jeudi 31 décembre 2009

Calama

Un toponyme antique pour boucler cette année...

Thalassa
Nous avons sur ce blog établi que la formule dite du "B grec" avec MP (voir MB) =B, V (voir F, W) s'applique au kabyle donc c'est une des formules de change les plus sûres. Nous venons de voir dans les deux posts précédents la relation FL, LF tout comme ce que serait notre vrai Alpha. Aujourd'hui on va voir comment ce MP avec la chute du P va se réduire au seul M qui lui aussi aura une équivalence avec B, V, F. En outre on vient de voir que V=alpha = LF. Donc on combinera les deux formules pour souligner une relation certaine entre les mots correspondants.
M ~ F ou Ph
M ~V~ LF ou LPh
Cette deuxième formule va nous servir à comparer notre lexique "hydrique" donc lié à l'eau. On observe des choses étonnantes à la lumière de cette formule de correspondance entre M et alpha-LF. Le mot grec thallassa (la mer), mot reconnu comme non-grec par les grecs eux-mêmes, serait certainement lié à notre lexique kabyle et mazigh, aux mots thalla (source, fontaine), thallaphsa (hydre).
thallaphsa ~ 1. thavsa avec V, 2. thamsa ou thamza avec M
Peut-être que là avce thamsa, thamza nous venons de trouver le nom de la mère de Lunja fille de Tamza, un personnage qui ne fugure nulle part ailleurs avec un conte à part (comme Tseriel) mais considéré à tort comme étant une ogresse, en réalité elle serait tout simplement un monstre...comme l'hydre (thallaphsa = thamza). Donc voici une nouvelle piste de Lunja fille de Tamza devenue Lunja fille de Thallaphsa. A vérifier.

Calama
Mais c'est surtout la fomule M ~ F que l'on va appliquer aujourd'hui pour les toponymes nord-africains. Pour comprendre le désastre intellectuel et identitaire en ADN en Algérie en particulier je tiens à vous raconter l'étymologie populaire de la ville de Guélma en Algérie. Voici la version bédouine qui prédomine en Algérie, c'est cette version folklorique et ridicule qui ferait l'unanimité en Algérie surtout chez la majorité arabophone. Voici leur version.
Galma. Le nom Galma vient du fait que lorsque les bédouins arabes sont arrivés (lors de leurs tfou!touhates) sur ce lieu inhabité auparavant (sic! hugh!hugh!hugh!) l'un de leurs deux éclaireurs en découvrant un point d'eau cria de joie et son compagnon s'empressa d'annoncer la bonne nouvelle au cortège bédouin qui les suivait à distance en criant "aw lga lma" (il l'a trouvé l'eau).
Ha-ha-ha! Guélma, Galma existe depuis au moins l'antiquité et s'appellait Calama, certains donnet aussi le nom Malaca. Donc Guélma était simplement Calama mais de ça les bédouins s'en fichent, ne perdez pas votre temps à les convaincre de renoncer à leur version ridicule, impossible de se faire entendre par ceux qui ne croient qu'aux mythes bédouins et à la geste hillalienne.
Notre objectif à nous aujourd'hui est de lier l'antique Calama à des toponymes modernes kabyles, shawis (mazigh), nord-africains par extension.
CLM ~ CLMB, CLMP ~ CLV, CLB, CLF
Calama avec le M en F dans sa terminaison s'aligne très facilement sur un toponyme kabyle moderne: xalpha, khalpha (Ath Khelfoun, Bou-Khalfa). Donc Il est très probable que Calama = Calapha, Galapha, Xalapha (Khelfoun, Khalfa). L'autre variante serait avec un "dj" au lieu de Ga ou Ca dans djelaph, dhelaphin-djelavin (au pluriel) des toponymes comme Djelfa, Tijelabine. Une autre possibilité avec la possible variante moderne de Calama-Guélma serait avec un "g" spirant et à la forme plurielle i-gulmman (en fr. Igoulmane), i-gulmimen. Tout ça sera vérifié avec le temps.

Noms
Nous savons que cette relation M ~ V issue de MP=V, B peut-être nuancée, le M étant féminin (Mu-, Mi-) et le V masculin (vu-, Bou-). Le plus étonnant est cette corrélation entre les patronymes avec M et leurs homologues avec V ou B, voyons ces noms transcrits à la française.
hammoud ~ abboud, abboutite
hamrouche ~ abbrousa
Afroun, Feraoun ~ Amroun
Freha ~ amrah, amragh, tamaright
hemdani ~ abdani (abdelli avec L au lieu de N?)
? hemza ~ abbas ?
Le but recherché dans ces comparaisons est de détrôner les intrus, le son "h" d'abord et le préfixe M omniprésent. Ce M très répandu en préfixes kabyles serait une influence des sémitiques. Quand les chercheurs nous disent que muqRan, en fr. A-Mokrane (le grand, chef) est introuvable dans les noms et titres de nos chefs de l'antiquité on peut supposer que ce M y est pour qlq chose. En clair muqRan-aMokrane aurait existé mais sous une autre forme, sans le M muqRan est QRN comme GRND de grand issu du latin, on voit que le M est un préfixe dont on peut se défaire. Et si au lieu de ce M un autre préfixe était utilisé durant les temps anciens, par exemple P, Ph, V ou B qui sont dans notre formule justement. Et ce M aurait été LF ou Alpha? C'est toute la question qui se pose...pour l'année prochaine.

Allez Bonne Année 2010 à tous, Joyeuses Fêtes et Joyeux Yennayer pour le 12 du mois de janvier. ¡a-sugas a-mmegaz!

mercredi 30 décembre 2009

Renaissance

C'est la cerise sur le gâteau...

Après tant de mois d'efforts je pense être récompensé. Aujourd'hui je suis à même de vous dire ce qu'est notre Alpha, le vrai. L'alpha kabyle (mazigh plus généralement). Suivez mon raisonnement.

