jeudi 29 mai 2014

Florence

Des fleurs et des couleurs...

Il y a une piste qui ne me lâche pas : sans arriver à établir un lien direct, une corrélation entre l'histoire du berceau de la Renaissance du monde latin, la ville de Florence (Firenze) en Italie et celle du royaume des Francs en France pointe le nez sans montrer son visage. Plus loin encore, il est très probable qu'en plus des version italienne (Florence) et française (les Francs), il existerait une troisième version latine : celle de la Reconquista en Espagne. C'est vous dire que l'histoire officielle des uns et des autres, si corrélation il y aurait, nous indiquerait qu'il y aurait, au moins, un problème de calendrier dans toutes ces histoires.

Fleur de liberté
Quelle serait la fleur associée à la liberté du point de vue étymologique ?
En kabyle ça paraît relativement simple :
thilleli "liberté" vs illili "le laurier rose"
Les Francs et les Florentins partagent un symbole commun (en héraldique):
La fleur de lys
Et il n'est pas exclu que la fleur de lys des Francs et des Florentins soit elle aussi lié à la notion de liberté. 

La France libre
L'idée est de s'intéresser à l'étymologie des noms et des toponymes.
Florence, c'est Fleur, c'est la Viola aussi :)
Franc est libre d'après même son nom.
L'hypothèse est relativement simple :
On connaît trois mots qui désigent à peu près la même chose:
Balance, Libra et Bascule
Justement, les toponymes comme Valence (en France et en Espagne) et Florence (en Italie) pourraient être liés à la balance ; le terme Libra quoique tiré de litra (litre) pourrait aussi être lié à Liberté ; quant à la bascule, quoique dise l'étymologie officielle, sa relation avec Pâques (en d'autres termes l'équinoxe du printemps: un équilibre, une renaissance de la nature), d'où Pascal/Pasquale n'est pas à exclure.
Cette piste pourra peut-être nous mener à des trouvailles intéressantes pour établir la corrélation entre 3 histoires ou la même histoire raconté différemment dans trois nations du monde latin :
Renaissance à Florence (Italie) ;
Reconquista à Valence (Espagne) ;
Naissance du royaume des Francs (France).

Les couleurs 
C'est aussi l'occasion de revoir les noms des couleurs en kabyle !
Et commençons par la relation suivante en kabyle :
Fleur - Verre - Couleur
Si les termes kabyles amellal (blanc), averkan (noir, brun) sont parfaits, les désignations des couleurs sont très probablement polluées, d'ailleurs les termes sont difficiles à prononcer même pour un Kabyle ! Exemples, azugagh "rouge", azegzaw "vert (ou bleu)". Et en voici la raison :
a-zedjig "une fleur, une rose" en kabyle serait un terme pollué...par le sémitique-arabe même si ce terme n'existe pas en arabe (warda "fleur, rose").
zedj à la racine est le même que dans zedjadj "le verre" en arabe repris comme ledjadj en kabyle.
djudjeg "fleurir, s'épanouir" en kabyle le serait aussi.
Idem pour fedjedj "s'illuminer" en kabyle.
zedj ou zeg est à la racine de zeg-zaw (vert, bleu), zeg-agh (rouge) ?

C'est dire qu'il faudra retrouver les noms en kabyle de verre, couleur et des sept couleurs du spectre, surtout le violet. On a "la piste de Florence" désormais. On y reviendra dès qu'on aura plus d'indices.

Thalassa, les Amériques

La couleur de la mer...

Thalassa de Groenland aux Amériques...

Thalassa 
En grec le terme thalassa désigne "la mer" (le plus souvent), "l'océan". Son étymologie est inconnue et ce terme est considérée d'origine étrangrère au grec. 
Les termes kabyles thalla pour "la source, la fontaine" et thallafsa "l'hydre" seraient probablement en lien avec ce terme grec thalassa. Mais le terme exact kabyle équivalent à ce terme grec est tout autre:
Thalassa en grec pour "la mer" Vs Thallasth en kabyle pour "la frontière".
Et très probablement, Thalassa désignerait une mer intérieure, entre terres, soit la Méditerranée. Pourquoi ? Bah tout simplement car thallast désigne la ligne de démarcation, la frontière entre deux terres, c'est à dire que thallast est situé entre deux parties, qlq part au milieu, en Médiane.
Un autre indice doît être recherché ici : la couleur. Couleur blanche probablement dans le cas de la mer méditerranée ("mer blanche du milieu" comme elle est désignée par les Arabes).

