vendredi 25 décembre 2009

Merci

Cette fois je vais vous prendre à contre-pied...

Et merci d'avance de me permettre cette manoeuvre, de politesse on en parlera à peine dans ce post.

Mercantile
Les français généralement sont polis, les formes de politesse en français sont nombreuses, l'une d'elle est mondialement connue: merci! Figurez-vous que les perfides pour quasiment le même mot donnent un autre sens: mercy = pitié! Les italiens ne sont pas du reste car pour la même transcription de merci ils donnent une prononciation autre [merchi], soit mertchi en français, avec un sens mercantile car en italien merci = marchandises! Nous y voilà!, c'est cette racine MRC ou MRK voir MRG qui nous intéresse.
Altération R - L. On en a parlé sur ce blog à plusieurs reprises, inutile de revenir encore une fois là-dessus.
MRC, MRK, MRG deviennent MLC, MLK, MLG
Cette racine MLK donne:
melk = un bien, une propriété (ce qu'on possède): en kabyle et en arabe
Ras l'mal = le capital: en kabyle copié sur l'arabe
al-mal, al-mwal = fonds, richesse, l'argent (money) en arabe.
l'mall = le cheptel en kabyle uniquement.
D'abord on voit que MRC de marchandise en romanes est la même racine que MLC-MLK de propriété en kabyle et en sémitique-arabe avec un R altéré en L. Ensuite on doit déterminer qui du kabyle ou de l'arabe est plus concordant avec cette racine MLC-MLK.
La variante romane, italienne avec MRC, mRCh se retrouve en kabyle sans le préfixe M et avec le Z emphatique à la place du Ci [chi] italien: ReZq qui signifie "la fortune, la richesse" proche de rezg (fortune, chance). Cette racine a peut-être donné le nom kabyle ReZqi (Arezki) même si les noms kabyles-mazigh sont toujours dictés par les toponymes (on suppose qu'il n'y a pas contradiction si un nom a divers significations), il n'a rien de commun avec le sémitique arabe Razik ("comblé de bienfaits").
Cette racine ML au sens de propriété se retrouve en kabyle dans i-mawlen (les parents, les maîtres, les propriétaires) qui au singulier donne mwl (le propriétaire de) que l'on retrouve en argot nord-africain sous la forme Moul, Moulay (lire le billet Moulay Seth sur ce blog). En kabyle le génitif, la forme d'appartenance (d'un objet, d'une personne) ou d'ascendance (d'une personne) tirée du pliriel MWL de i-mawlen est la suivante: pwl, bwl (Poul-, Boul-) ex. pu/bu len ats "à qui appartient cette chose/cette personne". Donc ML devient au singulier PL/BL pour cette forme.
La propriété en kabyle et mazigh se dit ayla, agla. Le terme akli, agli? (esclave) serait peut-être aussi avec le sens d'objet possédé ou "propriété, bien matériel, marchandise". La relation est difficile à établir entre akli et la racine MLK, donc il nous faut autre chose. On va faire preuve d'égocentrisme et donc parler de soi. Le mot propriété indique en français (latin et romanes) dans comme plusieurs langues ce qui est propre à soi, ce qui est appartient à soi-même. Ce calque est repris dans plusieurs langues, supposons qu'il est valable en kabyle aussi.
Le soi-même en kabyle et mazigh est ymen, iman (aph yimen iw!), c'est donc la racine YMN ou plus probablement MN. Donc c'est MN au lieu de ML, MLK. On ne sait pas s'il y a un son disparû (aspiré) dans cette racine MN, dans le mot proche l'mend qui signifie aussi qlq part "soi-même" il y a un D voir même un gD (l'mengd?). Le vrai problème est le N à la place du L de MLK (version sémitique-arabe reprise en kabyle?) ou du R dans MRC en latin et langues romanes.

Est-ce que soi-même, soi dit ymen serait alors ymel, ymelc ou ymer, ymerc? Ou bien la propriété MLK (melk, mal) serait chez nous avec un N soit menk, man? C'est toute la question que pose ce court billet. La réponse on devra la connaître un jour, d'ici là patience cher lecteur! Merci!