Bulba
On va reparler d'ovalité, sujet abordé dans le billet précédent. Vous n'avez pas lu Gogol, son "Taras Bulba" dans lequel il raconte les cosaques? Je vous le recommande, noble lecteur. Gogol écrivait en russe sauf que c'était un originaire d'Ukraine. Ce nom Bulba signifie en ukrainien..."pomme de terre" alors qu'en russe c'est un emprunt à l'allemand (kartofel) qui est utilisé. En réalité cette appellation ukrainienne de la pomme de terre originaire des amériques souligne la forme de ce légume, son ovalité. En clair bulba est comme notre kabyle hvul de tha-hvul-t comme je l'ai dit dans le billet précédent. Et nous allons recourir à ce mot ukrainien BULBA avec le L devant le B pour mémoriser la formule suivante d'une importance capitale pour le kabyle (mazigh en général):
V, B = LPh ou LF, LB
Cette formule va nous nous faire découvrir beaucoup de choses. Prenez le mot kabyle a-hvuv (une figue sèche), probablement il serait a-hvulv très proche de tha-hvult-t. Un bonbon aussi par sa forme ovale devrait avoir la même appellation, hellawat en kabyle moderne est aligné sur l'arabe al-halawiyat (doux, sucré) alors qu'il devrait désigner la forme et être non pas tha-hellawat mais tha-hvulawth avec hvul de l'ovalité, forme la plus répandue des bonbons d'autrefois.

Delphes
Le temple de Delphes est un haut lieu de la Grèce antique, un sanctuaire dédié au dieu Apollon avec son fameux oracle. Donc temple dédié à un divin (dieu apollon) et occupé par celui qui devine le futur (oracle). Vous devinez oû j'en viens? Il faut savoir que Delphes vient du grec dhelphis, delphis (dauphin). Facile à prendre, dauph - delph. En réalité on va appliquer notre formule du jour au mot grec Delphis, Delphes pour comprende les interférences:
delph, dhelph ~ dev, dhev, thev
Deux suppositions. Primo dans Delphes on voit la racine du mot Divin avec un V, soit DLF = DV, Delphes = Divin en qlq sorte. Secundo dans Delphes on voit un autre nom, plus ancien, theves ou Thebes un haut lieu en ancienne Egypte, le sanctuaire de la divinité suprême le dieu Amon-Rê. Thebes serait une appellation grecque, il y a une Thebes en Grèce aussi, Thevai-Thebai en Béotie.
Notre formule du jour V=LPh (ou LF) sera baptisée la "formule du dauphin" pour mieux mémoriser.

Alpha
Là on voir le vrai alpha, notre alpha. Notre alpha kabyle, mazigh est un pic, une pointe. Notre alpha est un V. La forme de notre alpha est celle du V latin ou étrusque (allez sur Google pour plus de détails). Notre alpha est V = alef, alpha conventionnel.
tha-numi = ce qui se répète régulièrement (selon une loi). Comparable au grec nomos (loi) qui a donné le suffixe
nuva = le tour (rang successif). Interférence avec l'arabe algérien (et sémitique-arab)e nouba, mot isolé.
waleph = s'habituer. Interférence avec l'arabe algérien (et arabe?)
nulephu = réapparaître, renaître
s'nulephu = inventer
Avec notre formule nous voyons le lien nuva = nulpha avec le verbe nulphu, snulphu qui atteste le nouveau, de nouveau, le renouveau. Facile à retenir en comparant aux romanes, français ou espagnol, neuf ou nuevo qui avec un L se rapprochent de notre nuLfu.
Notre V est notre alpha, il est d'une certaine façon une indication d'une relation avec la langue latine et non pas avec les sémitiques. C'est aussi le V de la renaissance, de notre renaissance.
On connait les propriétés de l'alpha, ses capacités à se renouveler pour ce qui est des chiffres. Notre V alpha indique aussi l'avenir: qavel-wavel (an prochain, année après l'an prochain) serait qalphel-walphel. Maintenant on comprend la relation V-alpha entre (l'oracle de) de Delphes et le futur qu'il ou elle devinait.
Maintenant il faut cette forme géométrique V (étrusque ou latin) dans notre langue, à l'instar de l'alpha phénicien conventionnel qui lui est une tête de boeuf. Voyons notre lexique pointu!
a-qevush = godet (à cause du "bec" pour verser ou à cause de l'anse?)
i-qiviv = clitoris, pointe
a-qavash, tha-qavashth = hache, hachette, petite pioche (qv pour les pointes).
a-qevuv, neqev = bec, becqueter
En clair notre alpha ou plutôt notre V c'est la forme d'un bec, la lettre V avec la pointe vers le haut ou de côté (gauche, droite) serait note véritable alpha. Le V un bec ou un museau comme le museau du dauphin (delphis) qui se termine par un bec.(tapez dauphin sur Google pour vérifier). Etrange coincidence? Non. Nous n'avons pas ou plus les équivalents du grec elephas "ivoire, éléphant" (d'oû éléphant) ou delphis (dauphin) en kabyle mais nous avons LPh dans ileph (sanglier) et cet alpha-LF indiquerait le groin, il y est dans a-heluph (cochon). Alpha...il s'agirait sans doute de nez car il confirme le sens de "pic, pointe" (partie saillante pointue) vu plus haut pour ce V. Le nez qui serait en kabyle Liph, Leph (et non pas Nif avec L altéré en N par les sémites) pour le "pif du nez", a-lephzaren au lieu de a-nezaren pour "nez" en kabyle. Et la divinité anZaR serait aussi alphaZaR? Les sémites (phéniciens conventionnels) ont choisi le boeuf pour le symbole de la lettre aleph, alpha alors que le dauphin ou le cochon s'y prêtent nettement mieux vu la forme pointue de leur nez, de leur "pif". Logiquement le kabyle possède Lph ou LF dans ileph (sanglier) et a-heluph (cochon) idem a al-helouf en arabe qui n'a pas de LF dans le mot khenzir (sanglier), alors qui a emprunté a qui? En outre le mot grec elephas (éléphant) avec ce fameux LF est inversé en sémitique-arabe en al-Fil (éléphant), donc LPh/LF de Alpha au sens de "nez" n'est certainement pas venu des sémitiques surtout pas de l'arabe car les incohérences sont flagrantes.
Maintenant on connait l'origine du vrai alpha (V) et de l'alphabet. Notre alpha est un V allongé comme >. Prenez le V latin et retournez le à 180 degrés et vous verrez le A mais sans la barre au milieu.