Limes
Le limes (prononcer "limesse") romain est aussi en lien avec le kabyle, c'est carrément un terme kabyle quio convient :
alemas "du milieu, médian".
Comme pour le cas évoqué plus haut, le Frontière est au Milieu au même temps. Difficile à comprendre ? Dans le temps (suite de temps), le présent constitue la frontière entre le passé et le présent, et il est au même temps entre (au milieu) le passé et le futur. Dans l'espace, la mer, à la différence de la rive (la côte, le bord), constitue la frontière, la limite et au même temps elle est au milieu. 

Groenland
Une île (son appellation) au milieu de la mer ou de l'océan recèle aussi des indications (étymologiquement). Prenons le cas de Groenland déchiffré comme groen land "vert pays ou pays vert". La couleur ici est verte (celle du milieu du spectre) et à mon sens Groenland aurait certainement le sens de :
1. Île
2. Limite ou Frontière ou Extrême (du monde connu, par exemple).
Il est très probable que Groenland contienne des indices importants qui peuvent nous aider à comprendre la vraie histoire des découvertes géographiques. Par exemple, si Groenland est véritablement "l'île située à l'extrême" pour les Vikings, qu'est ce que ça voudrait dire ? que c'était leur équivalent des "colonnes de Gibraltar" au delà desquelles commençait la terra incognita et le monde inconnu ? les Vikings serraient très probablement parvenus aux Amériques mais cet indice de Groenland désigne quoi alors ? l'indice de couleur (verte, bleue) pour île voir pour Groenland est-il vraiment sérieux et, le cas échéant, que signifierait-il ?

Colomb
On sait qu'officiellement que c'est Christophe Colomb qui aurait découvert l'Amérique.
Je n'en suis pas sûr.  Pourquoi ne pas avoir baptisé ces terres par les Colombes au lieu des Amériques ? Et le plus intrigant est ailleurs :
- Christophe Colomb a découvert en premier une île ;
- une île baptisée san salvador.
Cette "île du saint sauveur" ou quasiment "Christ saint sauveur". Et le nom de ce navigateur lui même contient le Christ, la Croix. Donc île ?
Mais la piste la plus sobre serait de comparer cette histoire (de l'église catholique) avec celles des navigateurs scandinaves. En d'autres mots, il faut faire un parallèle entre Christophe Colomb et les Vikings pour voir qui a découvert le nouveau monde. Et voici le premier :
Groenland (île d'Erik le rouge) vs San Salvador (île de C. Colomb)

La couleur de la mer, des océans, les couleurs des îles : c'est là que se trouverait, peut-être, la clé de cette énigme. A suivre donc.

La colonne du Dragon

Gibraltar 2.0

C'est désormais sûr, les colonnes d'Hercules sont bel et bien à Gibraltar et un artefact monumental, au centre de la ville éternelle même, l'atteste !

On a déjà évoqué l'hypothèse, considérez-la comme "naïve", associant le cheval de Troie au mont de Gibraltar avec l'empereur Trajan comme trait d'union. Voici la suite.

Dracula
Vous croyez vraiment à la légende de Dracula ? Moi non. Ce serait très probablement un mythe. Le nom de Dracula serait soit une déformation de Dragon ou bien de...Trajan.
Trajan justement aurait maté dans le sang les Daces (Roumanie actuelle où perdure le mythe de Dracula). Regardez la colonne de Trajane sur le forum romain, le bas-relief contient même des images de dragon.

Trajan
L'histoire dite officielle nous raconte l'histoire "d'un empereur romain né en Espagne et appelé Trajan". Faut regarder le revers de la médaille. Moi j'y crois pas pour Trajan tout comme pour Jules César; louches ces histoires d'empereurs qui rappellent celles de personnages mythiques. Ce nom Trajan serait peut-être une version altérée de Dragon. Et fort probablement Trajan a été calqué sur un personnage mythologique des anciens Grecs...que  voici :
Hercules (Herakles en grec).
L'hydre est la créature fantastique qui tient la place du serpent mythologique chez les anciens Grecs, comme chez nous d'ailleurs (Thallafsa), alors qu'ailleurs c'est le dragon (Europe centrale, Asie).
Vraisemblablement, Hercules des anciens Grecs aurait donné Trajan chez les Romains (ou chez les historiens officiels ayant écrit l'histoire de Rome), et Dracula chez les Roumains (descendants des Daces).

