dimanche 27 janvier 2008

Le fils du Chef

Le Chef

Cet homme restera à jamais dans ma mémoire, d’abord par son sourire qu’il arborait le plus souvent et sa seule grimace qu’il m’a été donné de voir une seule fois mais quelle fois! Cet homme était le Chef de cuisine au réféctoire de notre collège, un bon Chef toujours souriant, toujours gentil. D’ailleurs même son adjoint, aide-cuisinier, portait un doux sobriquet «naâna» (la menthe), alors le Chef – c’était du sucre aux yeux des collégiens qu’il faisait bien manger. Alors pour qu’un enfant, un collégien en l’occurence, lui arrache une grimace il fallait vraiment de graves circonstances. Ce fut le cas. La révolte des 80’s a touché grands et petits et malheureusement dès que tout peuple se transforme en foule ça dérappe à l’anarchie totale et bonjour la casse. Après avoir «saccagé» au graffiti les « symboles» de l’état et de leurs collabos, les collégiens galvanisés par les «fort-têtes» tout-casseurs s’en prirent...à leur collège, plutôt à leur réfectoire (restaurant) le seul qui était ouvert ou plutôt accessible pendant cette journée fatidique. La manif du matin s’est deroulée dans la dignité et sans excès car elle s’est faite sous la houlette des plus agées. Une fois les plus jeunes restés seuls (et probablement avaient ils faim ces petits!) ce fut le chaos. Les esprits chauffés à blanc, l’estomac vide et les nouveaux «meneurs», des tordus qui se sont vite autopromulgués, incitent à aller plus loin, à défier en cette journée de vendetta populaire leurs surveillants autoritaires qui d’ailleurs ont très vite déguerpi. La casse était inévitable. Vous imaginez des collégiens forcer les portes de leur resto au grand dam du Chef et de son équipe qui implorent les enfants à ne pas commettre l’impensable : « ne brisez pas les plats, vous en aurez besoin pour le déjeuner... ». Je revois toujours les «meneurs» grands mangeurs forcer les portes et filer droit non pas vers la salle mais vers la cuisine, comme quoi un bon meneur doit être d'abord un bon mangeur. Ensuite ils s’en prennent aux tables à 8 places: on soulève, on hisse et boum!les plats partent en l’air...c’était le fracas indescriptible. Comme je ne voulais rien casser, mon «voisin de manif», venu d’un autre collège, m’interpella bolchéviquement: «t’es avec nous ou contre nous? T’as peur ?» La suite vous la devinez, on obéit souvent à la foule par orgueil. Non, bien sûr que je n’avais pas peur, j’avais honte. Et j’ai toujours honte aujourd’hui de ce geste indigne d’un «fils de famille» même enfant. Je revois toujours la grimace du Chef, le désarroi de son adjoint «la menthe», les implorations de leurs collègues...Finalement les meneurs-mangeurs vite rassasiés se sont amadoués et le Chef a pris le dessus et a réussi à calmer les enfants et à limiter les dégâts (au total 5-10% de tables seulement furent renversées). Après ces événements tout est rentré dans l’ordre et le Chef continua à arborer son sourire d’antan mais la honte d’avoir créé de la peine à celui de la main de qui on mangeait a laissé une cicatrice, un sentiment de «culpabilité» à perpète, au fond de certaines âmes, la mienne pour sûr.

Le fils du Chef est un Génie (Lwennas dh’laâvowva)
La famille du Chef logeait à proximité du collège dans un logement de fonction, ce qui offrait plusieurs avantages. A sa fille d’abord qui profitait de chaque récréation pour se changer, une collégienne très fashion et forte de caractère. Mais l’avantage pour les autres c’est que le fils du Chef n’était autre que Lwennas Maâtob, l’étoile montante, il était lui aussi à proximité. Je garde deux images de Lwennas de cette époque, l’une «à pied», l’autre «à cheval». La première, la plus lointaine, est celle de Lwennas seul, silencieux, en costume de scène léger de couleur vert-kaki, la guitare dans l’étui, à l’arrêt de bus en face de la gendarmerie, sans doute attendant un bus ou un taxi en partance pour «l’villège» (Tizi-Ouzzou est appellé «village» en montagne!). La deuxième contraste avec la première et remonte à l’époque suivante, celle d’après le premier album et la fulgurante montée de Lwennas. Le voilà qui arrive, déjà pas seul (même après avoir eu son permis de conduire), chez ses parents à côté du collège en «Renault 5 alpine» toute neuve, toute blanche. A sa descente de voiture c’était l’assaut! Lwennas encore jeune s’énervait parfois et montrait le «doigt d’honneur» à la petite foule de jeunes admirateurs...c’etait le bain de foule qui se transformait en huée! Les mauvaises langues, les «égalitaristes» du terroir disaient que « depuis qu’il a son alpine (son premier succès) Lwennas est devenu un autre». Eh oui, la gloire est un fardeau dur à porter surtout en montagne. En réalité Lwennas s’arrachait pour les fêtes pas seulement au sein de sa commune d’origine, mais aussi dans d’autres régions oû sa notoriété se frayait chemin à une vitesse incroyable. Il y a une autre image de Lwennas, entre les deux citées plus haut. C’était à l’occasion d’une fête de mariage chez des uns précédée par un deuil chez leurs voisins. Le deuil fut levé car c’est Lwennas!, il avait promis d’y chanter. Promesse tenue. Il a commencé son récital par une chanson fabuleuse peu connue du grand public car jamais éditée. Une chanson en hommage à tous les enfants de sa commune tombés au champ d’honneur, village par village. Elle commencait par «as wechou ar nevdhu leghna, af thudar merra». Il a fait pleurer toute l’assistance même les vieux «chênes», parmi eux les anciens maquisards, que je croyais incapables d’avoir ce sentiment «de faiblesse». En somme la fête pour laquelle fut levé le deuil commença par des larmes. La suite fut assez joyeuse, Lwennas dut partir pour une autre fête car il a promis. C’était le marathon non-stop pour lui et personne ne voulait rien savoir s’il était fatigué, comment va-t-il tenir à cette cadence, etc ...

Le fils du Chef est un Fauve (Lwennas dh’aghilès)
La carrière de Lwennas est assez bien connue du grand public, donc je n’ai pas de fait particulièr à relater. Je trouve dommage que l’oeuvre de Lwennas soit réduite à la seule ipostase politique et la majorité commence à ignorer que c’est un grand artiste, un grand poète, un grand auteur-compositeur. Il a toujours chanté le peuple, et pour le peuple. Dommage que l’on parle peu de sa générosité, pas matérielle seulement, et de son humanisme. C’est une grande personnalité dont peu de gens saisissent la dimension. Que le Créateur ait son âme. Par contre, le devoir de mémoire, c’est à nous qu’il revient
J’appris la tragique nouvelle du 25 juin 1998 par internet. J’ai appellé le frangin au pays pour confirmation, hélas!c’est vrai, Lwennas est mort abattu par des terroristes. Difficile de décrire ce sentiment de tristesse et de chagrin, de rage et en même temps d’impuissance devant ce fait; toujours est-il que mes larmes versées dans la solitude la plus absolue à des milliers de bornes de ma patrie se sont ajoutées à celles des miens en Afric. Ce sont les images d’enfance relatées plus haut qui me sont revenues en mémoire, pour moi Lwennas était d’abord un homme, un être humain avec ses rêves et ses aspirations, un talent hors-pair qui j’ai eu la chance d’observer à ses débuts fulgurants. Si fulgurant qu’après son premier album les collégiens n’appellaient plus le Chef que par «le père de Lwennas»! Le fils du Chef?-Un Génie et un Fauve


Post-Scriptum 1:
Il y a quelques années on m’a volé ma voiture et, le plus regrettable!, mes K7 avec. Des K7 auquelles je tenais beaucoup: une kabyle avec l’album tant aimé «tharwa l’hif» de Lwennas Maâtob (Lounès Matoub), deux russes de Vladimir Vyssotsky que j’adore et une française avec les best-of d’Aznavour. J’ai acheté une autre caisse, d’autres CD de Vyssostky et d’Aznavour, mais pas d’autre Maâtob car introuvable dans ces contrées. La perte de cette «relique» m’a attristé pendant très longtemps avant le jour oû, le progrès aidant, j’ai pu écouter et reécouter cette chanson du même album mise en ligne sur «dailymotion» par un aimable internaute kabyle; merci à toi l’inconnu d’avoir fermé ma blessure!
Pour la petite histoire, Vyssotsky est né le 25
janvier 1938 (année noire, l’apogée de la répression stalienne) et durant toute sa vie il était censuré ou interdit d’antenne par le pouvoir autoritaire soviétique, ce qui ne l’a pas empêché d’être le chanteur, auteur-compositeur-interprète, le plus adulé. Vyssotsky est mort à 42 ans, suite d’une longue maladie, le 25 juillet 1980 et une foule immense est venue assister à ces funérailles malgré les interdits et les risques. Avant-hier, soit 28 ans après sa mort, c’est tout le pays, toutes les télés, qui ont fêté ses 70 ans, âge qu’il aurait pu atteindre s’il n’était pas «tué» par le système. Lwennas est né le 24 janvier 1956 (en pleine guerre de libération) et il était censuré ou interdit d’antenne par le pouvoir autoritaire araboislamiste. Lwennas est mort à 42 ans, abattu par des terroristes, le 25 juin 1998 et une foule immense est venu assister à ses funérailles. Lwennas aura-t-il droit dans son pays à une digne commémoration de ses 60 ans en 2016, 70 ans en 2026, de son centenaire en 2056? Pas si sûr que ça sauf si vraiment le Créateur ne veuille donner un coup de pouce à ceux qu’il a délaissés voilà des siècles et des siècles.
La comparaison Lwennas-Vyssotsky, vous l’aurez compris, n’est valable que pour moi-même. Cependant je me pose souvent la question suivante: Vyssotsky a fait du théatre et a incarné Hamlet; Lwennas pour qui toute sa vie fut un «théatre de bataille» quel personnage aurait-il incarné si jamais il avait fait du théâtre
?

Post-Scriptum 2

Un autre Lwennas et un autre «possédé»
Au collège auquel je suis entré en 6ème vers la fin des années 70’s il y avait parmi les «anciens» de la 3ème un certain Lwennas du «village des candélabres», appellé parfois «village des irlandais» à cause du nombre important de rouquins. Il portait toujours la toge blanche kabyle (a-Varnus) même pendant les cours, parlait très peu, ne faisait jamais du tort à personne et veillait même à ce que les «petits» ne soient pas victimes de plus forts qu’eux surtout au réfectoire. Il était fort physiquement, le plus fort, mais il ne le montrait que si les circonstances l’obligeaient. Il ne se laissait jamais impressioner même par ses profs ou surveillants. Il était de souche modeste comme beaucoup mais sa façon naturelle de rester humble, placide, son aura de justicier, sa personnalité plus que «son charisme de terroir» lui ont valu le respect de tous les collégiens puisqu’il incarnait «le Bien, armé de poings».
A la même classe que ce valeureux Lwennas «des candélabres», mais aux antipodes, il y avait un autre garcon qui répondait au nom de «LePossédé», garçon fort physiquement mais de toute une autre nature. Un zélé, qui parait-il, va quelques années plus tard même jusqu’à s’habiller en «kamis» sans doute pour ressembler aux «autres» des villes, insulte suprême au pays du varnus, la campagne kabyle. Revenons en arrière pour rapporter un fait intéressant. Un jour donc, ce Possédé a voulu faire le coq devant la gente féminine de leur classe et n’a rien trouvé de mieux que d’insulter Lwennas en le traitant de je ne sais quoi et sans doute voulait-il montrer qu’il était le mâle le plus fort de la contrée. Lwennas était donc dans l’obligation de répondre. Pas de coup de sang, pas de coup de boule pendant le cours. Mais à la récréation le valeureux Lwennas traîna LePossédé «jusqu’aux chiottes» et lui fit subir une raclée. Cependant LePossédé est revenu à la charge et la grande bagarre «après les classes», à la fin des cours l’après-midi, devait avoir lieu, comme de coutume, à la sortie du collège pour désigner le vainqueur. Le combat c’était aussi l’occasion de voir Lwennas enlever enfin! son varnus. Le combat de catcheurs se déroule sans coups bas et correctement comme il était de coutume chez nous. Cette fois le combat fût assez rapide et c’est bien sûr Lwennas qui a gagné, à la grande satisfaction de ses supporters majoritaires dans la foule. D’ailleurs le seul à pouvoir rivaliser avec Lwennas dans ce genre de combats c’était un certain LR, lui aussi du bon côté, c’est à dire «un vrai du terroir» très proche des valeurs de Lwennas. Pourquoi est-ce que j’ai raconté cette histoire? Eh bien, tout simplement parceque elle m’est revenue en mémoire le jour oû j’ai lu que le meurtrier «officiel», vrai ou présumé, du grand Lwennas Maâtob portait le nom de «LePossédé». Etymologiquement Lwennas viendrait peut-être bien du berbère kabyle aWanes, amWanes (accompagner, compagnon); «le possédé» signifie ce qu’il signifie dans la langue des «autres». Ainsi va le monde en Afric, un éternel combat entre les «compagnons valeureux» à la toge blanche, au caractère frugal et fiers de leur vraie identité
versus les «possédés» en habit d’intrus, au tempérament hilalien et au parler «étranger».