4 Califes
Vous êtes sans doute informés des agressions massives des autres contre les kabyles et la Kabylie, ces usurpateurs d'essence arabiste et islamiste veulent à tout prix arabiser et islamiser les kabyles et la Kabylie qu'ils veulent inclure dans leur Califat (khalifat). Ces lâches agressions ne feront qu'encourager des réactions ultranationalistes de la part des kabyles. Vous savez aussi que ces autres donnent une étymologie ridicule (comme eux d'ailleurs) au nom Kabylie: ces illuminés auraient désigné les kabyles par qabila, qabaîil (tribus)! Mon conseil à tous mes compatriotes kabyles: ne réagissez pas à ce genre d'araberies qui sonne comme une insulte, ne répondez pas par des insanités à leurs insultes. Il ne sert à rien de traiter les autres de moins que rien, de la risée du monde, de chameliers ignares, de terroristes ou de noms d'oiseaux. Il faut garder son calme et ignorer les cris des imbéciles. Le nom Kabylie serait sans aucun doute lié à un nom de la région, à un toponyme. Il faudra juster se débarasser de cette gutturale arabe Q dans notre langue et chercher la vraie origine de ce nom Kabylie.
Nous allons voir les toponymes kabyles et nord-africains tout comme les noms de famille qu'ils génèrent, grâce à notre V=alpha (LF) la relation est très facile à établir.
jevaR,en fr. Djebbar = djelephar, djelfar. Le toponyme qui a donné ce nom est semblable à Djelfa attesté en Algérie.
Le patronyme xaleph (Khalef) lié à un toponyme semblable à ath-xalephun (Aït Khalfoune) avec alpha, LF = V vont devenir Khav, Khavun facilement arabisable (gutturale q + le B à la place de notre V) en Qab, Qabun. On peut conclure que le toponyme kabyle aqvu (Aqbou, Akbou) est proche de la forme Khalfun, Khalfa avec alpha. Et bien entendu le nom Kabylie est proche d'un toponyme comme a-qvu (Aqbou, Akbou), qebaïl en arabe repris en kabyle leqvayel serait aussi xalephaïl. Comme quoi Kabylie et les califes c'est un destin. Cependant il faut comprendre le vrai sens de ce que je viens d'écrire...
Notre V alpha pointé vers l'avenir (qavel, wavel) dans le mot i-xulaph signifie tout ce qui regenère, pousse ou repousse (relève?) alors que chez les sémites-arabes khelf signifie l'inverse "derrière" (passé donc). Un calife arabe est "celui laissé derrière", la relève ou l'héritier plus exactement. Là on devine facilement que ce mot xaleph est utilisé en kabyle (mazigh en général) pour les toponymes, chose inexistante chez les sémites surtout les arabes. Celà veut dire que dans le cas du kabyle xaleph (khaleph) aurait un sens rationnel par rapport à l'emplacement d'un lieu dans l'espace par rapport aux quatres points cardinaux par exemple. Ces notions toponymiques n'existent pas chez chez les arabes ou les musulmans. Par contre chez les arabes ce mot khalif existe dans leur religion arabe devenue religion musulmane. Ils ont les 4 califes bien guidés, allez sur Google pour le détail. Je vous laisse imaginer le sens rationnel (toponymique) de ce mot xaleph (khaleph) en kabyle, il ne faut pas chercher les 4 califes en Kabylie mais les 4 cardinaux, les 4 points cardinaux, les cardinaux kabyles.
Si vous ne l'avez pas compris notre Kabylie est en mesure de remettre en cause la mythologie des autres (et leurs religions) jusqu'à l'existence même de leurs personnages mythiques. La bataille des "4 cardinaux kabyles contre les 4 califes arabes" est lancée. La renaissance de notre peuple en dépend grandement. Le dénouement n'est pas loin. Le moment est venu de démasquer les usurpateurs et ceux qui jurent par le mal. Nous sommes à un tournant de notre histoire. La renaissance est à la sortie de ce tournant. Patience.

mardi 29 décembre 2009

Lambèse

Post consacré aux toponymes, billet un peu triste il faut l'avouer...

Il faut avoir lu au prélable:
1) le billet précédent (Elissa) pour la formule FL-VL
2) le billet lambda pour la fomule du "B grec" avec B = MP.

Thalla
D'abord je tiens à vous montrer rapidement que le mot kabyle, mazigh thalla (la source, la fontaine) revêt tout un autre sens en toponymie. C'est à dire que des sources/fontaines il y en a partout mais des toponymes commençant par thalla (en fr. Talla) il y en a beaucoup moins, comme je suppose (pour le moment) aux portes (entrées) de telle ou telle région qui marque donc la frontière. Pour mieux comprendre ce sens toponymique de thalla il faut tout simplement prendre le mot le plus proche thallasth, tha-llas-th (borne frontière). Ce mot féminin avec la formule d'Elissa avec ici un V ou B devant le L va devenir tha-vellas-th, tha-bellas-th qui par simple coincidence rappelle le mot français balise, mais pas de raccourci svp. Plus importante est la forme avec un F devant le L qui fera de tha-llas-th tout simplement tha-phellas-th, là on revient au billet précédent à Phelissa-Felicia-Elissa qui d'après la légende a justement placé ses bornes frontières avec les morceaux de peau de vache.

Tlemcen
Cette ville située dans la partie maurétanienne ancienne, à l'Ouest de l'Algérie de nos jours, porte un nom on ne peut plus mazigh mais il n'est pas simple de le déchiffrer. L'étymologie populaire Tlemcen = thalla imessan (la source/fontaine lisse) n'est pas sérieuse mais elle souligne qu'un préfixe thalla est contenu dans ce toponyme. On va prendre ce nom sans les affixes th, N donc la racine LMS et essayer de déchiffrer ce nom à l'aide de la formule du B grec, ici c'est un P ou B aspiré après notre M, on va donc rétablir le P/ B (donc MP) avant de procéder à l'inverse en aspirant non pas ce B/P mais le M .
a-mmas (lombes, "milieu" du corps) ~ a-mpas, a-mbas ~ a-pas, a-bbas
a-lemmas (central, du milieu) ~ a-lempas, a-lembas ~ a-lepas, a-lebbas
D'une pierre deux coups. D'abord on voit le toponyme antique de Lambas de Lambèse (Lambaesis) dans les Aurès. Ensuite on voit la forme arabisée de ce toponyme, en l'occurence Abbas, Âabbas. En clair Tlemcen (Tlembesan, Tlebsan) aurait été en kabyle, mazigh moderne Thalla Abbas (voir même Thalla Fezan), Thallabes sans doute la même chose que Bellabes devenu Bel Abbas; Durant l'antiquité Tlemcen aurait été probablement Lambas de Lambaesis (Lambèse). Voilà donc une approche qui nous permettra de déchiffrer nos toponymes avec une facilité déconcertante. On y reviendra là-dessus une autre fois avec d'autres exemples.

Lambèse
C'était le nom Lambaesis du temps des romains. Ce nom est devenu tristement célèbre dans les années 1970-80 car beaucoup de militants kabyles ont attérri dans le pénitencier de Lambèse juste pour avoir défendu la cause kabyle lors du printemps "berbère" 1980 par exemple. Parmi ces militants on peut citer M. Haroun, S. Saadi, F. Mehenni, Arezki Aït Larbi, Saïd Doumane dont vous pouvez lire le témoignage poignant sur cet "Alcatraz" des arabo-islamistes argéliens qui a broyé beaucoup de nos compatriotes kabyles, ce témoignage est accessible sur le net (sur les sites kabyles notamment).

