revient à notre shama, shRama (cicatrice) générée par la première formule.

Voilà donc pour cette idée avec la nouvelle formule RM. Nous allons terminer ce billet sur un air de musique un peu spéciale. Quelle soit celte, d’ailleurs ou de chez nous je l’adore. Je parle bien sûr de leghidha t’aylewth la cornemuse qui n’est malheureusement pas estimée à sa juste valeur dans la musique folklorique kabyle moderne. Ci-joint un très beau morceau d’un maestro kabyle très peu connu du grand public : cornemuse kabyle

La cornemuse est appellée mezwed par les tunisiens, voici justement la chanson la plus connue de nos voisins ou cousins germains, jouée à la cornemuse: Hammouda

Idea

Pas la peine d'aller chez Ikea pour avoir an idea...

Vous connaissez le syndrome de la feuille blanche et l’angoisse qu’il provoque chez les écrivains? Ou bien ce que c’est être à court d’idées, une impasse que l’on peut surmonter uniquement si l’inspiration est au rendez-vous ou bien si l’on se concentre et on creuse au plus profond de ses neurones pour aller chercher à la source cette idée dont on a si besoin.

Il existe un problème d’une autre nature. Celà me rappelle une réplique du maître russe Dostoevsky qui à la question «comment naissent ou lui viennent ses idées» a répondu à peu près ceci: «je ne sais pas grand chose, les idées errent dans ma tête et moi je ne fais que les libérer ». Quand vous avez ouvert le robinet des idées et provoqué le déluge il devient très difficile de gérer ce flot et encore plus difficile de le fermer. Les idées surgissent quand vous ne l’attendez pas, des idées qui attendent leur heure et le moindre prétexte pour prendre forme dans votre tête avec ou sans votre accord. Elles viennent vous importuner quand vous aspirez au repos! Et ces idées veulent naître et voir le monde, elles exigent leur liberté de circuler, elles veulent êtres dites et écrites sinon elles ne vous laissent pas en paix. On ne peut pas se plaindre mais il il devient difficile de connaitre le répit dans des cas pareils donc il faut essayer de gérer au mieux cette problémétique. Pour ma part le robinet ouvert concerne concrètement le sujet de ce blog, la langue kabyle et son étymologie. Pour «limiter les dégâts» j’ai décidé de consigner ces idées qui viennent «sans permission» avant de les lâcher dans la nature donc je ne leur donnerai liberté que le week-end!

Idée = Représentation abstraite, élaborée par la pensée, d'un être, d'un rapport, d'un objet (définition Larousse).

Idée (étymologie) : issu du grec ancien ἰδέα [idhea] idéa = forme visible, aspect.

Quel est le personnage qui illustre mieux l’idée, l’intelligence ? Odyssée bien sûr chez les anciens grecs, devenu Ulysse chez les romains. Ulysse du latin Ulixes ou Odyssée issu du grec ancien Ὀδυσσεύς / Odhusseús, odysseus. Odyssée qui n’a pas le gabarit du géant Ajax mais un personnage intelligent, malin, rusé, voir même roublard. En plus du personnage Djeha (voir post Ulysse sur ce blog) commun à plusieurs peuples nous avons notre personnage mythologique, notre Odyssée en qlq sorte, qui symbolise l’intelligence, la ruse et l’idée. Il s’agit de meqidhesh, un personnage souvent représenté comme un homme courtaud ou un petit garçon (Belajout est un autre personnage de la même lignée des personnages kabyles rusés!) qui est parvenu grâce à la ruse sortir indemne de sa confrontation avec la féroce myope Tseriel (ogresse, cyclope) qui l’a pris dans son a-kuphi (réservoir de denrées alimentaires) pour le manger à son festin, un peu à la façon d’Odyssée bloqué dans la grotte du cyclope Polyphème.

C ~ Q,K & S

On va recourir au C introduit récemment, voir l’avant-dernier billet Caviglia à ce sujet. Le nom meqidhesh est déformé à cause de la gutturale q étrangère, voir même la chuintante «sh» pour la terminaison et le M en préfixe. Meqidhesh sera transcrit mecuidhesh ou simplement cudhesh, cudhes. D’abord nous y voyons cudash de a-kudash (en fr. Koudache) qui signifie en kabyle «courtaud, de petite taille, nain». Ensuite on y voit l’interférence entre cudesh, cudes avec le mot xidhes de thi-khidhass (les ruses, les astuces) qui sont qlq part d’abord des idées. C’est de ces mot xidhes et cudhes (meqidhesh) que nous devons tirer ou synthétiser le mot «idée» en kabyle.

Remarquez que le mot grec «idée» est utilisé dans toutes les langues, les romanes, les germaniques, les slaves. Les arabes utilisent fikra mais ce mot a plus le sens de «pensée». Si l’on s’amusait à transcrire autrement le nom grec Odhyssée, avec C [s,k] à la place de S [s], on aura Odhycee-Odhykee...et en arabe dheki ou dhaki signifie justement «intelligent, malin». Simple coincidence? Apparement le nom grec Odyssée n’a pas encore délivré tous ses secrets!

mardi 12 janvier 2010

2960

Azul et Joyeux Yennayer 2960, noble lecteur!

Nous sommes le 12 janvier donc c'est Yennayer "le nouvel an" chez les kabyles et les mazigh.
Quelques précisions. Nous fêtons ce jour selon le calendrier julien (comme les russes, les orthodoxes d'ailleurs) avec ses 12 jours de retard sur le calendrier grégorien; l'an 2960 car c'est 2010 plus 950 années, date "berbère" attestée dans la bible, c'est en 950 avant JC que le pharaon "berbère" libyque ou libyen Chechonq (Chachnaq, Sessek) a pris le pouvoir en Egypte.

¡Yennayer ameggas!
Bonne année à tous!

Break
Je ne tire pas ma révérence mais je suis contraint pour des raisons personnelles de prendre un peu de répit pour qlqs semaines voir qls mois. Donc ce n'est qu'un "au revoir", un hasta la vista mais pas un adios. Une mise à jour régulière de ce blog m'est difficile à assurer alors autant ne pas prendre des engagements difficiles voir impossibles à honorer...quoique je n'exclue pas de poster de nouveaux billets durant les week-end si les circonstances le permettront.
Je remercie tous les lecteurs fidèles qui viennent sur ce blog qui contient, quelle horreur!, un peu moins de 400 billets déjà! De la lecture je vous en laisse sur ce blog, de la patience je vous demande. J'espère que cette pause ne va pas trop durer et qu'une fois les batteries rechargées je serai en mesure de donner un nouveau souffle à ce modeste blog et d'apporter une contribution plus substantielle à la cause kabyle.
Au revoir, fidèles lecteurs.
I'll be back!

Caviglia

Un élément nouveau dans notre transcription du kabyle sur ce blog.

Gamma group
Il faut se reférer au post "Draft .Classement" pour ce qui est de la transcription du kabyle sur ce blog. A un certain moment je pensais qu'il était nécessaire d'introduire un X (iks) latin dans le "groupe Gamma", au final c'est une autre lettre latine qu'on va intégrer à notre transcription. Cette lettre c'est C idem à celle du latin et des romanes (ex.français) qui devrait remplacer la gutturale étrangère Q par nécessité et le K pour des raisons esthétiques. Par ailleurs ce C peut-être un son "k" (ex. Ca, Cu, Co en français) comme un son "S" (ex. Ci, ç, Ce en français)
Le groupe Gamma est désormais constitué des lettres C, Q, GH, G occlusif et g spirant, K occlusif et k spirant, X (kh). Voici qlqs exemples intéressants pour remplacer cette gutturale étrangère Q surtout et le S dans certains cas.
Q ~ C [k]
S ~ C [s]
Le mot kabyle et mazigh aDHevsi (plat, assiette) utilisé en argot DZ se retrouve dans les autres mots attestant le même sens dTvaq (panier), tha-vaqith (plat). La seule différence est la transcription de ces mots avec S ou Q, donc le C pourra les remplacer les deux.
a-DHevsi: ~ a-DHevci
dTvaq: ~ dTvac ~ dTvas
tha-vaqith: ~ tha-vacith ~ tha-vasith
Un autre exemple pour voir comment ce Q va devenir un S, en réalité c'est le C qui est est soit un son [k], soit un son [s], exemples de a-dTas (beaucoup), deqs (suffisament, assez).
adTas ~ adTac
deqs ~ decs ou dacs
Idem pour le mot dTaq (fenêtre, lucarne) qui est avant tout "une ouverture, un orifice, un trou". Le mot dTaq devient dTac, avec C comme un son [k], ou dTace avec C comme un son [s] voir [sh] comme dans adTush (trou). Au final adTush transcrit adTuc est presque le même que dTaq trasbcrit dTac, les deux indiquent une ouverture.
De la même façon tha-qats (le sol, une place pleine et régulière) ou lqa (le sol) est liée à lesas (fondation) que l'on peut transcrire leca et leceas, ces deux mots se retrouvent en arabe pour info. Couper les cheveux (d'un être humain) se dit hepheph ou qeResh en kabyle, nous utilisons le verbe lles ou lless pour "tondre" (un mouton), ce verbe lles transcrit llec est étrangement proche de l'arabe helleq "couper les cheveux, tondre" (un être humain). Le mot kabyle reqem (colorer) transcrit recam rappelle étrangement l'arabe (ou l'inverse) resem (dessiner) que l'on pourrait transcrire recem.
Le patronyme boutefliqa, comme celui de Bouteflika bourreau des kabyles en 2001, est malheureusement un nom mazigh même s'il est déformé (arabisé) sur la forme. Le préfixe "Bou" est la forme arabisé de notre "vu", le T est juste un raccord, fliqa est une déformation arabe d'un mot mazigh. Je rappelle qu'en kabyle et mazigh le patronyme vient de l'origine géographique de la personne, c'est le toponyme qui donne les patronymes. Ce fliqa transcrit flica nous rapproche de flicea ou phlissa, comme le toponyme i-phellisen (Iflissen) en Kabylie. D'autre part fliqa aurait pu subir une altération du R en L très répandue pour les formes arabisés et mauresques de noms similaires en kabyle voir numides, exemple: ghezal ou ghozali au Sud (sour el-ghozlan) ou à l'Ouest (Nédroma, Tlemcen) est l'équivalent du kabyle ghezeR (ex. Thighzert, Ighzer amoqran). Bref fliqa aurait pu être simplement friqa ou frika, des noms comme ça en Kabylie il en existe (Frik), des toponymes avec cette racine FRK ou FRC il y en a au centre et à l'Est, exemple Bou-Farik ou simplement l'antique Africa.

Caviglia
Le choix de la transcription de notre langue doit refléter avant tout notre identité ensuite nos préférences. La présence de cette gutturale orientale Q tout comme celle du B à la place de notre V (voir F ou P) est une preuve de l'arabisation de notre pays et de notre patrimoine identitaire. Personnellement je pense qu'il est urgent de s'éloigner de cette empreinte coloniale et adopter une transcription plus conforme aux aspirations des kabyles modernes. Donc le mot Kabylie ou Leqvayel en kabyle, al-qabail en arabe doit être assaini, débarassé de cette gutturale Q qui sera remplacée par C, se débarasser aussi du B qui a supplanté notre V. Je suggère d'adopter une forme plus proche de notre environnement méditerranéen c'est à dire une forme plutôt proche du latin et des romanes.
QBL ou KBL de Kabylie ~ CVL
CVL de Cevilla (terminaison à l'espagnol), un peu comme Séville!
CVL de Caviglia (terminaison à l'italienne*) ou de Cavillia,
* En kabyle I[i] est un préfixe ou article qui indique le pluriel généralement (ex. i-rgazen), vous savez qu'en italien [i] indique aussi l'article pluriel comme "Les" en français, seulement il est transcrit "Gli".
Le toponyme meqla - Mekla seait transcrit Mecla et aurait un lien avec Mesla, Msila et les patronymes mesly, meslayen, msal(i), mzal(i).
Il est quasi-certain que cette transcription nous sera d'un grand apport pour déchiffrer le vrai sens de Kabylie, Kabyles pour mettre fin aux insanités des autres avec leurs versions ridicules. On assainit notre langue sur la forme d'abord, ensuite on s'attaquera à son fond. Le mot Kabylie-Caviglia ou Cavilla en est le meilleur exemple. On y reviendra dès que possible.

lundi 11 janvier 2010

Thamurth

Offtop
ANNONCE

Du nouveau dans le paysage e-médiatique kabyle, le site Tamurt.info devra être opérationnel à partir de demain le 12 janvier, le jour du nouvel an mazigh Yennayer. Nous souhaitons longue vie à ce nouveau support médiatique kabyle et bon courage à toute son équipe!

Thamurth signifie "la patrie, le pays, le sol (la terre), la campagne". Le site Tamurt est sensé défendre et promouvoir les valeurs kabyles et les valeurs universelles, défendre les intérêts de la Kabylie et des kabyles. L'équipe de Tamurt.info avec à sa tête Lyazid Abid est composée de bénévoles, c'est le principe de thiwizi (bénévolat) auquel j'adhère de tout coeur. J'espère pouvoir apporter ma contribution à Tamurt très prochainement, dès que les circonstances le permettront. J'appelle les patriotes kabyles et les sympathisants de la cause de faire de même et d'apporter leur contribution dans la mesure du possible. Les temps sont difficiles et la patrie est en danger. L'ennemi a dépassé le rubicon! Ne soyez pas indifférents au sort de la patrie kabyle! Ne restez pas impassibles devant les injustices, les massacres et le matraquage idéologique perpétrés par ceux qui jurent par le mal qui possèdent une armada de machines de propagande arabo-islamiste généreusement financée par les pays du Qartel d'Orient. Les terros infestent la Kabylie, leurs kakis brûlent nos oliviers, leurs islamistes commencent à brûler ce qui n'est pas conforme à leur doctrine, ils viennent de mettre le feu à une église à Tizi, demain ils mettront le feu aux maisons kabyles. Les occupants arabo-islamistes font la loi même chez nous à Tizi! Halte à l'intolérance et à la violence arabo-islamiste, halte au terrorisme arabo-islamiste. Halte à la colonisation arabo-islamiste!

