jeudi 27 mars 2008

Dream caché

Préambule
Parfois le cerveau humain nous réserve des surprises. L’une des plus grosses est l’impression de «déjà-vu». On a l’impression d’avoir vu «quelque part déjà» cette personne ou ce paysage que l’on rencontre en réalité pour la première fois. On attérit pour la première fois dans une nouvelle ville, un nouveau village et on a l’impression de le connaitre il y a belle lurette. Pire encore il arrive à l’homme dans ses rêves de voir «le pays, la patrie de son âme» sans pouvoir comprendre comment et pourquoi est-ce arrivé, et ceci arrive à beaucoup de gens d'après les nombreux témoignages, des poètes notamment. Ce qui va suivre est inspiré d’un poème russe que j’ai voulu adapter à mon rêve du "pays perdu" dont je ne foulerai jamais "le sol".


°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Poème:

Iwashu iyidussa thargith-a? ur thgerez, ur thvan!
Thargith id’ilulen su’adda ne’zman
Thargith af Thmurth b'ul-iw, thargith iyigan urfan
A medden tsargith ur nelhi, athan thernayid ighovlan.

Amna-ken thedhra thmeghra, ur zmiregh ad inigh,
Umaana tsidhets sligh soth n’tbal iy-id y’sawalen.
Amzun tsaghrasth thamoqrant ma thets’zeHir,
Thaâmar thamdhint-ni, ua yetsZala, ua yezHa, ua ydehiss

Vedagh dhi thizi, amaken i medden sawalegh
Vghigh kraa buawal adh’asninigh.
Almi iy’iZriw yeldid umdhiq: assif s uamanis zedigen,
Tsamas iZra n’udhrar, aZaghar- igran, thizemrine-urthan.

«Ah! a Rebbi!, - sughegh am’u-meghvun- limaer
Tsidhets thamurth-a tsin gui idlulegh?
Akhi machi dhagui ihemlagh, machi dhagui imuthegh,
Dhi thmurth-agui idheflawen, isafen dh’yiTij?»

Ukkighd feHmagh nek dhayen heslagh
Dheg verdhan ilman ig skhelTen thimura dh’zman,
Ma-ka dhi kra n’umDHiq yezga yets’shershur w’assif-inu
Alama kfan w’usan nek laâmer ayi’djen ath waligh.
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Mon rêve ressemble un peu près à ça, sauf que là il n’y a ni plaines, ni oliviers.

Photo prise à 6 h du mat l’été 2007.
La mer intérieure (lac) Baïkal, située à 6 heures de vol de Moscou!

Motifs : adaptation du poème «Stockholm» du poète russe Nikolay Gumilëv [Nicolaï Gumiliov]né en 1886 - mort en 1921 fusillé par les nihilistes bolchéviques. Son épouse n'était autre que l'une des plus grandes poétesses russes Anna Akhmatova (1889-1966) ; tous deux parents du grand historien-ethnologue russe Lév Gumilëv (1912-1992) qui a passé 10 ans de camps de concentration durant les répressions staliniennes des années 30-40' d'abord et des années 40'-50' ensuite .

Remarque :
DH majuscule = DH emphatique
Z majuscule = z emphatique
T majuscule = t emphatique
H majuscule = pour le son H de Here en anglais ou H sémite-arabe de Harissa
Double «kk» pour le K spirant

Vocabulaire
Iwashu = what for (anglais), pour quoi? (à quelle fin?)
th-Gerez = bien faite
Medden = gens, gente
Urfan = peines (sing.masc. : urif = peine)
iGhovlan = problèmes, soucis, tourments
Amna-ken = comme-si
theDhra = (elle a) eu lieu. DH = lieu comme dans «dha» = ici
Umaana = cependant
ThaGHrasth = rûche
Dehiss = bousculer; bousculade, cohue
iGran = champs (sing. iGer)
Urthan = jardins, vergers (sing.masc. Urthi)
thiZemrines = les oliviers (arbres), sing.fém. : thazemurt/ sing.masc. azemmur.
aMeghvun = pauvre, malheureux
Limaer = et si, et si ?
Akhi machi = N’est ce pas ? Machi = (ça n’est) pas.
Dhagi, idem Dha = ici
iSafen = rivières, fleuves (sing. aSif)
iTij = soleil
Nek, heslagh = moi, je suis coincé
iLman = vides; masc.sing.iLem
thimura dh’zman = les pays et les temps
ma-ka = alors que ; rappel : ma-ken (passé) = lorsque (lors-que)
umDHiq, amDHiq = coin, recoin, partie du monde
Yezga, Zga = constamment, tout le temps. Ici dans le contexte signifie toujours
Alama = jusque
Laâmer, emprunt sémite déformé = jamais

Aucun commentaire: