lundi 31 mars 2008

D: la sinusoïde libyque

Introduction
La sémiologie et la symbolique du berbère libyque, de Tifinagh, se limitent à dire que le delta libyque indique le sommet. C'est vrai mais en partie seulement. La lettre delta grecque majuscule est en forme de triangle, pour le libyque c'est un triangle sans base. la forme pyramidale est visible. Le D libyque symbolise 1) toit, toiture, couverture d'une bâtisse ou couverture et abri = maison, village, vie; 2) sommet, cime, faîte, extrémité = mont, montagne; 3) direction, destination, aspiration, mouvement, ambition, but, objectif, parvenir, arriver, atteindre, toucher = espoir et avenir. Tout ça à premirè vue d'un non-spécialiste.


Géométrie du "delta" libyque
La géométrie de cette lettre libyque montre bien plus, des "découvertes" très intéressantes. D'abord il faut rappeller que le D se prononce soit comme un D latin (français), soit comme le "dh" grec delta et soit c'est une DH emphatique qui se transforme au féminin en T emphatique.



Résumé des réflexions: le D libyque n'est pas une pyramide mais de part son mouvement il est une sinusoïde!
Si vous n'êtes pas fort en maths-physiques cliquez sur le lien suivant pour voir l'article explicite de wikipedia: http://www.mathcurve.com/courbes2d/sinusoid/sinusoid.shtml


Le signal à courbe déformée: (comparer aux deux variantes du D libyque?)

Les amplitudes de la sinusoide:

Vocabulaire utilisé
Les DH et T majuscules pour les emphatiques.
Temps:
adh, ad. locution du temps futur
iDH = nuit
dhayen = final, ça y est, c’est fini
ar’dh = jusque
uradh = pas encore
skud = tant que
dhaghen = aussi
iDHeli = hier
illindi = l’année dernière
sillindi ou sliyindi (aux Ath Duala!) = avant-année dernière

Espace et autres:
Dhi = démonstractif «ce, c’est». Ex. Dh’yrith il (celui-ci/ceci) est mauvais, vilain.
dh, akudh, yidh = avec. Exemple : ua dh ua, ua akudh ua, yidhi (avec moi) yidhek (avec toi)
dha = ici, ar dha = vers ici. dhefir = derrière. z'dheth = devant. idhis = coté
dheg = en , à l’intérieur de
dhegdhis = à travers
daw = sous, en-dessous
adda = bas
addaynin = écurie, étable
dha, dhagi = ici
dhin, dhina, dhiHin = là, là-bàs
anidha, anda = oû
sanidha (diminutif: sani) = oû (vas-tu), d’oû (viens-tu) ?
nadhi = chercher, rechercher
avridh = trajet, trajectoire, chemin, route, rue, ruelle
awoDH = arriver, atteindre
vedd = debout, halte!
awid = apporter
sedu = emporter avec
eddu = partir avec qlq
dukel = partir avec qlq1, accompagner
aadi = passe
ed’dem = se saisir, prendre
DHeqer = jetter
dheger = pousser
d’his = cohue
ddez = taper a la massue (massette = thafDHisth)
DHfer = suivre, poursuivre
enoDH = nouer
emdhel = refermer (la porte)
izmeDH = serré
ddel’ = humiliation (pression)
iDHes = sommeil
sendef = raviver une plaie, blesser
duqes = sursauter
DHash, iDHash = décamper, partir en trombe ( iDHash = il est toqué)
sfeDH = essuyer, racler
siredh = laver
ilefDHan =crasse, saleté
sefqedh = surveiller, veiller
andi = piéger, poser un piège
add’er = citer, évoquer, se remémorer
Ddar’i = se mettre à l’abri
Dder = vivre
thaddarth = village
thadhuli = couverture
ividhi = manteau, imperméable
igidher =aigle
adherghal = aveugle
eqDHo = faire les courses, les emplettes
suadh = montrer ou désigner du doigt

Quantité et Mesures :
Dhayagi = c’est tout
Deqs = assez
Dhrus = peu
adTas = beaucoup, nombreux
thardhasth = empan
aDHar = pied
aDHadh = doigt
amud = unité de mesure de céréales en forme d’un cylindre dont le volume X "qerwi" (unité de base). Sans doute à rapprocher du latin modius ( muid en France), « la mesure [principale] » est une mesure romaine et latine de capacité pour les grains et autres matières sèches et également pour les liquides.
maDHi = absolument pas, ulash madhi = rien de rien (antonyme marra = tous, unanimité)

Forme : Sommet et crêtes. Courbe, rondeur et prominents (saillants).
iredh = épi de blé (pluriel irdhen = épis de blé, blé)
idhmaren = seins, poitrine
udhi = beurre
thidhi = sueur
adhif = moelle
adhedi = plaie, abces
aDHil = raisin
thazdhayt = datier, palmier
adhghes = fromage blanc à base de colostrum
adhfel = neige
adhghigh = faîte (sommet du crâne)
afdhen, tha-fdhent = orteil
adhal = algues d’eau, lentille d'eau
adhrar = mont, montagne
adhmim = aubépine
azedjiDH = rougeole
asefudh = torche, flambeau
afuadh = entrailles, ventre
fadh = soif
ifaden = jarrets (par extension genoux)
thavardha = selle ( de cheval, mulet, âne)
adhni = claie ; voir aDHela = coufin
thadhist = grossesse
aaboDH = ventre, bedon, bide
leghmuDH = fèves vertes grosses et rondes servies avec du couscous (plat printanier).
udhem = visage, face

Oscillation: Signal et Onde. Vagues et Sons:
sendu = batter la callebasse pour faire du lait (oscillation).
Dduh = berceau, chez les berbères le berceau est suspendu en balancoire (ou hamac).

aDHo = vent
thaDHsa = rires
uriDH = pet
aDHreg = chier
averoDH = diarhée
thadwilt = émisson radio
Et généralement les sons dans presque toutes les langues Ding-Dong pour ceux de cloche dont l'équivalent en kabyle est soit Den-Den, soit dTan-dTan (dT ou T emphatique) comme dans y dTan-dTen = il est sonné, dingue. La percussion Tam-Tam double-derbouka (utilisée par les marocains) idem au Tamtam africain n'est pas loin non plus!

Faune et règne animal:
AyaziDH = coq
aZyDHodh = palombe
ajradh = sauterelles
izirdhi = raton ou putois
ijirmeDH = lombric

Autres:
adhrum = clan : premier cercle social et lien de parenté.
Agdhudh = peuple
agrudh = gamin, bambin
azelmaDH = gaucher, gauche
agumaDH = rive opposée
asemyDH = froid
idhis = coté
averdhi = flanc, coté
thadhuli = couverture
ddari = se mettre à l’abri
thadarth = village
Zedh = tisser
dder = vivre
adder = evoquer, citer, se rememorer
emdhel = refermer
thamdha = digue, étang
amdhun = bassin
maDHi = absolument pas (antonyme de mara = tous, à l’unanimité)
smidh = farine de céréales
thaDHoT = laine
eneDH = nouer
adhog'al = beau-père (pluriel idholan, féminin thadhogalt = belle-mère)
anoDH = beau-frère ( pluriel inoDHan, féminin thanoT = belle-soeur)
amadhagh = maquis
agenduz = veau
agadhir = rempart, (géométriquement: bouclier), par extension: grenier fortifié.
aqerdhash = peigne de cardage
thamdha = barrage, digue, étang. Voir aussi amdhun = bassin.
iddew = singe

avlaDH = rocher (féminin thavlaT = petit rocher)

vendredi 28 mars 2008

Xiq

Nostalgie
La poèsie du chagrin, du «Xiq» /ou «khiq» (la nostalgie) que l’on a des êtres qui nous sont chers, arrachés par la mort souvent à la fleur d’âge. La poésie du chagrin est sans doute mieux exprimée par Maâtob Lwennas (Lounas Matoub) dans ses premiers albums. La chanson choisie pour ce post je la dédie à mon frère S que je n’ai vu que sur une photo, le petit garçon S emporté par une épidemie durant le bloccus imposé par l’armée coloniale au plus fort de la guerre; à mon cousin A orphelin de père tombé au maquis, mon cousin A qui enfant fût choisi pour me «baptiser» et me donner à ma naissance mon prénom pour ma vie, il est parti à peine la vingtaine passée fauché par la mort à la fleur d’âge sur un tronçon de la route Alger-Tizi, je garde de lui sa bonté et son sourire inimitable bien que je ne me rappelle plus si ces yeux étaient verts ou bleus. Je la dédie aussi, en leur souhaitant d'abord bonne santé et longue vie, à ma mère vénérée et à sa soeur aînée, ma tante chérie T qui après avoir perdu son mari au maquis perdit son fils aîné emporté par la même épidémie que mon frère S. A la mère de mon cousin A, à sa soeur et son frère aîné mon cousin M. Aussi à la famille de M fauché à la fleur d’âge à Alger par un chauffard (probablement un nihiliste) juste une semaine après qu’il m’ait réconforté et soutenu dans l’épreuve du deuil de mon père disparu deux ans avant que je n’atteigne la majorité. A la famille de R abattu par les nihilistes, R le copain d’enfance algérois la nouvelle de sa mort m’arriva en exil. Ainsi qu'à toutes celles et à tous ceux qui savent ce qu'est la douleur de la perte et le Xiq de leurs chers.