Les colonnes d'Hercules
Les colonnes d'Hercules des historiens antiques se situeraient bel et bien à Gibraltar. On pourrait les désigner différemment:
Les colonnes d'Hercules ;
La colonne de Trajan (mont de Gibraltar sur la côte espagnole) ;
La colonne du Dragon.

Djebel tarek
Les maures arabisés-islamisés, derniers arrivés, ont rebaptisé cette colonne du dragon (ou d'Hercules) en djebel tarek "mont de tarek" (d'où Gibraltar) où ce supposé personnage historique fantôme Tarek aurait remplacé Trajan/le dragon/Hercules. Les maures-arabisés ont domestiqué, adapté ce mythe à leurs besoins.

L'intérêt est ailleurs maintenant qu'on connaît les différentes versions d'un même lieu. Par exemple, une colonne serait-elle un mont (djebel en arabe pour la version des maures arabisés-islamisés) ? A suivre donc.

L'étrange histoire du cheval

Le coin des équidés...

Le cheval est incontestablement un animal très utile à l'homme jusqu'à son nom ! On a déjà évoqué sur ce blog les notions associées au cheval, aux équidés plus généralement :
la poire (césarienne) ;
la monnaie (de Carthage) ;
la machine, les mécanismes (l'imagination) ;
le poisson.

Là on va découvri une autre0 notion associée au cheval que voici :
Angle (ou Coin) ~ Cheval

Centaure
Le mot diagonale, par exemple, contient gone "angle" en grec. Cette racine GN aurait sans doute douté KN pour Kon' (masc.) "cheval" en russe et slaves, tout comme elle serait dans le mot grec Kentauroi ou centaure. Ce mythe de la créature mi-homme mi-cheval pour comprendre pourquoi le cheval serait associé au coin, à l'angle. D'ailleurs il faudra vérifier s'il y a une relation entre équidés et équi (égal).

Jument
Pour la langue kabyle deux mots interviennent dans cette asscoiation coin/angle - équidés.
Ighil pour le sens de "coudée" (système de mesure) ;
GMR de thighumart, thaghmart "coude, coin".
Angle, coin, coude, coudée vs équides, en somme.
GMR en kabyle donne ça :
thagmart "la jument" vs thaghumart "le coude, le coin".
Donc la jument est associée au coude, au coin (à l'angle d'une certaine façon).
Et cette association se trouve en russe aussi :
LKT de lokot' "coude" vs LSD de loshad (fém.) "cheval".

Etalon
Les termes cheval, cavalier, cavalerie devraient avoir une relation avec le coin, l'angle, le coude ou, plus généralement, avec une articulation ! Par exemple, la cheville. Il ne faut pas non plus écarter la piste de monture ou de sabot qui caractérisent le cheval. Mais celle qui se désigne là sur le champ est encore plus intéressante :
étalon (cheval)
Et là tout s'imbrique : la relation avec une articulation, avec la coudée (système de mesures).
Bref, Achille (et son talon) des anciens Grecs tout comme notre Cheval (étalon) auraient un sens rationnel lié au système de mesures. Pour l'anecdocte, le mot talon justement en langue russe kabluk serait très probablement une déformation de cheville, cheval, chevalier (koval en slaves).

Baghlia
On va quand même nous intéresser à des bêtes de somme, certes pas aussi nobles que les montures mais tout aussi utiles à l'homme. Aghyul "l'âne" kabyle se dit aussi de qlq'un de pas intelligent, une brute quoi ! Le terme arabe algérien donne b'ghal (mulet, brute). Ighil étant, entre autre, la coudée et un toponyme en kabyle, on peut supposer que le toponyme arabisé Baghlia qui fait référence au bghal (mule, brute) en argot arabe algérien, serait probablement une déformation de Ighil en kabyle. A vérifier.