Voici mon texte dédié au lancement de nouveau média kabyle sur internet à l'occasion du nouvel an Yennayer 2960 demain le 12 janvier.

Thamurth

La source.

Le berceau.

Le Père protecteur.

Le majestueux Jurjura et ses cols enneigés. .

La lumière qui resplendit au printemps.

Au printemps la Kabylie retrouve ses couleurs et ses esprits. Et son courage.

Au printemps le Jurjura coule. Jurjura allaite ses enfants.

De torrent en rivière, de rivière en fleuve le lait du Jurjura entame son périple jusqu’à la mer.

Ighzer le torrent du coin, Assif le fleuve de la région.

La source fraiche de Leynssar acquise aux garçons.

Thalla (fontaine, source) réservée aux Lunja.

Le berceau.

La mère.

La terre kabyle, la mère patrie.

Les maisons de pierre accrochées au flanc de la montagne.

L’âtre lekannun l’âme du foyer kabyle autour duquel se chauffent nos corps et se racontent nos mythes.

Les chants des femmes. Les berceuses des mères et des grand-mères.

L’école des mères. Les fabuleux personnages sortis d’un temps lointain.

Waghzen (ogre), Tsériel (ogresse, cycylope), Meqidesh (notre Odyssée), Lunja la belle.

Et beaucoup beaucoup d’autres enfantés par notre terre mythique, notre mère patrie.

L’école des mères et la langue de nos ancêtres.

La langue ancestrale, la langue kabyle sauvée de l’oubli par nos mères et nos grand-mères.

L’atelier des mères oû sont tissées les toges blanches (a-vernus).

Les toges blanches des garçons devenus des hommes.

Des hommes appellés à siéger à l’assemblée kabyle, pilier de notre démocratie.

Des hommes en toges blanches appellés à défendre leur mère patrie et leur dignité.

L’école des femmes ou le berceau de l’identité kabyle, la mémoire kabyle.

Le berceau.

Le sang.

a-Zemmur l’olivier kabyle.

Le murmure des feuilles d'olivier bercées par le vent du Jurjura.

Thiwizi la récolte. Le travail et la solidarité.

Les olives foulées avec les pieds ou écrasées au pressoir du coin.

L’huile d’olive kabyle. Le sang kabyle. La vitalité du montagnard.

Zemmur qui coule dans nos veines depuis la nuit des temps.

L’olivier symbole de force et de vitalité.

La couronne d’olivier portée par un enfant persévérant.

L’olivier symbole du pays kabyle et de sa liberté.

Thamurth, la mère patrie. Le Jurjura, l’olivier, la langue kabyle. Un monde fascinant et attrayant.

Aujourdhui notre mère patrie crie sa douleur. Nous faisons face à un ennemi féroce et sans scrupules, un monstre aux moeurs d’un autre âge. Un ennemi issu d’un autre monde, d’un monde religieusement menaçant et intellectuellement rétrograde. Notre mère patrie est en danger de mort, l’olivier est à la merci de ces hillaliens pyromanes. Nos enfants privés du lait du Jurjura sont nourris au lait de chamelle qui fait crever leurs neuronnes. L’étau se resserre, la mère patrie étouffe dans le carcan de l’arabo-islamisme hillalien. Le chant kabyle s’est tu, l’école des mères a disparu, elle est désormais supplantée par la madrassa des hillaliens. Le feu est en train de s’éteindre dans l’âtre kabyle.

La Kabylie le berceau de notre grande mère patrie se meurt. Elle en appelle à ses enfants pour venir à son chevet. L’olivier kabyle saigne et pleure de détresse. Le Jurjura appelle au secours, il appelle ses braves filles et fils à résister et se battre face aux agresseurs, face aux forces du mal absolu.

Reprends-toi noble citoyen kabyle, ta patrie est en danger! Tu attends la fin de ce massacre et la danse des hordes hillaliennes sur la tombe de ta patrie ? Tu te lamentes dans ton coin ou tu entonnes déjà un requiem pour la Kabylie morte et soumise aux démons hillaliens ? Le Jurjura meurtri perd sa voix, il attend ton écho. Ton silence devant le drame que vit ta patrie, la terre qui t’as vu naître, est une honte. Ton indifférence te vaudra malédiction. Reprends-toi noble citoyen kabyle, ta patrie est en danger! La patrie te convoque, Thamurth a besoin de toi.

Vive la patrie, notre patrie!