La poésie de Lwennas dans la chanson en question est forte, trés forte.
Ecouter cette chanson mise en ligne aimablement par le site DzMusique en cliquant sur le lien ci-dessous, ensuite clicker en bas de page pour écouter, lorsque le player s’affiche sur « oh ayemma sber», le 4ème titre en partant du haut. http://www.dzmusique.com/Album-Assagui-ligh.php
Par ailleurs le dernier titre en liste de cet album est la chanson «Assagui Ligh» qui mérite d’être écoutée et méditée car c’est en qlq sorte le testament de Lwennas.
Pour mieux apprécier cette «poésie du chagrin» je vous conseille d’écouter les titres d’un autre excellent album :
http://www.dzmusique.com/Album-Ruh-ay-aqcic.php#
Les titres en question : 1ér (ay akal hader ssifa-s) et le 6ème (yebwded lawan = le dernier soupir).


Les paroles transcrites en «français» (pas en kabyle conventionnel):
Certaines paroles sont inaudibles ou incompréhensibles = ... ?


(0) – prélude
Akham-iw vara n’tadart
Ar dhiyi dhtoqer thmedith
Thets…la? fellas themghart
Ulis ur yufi thalwit

Saahits yir aseqar
E’mis theksast dunith
(bis)

-refrain-
Oh a yema sver
Lehzen ath sofdhen w’ussan
Oh aki ig’qeder
Yedjudjeg lward b’urfan

(1)
Ugmet ualnim imeti
Iwaken adh selkhent udhmim
A yemma tskhilem etsuyi
Dh sver id yugran dh’mim

Ma dh’nek akal yejma-yi
Ychayi igla s’lehqim
(bis)


-refrain-

(2)
Atsan l’aïd adawedh
eZrigh ad arzudh felli
Enigui? ad’eth vededh
Sefdhen? laâthav dh’imeti

Fu zekaw ad tizgoedh?
Ats rudh ak miqreh yizri
(bis)

-refrain-

(3)
Sug arrash ara-k’min yawdhen
eZrigh ats’segdhedh thizyaw
Tsidets ak mi d’isodhen
Fu zekaw ma ad aren agraw

Dh’lhif akmi-di wansen
Ma ad mekthidh lewsifaw
(bis)

-refrain-

La vrac-traduction au français, ci-dessous :
(0) – prélude
Ma demeure est en dehors du village,
Là oû la fin me predestina.
Elle est visitée par un vieille,
Dont le coeur a perdu la paix.

Elle a tiré la mauvaise carte (le mauvais sort)
Le monde (destin) lui a ôté son fils.
(bis)

-refrain-
Oh ma mère endure et patiente,
Le deuil s’éffacera avec le temps.
Oh telle est la volonté du Tout-Puissant,
Si les fleurs de la peine (chagrin) fleurissent.

(1)
Tes yeux se remplissent de larmes,
Pour s’acharner sur ton visage.
Oh ma mère je t’en prie oublie-moi,
Seule la patience te reste comme fils.

Quant à moi la terre m’a repris,
Elle me consume sans se soucier de ton droit (sentiment).
(bis)

-refrain-

(2)
Les fêtes religieuses (l’aïd) approchent,
Je sais, tu viendras me rendre visite.
Au-dessus de moi tu te tiendras,
Essuyés l’épuisement et les larmes.

Sur ma tombe tu pousseras des cris déchirants,
Tu sangloteras jusqu’à àbimer ta vue.

-refrain-

(3)
Des garcons qui viendront te rejoindre,
Je sais, parmi eux tu chercheras ceux de mon âge.
La réalité te rappellera brutalement à l’ordre,
Lorsqu’ils se rassembleront autour de ma tombe.

Seul le malheur t’accompagnera,
Quand tu te rappelleras mon image.

(bis)

-refrain-

jeudi 27 mars 2008

Dream caché

Préambule
Parfois le cerveau humain nous réserve des surprises. L’une des plus grosses est l’impression de «déjà-vu». On a l’impression d’avoir vu «quelque part déjà» cette personne ou ce paysage que l’on rencontre en réalité pour la première fois. On attérit pour la première fois dans une nouvelle ville, un nouveau village et on a l’impression de le connaitre il y a belle lurette. Pire encore il arrive à l’homme dans ses rêves de voir «le pays, la patrie de son âme» sans pouvoir comprendre comment et pourquoi est-ce arrivé, et ceci arrive à beaucoup de gens d'après les nombreux témoignages, des poètes notamment. Ce qui va suivre est inspiré d’un poème russe que j’ai voulu adapter à mon rêve du "pays perdu" dont je ne foulerai jamais "le sol".


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Poème:

Iwashu iyidussa thargith-a? ur thgerez, ur thvan!
Thargith id’ilulen su’adda ne’zman
Thargith af Thmurth b'ul-iw, thargith iyigan urfan
A medden tsargith ur nelhi, athan thernayid ighovlan.

Amna-ken thedhra thmeghra, ur zmiregh ad inigh,
Umaana tsidhets sligh soth n’tbal iy-id y’sawalen.
Amzun tsaghrasth thamoqrant ma thets’zeHir,
Thaâmar thamdhint-ni, ua yetsZala, ua yezHa, ua ydehiss

Vedagh dhi thizi, amaken i medden sawalegh
Vghigh kraa buawal adh’asninigh.
Almi iy’iZriw yeldid umdhiq: assif s uamanis zedigen,
Tsamas iZra n’udhrar, aZaghar- igran, thizemrine-urthan.

«Ah! a Rebbi!, - sughegh am’u-meghvun- limaer
Tsidhets thamurth-a tsin gui idlulegh?
Akhi machi dhagui ihemlagh, machi dhagui imuthegh,
Dhi thmurth-agui idheflawen, isafen dh’yiTij?»

Ukkighd feHmagh nek dhayen heslagh
Dheg verdhan ilman ig skhelTen thimura dh’zman,
Ma-ka dhi kra n’umDHiq yezga yets’shershur w’assif-inu
Alama kfan w’usan nek laâmer ayi’djen ath waligh.
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Mon rêve ressemble un peu près à ça, sauf que là il n’y a ni plaines, ni oliviers.

Photo prise à 6 h du mat l’été 2007.
La mer intérieure (lac) Baïkal, située à 6 heures de vol de Moscou!

Motifs : adaptation du poème «Stockholm» du poète russe Nikolay Gumilëv [Nicolaï Gumiliov]né en 1886 - mort en 1921 fusillé par les nihilistes bolchéviques. Son épouse n'était autre que l'une des plus grandes poétesses russes Anna Akhmatova (1889-1966) ; tous deux parents du grand historien-ethnologue russe Lév Gumilëv (1912-1992) qui a passé 10 ans de camps de concentration durant les répressions staliniennes des années 30-40' d'abord et des années 40'-50' ensuite .

Remarque :
DH majuscule = DH emphatique
Z majuscule = z emphatique
T majuscule = t emphatique
H majuscule = pour le son H de Here en anglais ou H sémite-arabe de Harissa
Double «kk» pour le K spirant

Vocabulaire
Iwashu = what for (anglais), pour quoi? (à quelle fin?)
th-Gerez = bien faite
Medden = gens, gente
Urfan = peines (sing.masc. : urif = peine)
iGhovlan = problèmes, soucis, tourments
Amna-ken = comme-si
theDhra = (elle a) eu lieu. DH = lieu comme dans «dha» = ici
Umaana = cependant
ThaGHrasth = rûche
Dehiss = bousculer; bousculade, cohue
iGran = champs (sing. iGer)
Urthan = jardins, vergers (sing.masc. Urthi)
thiZemrines = les oliviers (arbres), sing.fém. : thazemurt/ sing.masc. azemmur.
aMeghvun = pauvre, malheureux
Limaer = et si, et si ?
Akhi machi = N’est ce pas ? Machi = (ça n’est) pas.
Dhagi, idem Dha = ici
iSafen = rivières, fleuves (sing. aSif)
iTij = soleil
Nek, heslagh = moi, je suis coincé
iLman = vides; masc.sing.iLem
thimura dh’zman = les pays et les temps
ma-ka = alors que ; rappel : ma-ken (passé) = lorsque (lors-que)
umDHiq, amDHiq = coin, recoin, partie du monde
Yezga, Zga = constamment, tout le temps. Ici dans le contexte signifie toujours
Alama = jusque
Laâmer, emprunt sémite déformé = jamais

mercredi 26 mars 2008

Z: le spectre libyque

Ce post sera mis à jour step-by-step tant le thème du Z libyque est vaste.





Après avoir évoqué le mot a-Faroez (jaune d’oeuf) dans le post «la voie lactée» et après avoir écouté la fable de Lounis Ath Menguelleth « thiZizwits» j’ai fait le rapprochement jaune d’oeuf – guêpe pour tomber sur la couleur jaune et les couleurs en général. Aussi j’ai voulu comprendre pourquoi nous confondons souvent le bleu et le vert, la couleur des yeux de "a-Zerual" est bleue ou verte ? L’inspiration et le courage que je tire de nos poètes de "la trinité kabyle" (Ait-Menguellet – Idir – Matoub) a provoqué ce déclic qui m’amène à dire aujourd’hui que nous sommes en mesure de décrypter les COULEURS du tifinagh et le sens de la lettre Z transcrite dans le libyque antique par une ligne horizontale _____ et le Z emphatique par la même ligne mais avec un trident vers le bàs en forme de fourche. Z est symbole de couleur, de chaleur et de VIE!

Remarque:
Le Z emphatique kabyle et berbère se transcrit par une lettre Z avec un point souscrit. Ici on va le remplacer par ZZ. Ce ZZ emphatique est un concentré du Z normal. On verra plus tard aussi le son S qui est une alévolaire comme Z et ces deux sons s’entrecroisent et se permutent, ce phénomène est constaté dans plusieurs langues.

Petit lexique
Colère de choléra latin du grec kholê = bile.
Amer = latin amartus ; kabyle : arZZag plutôt que marigh (salé).
Célerité, accélerer : les deux du latin celer = rapide
a-Zel = courrir, accélerer en kabyle.