Cette chanson du groupe Agraw parle on ne peut mieux de ces temps de répression contre les kabyles. Ce modeste billet est en hommage à tous ces militants kabyles détenus de Lambèse qui ont enduré les dégradations, les privations, les humiliations de la part de ceux qui jurent par le mal. On le leur rendra un jour ou l'autre. Les sacrifices des fils de la Kabylie authentique ne doivent pas être oubliés, il faut cultiver cette mémoire qlq soient les circonstances du moment. A bon entendeur.

Elissa

De nouveau à propos de Didon, Elissa Didon...

Ovale
Comment dire "oval" en kabyle moderne? C'est simple. Quant on prend une savonnette on l'appelle tha-hvult n'savun, le mot tha-hvul-t est appliqué pour attester la forme ovale du savon. Ce L seul ou précédé d'une semi-voyelle W (w, v, ph, p, b) marque aussi le sens de volume, volumineux. Le mot tha-nbul-t (vessie) comme ses dérivés a-mbul (bulle) a-benbul, a-belbul, bubul (bouboule = gros) vont dans le même sens de "bulle, boule, ballon, volumineux". En latin ce mot oval vient de la forme des oeufs, l'ovule aussi. Cet ovule est peut-être dans les mots en kabyle thullas, thullawin (les filles, les femmes) avec ul pour ovule. L'ovalité est attestée dans une autre forme, dans le mot della (pastèque) l'appellation fait référence à la forme de ce fruit-baie, on en reparlera une autre fois.

Volcan
Ce préambule consacré à l'adjectif "oval" était choisi pour introduire la formule du jour avec un ph(F), V, P ou B placé devant le L. Cette formule baptisée "la formule d'Elissa" a été en partie appliquée pour les patronymes (Vel-/L) dans les billets précédents, elle va nous expliquer beaucoup d'autres choses.
L ~ VL, phL (FL) , PL, BL
Cette formule du Ph (F) aspiré est repérable dans la comparaison suivante: sekphel, segfel (déterrer) et a-gelzim (pioche, pour déterrer justement) qui serait a-gphelzim, a-kphelzim.
On va prendre les mots kabyles qui comment par L (parfois par Y/ï altération de L). Exemple de l'qanun (loi, canon) supposé être un emprunt à l'arabe qanun, al-qanun (loi, canon). Prenons un verbe kabyle inexistant en arabe avec la même racine laq de i-laq "il faut...".
ilaq, Laq (il faut) ~ i-bLaq ou blg du mot obligé issu du latin obligare.
leqanun (loi) ~ obliganun?
C'est d'obligation qu'il s'agit, la loi étant obligatoire ("obligégatoire" comme disent certains!). Bon, un autre exemple surtout qu'il fait froid en ce moment, on ne peut pas se plaindre du chauffage central mais franchement son petit coin autour du feu de l'kanun (âtre, foyer) me manque.
Lekanun, Lecanun ~ VLcanun
On distingue facilement le mot latin vulcanum ou volcan dans notre foyer. La ressemblance est frappante entre l'âtre et le volcan, c'est un cratère qui crache du feu dans les deux cas. Le mot kabyle et mazigh luqid (allume-feu, allumette), qu'on a préalablement sur ce blog rapproché du latin lucidus (brillant), serait en relation avec l'âtre-volcan, luqid aurait pu être vulcuid ou qlq chose de ce genre avec la racine "volcanique" (feu). On continuera plus tard avec d'autres exemples mais déjà sachez que litsa, yitsa (avoir de l'espace, spacieux) serait plitsa, pyitsa ou simplement place-piazza en italien (place, avoir de la place)

Felicia
La version formulée dans le billet Terra Punica se confirme. Vous connaissez le mythe grec de Jason et des argonautes, mythe relatif à la toison d'or. C'est ce terme fleece en anglais, vlis [flis] en allemand qui colle à Elissa. Voyons notre lexique kabyle correspondant à la lumière de notre formule du jour.
lephsa, levsa = vêtements habits. Interférence avec l'arabe lebsa.
ells = vêtir, habiller. Parfois altéré en errs (vêtir)
helles (hellephs?) = habiller ses plus beaux vêtements, se faire beau/belle.
lles = tondre un mouton (uniquement), donc relatif à la toison de mouton
Ces trois termes ells - phells (Fells, Fless) attestent deux sens: vêtement, mouton (toison)
lwiz, lwis = éclatant, brillant, lustré.
Ce terme lwis (Fellwis) indique tout ce qui est brillant (lumière) peut-être relation il y a avec le latin, les romanes notamment le portugais luz [lush] = lumière. Cette racine FLS se retrouve en peut-être aussi en arabe foulouss, flouss (l'argent, money), des pièces en or peut-être!
LiZaR, lizar = couverture, drap, vêtement (féminin) en kabyle
lizar = drap, en argot nord-africain et en maltais (emprunt phénicien?)
Ce terme lizar serait plutôt phelisar, Felissar. La couverture en kabyle tha-pherSadith est avec un R, avec un L elle serait phelsadith, Fellsadith.
a-Lemssir = peau (de mouton) tannée. Ce mot serait-il lembsir, levsir?
Bref, la langue kabyle atteste clairement la relation entre "mouton, toison de mouton, ce qui brille (or)". En clair la toison d'or et Elissa c'est du pareil au même, Elissa serait Phelissa, Felicia.

La vache!
Donc Elissa serait Felissa, Felicia. Peut-on en déduire que la fondatrice de Carthage a donné son nom aux phelliciens-Féliciens...plus connus comme phéniciens, avec un N, terme issu selon le grec de phonika leur vêtement de couleur pourpre. Seulement la légende lie Elissa non pas à une peau de mouton (ou sa toison) mais à une peau de vache tha-phunas-th en kabyle et là la racine est FNS ou PhNC, même racine que pour phénicien. Curieux non?
On a vu dans le récent billet Dido que le nom Dido ou Didon allait dans le sens de fondatrice, fondements. Maintenant prenons le mot kabyle Lessas (les fondations d'une maison) et appliquons "la formule d'Elissa" avec un Ph (F) en préfixe devant le L: on aura Lessas-Phelissas (les fondations). Ce mot kabyle Lessas interfère avec le sémitique-arabe 1sses, aesses, taîssis (fonder, instituer), mot isolé et sans doute un leg du phénicien conventionnel car le vernaculaire arabe pour base/fondations c'est al-qa3da, al-qaïda. En kabyle Lessas n'est pas isolé, on a le mot a-sallas (pilier, colonne) avec le même sens fondamental, sens de force sur laquelle repose une maison, une famille, un peuple, un pays, une nation. A propos de force justement, notre racine PhLS ou FLC avec le L altéré en R devient force-forzza en romanes, simple coincidence? Donc Lessas - Phellas. Comme quoi Elissa Didon est vraiment une fondatrice, nom et prénom en témoignent!