Au final, on peut déduire que le cheval (les équidés en général) nou donnent des associations avec des notions qui font paraître qlqs indices intéressants :
Etalon
Brut
En système de mesures, il est sûr que ces deux notions sont utilisées !
On ne peut pas non plus exclure la relation avec la droite pour destrier surtout qu'en kabyle ighil est aussi une droite sinon un angle droit (une équerre).

mercredi 28 mai 2014

Igawawen, les Jésuites

De la scolastique kabyle...

Sans doute auriez-vous remarqué combien de fois sur ce blog on a ironisé sur "les doctes de zaouiyas", il est vrai que ces zaouiyas sont depuis longtemps cannibalisées par des religieux étrangers à la foi kabyle. Mais en réalité, derrière ce mot se cacherait tout un pan de l'histoire kabyle.

Scolastique kabyle
Avant d'expliquer l'étymologie de ce mot, il faut retenir que les zaouiyas (écoles de confréries religieuses) sont une spécialité nord-africaine exclusivement, en Orient c'est une toute autre histoire avec leurs madrasas, etc. Toujours est-il que le terme zaouiya est considéré comme un mot arabe.
ZW de zaouiya est à l'origine pour "angle" (l'arabe possède aussi "rokna" pour coin).
Le terme grec skhole ayant donné école et scolastique serait - et c'est notre hypothèse du jour - lui aussi lié à la notion d'angle, coude ou coin.
Angle (coin) ~ Ecole 
Il y a un truc assez curieux dans tout ça...
Ce skhole grec pour repos serait peut-être comparable à qegel (sieste) en kabyle et voir à ighil (coudée), mai surtout la racine GL (KhL ou GhL) en commun. Maintenant voyons une étrange coïncidence. En argot arabe algérien dent/dents est  dersa/drous alors que le terme arabe est asnan. Cette dersa rappelle étrangement dourous (les études/cours) et la madrassa...et en kabyle si thughmas (dents) ne donnent rien, le terme uglan (dents, incisives) contiennent la racine GL d'école. Enfin bon, ce passage c'était juste pour l'anecdote, revenons aux choses sérieuses.

Iso
Cette racine supposée arabe ZW se retrouve ailleurs:
SW pour swa = égal, de valeur égale/équivalente (en kabyle) de sawi (égal) en arabe.
En clair, 
Angle ~ Égalité ~ Ecole 
A mon sens, cette racine d'égalité SW, en kabyle comme en arabe, serait identique à celle en grec, et celle-là vous la connaissez tous :
Isos ou simplement Iso (ex.isotherme).

Azwaw
C'est un vrai casse-tête que de comprendre la vraie origine des termes azwaw et igawawen si importants pour les Kabyles. Voici mon hypothèse à ce sujet :
Un Agawa n'est pas forcément un Azwaw. Azwaw serait lié à Agawa (au pluriel Igawawen), nous dit-on. Soit.
Azwaw est composé de la racine ZW ou SW, la racine de la zaouiya (école religieuse), la racine égalitariste (ô combien ça ressemble aux Kabyles !).
Igawawen, une confédération ? Toz ! ça ne colle pas avec ce que l'on sait ! Quand on supplie l'aide des saints kabyles (ex. salah igawawen), il est clair que l'on fait référence à des religieux !

Jésuites
Bref, l'hypothèse est assez simple à décliner :
Igawawen seraient justement des religieux  kabyles égalitaristes (un ordre religieux), devenus ensuite zaouiyas. Ils ne faut pas leur chercher d'équivalents chez les hillaliens car c'est en méditerranée, en face, que le même ordre est né - il existe toujours d'ailleurs - avec une autre religion pour dogme.
Igawawen kabyles seraient comparables aux Jésuites de l'église romane.
Jésuite pour Jésus (sous la foi chrétienne) mais avant ça serait pour, en grec, Isos (égal) et non pour iesous (Jésus).  

Soin
Il reste un point à élucider. Ces religieux de zaouiyas, les Igawawen de l'école religieuse kabyle, seraient très probablement liés à la médecine, à la guérison, etc... On n'y reviendra dès qu'on aura assez d'éléments.

Un Agawa (Igawawen au pluriel) n'habite pas forcément sur les nuages (aguw) de Haute-Kabylie, mais il serait tout simplement un religieux intellectuel et égalitariste (un jésuite pour nos voisins d'en face) qui fréquente son école (son coin, son angle).