La Bile et le Jaune
« Liquide jaunâtre et âcre que secrète le foie... » (Larousse).
Outre que ce concentré manage la digestion, il est souvent associé aux coups de colère, maladies, et à la couleur jaune ou parfois verte. Sa couleur est jaunâtre, ou jaunâtre-verdâtre pour les slaves (russes) chez qui le jaune et le vert ont la même racine (Jé /ou Gé, et Zé). Voyons les appellations de la bile et du jaune dans plusieurs langues.
La bile
Kabyle (berbère): i-ZZi
Latin: Bilus
Anglais: Gall
Allemand: Galle
Russe : Jélch ou [Géloch]
Italien : amarezza
Espagnol : amargura
Grec : [kholi] ou [kholê]

Le Jaune
Kabyle : ZZ dans jaune d’oeuf (a-FaroeZZ) et guêpe (aRoeZZ)
Latin: Galbinus
Italien: Giallo
Anglais : Yellow
Allemand: Gelb
Russe: Jiolty
Espagnol: amarillo
Résumé: La relation est très nette presque pour toutes les langues. Le grec échapperait à cette logique et les langues sémitiques (arabe) aussi.

La lumière
Je vous demanderai d’abord de saluer le génie anglais Sir Issac Newton et ensuite de consulter au moins cet article explicite qui traite de la lumière :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lumi%C3%A8re_visible
La lumière c’est aussi les COULEURS ! Et la chaleur (température)!

L'homme désigne par leur couleur la faune, la flore et tout son entourage ou environnement écologique. Voyons oû dans le berbère le Z se retrouve pour indiquer la couleur:
Oiseaux – Faune:
Ils ont désignés par une de leurs couleurs qui les caractérisent et ceux dans toutes les langues. Exemple : en français rouge-gorge ou fauvette, en russe malinovka (de la couleur malina=framboise, i.e. cramoisi ou couleur rouge foncé) et en kabyle a-aZZi, le Z empahtique (ici ZZ) indique clairement la référence à la couleur. Idem pour le Coq = a-yaZZidh pour sa crête rouge.
La palombe a-Zzydhodh (le ithvir sauvage). avuZgrayez = bergeronnette.
IZem = lion. Le Fauve par excellence...
iZimer = agneau
aZrem = serpent, couleuvre
aZZefun = langouste
thiZiZua = abeilles
thaZefzafth = hanneton
iZi = mouche
avZZiz = criquet
Plantes, Arbres – Flore:
Par exemple la couleur violet vient de violette la fleur du latin viola.

a-Zegdhof = ortie
a-Zemur = olivier

tha Zanets = chêne zen
uZu = genêt
aZanZu = clématite
thiZZorin = raisins
thiFuuZZal = ciste (buissons de ciste). Couleur: blanc ou violet.
meZir = romarin
ZZarur ou parfois Zegguar = jujubier
thaZdhayt = palmier, datier
thaZZalimth = oignon
thiZual = framboise? (proche aSisnu = arbousier ou fraise sauvage)
thaZZruzgets ou ZZrudia = carotte (en arabe elle s'appelle djazer)
thimZZin = orge
Roches et Minéraux :
aZro = roche
a-Zerhun = granit en tamazight/chleuh , a-Zerguin est-il son équivalent en kabyle ?
uZal = fer

aZaghar = plaine
aZZara = minerai
thaZZult = galène
Mots et verbes:
aZefar = âcre
aZal = jour
aZal = valeur

ZZay = lourd
Zur = épais
gheuZif = long
uZil = court, petit
aZZghal = chaleur, été

thaZZghelt = température
Zerreg = rayure
aZenZar = rayon de lumière/de soleil
aZZeg = traire
aZel = courir, accélerer

La COULEUR et les CHIFFRES
Le blanc est la somme de toutes les couleurs. Le noir est la négation de toutes les couleurs (zéro réflexion, absorption cent pour cent). C’est pour celà que dans les pays chauds les gens et leurs maisons sont en blanc pour éviter la chaleur (le noir absorbe tout = chaleur)! Il y a sept couleurs essentielles (de 2 à 8) dont trois sont fondamentales : le rouge, le vert et le jaune. Le bleu-ciel est formé à partir de la combinaison du vert et du bleu, d’oû la confusion bleu-vert notamment dans notre langue avec aZegzaw. Je rappelle que le mot aUragh qui désigne le jaune est en fait doré du mot Uragh = or dont l’origine libyque ne fait aucun doute, le latin l’a emprunté.


Essayons de mettre des chiffres en face de chaque couleur. Si vous avez un micro/ordinateur c'est que vous devez comprendre le sens des chiffres et notamment de 1 et 0, et j'espère que vous reconnaissez le mérite de Leibniz.
1 Blanc
0 Noir
10 Gris (du blanc sur du noir)

2 Rouge
3 Orange
4 Jaune
5 Vert ...couleur du milieu parmi ces sept. aZgen = moitié, milieu!
6 Bleu-ciel (azur = bleu-ciel intense)
7 Bleu
8 Violet
9 ?

La couleur azur, azzurro [adzuro] en italien et Azul en espagnol, selon Larousse viendrait via l'arabe lâzaward du perse lâdjourd = la roche Lazurite ou lapis-lazuli.

DEDUCTION
Le berbère est la seule langue à ma connaissance qui peut avoir cette liaison "lumière-prisme (roche) - vue - couleur - chaleur" avec ZZ ou Z partout:


Je vous laisse méditer et réfléchir.

Lexique kabyle/berbère. Décryptage.
La lettre «LL», le son «L» symboliserait le blanc, la source de lumière.
Anza = spectre
ZZo = planter. Sans doute facile à rapprocher du grec ζωή [zoi] ou Zoé = Vie.

aZZar = racine, veine. sans doute l'appellation du sang en berbère devrait contenir un Z et un GH ou l'un des deux, le mot actuel idhamen serait un emprunt au sémite dem.
anZZar = j'vais écrit (voir "le cercle R") que vu le suffixe ar ce mot par sa forme signifierait "arc". Ici on voit bien son fond, son sens = couleur qui nous autorise à dire que anZZar = couleurs-en arc, ou arc en couleurs = arc en ciel.
aMaZigh =...à votre avis il signifie quoi? Je vais vous aider: am = idem et iGH indique l'impératif, le vital, à l'état fluide/liquide (sang ou lait) ou solide (os) de l'être humain. Je vous laisse deviner le sens de ce mot.
Zur = épais. Je vous donne un tuyau: longuer d'onde/amplitude....
iZZri = la vue
arZZarg = amer
ZZidh = doux
aZZeta = métier à tisser, de ZZedt= tisser.
thaZZarvit = couverture, tapis de voyage
feoZZ = macher. Ici "F" = coule, fluide, visqueux.

aZZ = pousser.
aZ'zel = courir
vZeg = mouillé
aZelmadh = gauche (regardez quelle couleur correspond à la gauche sur le spectre)!
Zuir = être le premier, voir aussi amenZu
aZZrem = boyau, ver (en latin vernis de veronice du bas grec veroniké = de bereniké (Cyrène)).
aZrem = serpent, couleuvre
thiZiri = clair de lune.
thiwiZi = travaux collectifs
aZul = salut amazigh...

Et enfin les couleurs berbères qu'il faut placer sur ce spectre. ZegZaw signifie vert ou bleu? Bonne chance!

Je vous propose d'écouter "la fable de l'abeille" de Lounis Ait-Menguellet "Dda Esope":


Merci à son auteur sur Dailymo: AZSM

dimanche 23 mars 2008

Agadir

Dernièrement plusieurs militants des droits culturels et citoyens des Imazighen (berbères) au Maroc ont été condamnés à de lourdes peines, ceci dans l'indifférence générale de leurs compatriotes et voisins et des médias nord-africains notamment.
Par ailleurs ces derniers jours le thème des relations entre l'Algérie et le Maroc est revenu dans les médias: réouverture des frontières/guerre du Sahara/ et même guerre entre les deux pays!, etc...
Que dire ?

MADZ et DZAM
A voir de plus près les relations entre la république DZ (Algérie) et le royaume MA (Maroc) on a surtout l’impression qu’ils ne sont sur la même onde que lorsqu’il s’agit de mater, de casser du berbère. Otherwise ils sont prêts à se faire la guerre économique, idéologique et guerre tout court. Cet acharnement aveugle commun aux deux régimes contre les revendications légitimes du peuple autochtone reflète avant tout leur peur plus que leur haine, qui n’est qu’une conséquence souvent amplifiée par l’impunité la plus totale et l’indifférence des «populations» de ces pays. En effet ils ne risquent pas d’être mis à l’index par la communauté nationale ou internationale. Ils sont surtout certains que leurs adversaires sont désarmés et ne bénéficient d’aucun soutien extérieur. Donc autant s’investir dans la haine, vu le risque zéro. Pour ces raisons et pour d’autres ces ennemis du peuple et du Créateur n’y vont pas de main molle. Après les événements du printemps berbère en 1980 en Kabylie la répression des «autorités» contre les kabyles dépassa l’entendement. Outre les condamnations à de lourdes peines des militants, en Kabylie orientale (capitale Bougie) un jeune garçon fut condamné à mort et exécuté pour avoir déchiré le drapeau national, porté par la foule il l’aurait décroché du flagstaff. Pour «eux» ça méritait la peine capitale et ce jeune kabyle fut exécuté par les ennemis du peuple et du Créateur, les mêmes qui deux décennies plus tard iront jusqu’à gracier les nihilistes sanguinaires qu’ils ont engendré, des saigneurs coupables de crime contre l’humanité; «ils» l’ont fait car ils mangent dans la même soupe qu’eux, la soupe de l’usurpation. Aujourd’hui on assiste à un acharnement des autorités marocaines contre les militants imazighen pacifistes, ils sont allés de leur main lourde jusqu’à condamner un mineur à la prison ferme! Donc le scnénario kabyle se répète pour les imazighen et chleuhs. Ce que ces autoritaires ne savent pas c’est que ce déséquilibre des forces qui leur est favorable aujourd’hui va être rompu un jour et ce jour ne va pas tarder. Et malheur à ceux qui oppressent les innocents sur la terre de leurs ancêtres, bientôt le Créateur rendra justice et le peuple sera en mesure de se défendre. Un jour ou l’autre l’union des peuples de ces deux pays se fera dans la fraternité et sans la haine viscérale des saigneurs aux âmes condamnés à l’errance éternelle. Vous autres les oppresseurs d’innocents, cessez d’humilier le peuple et repentissez-vous avant qu’il ne soit trop tard, vous sauverez vos âmes et votre descendance.

Police Aghyul
La guerre qui éclata en 76 entre les deux pays à cause du sahara occidental symbolise on ne peut mieux le désastre spirituel de ces deux pays. Je me rappelle encore la tournée de «leurs» gendarmes dans tous les villages kabyles: ils sont venus prélever l’impôt de guerre, c-à-d embarquer nos enfants pour servir de chair à canon et défendre on ne sait quelle terre ensablée et cet énigmatique «polissario» (nous ados on l’appelait «police aghyul»), qui a pris place aux cotés de « thawra ziraâya», «mithak l watani», «barrage vert», « âarabiya loughatouna» et autre charabia. Comme ils l’ont fait auparavant pour la guerre en Egypte contre Israel: ils ne se gênent même pas en recourant à des berbères pour défendre les arabes!contre leurs cousins juifs! Ils imposaient au peuple qu’ils oppressaient l'impôt du sang comme le faisaient leurs prédécesseurs les francs-méchants, les français haineux mais qui ne se gênaient pas non plus de faire appel à des "indigènes" pour combattre les allemands et les redoutables SS. De cette guerre mondiale à mon village d’origine est revenu sain et sauf un personnage hors du commun surnommé «l’agile» revenu de cette boucherie fortement handicapé certes mais vivant quand même. Ce brave qui avait un grand sens de l’humour fût fait prisonnier par les allemands mais il réussit à s’enfuir et ensuite rejoigna le front comme volontaire oû il fût gravement blessé. Il nous a raconté beaucoup de choses sur cette guerre lorsqu’on le faisait parler. Son malheur fût que quelques années après avoir combattu pour la France il voit arriver dans son propre village des paras français venus humilier et tuer son peuple. Ils sont venus sans doute faire la sale guerre aux villageois façon de se racheter de leur humiliation par les allemands qui à armes égales les ont mis en déroute. Vous imaginez ce que ressentait «l’agile» lorsques des scums en treillis le narguaient dans son propre village lui qui a défendu leurs villes et villages contre leur ennemi? Humilier le plus faible est le propre des fumiers. Ils humiliaent nos villageois comme les prisonniers de guerre allemands qu’ils ont amenés en Afrique pour les travaux forcés. Beaucoup de jeunes prisonniers allemands se sont suicidés pour échapper à l’humiliation quotidienne par les soldats français. Grâce à «l’agile», nous ados avons très tôt compris que les nazis mis à part, les allemands étaient travailleurs et respectueux du travail d’autrui, bons guerriers et sans pitié pour l’ennemi mais ils ne s’abaissaient jamais à ce niveau de fripouilles qu’étaient la plupart des soldats français en systématisant l’humiliation de la population kabyle en particulier, algérienne en général.
Presque le même scénario se répéta sous les auspices de la nouvelle usurpation: une fois humilés par les israéliens les «chifan», gardiens du temple de l’arabité-islamité, aimaient se racheter contre plus faibles qu’eux, dans notre cas contre les populations autochtones. Un kabyle risquait d’être jeté en prison ou d’être lynché dans un bus algérois s’il osait parler dans sa langue maternelle! Un jeune de chez nous est heureusement revenu sain et sauf de la guerre d’Octobre (son compagnon du hameau voisin n’a pas eu cette chance). Il nous a un peu raconté cette guerre. Depuis je n’avais plus besoin d’un dessin pour comprendre que jamais «ils», les égyptiens et autres, ne gagneront aucune guerre contre une armée, «leurs» chances sont nettement plus grandes lorsqu’il s’agit d’«affronter» des civils désarmés, comme notre population par exemple.
En 1976 donc a éclaté cette guerre au sahara occidental, en réalité entre le Maroc et l’Algérie. A l’époque je pensais que le peuple polissario était virtuel, une invention pour justifier la guerre; un jour vingt ans plus tard à l’étranger on était cinq algériens stupéfaits de voir deux sahraouis polissario porteurs de passeports...algériens, lol! Il paraît que des orientaux aussi en bénéficiaient à l’époque. Bon revenons au conflit de 76. Je suppose que malgré toutes les différences qu’il peut y avoir entre les peuples de ces deux pays cette guerre est une honte et la preuve même de l’humiliation que font subir les «chifan» à leurs peuples. Je me rappelle donc comment «leurs» gendarmes sont venus, à l’instar de tous les usurpateurs précédents, prélever l’impôt du sang. Je revois le désarroi, les larmes, l'hystérie de cette veuve à qui "ils" voulaient enlever ses deux fils d'un coup. Son fils cadet A (un garçon d’une politesse exemplaire) était déjà à Tindouf à l’avant-garde du front, et ce jour là elle voyait «leurs» gendarmes embarquer de force son fils aîné, lui-même père de deux petits enfants, réserviste mobilisé pour la circonstance. Cette femme n’aurait jamais pleuré si ces deux fils étaient partis défendre leur patrie, leur terre, mais là...La rancoeur et la haine voilà ce que moi enfant j’ai ressenti ce jour là. Heureusement que l’aîné de la veuve fut démobilisé très rapidement et que son fils cadet A est revenu sain et sauf de cette guerre. Il nous raconta un peu ce conflit notamment comment leur camp fût survolé par les «f4 phantom» marocains ou comment les «mig» algériens faisaient des incursions en territoire "ennemi", etc... Il nous apprit aussi quelques chansons marocaines qu’on savait très rythmées, «tikchbila» entre autres! Comme quoi les peuples sont sur la même longueur d’onde au contraire des «chifan». Malheureusement un autre A, un orphelin, le fûret du terroir, un peu le Tom Sawyer du village, à peine sorti de son enfance a été appellé sous les drapeaux et envoyé 2 mois après sur le front oû il fût fait prisonnier de guerre...il a été libéré presque deux décennies plus tard, entretemps moi-même je suis parti en exil et je ne l’ai plus revu donc. Nous enfants et ados avons vécu cette guerre à notre façon. D’abord on se demandait si les deux régimes n’ont pas décidé d’exterminer les berbères de «leurs pays» respectifs en les faisant confronter sur le champ de guerre et en particulier, si un rifain ou un chleuh peut tirer sur un kabyle ou chaoui et viceversa et en général, un algérien peut-il tirer sur un marocain et viceversa. Chacun comprenait que notre tour viendra et nous serons nous-mêmes confrontés un jour à défendre les «intérêts de l’usurpation», peut-être ils nous appelleront pour faire la guerre aux martiens! Mais il y avait dans cette guerre honteuse pour les deux pays d’abord une grande tristesse, de l’angoisse et ensuite une sacrée dose d’humour noir. On pariait entre nous sur quel type d’armes utilisait l’armée marocaine contre le polissario : des patates ou des tomates? Eh oui, à l’époque la propagande, des deux cotés d’ailleurs, était flagrante et à la radio nationale chaque jour on anonçait « le polissario a abattu X et a blessé Y soldats ennemis ...de son coté le polissario n’a subi aucune perte...» Voilà nous on était à peu près sûrs que «les soldats marocains utilisaient à la place de balles réelles des patates ou des tomates (au choix)»! D’autre part il y avait «radio Tanger» qui émettait vers l’Algérie avec chaque soir une émission en dialecte nord-africain et en kabyle. On écoutait parfois en groupe d’ados ces émissions qui nous faisaient autant rire que Roland Magdane sur RMC, notamment l’expression virulente «Boukherouba lkhayine» (contre Boumédienne) mais très drôle à notre avis, sans doute à cause de l’accent du dicteur différent du nôtre! Il est à souligner que «leurs» gendarmes faisaient des descentes pour justement prendre ceux qui écoutait «la voix ennemie», on risquait la prison donc. Heureusement pour les deux peuples en début 80’ il y a eu un réchauffement entre l’Algérie et le Maroc. Et tout le monde écoutait librement une radio qui émettait du Maroc : Médi-1 aussi populaire chez nous à l’époque que la chaîne 3 algérienne. Voilà j’espère que cette note d’optimisme nous aidera à fermer cette parenthèse douloureuse et passer au sujet propre à ce blog: la langue.

AGADIR
Je suis à peu près sûr que les berbères des deux pays ont une grande responsabilité et un rôle primordial à jouer dans le rapprochement entre l’Algérie et le Maroc dans un premier temps, ensuite à long terme travailler pour l’unité de l’Afrique du Nord dans toute sa diversité. Il faut assumer donc.
Agadir! C’est sans doute là oû je voulais me rendre en premier, récemment encore, façon de découvrir le quotidien de nos cousins. Mais vu mon origine ethnique je pense que ça craint par les temps qui courent, donc une autre fois peut-être. Mais le sujet concernant Agadir aujourd’hui est strictement linguistique. Je me suis penché sur l’étymologie du mot et je suis tombé sur les conclusions du spécialiste en langues berbères à l’INALCO Salem Chaker qui dit que pour sûr ce mot vient du phénicien. Voici ces conclusions:

Agadir = "grenier fortifié, muraille", du punique gader, "mur, rempart". Lexème pan-berbère et toponyme emblématique du territoire berbère, de la ville d’Agadir en passant par tous les villages et greniers fortifiés de l’Atlas, sa phonologie, son schème (aCaCiC), sa morphologie (pluriel : igadiren ; état d’annexion : ugadir) en font un nominal berbère parfait, un modèle de berbérité. L’emprunt au punique ne peut pourtant guère faire de doute, à la fois en raison de la concordance des signifiants et des signifiés, mais aussi parce que la racine GDR n’existe pas par ailleurs en berbère : la forme «agadir» est lexicologiquement isolée, ce qui constitue un indice de son origine étrangère .