Apollon
Pour conclure ce billet il y a deux choses qui me semblent probables. Primo le terme lehrir (la soie) qui interfère avec l'arabe al-harir, serait avec un F tout simplement phelehrir, et avec le "h" étranger remplacé par S (ou C) simplement phellesrir, Felicrir. Donc je suppose que les vrais phéniciens et les puniques d'Afrique du Nord et/ou du Levant connaissaient l'art de la soie bien avant la date officielle de l'apparition de ce produit "inventé" par les chinois . C'est la soie qui aurait été à l'origine du mythe de la toison d'or à mon avis.
Secundo je pense que le dieu des lumières Apollon chez les grecs aurait son équivalent chez nous. Et c'est qui? C'est...une fille, c'est Lunja aux cheveux d'or. Massinissa le roi numide a beaucoup aidé les habitants de l'île grecque Delos, en signe de reconnaissance on lui y ériga deux statues. Pourquoi ce roi numide avait tant d'affection pour Delos? Il faut savoir qu'Apollon était né dans cette île. Reste à savoir oû est née Lunja!

dimanche 27 décembre 2009

Ulysse

Notre odyssée continue...

DS
Avant de s'attaquer au nom de Carthage (qrt.hdst) nous allons d'abord lancer la formule de Carthage ou la formule d'Odyssée. Elle consiste à déchiffrer ou à transcrite autrement le son DJ en kabyle et mazigh. Ce son Dj aurait pu être un dzéta transcrit DZ comme dans le nom de L'dzayer (Algérie). Notre Dj serait un Dséta, vour même au féminin Tzeta. C'est donc DS à la place de DZ.
Dj, J ~ DS, [dh.s], [dh.c], [d.k]?
Cette formule va nous aider à comprendre nos toponymes et nos patronymes portant un DS altéré en"Dj", une influence de l'arabe sans doute. C'est le suffixe -adj,-age-ago = hds(t) de Carthage.

Exode
En sémitique arabe ils disent al-hidjra (exode, exil), hadjer (s'exiler), al-hadj (pélerinage, pélerin). En kabyle nous avons le verbe Hudj, Gadj (s'exiler, exode). Nous utilisons aussi le verbe nejla (s'exiler), jah (s'exiler, s'expatrier pour toujours), comme nous avons aussi repris le terme considéré comme arabe l'hadj, hedjadj (pélerin), hudj (faire le pélerinage). Appliquons notre "formule de Carthage" pour transcrire ce son Dj.
hadj ~ hades, hedhis
Le "h" est une marque sémitique donc il faut le changer ou l'aspirer.
Gadj, Hudj ~ Gades, Gadhis -Hades, Hedhis
En réalité le plus grand pélerin est le plus grand voyageur appellé Odhysseus - Odyssée chez les grecs, devenu Ulysse chez les latins. Est-ce clair? Hadj=~Odyssée, en qlq sorte.
Donc notre formule du jour, "formule de Carthage," est également baptisée la formule d'Odyssée.

Ulysse
Nous savons qu'Odyssée-Ulysse était un globe-trotter, un grand voyageur (périple, exil, pélerinage). Nous savons qu'il était petit de taille. Et qu'il était rusé, le cheval de Troie c'est lui. Dans la mythologie populaire kabyle un personnage similaire existe, meqidhesh, en fr. mekideche, qui est courtaud (petit de taille), très malin et rusé. Son nom tiré de la racine KDS de kudash (petit de taille, courtaud) et de KhDS du mot thi-khidhas (les ruses, les astuces). Ce meqidesh est confrontée à Tseriel (ogresse myope, cyclope?) dans un récit qui rappelle la variante grecque d'Odyssée s'écahappant de la grotte du cyclope polyphème.
Et ce personnage rusé et malin, Odyssée et Ulysse dans l'antiquité, aurait une ralation directe avec le personnage plus tardif appellé Djeha "le mâlin", personnage présent partout en méditerranée (en ADN, en Sicile, en Grèce), il est présent en Asie mineure et en Asie centrale sous le nom arabe djouha, et il est devenu Hodja ou khodja nassredin en Asie mineure et centrale. Il y a inversement des syllabes djeha - hodja (khodja), cette dernière serait la plus juste et plus conforme par rapport à Odyssée. Ici Odyssée=~Djeha, en qlq sorte.
khodja ~ khodhis, khedhis, khodys
Très probablement il s 'agirait du même personnage qui n'a changé que de nom à a travers les siècles.

Identités
Cette formule va surout nous servir à déchiffer nos toponymes et nos patronymes kabyles, mazigh et nord-africains. Voici qlqs exemples pour illuster cette formule.
khedhis - en fr. Khedis - (comme feu M. Khedis kabyle algérois, ancien joueur d'Hussein-Dey)
khedis ~ khedj, khodja ou hadj
Badis (ben badis) = Badji. Toponyme d'origine: Bedj (bedjaia forme arabisée de VeGayeth).
Inversement Ben-hadj ou Bel-hadj, comme le "Freddie Kruger" islamiste Ali Belhadj ("le petit père" des terroristes arabo-islamistes argéliens), va devenir Bel-hadhis, Bel hedis. Le toponyme correspondant à ce nom est généralement à consonnace arabisée hadj comme dans ath l'hadj (en fr. Aït L'hadj) ou L'hed à la place de L'hadj. Autre toponyme contenant cette racine: El- Hedjar, Hadjout, Mitidja. Autre patronyme avec cette racine: hadjeRes ou Hadj-ALi (HadjaRi) avec l'altération du R en L. On ne va pas aller plus loin, vous venez juste de voir le sens toponymique de la terminaison "hdst" de Carthage, on y reviendra de toute façon.