Et ces jésuites-maison kabyles, Igawawen, seraient sans doute une des confréries religieuses 100 % kabyles, peut-être antérieures aux invasions arabo-musulmanes, qui se démarquent (dans la mémoire du peuple kabyle) de la caste sacerdotale des Imravdhen largement inspirée par des étrangers (maures, maures-arabes occidentaux) qui suscite tant de méfiance chez les Kabyles, même si chez ces mêmes Imravdhen le kabyle distingue les Imravdhen nel varaka c'est à dire des religieux bénédictins. En Kabylie c'est comme en face de nous: jésuites, bénédictins, etc...même si désormais les religions diffèrent.

Toujours est-il que le kabyle quand il implore le ciel et veut remède ou guérison, il supplie les saints des Igawawen, et personne d'autre. Et ça, ça en dit long sur l'ancrage des Igawawen de foi et d'expression kabyle dans la mémoire kabyle !

Le cheval de mer

Les équidés de mer...

Nous avons évoqué les étranges associations linguistiques en kabyle (et dans certaines langues) qui concernent le cheval (par exemple, cheval vs poire, lire "la poire césarienne").

Aujourd'hui nous allons voir in indice tout aussi curieux qui montre l'association, en langue kabyle, des équidés à des créatures marines. C'est aussi un très bon exemple de la pérénité de notre langue : quoique cannibalisé parfois sur la forme, le fond kabyle demeure intact et il est le seul à véhiculer des notions, des associations de notions introuvables ailleurs, en premier lieu dans les langues auxquelles le kabyle aurait emprunté (sur la forme).

Voici ces associations en langue kabyle :
1) 
a-awdhiw ou a3awdhiw Vs a-hawthiw  
soit,
Cheval vs Poisson
2)
a-sardhun vs ssardin
soit,
Mule, mulet vs Sardine


Deux coïncidences de même thème, c'est un indice intéressant quand même !
Pourquoi cette association des équidés aux poissons ? C'est un mystère qu'il faudra résoudre.

Sur la forme, le terme kabyle désignant le poisson a-hawthiw est quasiment le même que celui qui désigne en arabe la baleine (hawt), le poisson étant désigné en sémitiques par samak. Pour le terme ssardin, c'est clairement le même terme que sardine.

Sur le fond, seule la langue kabyle reprend ces termes de poissons pour désigner des équidés. Pourquoi ? Le mystère est entier. Mais déjà on peut supposer que c'est peut-être la forme (ovale) de poisson (voir baleine), sardine avec cheval, mule; ou bien peut-être les nageoires seraient le trait commun, mais alors il faudra les retrouver chez les équidés :) 
Quoi qu'il en soit, cette piste est prometteuse et il faudra l'exploiter. En outre, les étranges histoires du cheval ne sont pas encore terminées : il y en a d'autres encore plus intéressantes ! On y reviendra.

Carthage vs Athènes

Ville nouvelle, ville ancienne...

On sait que la version officielle nous donne QRT.HDST "ville nouvelle" pour la toponyme Carthage, par opposition à la ville ancienne Utica (Ithaque) qui signifierait "colonie" en phénicien. On a déjà abordé sur ce blog la signification alternative d'Utica, à savoir "jardin".

Là nous allons revoir complètement notre approche pour expliquer ce qu'est une Nouvelle ville par rapport à l'ancienne. 

Haute ville
Prenons le toponyme de Carthage, QRT.HDST. La racine QR ou QRT ne signifie pas ville, du moins actuellement, mais village en sémitiques (en arabe notamment). Figurez-vous que cette forme de nouvelle ville, ou plus exactement, existe de nos jours en kabyle, et dans beaucoup d'autres langues.
La version kabyle se décline ainsi :
DRT.UFL
Thadarth Ufella (Tadart Oufella) soi "village haut ou d'en haut", autrement dit "la haute ville".
L'indice que détient son toponyme est assez stupéfiant car il donne la relation suivante entre la langue kabyle et le latin (les langues romanes):
Nouvel'(lle) en romanes ~ Ou'fella (nou'fella "d'en haut", forme complète du génitif) en kabyle
Le Nouveau latin est celui d'en Haut en kabyle
En d'autre mots :
Nouvelle ville = Haute ville
Pour les Grecs, cette haute ville est facilement identifiable, c'est l'Acropole d'Athènes.