Je ne vais pas , et je ne veux pas!, douter ou remettre en cause les conclusions de cet éminent spécialiste (qui suis-je d’abord pour le faire?), néamoins je ne suis pas convaincu de cette conclusion et voici pourquoi. A mon humble avis on a droit d’émettre des doutes, après tout il s'agit d'une hypothèse et non d'un dogme :
1. Géométrie: il faut d’abord scinder la racine à part (G+D) + le suffixe à part, ici «iR» qui définirait la forme (lire le post « le cercle R» dans ce blog). Le suffixe «iR» suppose 90 degrés d’un cercle, un secteur, un arc (du cercle) ou plutôt un mur (dans un plan) plus précisemment. Ça aurait été un «eR» qu’on aurait compris qu’il s’agissait d’un hémicycle. Donc géométriquement ce mot est berbère.
2. Le sens originnel des consonnes G et D: s’agit-il d’un G spirant (comme dans la prononciation berbère actuelle) qui n’existe pas dans les langues sémites; s’agit-il d’un GH à l’origine transformé en G spirant?; s’agit-il d’un G classique (comme dans Gare) son qui n’existe pas dans les sémites (l’arabe du moins, il est remplacé par «DJ»)?: et finalement le D est un D latin (comme dans Dalle) ou un DH comme delta grecque?
3. La racine: si on se limite à la racine G+D , le suffixe à part, on trouvera une multitude de mots berbères. Même avec GDR on a ighidher = aigle. Ou mieux encore : aghdhir ou igdir = boue (synonyme: aLoudh, thaloudha = boue) qui peut-être signifierait à l'origine "mortier" ou "colle" pour élever un mur, une maison (synonyme: ikhmir, tikhmirth = mortier). Le son «ag», G spirant, signifie « faire, construire » (ag akham = fais/construis une maison / une famille).
4. Pourquoi n’y a t-il pas (à première vue) de toponymie proche de «gader» dans les villes phéniciennes du Levant et on les retouve qu’en Afrique du Nord (Agadir) et en Ibérie (Cadix)? Le nom de la ville touarègue Agadès est-il en rapport avec cette racine GD + suffixe?
La langue punique elle-même est-elle composé de vocabulaire 100% phénicien uniquement?
5. Etymologie «géométrique» que l’on peut supposer:
aG = générer, faire, construire
aDH = le delta indique le sommet dans la sémilogie du tifinagh (je prépare un post dédié à la gémoétrie de la Delta tifinagh, je le mettrai en ligne prochainement). Ici « aDh» indiquerait peut-être «élévation».
iR = suffixe qui indique la forme et la portée comme je l’ai déjà écrit en partant de zéro du «a» au début du mot à sa fin «i» du suffixe «iR» il y a un secteur (voir « le cercle R»), donc un arc, un mur. On aurait eu par exemple «anar» (aire de jeu) ou «urar» (jeu) on voit que c’est d’un hémicycle qu’il s’agit ( 180 degrés, demicercle)
Il faut souligner que le mot "agadir" [agadhir] - G spirant - est aussi utilisé en berbère, chleuh en l'occurence, pour désigner la termitière/fourmilière.


Je ne prétends pas détenir la vérité mais ce mot me paraît être vernaculaire et non un emprunt. Peut-être que j’ai tort, allez le savoir. Mais il est bon d’interpeller les spécialistes sur ce genre de sujet, ça permettra à tout le monde de défendre d’abord sa langue et sa mémoire au lieu de céder par paresse et calcul au simplifisme académique qui consiste à dire «c’est un emprunt, point à la ligne». Référez vous à la version du spécialiste (M.Chaker) mais n'empêchez pas votre cerveau de réfléchir.

Allez, hasta la vista Agadhir!

vendredi 21 mars 2008

Etymologie vraie et drôle

Updated : le 28.09.2008

L’étymologie relève du domaine des spécialistes, donc on ne va pas faire les apprentis-sorciers. Pour nous «curieux et amateurs» àfin d’éviter de faire de l’étymologie érronée, il y a un minimum de règles à respecter pour essayer de percer l’origine d’un mot.
- s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un emprunt,
- rechercher le sens originelle du mot,
- la forme du mot est-elle correcte?, sa conformité à la morphologie et au schème berbères?

- recourir à la géométrie pour vérification ?
Ensuite il faut éviter les raccourcis et il ne faut jamais conclure que par des suppositions.
Pour la langue kabyle il faut fair gaffe aux emprunts surtout au sémite (arabe) et au latin (français) et aussi dans une moindre mesure au turc, au persan (via l’arabe et le turc) et au grec (emprunt direct ou via le latin). Grosso modo il y a les emprunts orientaux sémites (arabe surtout et phénicien), turcs et persans et les emprunts occidentaux (français, latin, grec).
Les indices pouvant nous indiquer l’origine extérieure d’un mot sont nombreux. Par exemple la présence de lettres/sons étrangers ou rares dans le berbère comme les pharyngales, le «h’» (de half ou hurry en anglais) et «ayn» sémite-arabes ( de maâ = avec en arabe), le «bé ou ba» latin ou sémite, le «dja», etc...
Il faut signaler que si un mot emprunté nous est parvenu via l’arabe, celà ne signifie pas qu’il s’agit là d’un mot originellement arabe, en effet l’arabe lui-même a emprunté aux autres langues sémitiques, turques, persannes et voir même au grec. Idem pour les emprunts via le français. Par ailleurs beaucoup de mots berbères se retrouvent dans le parler dit arabe (l’argot algérois ou autres parlers en Algérie, la daridja au Maroc, etc...) et que beaucoup de gens prennent à tort pour des mots arabes.
Je ne vais pas toucher aux emprunts flagrants mais seulement à ceux qui suscitent peu de soupçons. En outre je mettrai aussi des mots aux origines bizarres vu leur interférence avec l’indoeuropéen ou le slave par exemple, sans faire de raccourcis bien sûr.
Faux-Emprunts et vernaculaires: (mots berbères que l'on croit sémites ou latins)
China = orange. En berbère comme en dialectes "arabes" d'Afrique du Nord. Ce mot indique l'origine du fruit : CHIN ou [TCHIN] pays appelé soit CHIN soit SIN (ex.sinolgue) ou déformé Shin et même Kin depuis sa fondation par la dynastie Chin (Sin). En arabe la Chine = Syn. Orange en (sémite) arabe se dit burtuqal, idem en grec portokali (=portugais, dû au fait que c'étaientt les portugais médiévaux qui monopolisaient le commerce de l'orange douce de Chine). Donc notre CHINA = orange est vernaculaire. En allemand orange = apfelsin de apfel+sin = pomme (de) Chine. Donc la même logique.
Dduh, Duh = berceau. Utilisé en berbère comme en dialectes "arabes" d'Afrique du Nord. En sémite arabe berceau se dit = sarir tafel (lit d'enfant) et autres appellations mais surtout pas Duh.


EMPRUNTS
Bashmaq, abashmaq (transcrit a Bacmaq par Sakhi in «tawalt» 1999) = soulier. C’est un emprunt au turc bashmak = soulier, semelle que l’on retouve dans le russe bashmak = soulier, sabot.

Fishta = fête, jour férié. Emprunt à l'espagnol fiesta.
Lefth, a-lefth = navet. Interfère avec le sémite-arabe «left», origine: ?
Lembodh = entonnoir. Emprunt à l'espagnol embudo ou à l'italien imbuto

Nissan = période agraire (mars-avril). Peut-être est-ce un emprunt au turc nisan = avril (mois).
a-Veshkydh = arme, fusil, mousquet. Probablement emprunté à l'italien moschetto [mosketo] directement ou via le français mousquet.
Tha-SSeda = lionne. Ce mot serait un mot arabe berberisé et féminisé assad ou assed = lion. Donc il faut revenir au vernaculaire thiZemth de iZem = lion.ERREUR: rien à avoir avec ce mot arabe, voir post "Madonna Litta" du 28.09.2008. Tha-sedda et Thi-sedhnan = madonnes, patrones, nourices.
Erratum sur ce passage: "Idem pour le mot Thisedhnan synonyme de femmes". ERREUR! Le mot Thisedhnan (= femmes, dames) n'est en rien lié à ce mot d'origine sémite/arabe asad (18.05.08). Il serait plutôt l'équivalent du latin/français "dame" qui vient du latin domina = maîtresse de la maison; le verbe français damer est équivalent au verbe kabyle sedh ou ssedh = damer, tasser.
Zembil, azembil=double panier porté par le mulet/âne. Emprunt, mot persan zenbi^l « panier à feuilles de palmier» parvenu chez nous via le turc assurément.
Mot emprunté, aujourd’hui disparû, par le russe du sud zimbil = panier à fruits de Perse

BIZARRE
Kejun
, a-kejun (ou Qejun, a-qejun) = chien
Indoeuropéen k´un = chien, chienne
?

Ker,e-ker = se lever
Indoeuropéen Kel-e = se lever.
Mot emprunté par le russe : chélo (front) d’oû chélovek (homme, être humain).
Remarque: en indoeuropéen Kel signifie clan/lignée (famille)/meute(troupe).
En tamacheq (touareg) Kel signifie clan/lignée (famille) idem au ATH des berbères du nord.
?

Mensi, imensi = dînner, repas.
Indoeuropéen pour désigner «viande, chair». en gotique : mimz, en prusse ancien: mensa et en balte (letton) : miesa. Mot emprunté par le russe : miasso (viande)
?

Mezian, a-mezian = le cadet, junior, petit, le plus jeune. De Mezzi = jeune, petit. Voir iLemzzi = heune homme. Antonyme de Mokran, a-mokran (a-moghran) = grand, sénior, long.
Indoeuropéen. En prusse antique: massais = moins , en balte (letton): mazs = petit, en slave-russe mezin = moins, le cadet qui a donné mizinets = l’auriculaire (le petit doigt).
?

S (préposition)
1) prép. d'union:

En russe S = Avec (signifie union: avec qui, avec quoi)
En kabyle S = avec (au sens: au moyen de quoi, assorti de quoi) jamais comme « union»: avec qui. Pour celà il existe une autre préposition d'union le dh "noyautaire"= avec qui, avec quoi.
2) Prép. adverbiale:
S = Depuis (eng. since). exemple: s kakikh por (depuis quand)
S, si = depuis (eng. since). exemple: si melmi (depuis quand?)
3) Direction/position
russe Sprava (kabyle s’ayefus)= de/à droite , sleva (s’azelmaDH) = de/à gauche, sverkhu (s’ufella) = du haut, snizu (s’wuadda) = du bàs
4) l'origine

russe S, iZ = d’oû, venu de. exemple: vernulsa s raboty (rentré du du boulot), iz doma: (de la maison).
kabyle Si, seg = de, venu de. exemple si Thizi ( de Tizi), seg akham (de la maison)
La différence est qu'en kabyle le S en plus de l'origine (passé) il indique aussi la destination, la direction (future) vers comme dans s akham (à la maison/ vers la maison), en russe il y a un K pour celà, comme dans k domu (vers la maison), k tebe (vers toi) ce K est en fait identique à notre aR kabyle qui indique la direction vers (ar ghurek = vers toi).
?
SeL = écouter, entendre. Voir aussi meSLaï: parler et i-meSLayen = paroles.
Indoeuropéen k´leu- > k´lou = écouter, entendre.
Dans le russe: 1. Slovo = parole, mot. 2. Slushat de l’ancien slave slusat = écouter, entendre. Proches?: latin cluor = opinion/gloire et grec ? «rumeur, bruit, gloire».
?

Sew = boire. Voir aussi thi-Sith = la boisson.
Indoeuropéen Seu, Sou qui signifie boire, goûter (manger). Mot emprunté par le russe : syty (rassasié)
?


DRÔLE !
Mendil, a-mendil = foulard.
En espagnol Mendil = tablier !

Fus, a-Fus = main
En allemand Fus, Fuss = pied!

UnGuf, de «win iGufen» (win/u-in =celui, le) = sot, simplet, naïf.
D'oû le dicton qlq peu enfantin "azuran dh'unguf negh edh vu-urdhan" (le gros s'il n'est pas sot c'est qu'il pète).
En anglais/américain Goof [guf] = sot, con, imbecile et Goofy [gufi] = dingue.

Goofy est aussi un personnage de dessins animés de Walt Disney.


SN = racine de connaissance, savoir en berbère (idem en tchadique et egyptien ancien). Exemple tha-muSNi = les connaissances, le savoir.
En russe ZN, znanie = connaissance, savoir.
?

Tfu : pour cracher (susef).
En russe c’est la même chose T’Fu.
!

ThiLLi = ombre.
Thi-Li = autrement, le cas contraire, otherwise (eng.)
En grec thili [θηλή] signifie...mamelon.
!
Thymès = feu
En grec Thymos (θημός) = colère. Il y aussi un mot drôle: ὀργή [orghi] = furie, fureur, colère, rage peut-être proche de notre regh = brûler au sens propre et figuré (inclus sens: rager!)

!
Uzal, uZaL = fer

En ancien slave GeL = dur, ferme. En polonais moderne zelazo = fer ; en russe moderne zhelezo [jéléza]
?
ZR et ZZR (zz pour le «z» emphatique du berbère):
1) iZZRi = vue
En russe ZRenie = vue
?!
2) iZZoran = racines (de plantes, arbres notamment).
En russe Zri = mûrir (pousser)
?
3)thiZiRi = clair de lune, lune, belle
En russe ZaRia = aurore, aube
?

Remarque: en berbère ZR forment un riche vocabulaire. Idem pour le russe

jeudi 20 mars 2008

Patronymes

Comme promis je reviens sur les patronymes.

La déclinaison de l’identité se fait selon le schéma suivant, au moins pour les 3 cas pris en exemple: « prénom + ascendance paternelle directe/patronyme (fils de) + ascendance lointaine (nom de famille/clan/village/ville/pays).

KABYLE
Schéma typique: 1+2+3
1) un ou deux prénoms (un religieux), parfois assorti de amokrane/ameziane (sénior/junior)
2) + patronyme pour l'ascnedance paternelle (fils/fille de + nom) : U [ou]
3) + nom de famille/ de clan : ATH [faussement transcrit aït, état civil francisé-arabisé] ATH est équivalent au français «des».
+ ou bien / qualificatif ou caractéristique physique: amellal = le blanc, azeroual = celui aux yeux bleus, etc...
4) nom d’origine géographique: N’Ath, équivalent au français «de». S’écrit souvent NATH. Est-ce qu’il signifierait aussi appartenance (propriété de) des esclaves/vassaux à un clan noble ?

Exemple:

Généralement c'est la forme 1+2+3 qui prévaut, parfois on rencontre 1+2+4 (référence géographique) et même 1+2+3+4 (prénom, patronyme, nom de famille, nom du village/de la ville d'origine):
1.Mohand Ameziane/ 2.Ourezki/ 3.Athidir: Mohand junior/ fils d'Arezki/ des Idir
ou avec extension 1.Mohand Ameziane/ 2.Ourezki/ 3.Athidir /4.Nathyirathen: /+ De Irathen

Mohand: est la forme berberisée du prénom religieux musulman de l'arabe Muhamad/Mohammed.
Arezki: prénom typique de Kabylie qui vient en fait de la racine sémite-arabe Rezq = abondance, opulence. Il y a une autre hypothèse mais peu probable à mon avis: arezki viendrait du mot à-priori kabyle "rezg" = chance . Les prénoms autochtones ont été les premiers à être arabisés par les arabo-musulmans, les noms de familles n'ont été arabisés que vers la fin du 19ème siècle par les français à l'installation de l'état civil colonial et la réalisation du "rêve d'idiot", soit la création d'un empire "arabe" sous la direction des français en Afrique du Nord. Les noms, patronymes fûrent arabisés en masse grâce à la machine administrative. Par contre les prénoms ont donc été arabisés (oralement) bien plus tôt grâce à la religion. Prenons l'exemple d'un prénom "vital" typiquement kabyle/berbère: Yidhir (litter.: adh yidhir = que vive) ou Idir comme il est transcrit par l'état civil. On trouve son équivalent arabisé Yahia ( de l'arabe hayat = vie, yahya = que vive!) surtout en Kabylie et en Afrique du Nord uniquement. De Yahia sont sortis les patronymes, noms de famille:
- Yahi
- Ouyahia (en kabyle = fils de Yahia) oû le "ou" de descendance est berbère
- Yahiaoui (suffixe arabe "oui ou ""wi" = appartenance à/origine de/ descendant de);
ces 3 patronymes se retrouvent le plus souvent en Kabylie, Yahiaoui d'essence et à consonnance arabe se retrouve en Kabylie comme ailleurs chez les arabophones.
Ensuite il y a:
- BenYahia: patronyme d'essence et à consonnace arabe, répandu surtout à à Jijel et le constantinois.
Il y a d'autres forme chez les "imrabdhen" ("al-murabitun" et non pas marabouts!): les religieux chargés d'arabiser et de convertir les berbères à la religion musulmane. Ils sont considérés par certains kabyles, minoritaires, comme étant "la cinquième colonne" mais en règle général aujourd'hui les "imrabdhen" kabyles sont aussi kabyles que les autres.
- Abu-Yahia ou transcrit par l'état civil Bouyahia. On le retrouve dans la toponymie aussi.
- Si Yahia: typique aux "marabouts" de Kabylie le Si = forme courte de Sidi; il a été utilisé par les castes de "murabitun" auto-anoblis ayant servi de support à la colonisation et à l'usurpation. En Kabylie on dit "Si = harf Heff", soit traduit en l'arabe "Si = préfixe de bluff!". Il y a aussi l'appelation péjorative des "imrabdhen"/marabouts à cause de leur patronymes sémites/arabes Ben, Abu: "les bnibous".
- Sidi Yahia, oû le préfixe "sidi" = seigneur/saint. Patronyme que l'on retrouve souvent en toponymie nord-africaine mais jamais en Egypte ou en Orient à ma connaissance.
- Sid Yahia se rencontre rarement, Sid signifie soit la forme courte de Sidi = seigneur/maîtrem soit de sayed = monsieur. Il est utilisé en zones arabophones d'Afrique du Nord mais jamais en Kabylie, il est le plus souvent utilisé comme préfixe de prénom: Sid Ahmed, Sid Ali, etc...
Il faut savoir que les arabes orientaux n'ont pas à ma connaissance ce genre de patronymes, on retrouve par contre le prénom Hayat (vie en arabe et hébreu?) chez tous les sémites. Notons que les grecs ont un prénom féminin que beaucoup doivent connaitre Zoé [zoyé] qui signifie lui aussi "vie".

Au quotidien on appelle les gens par leur prénom+patronyme: Akli U'Rezki par exemple.