Décembre
Pour mémoriser cette "formule d'Odyssée" ou "formule de Carthage" de passage de Dj à DS nous allons voir cette coincidence entre le kabyle et ...le levantin pour désigner le mois de décembre. En kabyle c'est vu-jambeR, en argot libanais moderne Bou-Djamber. Cette forme n'existe pas en arabe ou chez les autres arabes, elle n'est attesté qu'en Kabylie et je l'ai entendue personnellement de la bouche d'un libanais, reste à savoir si cette appellation est généralisée au Liban ou non. Donc Jamber, Djamber = dsember ou décembre (voir aussi dekembr) pour le dixième mois du calendrier romain. En clair notre J, DJ = DS serait peut-être lié à Dix, Deci-(décimal) issu du grec Deka (dix).
Le toponyme djalpha (en fr. Djelfa) ou son pluriel thi-djelaphin, thi-jelavin (en fr. Tidjelabine) prennent un sens numérique: dja (des, déci, déca = 10), alepha (1 ou 1000 de alef "mille" ou alfa "1, premier"). Voià que notre système de toponymie kabyle, mazigh nord-africaine commence à dévoiler ses secrets. Djelfa, jellaph = 10 milles, c'est donc un chiffre pour classer un lieu géographique sur la carte en lui donnant un chiffre sans doute par rapport à un centre. Je suppose que l'on peut envisager que le mythique Goliath (en arabe djelout) serait simplement le plus grand chiffre connu dans les temps anciens, soit 10 000. A suivre...

samedi 26 décembre 2009

Dido

Post express juste pour vous inviter à méditer ce qui suit...

On a sur ce blog parlé autrement de Carthage il y a longtemps (post "La terre promise").
On a aussi parlé autrement de l'origine de l'alphabet et de l'époque punique, on a démystiphié Elissa (post "Terra Punica").
On vient récemment de parler des fondamentaux kabyles (post "Base"), de tha-jadith, thigejda - Tikjda, ces fondements sur quoi repose notre peuple kabyle. Notre maison kabyle repose sur le pilier central, le puissant tronc de cèdre, c'est tha-gejdith, thi-gejdha (Tikjda). Pour info ces notions n'existent pas chez nos arabophones nord-africains et encore moins chez les arabes d'Orient.
Dans le récent billet "Ferratus" j'ai dit que le fer (ne pas confondre avec uzzal =métal) en kabyle devrait être proche de la forme grecque sidheros (sider), d'ailleurs en kabyle sedidh (rouille), en arabe sadi.
On vient juste de voir la structure des noms kabyles comme Didouche (post "Michelet"). Dans le même billet j'ai explique hdst de Carthage et j'ai promis de revenir là-dessus avec plus de détails.
Carthage, étymologie officielle: qrt.hdst = ville nouvelle (phénicien/sémitique)
Maintenant c'est à vous, noble lecteur, de faire les déductions ou du moins les réflexions qui s'imposent...

La dame de Fer
Après Elissa on en vient à Didon ou Dido en latin. Elissa Didon la légendaire fondatrice de la non moins légéndaire Carthage. Dido, Didon que signifie ton nom? Hmm! Bon on y va:
1. L'appellation du fer en kabyle devrait se situer entre la forme grecque sidher (sideros) et la forme sémitique ex. hadid en arabe.
2. Le nom Dido ou Didon aurait été autre en sémitique (hadido, haditho?), en kabyle il aurait été différent sedith, jedith, zedith.
3. Le nom Dido, Didon signifierait sans doute la fondatrice, ce qui corrobore parfaitement avec notre mythologie kabyle et nos fondamentaux à la base de l'identite kabyle (tha-jadith, thi-gejdha Tikjda) comme je l'ai exliqué dans le récent post "Base". Pour info l'équivalent en sémitique-arabe moderne c'est al-qaêida ou al-qaïda (la base). La maison kabyle repose sur un pilier, un tronc de cèdre.
Dido: du fer, fondation de fer,
Dido serait une fondatrice en fer,
Didon serait "une dame" de fer,
NOTRE DAME DE FER!
Aucun doute là-dessus désormais!
Et puis autant vous l'annoncer tout de suite, la racine sémitisée hdst "nouvelle" de Carthage (idem à l'arabe moderne djadid et hadeth) aurait un nombre, un chiffre "topographique" (1 très probablement, sinon 11), chose importante en toponymie kabyle et nord-africaine (lekhmis 5, yaRva-larba 4, etc...) que l'on ne retrouve nulle part ailleurs ni chez les sémites du Levant et surtout pas chez les vrais arabes d'Arabie. Cette même racine devenue hdst cacherait en plus du chiffre 1 (premier) le sens de base, Carthage=une base avec sans soute le sens de "siège central, QG, capitale" . Vous voyez que ça promet mais il faut faire des efforts pour venir à bout de cette énigme.

Michelet

Ce post va nous ouvrir de nouveaux horizons...

Vous connaissez la rue d'Isly à Alger? Le nom a été donné par les français en l'honneur de leur général-conquérant devenu maréchal Bugeaud, celui-là même qui est considéré en Kabylie comme un criminel de guerre, son nom de monstre "bishuh" servait même d'épouventail aux enfants jusque dans les annés 70. Bugeaud Duc d'Isly, de la rivière Isly (fiancé, nouveau marié) au Maroc oû ce guerrier impitoyable gagna une bataille. Après l'indépendance en 1962 la rue d'Isly a été rebaptisée en rue Ben M'Hidi du nom du natif du pays shawi, héros, résistant et révolutionnaire algérien mort torturé dans les gêoles d'Alger-française sous la botte de Massu. La statue de Bugeaud sur la rue d'Isly a été remplacée par celle de...l'émir AEK, le grand ami "arabe" de la France du 19ième siècle. Donc après l'indépendance l'Algérie pour effacer toute trace de la colonisation française a procédé à une défrancisation de tous les noms (rues, villes, collèges, etc...) sans se soucier le plus souvent de redonner leur vraie identité aux toponymes par exemple que les "ordinateurs du parti eunuque" arabiste ont préféré simplement arabiser, de défrancisation à arabisation, d'une colonisation à une autre. Ces ignares ont donné des noms de personnes (des révolutionnaires) à des toponymes alors que chez nous un quartier (adhrum), un village, une commune ou une région doivent porter un nom qui les situe sur la carte et c'est de ces toponymes que seront issus les noms de personnes. Des toponymes naissent les patronymes, c'est la règle kabyle et nord-africaine. Et ces frénétiques arabistes ont fait exactement l'inverse, le monde à l'envers quoi!
Défrancisation ouais mais il en resté certains noms français qui sont toujours utilisés par la population locale à Alger, en Kabylie ou ailleurs. Michelet par exemple.