Amont - Aval
Cette opposition haute vs basse (ville), nouvelle vs ancienne, antique (ville) peut être aussi (ville en) Amont vs Aval, notamment pour les villes situés sur le même fleuve. Un tel exemple existe chez les Russes: Novgorod ("nouvelle-ville") qui se décline en Veliky Novgorod (grande nouvelle-ville) qui est "en amont" et la plus ancienne et Nijniy Novgorod ("basse nouvelle-ville") qui est "en aval" (géographiquement) et la plus récente. Cet exemple nous apporte un autre indice de comment les hommes désignent leurs toponymes :
Nouvelle vs Ancienne (ville)
Haute vs Basse (ville)
(ville en) Amont vs (ville en) Aval
Grande vs Petite (ville) ou l'inverse ?
Petite vs Grande (ville)
C'est à la lumière de ces indices qu'il faudra examiner maintenant les toponymes Carthage et Utica, ville nouvelle vs ville antique.

Jardin
Mais il y a cet autre indice qui, comme dit plus haut dans le préambule, nous donne l'association de Utica (Ithaque) à la notion de Jardin (c'est l'Académie de Platon). C'est d'ailleurs assez simple à trouver en comparant deux mots sémitiques (arabes, en l'occurence) très proches:
3atiqa (Utica) vs hadiqa (jardin).
Académia serait le mot grec qui conviendrait pour Utica, et, chose bizarre, le terme aqdim (academ?) en kabyle comme qadim en arabe signifient "ancien", donc ça colle. 
Pourquoi cette association avec Jardin pour l'ancienne ville, la ville antique, pour Utica ?

Down town
Si l'on se réfère à la logique développée dans les paragraphes précédents, la ville ancienne devrait être la ville basse. Pour le kabyle bas c'est WD (wada), on aurait peut être pas tort de considérer le toponyme (arabisé) de Bab-El-Oued ("porte de l'oued/rivière" en arabe) comme à moitié arabisé seulement et que Lwad serait plutôt une déformation de wada (bas). Si c'est le cas Bab-El-Oued serait La Porte du Bas (bab = porte en arabe, lwad (déformé): du bas/en aval en kabyle) ou la Porte de la Basse ville (ancienne ville). Justement BEO est la porte de l'ancienne ville (la Médina chez les arabes), la Casbah. A confirmer.
Mais il y a un exemple en anglais qui confirme la relation expliquée plus haut:
down town (centre-ville) en anglais serait un pléonasme ! car Town (cité, ville) serait aligné sur Down (bas).
Et chose stupéfiante, le terme anglais Town (ville, cité) signifierait, entre autre, Jardin ! Comme pour Utica, pour la ville antique, la ville basse.

Medina 
La variante arabe et maure-arabe (en Afrique du Nord) la ville ancienne est appelée la Médina. Peut-être bien que ce terme sémitique-arabe désignant la ville ancienne aurait un lien avec la notion de jardin, comme Utica (Ithaque) la phénicienne. Si tel est le cas, le seul jardin qui convient au nom Médina serait simplement le plus connu : l'Eden. Ce qui signifierait que le sémitique-arabe serait véritablement un conglomérat de langues tant il recèle des racines très différentes pour les mêmes notions. Mais ça signifierait aussi ce qui suit :

Athènes
Si la Médina est ville ancienne/basse et a un lien avec jardin, l'Eden plus précisément, on peut avancer les hypothèse suivantes:
Aden chez les vrais Arabes, la capitale du Yémen, serait cette ville ancienne (comparable à Utica des phéniciens d'Afrique du Nord).
Athenai ou Athènes des Grecs serait justement la variante grecque de Médina ou Aden chez les Arabes, et surtout Athènes serait l'équivalent grec du toponyme phénicien Utica pour ville ancienne (les Grecs ont repris Utica du phénicien avec le sens de "colonie"). Si on résume :
Nouvelle-Ville vs Ville antique
Carthage vs Utica (Ithaque) pour les Phéniciens d'Afrique du Nord ;
Acropole vs Athènes pour les Grecs.

Voilà donc autant d'indices qui doivent nous permettre de revoir notre compréhension des toponymes anciens, en Méditerranée notamment.