Malheureusement l'état civil colonial a francisé et en même temps arabisé les patronymes berbères, donc en général aujourd'hui peu de noms/patronymes véritablement berbères ont survécu à cette connerie de la fin du 19ème siècle: l'officier colonial français accompagné de son secrétaite arabe ou arabisé (marabout) dans le meilleur des cas ne pouvait transcrire correctement au moins le nom de famille/de clan, dans le pire des cas il arabisait toute la généalogie de tout un peuple. Les cons! Il est à noter qu'aujourd'hui beaucoup de kabyles (et uniquement des kabyles) portent des noms d'origine arabe/musulmane comme noms de famille alors qu'en règle générale pour les arabes, musulmans et les arabophones eux-mêmes ce ne sont que des prénoms. Parfois ils sont déformés, ex. Smail qui devient Smain (du sémite-arabe Ismaeîl).

Aujourd'hui en Algérie comme dans toute l'Afrique du Nord on rencontre des noms de famille équivalents sur le fond mais différents par la forme, l'un est berbère et l'autre est arabisé. Exemples: le mot "shlaghem" berbère qui signifie moustaches a donné le nom Vu-shlaghem (Vu en berbère = possesseur/porteur de, arabisé pour devenir Bou). Vushlaghem a été transcrit par l'état civil francisé-arabisé Bouchlaghem; ce nom a été arabisé pour devenir Bouchareb (shawareb = moustaches en arabes). L'origine berbère des noms est toujours visible: Boukadoum vient de vu-qadhum (celui au visage long ou faciès pointu), équivalent au nom russe Dolgolikov (visage long) ou s'il s'agit de visage pointu ou "gueule" au russe Mordkin ou à l'anglais Sharp, sharpface, etc...Le nom Boudarène vient de vu-dharen (idharen les pieds) "longs pieds" qui équivaut au russe Dolgonogiy ou Dolgonogov, à l'anglais Longfoot, Longleg et même Bigfoot, à l'allemand Langfus/Langfuss et au nom français Longpied. le nom Boutabout vient de vu-thaabout (thaabout = petit ventre, bidon en argot) que l'on retrouve par exemple chez les russes avec Jivotikov et les ukrainiens avec Puzach, en anglais ça devrait être Belly ou quelque chose du genre! Le nom Bouderbala vendrait de vu-dherval (dhervale, idhervalen = guenille, haillons) et équivaudrait au russe Lokhmotkin ou à l'anglais Rag ou Rags. Cette formule a été adoptée pour des noms sans contenu berbère mais à préfixe berbère Vu + contenu arabe, par exemple le nom Bouras de Vu + Raâs (qui signifie tête en arabe), ce nom équivaudrait au russe Golovkin ou Golovkov comme à l'ukrainien Holovko ou Golovko et à l'anglais Heady et même Bighead (mais pas buckhead le personnage de MTV)!

PS du 09.2009: Tous les patronymes kabyles, mazigh plus généralement, auraient une origine géographique donc le patronyme familial est lié au toponyme oû lieu de l'origine géographique de la personne. L'arabisation n'a touché que la forme, donc Yahia ou Yahiaoui sont maquillés pour paraître arabes et s'aligner sur les anthroponymes arabes, mais en réalité ça serait un patronyme d'essence kabyle (mazigh) même si sa consonnance est arabe. On va y remédier en les désarabisant.

RUSSE
L’identité complète de l’individu russe se décline par son prénom/imia + son patronyme/ot’chestvo (ascendance par le père: fils/fille de ) + le nom de famille/familia. Pour une meilleure illustration, prenons l’identité de personalité russes contemporaines connues de tous. Par exemple l’actuel président Poutine. Son identité complète est Vladimir vladimirovitch Poutine, oû Vladimir. Le suffixe «ich» («itch») dans le patronyme signifie fils de Vladimir. Le suffixe du nom de famille «in» («ine»), ici au masculin devient «ina» pour la femme, est l’un des suffixes russes comme «ov»/ «év»/ «ëv» (iov) ou «ich» comme dans le patronyme (les noms de famille finissant par «ich» sont répandus en Biélorussie, Ukraine et moins en Russie). Le suffixe «sky» dans les noms de famille russes (et slaves en général), par exemple celle du grand penseur russe Dostoevsky, est une terminaison d’adjectif qui équivaudrait au «ien» français du mot italien (au féminin «skaya» = «ienne» de italienne). Idem pour le suffixe «oy» (prononcer « oï»), comme le nom du grand classique russe Tolstoï (auteur de «guerre et paix»), qu’on pourrait comparer au « ais» français de anglais (au féminin «aya» = « aise» de anglaise); idem pour «in» (au fém.«ina») déjà cité et «ets» (invariable).
Lev Nikolayevicth Tolstoï = Léon (fils) de Nikolaï/Nicolas Tolstoï
Tolstoï : de Tolsty = gros. Son aïeul était donc épais !
Fiodor Mikhaïlovicth Dostoevsky = Théodore, fils de Mikhaïl, Dostoevsky (prononcer Dastayevski)
Dostoevsky : rapport à la toponymie, ses aïeuls étaient propriétaires des terres du village Dostoevo [dastoyéva].
Pushkin ou Pouchkine le génie russe : de pushka = cannon, voir aussi pushkar = cannonier.
Voilà pour les grands classiques russes. Maintenant pour le chef d’état russe on va essayer de voir de plus près par l’étymologie. Vladimir Vladimirovich Poutine. 1) Vladimir est un prénom russe slave, un des rares à avoir survécu à la christianisation des russes (slaves orientaux) par les grecs byzantins orthodoxes au 10 ème siècle. Vladimir = Vlad + mir. Vlad est un préfixe qui signifie posséder, être maître/seigneur de. Mir a deux sens: «paix» et «monde». 2) Vladimirovich = fils de Vladimir. 3) Poutine: de pout’ = chemin, voie, voyage, route
Le nouveau président fraichement élu a un prénom grec (Dmitry) et un nom on ne peut plus russe Medvedev, de medved = ours.
Autres personnalités et personnages:
Brejnev : de berejniy (de bereg = rive) donc riverain, identique à Beregogoy [bérégavoï]
Staline : est un pseudo, de stal = acier.
Gorbachëv = de "gorb" bosse, donc le Bossu.

Gagarine, le premier homme dans l’espace : du nom d’oiseau Gagara = grèbe? (loon en anglais).
Blokhine, footballeur légendaire du Dynamo Kiev des 70-80’s : de Blokha = puce
Bulba («taras bulba» de Gogol) : en ukrainien bulba signifie pomme de terre
Gogol (originaire d'Ukraine)= nom d'oiseau aussi gogol' = grèbe? (golden-eye bird en anglais)


GREC
Voilà ce que j’ai pu apprendre sur le site digne de foi et très intéressant «projetbabel.org». Le schéma est le même : prénom+patronyme+nom de famille.
Exemple : KONSTANDINOS PETROU KOSTAS (Κωνσταντίνος Πέτρου ΚΟΣΤΑΣ). On constate qu'il s'appelait "PETROU", cela signifie "le fils de Petr (Pierre)".
S'il avait eu un fils, son fils se serait appelle "un prénom+Konstantinou+(le nom de famille) KOSTAS".
Les noms de famille chez les grecs indiquent leur origine ‘géographique) :
íδης [idhis] = Nord de la Grèce, Pontos, ou Asie Mineure.
άκης [akis] = Crète. óπουλος [opoulos] = Peloponnèse. άτος [atos]= Île de Céphalonie. ιάς [ias] = Théssalie, Grèce Centrale. έλλης [ellis]= Île de Mytilène (Lesbos) άκος [akos] = Mani (Sud Est du Peloponnèse). ογλου [oglu] = Asie Mineure.
Dans l’Iliade et l’Odyssée on retrouve des noms en –ίδης [idhis] et –ιάδης [iadhis]avec la signification de « fils de » exemple : Agamemnon , Αγαμέμνονας s’appelle aussi Ατρείδης (Atridis fils de Atrée) , Oreste Ορέστης s’appelle aussi Αγαμεμνονίδης (Agamemnonidis, fils de Agamemnon), Ulysse Οδυσσέας porte aussi le nom de Λαερτ-ιάδης (Laertiadis fils de Laerte).
Le suffixe -ide descendance plus lointaine. Achille est appelé Péléide en raison de son père Pélée
La plupart des noms grecs sont d'origine patronymique ou viennent de noms de lieux géographiques. Le nom grec le plus répandu est Pappas, qui signifie descendant d'un prêtre. Les noms suivants ont une origine religieuse ou viennent de caractéristiques physiques : Kraikos (celui qui suit Dieu), Xenos (l'étranger), Ghalanis /γαλανης-ΓΑΛΑΝΗΣ (celui qui a des yeux bleus) et Psiharis (celui qui contribue à la bonté de son âme).

lundi 17 mars 2008

Nos deux parallèles

La lettre L, pour plus de commodité disons «lambda» (du grec), dans la langue-mère Tifinagh est symbolisée par deux verticales parallèles II.
ParaLLèles! Avec deux LL comme ces deux lignes parallèles du Tifinagh! Ce mot parallèle vient du grec parallelus:
Para, non pas du verbe latin parere (contre) mais du grec Para (à coté, limitrophe, marginal)

aLLelous = les uns les autres (d’après Larousse)

Voilà pouquoi je disais que les mots thalla (fontaine/source en kabyle) et thallassa (mer en grec, thalassa avec un seul L) devaient s’écrir avec deux LL. L’origine libyque de ces mots ne fait aucun doute comme la symbolique géométrique de cette lettre! Pour le moment on va laisser de coté la géométrie de ce symbole car je pense que vous avez compris, on va d’abord essayer de voir l’origine de certains mots du L-lexique berbère.