Didouche
Une autre rue d'Alger, la rue Michelet. Elle a été rebaptisée en rue Didouche Mourad en l'honneur d'un autre héros de la guerre d'indépendance. Les parents de Didouche étaient originaires de la région d'Azzefoun en Kabylie maritime. Aujourd'hui on va étudier le nom de cet héros indépendantiste, un nom typiquement kabyle.
didush -en fr. Didouche-: suffixe diminutif "-ush" en kabyle atteste la petitesse ou/et l'affection (ex. pour les noms d'enfants ou de proches/intimes).
dudush: did à la racine. On voit clairement que ce nom est incomplet, il aurait été amputé d'une lettre ou d'une syllabe en préfixe probablement. Il faudra chercher des noms proches en Kabylie même.
did ~ hadid
Ce nom hadid est répandu en Kabylie, ses autres variantes kabyles sont hedadh, ailleurs en Algérie c'est la variante carrément arabisée hedad, hadad ("forgeron" de hadid = le fer en arabe). Je rapelle qu'en kabyle et mazigh le nom est issu du toponyme, si le nom a une autre signification il n'y a pas contradiction. Bref, à première vue le nom didush - Didouche serait pleienement hedadhush, hadidsuh - Hadidouche. Cependant nous savons très bien que le h ou le H sont une marque des sémitiques (arabe surtout) car eux ils ne peuvent pas prononcer les sons spirants comme le k/g kabyle et nous on devrait soit aspirer ce h/H comme il se fait en latin ou grec, soit remplacer ce h ou H par un autre son.
did ~ hadid, hedadh
did ~ jedhidh (forme arabisée djedid=nouveau)
Deux remarques s'imposent. Primo on retrouve le toponyme qui a donné ces noms, il serait jedhidh comme tha-gemmunt lejdhidh (Taguemount Lejdid) ou thi-gejdha Tikjda (relire le billet récent "Base") en Kabylie. Ailleurs en Algérie on retrouve ce jedid dans les noms de personnes comme Ben-Jedid (ancien président issu de la junte militaire Chadli Bendjedid). Secundo nous venons juste de découvrir une nouvelle piste pour expliquer le toponyme Carthage qui selon la variante officielle serait du phénicien "conventionnel" (sémitique) Ville nouvelle qrt.hdst ou ce hdst est l'équivalent de l'actuel arabe hadidh (moderne, nouveau, récent) presque synonyme de djadid (nouveau). On vient de voir didush-hadid-hedadh-jedhidh en kabyle qui interfèrent avec hadid-hadith-djadid en arabe, malgré les apparences c'est nous qui sommes favorisés, Tikjda est là pour nous soutenir!, et aptes à expliquer le sens réel de hsdt de Carthage à l'aide de la langue kabyle et de la toponymie kabyle, et on expliquera arguments à l'appui pourquoi cette terminaison en ago (cartago), -age (-adj) de Carthage. Pour celà je mettrai séparement un autre billet dédié uniquement à ce toponyme. C'est en décortiquant le nom d'un brave fils de kabyles héros de la guerre d'indépendance que j'ai pu trouver la bonne clé pour expliquer au moins en partie le vrai sens du toponyme de la légendaire Carthage.

Thamugadi
C'est le nom, shawi probalement, de la légendaire Timgad dans l'est algérien. Il me tient à coeur de décortiquer et de désarabiser aussi le nom de ce brave fils de shawis Larbi Ben M'Hidi. Pour le prénom Larbi j'ai donné le détail dans le récent billet "Aït Larbi" (revenez deux posts en arrière), maintenant venons au nom de famille.
Ben forme arabisée~ N forme shawie, kabyle (mazigh en général).
Le N en shawi, en kabyle (mazigh) en préfixe indique le géntif, N atteste justement l'appartenance ou l'ascendance, exactement comme Du, De, Des en français, N'talla en kabyle ou shawi = De LaFontaine en français.
Ben M'Hidi ~ N'MHidi
Vous ne trouvez pas que ce nom partiellement rétabli dans sa forme shawie Nemhidi sonne un peu comme numide, hein?! Normal on est en territoire numide! Maintenant il faut finir le travail en nous débarassant de ce H sémitique pour le remplacer par un G (Ga) ou K occlusif ou spirant:
N'MHidi = N'MGadi ou N'muGadhi/N'meGadhi
En clair NemHidi serait Nemugadhi c'est à dire De Mugadhi, De Megadhi comme mugadh, meghadh de tha-mugadh-ith (nom féminin-singulier) plus connue comme Timgad (nom féminin-pluriel). Notre héros numide de l'époque moderne serait donc issu d'un lieu géographique appellé dans l'antiquité tel comme Timgad, de nos jours Mehdia. Et ce nom mazigh Mugadhi arabisé en MaHdia existe sous une autre forme en Kabylie avec un K à la place du G soit tout simplement makudha (Makouda). Voilà comment on a pu établir un lien historique entre l'antiquité et nos jours, un lien identitaire entre le pays Shawi et la Kabylie. Et tout ça grâce à deux patriotes, l'un kabyle, l'autre shawi, tous deux héros farouches combattants pour la patrie et ardents défenseurs de la liberté. Comme quoi la renaissance de notre grande patrie passe d'abord par une union infaillible entre les kabyles et les shawis, c'est la colonne vertébrale de notre grande patrie. A bon entendeur!

Michelet
Le nom de la région de mishli (Michelet) a été aussi arabisé en Aïn El-Hammam mais tout le monde en Kabylie continue à appeller cette région mishli. Pourquoi ne pas avoir rétabli le nom kabyle de cette région kabyle, mais pourquoi?! Eh bien on va tenter de le faire là sur place. D'abord commençons par les chose faciles, le Aïn arabe a remplace Thalla kabyle. Ensuite pour El-Hammam on va procéder plus intelligement grâce à notre exprérience après presque deux années de recherches sur la toponymie kabyle. On va faire encore une fois appel au nom d'un brave, Didouche. Et on va prendre un autre patronyme kabyle que l'on va calquee sur le nom Didouche pour voir comment le déchiffer, tout ça pour comprendre hammam!
hamid: chez les kabyles c'est aussi un nom de famille pas seulement un prénom.
hamidush - en fr. Hamidouche -: avec suffixe diminutif "-ush" comme pour Didouche (Hadidouche "à plein"). En plus de Hamidouche il y a aussi avec un T le sobriquet Hamitouche.
Ces noms hamid, hamidi, hamiti, hamidush sont issus d'un toponyme kabyle (nom d'un adhrum quartier ou village), le seul qui convient c'est hemedh (ath hemedh, en fr. Aït Ahmed). Il y a une autre remarque très importante, je suppose à juste titre que très probablement dans les noms hamid, hamidush il y aurait une altération du N en M, facile à comprendre d'ailleurs, et qui serait à mon avis encore une consquénce de l'influence de l'arabe et de l'arabisation. Donc hmidush Hamidouche serait Hanidouche ou Hanitouche. En plus il faut remplacer cet intrus "h", par "j" comme on l'a fait pour Didouche. Dans ce cas nous aurons Hamidi = Janidi, Hamidouche = Janidouche. Et là il faut dire que le toponyme jenadh existe (ath jennadh, en fr. Aït Djennad) tout comme des noms de familles jenadh (en fr.arabisé: Djennadi). La variante avec "z" au lieu de "j" à la place du "h" étranger donnera zenadh, zenath (Zenud, Zenati). Bref, revenons à notre Hemmam de mishli.
1. hemam ~ jemam, zemam
Ici "h" remplacé par "j" ou "z". Des noms kabyles Zemmam il en existe chez nous aux Ath Dwala
2. hemam ~ heman
Ici le M final remplacé par N. Des noms Hammani il en existe justement dans cette région de mishli! Ce genre de toponyme donne aussi le sobriquet Dahamane, le prénom Dahmane et le nom Dahemani-Dahmani.
3. hemam ~ henan
Ici le M est remplacé par N dans les deux cas. La variante possible est anan, âanan existent en Kabylie.
Le nom complet Aïn El-Hemam devient Thalla +..., probablement la variante 2 ou 3. La variante 2 nous indiquerait un autre toponyme kabyle attesté thalla dheman, thalla dahman devenue Thalla Athmane (à l'est de Tizi) transcrit Tala Atmane à l'état civil. La variante 2 avec "anan" car on a un exemple de ce toponyme thalla p'unnan/thalla b'unan, ici le"p, b" est pour le génitif (du, de), toponyme transcrit Talla Bounane à l'état civil francisé-arabisé, c'est au sud de Tizi en allant vers les Ath Dwala (en fr. arabisé: Béni-Douala).
Donc mishli de Michelet laissé par les français et Aïn El-Hemam imposé par les "arabes" algériens serait vraisemblablement soit Thalla Pounane, Thalla Bounane, soit Thalla Dahman, Thalla Athmane. En conséquene il faudra aux gens de cette région de questionner les vieux pour savoir s'il y a un lieu appellé Thalla à l'entrée de la ville de mishli, sinon à son nord géographique. Reste à dire que cette explication est appliquable pour des toponymes de régions nord-africaines ailleurs qu'en Kabylie, par exemple Hammamet en Tunisie. Mais à propos de ce toponyme, de Tunisie et de Carthage on en reparlera dans les prochains billets.

vendredi 25 décembre 2009

Merci

Cette fois je vais vous prendre à contre-pied...

Et merci d'avance de me permettre cette manoeuvre, de politesse on en parlera à peine dans ce post.

Mercantile
Les français généralement sont polis, les formes de politesse en français sont nombreuses, l'une d'elle est mondialement connue: merci! Figurez-vous que les perfides pour quasiment le même mot donnent un autre sens: mercy = pitié! Les italiens ne sont pas du reste car pour la même transcription de merci ils donnent une prononciation autre [merchi], soit mertchi en français, avec un sens mercantile car en italien merci = marchandises! Nous y voilà!, c'est cette racine MRC ou MRK voir MRG qui nous intéresse.
Altération R - L. On en a parlé sur ce blog à plusieurs reprises, inutile de revenir encore une fois là-dessus.
MRC, MRK, MRG deviennent MLC, MLK, MLG
Cette racine MLK donne:
melk = un bien, une propriété (ce qu'on possède): en kabyle et en arabe
Ras l'mal = le capital: en kabyle copié sur l'arabe
al-mal, al-mwal = fonds, richesse, l'argent (money) en arabe.
l'mall = le cheptel en kabyle uniquement.
D'abord on voit que MRC de marchandise en romanes est la même racine que MLC-MLK de propriété en kabyle et en sémitique-arabe avec un R altéré en L. Ensuite on doit déterminer qui du kabyle ou de l'arabe est plus concordant avec cette racine MLC-MLK.
La variante romane, italienne avec MRC, mRCh se retrouve en kabyle sans le préfixe M et avec le Z emphatique à la place du Ci [chi] italien: ReZq qui signifie "la fortune, la richesse" proche de rezg (fortune, chance). Cette racine a peut-être donné le nom kabyle ReZqi (Arezki) même si les noms kabyles-mazigh sont toujours dictés par les toponymes (on suppose qu'il n'y a pas contradiction si un nom a divers significations), il n'a rien de commun avec le sémitique arabe Razik ("comblé de bienfaits").
Cette racine ML au sens de propriété se retrouve en kabyle dans i-mawlen (les parents, les maîtres, les propriétaires) qui au singulier donne mwl (le propriétaire de) que l'on retrouve en argot nord-africain sous la forme Moul, Moulay (lire le billet Moulay Seth sur ce blog). En kabyle le génitif, la forme d'appartenance (d'un objet, d'une personne) ou d'ascendance (d'une personne) tirée du pliriel MWL de i-mawlen est la suivante: pwl, bwl (Poul-, Boul-) ex. pu/bu len ats "à qui appartient cette chose/cette personne". Donc ML devient au singulier PL/BL pour cette forme.
La propriété en kabyle et mazigh se dit ayla, agla. Le terme akli, agli? (esclave) serait peut-être aussi avec le sens d'objet possédé ou "propriété, bien matériel, marchandise". La relation est difficile à établir entre akli et la racine MLK, donc il nous faut autre chose. On va faire preuve d'égocentrisme et donc parler de soi. Le mot propriété indique en français (latin et romanes) dans comme plusieurs langues ce qui est propre à soi, ce qui est appartient à soi-même. Ce calque est repris dans plusieurs langues, supposons qu'il est valable en kabyle aussi.
Le soi-même en kabyle et mazigh est ymen, iman (aph yimen iw!), c'est donc la racine YMN ou plus probablement MN. Donc c'est MN au lieu de ML, MLK. On ne sait pas s'il y a un son disparû (aspiré) dans cette racine MN, dans le mot proche l'mend qui signifie aussi qlq part "soi-même" il y a un D voir même un gD (l'mengd?). Le vrai problème est le N à la place du L de MLK (version sémitique-arabe reprise en kabyle?) ou du R dans MRC en latin et langues romanes.

Est-ce que soi-même, soi dit ymen serait alors ymel, ymelc ou ymer, ymerc? Ou bien la propriété MLK (melk, mal) serait chez nous avec un N soit menk, man? C'est toute la question que pose ce court billet. La réponse on devra la connaître un jour, d'ici là patience cher lecteur! Merci!