LEXIQUE
Les mots avec L-racine ou L-radical (noms et verbes à l’impératif)
1) aLL ou aL = oeil, oculaire. Ouverture ? orifice ?
2) aL, tha-LLa/thaLa = fontaine, source
3) iLeL = mer, océan.
4) thi-LLI = ombre
5) thi-LeLLi = liberté
3) aLLi = monter
4) eL’Li = ouvrir. Clé ?
5) iLLi = être, paraître.
6) iLLul = né, naître, apparaître, surgir, jaillir

Autres mots et verbes complémentaires
uLLmu = orme champêtre (typiques des sols calcaires)
iLLem = vide

ameLLaL = blanc
iLLiLi = laurier rose
emLiLL = rencontrer
meLL = montrer, indiquer, désigner
maeLL = incliner
enaLL = toucher
sLiLL = rincer
LLina = tout à l’heure, il y a un moment
iLLindi = l’an dernier
aLL’ma = jusque quand
aLma = espace humide
thaLLamut = rosée
uL = coeur
aLaGH = cerveau
uGHaLL = revenir, rentrer
iLuGH = troubler
iGHiL = bras, avant-bras ? coudée ?

REFLEXIONS
aLL = oeil (vue) et source. Comme dans le sémite-arabe aïn. Mots kabyles empruntés à cette langue: aïnssar, thaâwint. Donc se référer à l’authentique thaLLa, pluriel thiliwa.

Notons que le mot berbère thitD ou iT (t empahtique), peut-être proche du grec mati = oeil, est utilisé uniquement au singulier et uniquement pour désigner oeil et il est en relation avec le mot larmes : i-medTi/ pl. i-medTawen (idT = lacrymal? Voir aussi le mot adTush (adT) qui signifie orifice, trou, oeillet). Cependant Il y a une exception à cette règle chez les berbères du sud-(sud-ouest marocain et sud tunisien): thidT (iT) désigne oeil/source et devient au pluriel thitawin qui a donné les toponymie Thitawin (les sources) avec différentes transcriptions: Titawin, Tatawin, Tataouine.

aLL = source et clé. Comme dans le slave-russe kliuch et dans l’allemand Quelle ou le grec kledhi. En réalité il faut différencier source simple qui coule et source du latin suggere (surgir) qui jaillit de la pierre (qui monte donc) et alimente les rivières, les fleuves (et la mer, l’océan par extension). Cette source bouillone...comme le mot «ihLLuLen» que beaucoup ne comprennent pas (dans la chanson d’Idir «avava inouva») qui signifie tout simplement bouillon. Notre verbe eL'Li = ouvrir cautionnerait le sens clé.

aLL = source, naissance et parenté. Comme dans le slave-russe rodnik source d’eau et roditsa naître comme dans le kabyle iLLul = né, rod = clan/genre/famille, etc...et notamment rodniye = parents...comme imauLLen en kabyle = parents.

La blancheur
ameLLaL = blanc viendrait d’oû? Le mot uLLmu orme champêtre, que certains disent nous venir du latin ulmus, typique des sols calcaires, roche de couleur blanche (calcium!) si vous ne le saviez pas! Le calcaire est une roche non poreuse (pas de vide iLLem), mais comme elle est fissurée, elle est perméable (d'oû uLLmu?). Le mot thumLLiLt qui signifie parfois bougie (pour sa couleur) mais surtout la chaux, craie pour sa consistance en carbonate de calcium utilisée pour arushu peindre les maisons berbères. Le mot tha-MeLLalt = oeuf, est aussi appellée ainsi pour sa couleur et litt.signifie la-Blanche! Le mot latin désignant la blancheur est Alba (d'ôu albinos par exemple). Le calcaire en latin est calx. Alors à qui reviendrait l'origine de uLLmu? vous avez des doutes?
Cette racine m+LL se retrouve dans le russe MeL = craie blanche qui viendrat du verbe broyer comme dans l’allemand malt, sans doute du latin molere moudre/broyer, mela = meule. En grec le mot équivalent est avestolithos (d’oû asbèste) pour le calcaire, voir aussi alébastros plus conforme; l’équivalent de notre uLLmu en grec se dit leika d'oû proviendrait λευκός [leikos, pron.: lefko] = blanc, donc la même logique que ullmu-amellal (orme-blanc). Par contre la racine m+L dans le grec ne m’est visible que 1. dans le mot melanos qui signifie...noir! (d’oû mélamine) et 2.dans leur mythologie : les MéLiades, Mélies ou encore nymphes méliennes. Selon Hésiode elles furent engendrées par Gaïa (la Terre), fécondée par les gouttes de sang des organes génitaux tranchés d'Ouranos (le Ciel) et elles engendrèrent une race éhontée d'hommes. Ells protègent les enfants et les troupeaux qui s'abritent sous leurs arbres (Wikipedia). Alors le mot uLLi qui en kabyle signifie troupeau aurait-il cette explication ?

PS:
Lexique Grec
Clé = κλειδί [kleidhi]
Source / fontaine = πηγή [pighi]
Visage = αντιμετώπιση [avtimetopisi]
Oeil = μάτι [mati]
Origine = προέλευση [proeleusi]
Né = γεννημένος [gennimenos, pron.: yennimenos]
Naissance = γέννηση [gennisi, pron.: yennissi]
Mer = θάλασσα [thalassa]
Océan = ωκεανός [okeanos]
Liberté = ελευθερία [eleftheria]
Ombre = σκιά [okia]
Bleu = μπλε [mple] comme [blé], emprunt à Bleu, Blu, Blau

Bleu ciel = "γαλανό" [ghalano] ou [ghalanos]

Athènes = Αθήνα [athina]
La Grèce = ελλάδα [elladha] ou Ellas/Hellas à l'ancienne.
Le grec -langue- = ελληνικά [ellinika]

Un grec = ελληνικός [ellinikos]

La main du juif

Le «juif» est le sujet dominant ces dernières semaines dans les médias DZ et pas seulement. Moi je me suis toujours interrogé sur ce que vraiment veut dire ou désigner le mot juif : c’est appartenir à une religion, à une ethnie ou à un «clan» ou quoi alors? Bon, je fais la différence entre séfarade et ashkénaze, c’est déjà pas mal! Ce que je ne comprends toujours pas c’est la haine entre les arabes et les juifs, pas tous heureusement.

La Kabylie face au Qartel
Le rêve des Qartelistes, des négationistes et des nihilistes algériens et arabes en général, des sémites je rappelle, est d’éxterminer tous les berbères et les kabyles en particulier. Donc les kabyles se font généralement coller l’étiquette de «juif», de « hizb frança» et récemment on a diversifié avec «évangéliste», pour justifier aux yeux d’autres sémites, arabes et musulmans, l’oppression des autochtones berbères sur leur terre même. Ces autres «élus» sont dans leur droit de défendre la cause de leurs frères en Palestine oppressés par les extrémistes sionistes «élus d’office». Tout le monde, quelle que soit son origine, peut le faire par humanisme. Mais de grâce laissez les berbères en dehors de cette caqlala de cannanéens et leur bataille «électorale» éternelle. Pensez plutôt à défendre votre peuple et à asssurer sa survie face à l’usurpation et méfiez vous des ex libris prétendants au «status in statu» sur vos terres et vos âmes.
Vous autres qui voulez voir «la main du juif» en Kabylie, il y a photo:

Source (auteur) : http://voyage-bons-plans.aufeminin.com/w/sejour/voyages/photo/zoom/73432/la-main-du-juif-kabylie.html

Vous ne trouverez pas chez nous ce que nous n’avons pas. Autrement dit, arrêtez de nous renifler et cherchez plutôt près de chez vous, en votre sein.

893
C’est l’année durant laquelle serait arrivé à Ikejane en Kabylie orientale chez les Kotama le messie sémite, le fondateur de la dynastie fatimide Obeid Allah El Mehdi, venu de Salmia, Syrie. L’historien britannique de renommée mondiale C. E. Bosworth affirme ( in «Les dynasties musulmanes») que ce messie Ubeydulla était un juif qui aurait caché ses origines et s’est converti à la religion musulmane. Cette hypothèse est généralement admise par les spécialistes.
Maintenant il est inutile de rappeller les conséquences pour nous dramatiques de ce fatimisme. Pour eux c’est la Qahira (victorieuse) le Caire, pour nous c’est qahar = fardeau, lourd tribu, la tyrannie. Et ensuite la catastophe avec notre punition et châtiment par le déferlement des hilaliens sur nos terres. Aujourd’hui c’est exactement le même scénario qu’ils veulent rejouer, à moindre échelle, avec l’éttoufement économique de la Kabylie et sa punition par les nihilistes, ces hilaliens new-look. Il faut appeller les choses par leurs noms et assumer son droit de réponse. Maudit soit celui des nôtres qui fera preuve de haine gratuite envers les honnêtes gens fûssent-ils des sémites, cannanéens, musulmans, arabes, juifs ou autres. Maudit sera celui des nôtres et des autres qui sur nos terres fera preuve de lâcheté envers notre peuple, de trahison envers la Vérité du peuple et du Créateur. Tous nos supplices d’aujourd’hui seront facturés demain à leur descendance.

Les chiens
Etymologie: le mot Ikejane (nom du village de ce messie, située entre Sétif et Jijel) en kabyle signifie les chiens, au singulier le chien = a-kejun. Bizarre mais la même racine se retrouve dans l’indoeuropéen k´un- (chien, chienne).

Pour finir, un peu d’humour.
Les parents du petit écolier ashkénaze Isia recoivent une notice de la part de son instituteur «lavez Isia, il pue». Une fois. Deux fois. Trois fois, etc...Un jour ils ont eu marre et ont répondu à l’instituteur par cette notice « Monsieur l’instituteur! On ne vous demande pas de renifler Isia, on vous demande juste de l’instruire».