mardi 22 janvier 2008

Les cardinaux berbères

Les 4 points cardinaux
Que diriez-vous de quelqu’un qui ne connaît pas l’appellation des quatre points cardinaux dans sa langue natale. Ou qui pensait ne pas les connaître. En cherchant à me renseigner sur le web sur ce sujet, je n’ai rien trouvé de convaincant et j’ai compris que je n’étais même pas le «premier homme» qui sans aucun doute connaissait bien les apellations de ces quatre fameux points. Ce qui est troublant c’est qu’à un moment donné j’ai même été persuadé que ces appellations...n’existaient pas dans ma langue communautaire. Communauté de perdus dans l’espace, et puis c’est vrai le monde et le Créateur nous ont oubliés. Mais une fois ces «doutes de paresseux» dissipés, je me suis logiquement mis à fouiller dans ma mémoire pour me rappeller comment est-ce qu’appellait-on là oû je suis né les quatre points cardinaux. Premièrement ça aurait été impossile que ce peuple d’agriculteurs et d’arboriculteurs, utilisant un calendrier agraire, n’ait pas pensé à nommer à ces quatre «phases» du soleil qui réglémentait leur vie. Donc il m’a parû plais raisonnable de me pencher sur cette question solaire du point de vue du paysan et non pas celui de l’astronome. Vu la toponymie oû ce peuple s’est réfugié, c’est à dire les flancs de l’Atlas, depuis les temps de «la plaine interdite» le paysan s’orientait d’abord selon l’ensoleillement des versants. Logique, non? Là je tiends les premiers indices: amalu (amalou) pour le versant ombragé et assamer pour le versant ensoleillé. Ombragé ou ensoleillé, oui mais à quel moment de la rotation et de la révolution de la terre, à quelle latitude? Le matin, la journée ou l’après-midi, l’hiver ou l’été, etc...? Une chose est claire : ces appellations des versants, donc des lieux, doivent être «constantes», c’est à dire avoir la même signification que les points cardinaux. Seulement voilà le paysan est plus «terre à terre» et ne se voit pas dans l’espace et encore moins en navigateur. Il interprète à sa manière les «appellations» selon leur utilté dans la vie quotidienne. Primo lorsqu’il bâtit il doit en tenir compte pour l’orientation de sa maison, sachant qu’il n’avait aucune baie vitrée à orienter vers le sud, aucun comble vers le nord, etc... comme il est de coutume de procéder aujourd’hui en Europe. Secundo, encore plus important, lors des partages des terres, sachant que la propriété privée est sacrée chez le kabyle sa terre et ses arbres sont sa seule richesse, les meilleures terres avec les meilleurs arbres sont le plus souvent, c’est logique!, sur le versant ensoleillé assamer. Une déduction s’impose: les familles qui aujourd’hui possèdent des terres (et des arbres) sur l’assamer sont celles qui sont arrivées les premières sur ces lieux sachant que peu de transactions achats-ventes ont eu lieu dans ce coin perdu du monde. Inutile de faire un dessin: amalu indique le levant = EST, et assamer le soleil culminant = SUD. On va vérifier d’ailleurs. En faisant un peu de «gym» je réussis à me remémorer mon village d’origine et à placer ces «amalu» et «assamer» dans l’espace en les comparant à ce que je vois sur la carte: notre amalu «regarde» vers les Ath-Yirathen = l’EST sur la carte; notre «assamer» est à 90° par rapport à l’«amalu» et correspond au SUD sur la carte. Donc la vérification a topographiquement confirmé mon hypothèse. Par rapport à l’étymologie de ces deux mots il faudra dire quelques mots. L‘amalou («Amalu») viendrait-il du ver MeL, se pencher, virer. En l’occurence ici le soleil allant vers le sud se «penche» sur la droite de l’horizon pour l’observateur qui regarde le levant. Etymologiquement justifié donc «amalu=est»? Oui, probablement. Je reste toujours perplexe aux paroles de la chanson d’IDIR « ...thamazirt umalu, ahmimich abudali... » Avoir à cultiver une thamazirt du côté amalu c’est vraiment de l’infortune ! Passons à «assamer». Ce mot devrait être composé du mot « ass » (jour, lumière abondante donc, plein soleil) et d’un autre mot ou suffixe « a-Merr», peut-on le rapprocher du mot «merra»** (=tous)? Il faut voir les spécialistes mais je mets ma main sur le feu que «assamer» signifierait jour-plein ou plutôt le «plein jour», le soleil qui culmine! Donc etymologiquement «assamer = sud» est justifiée.
Une fois déterminés ces deux points, je dûs me rendre à l’évidence qu’il fallait se remémorer les deux autres points cadinaux, les opposés. Et là je découvre deux choses très, très intéressantes. D’abord le nord. Notre nord regarde direction Tizi-Ouzou, il est appellé «vörra», que tout kabyle du terroir prononcera «vowrra» plus souvent que «vourra» à la manière des «civilisés» (les influencés par la langue à 3 voyelles!). Donc notre NORD s’appelle Vörra, là oû il n'y pas ou presque pas de soleil, donc les terres moins précieuses (en arbres), les moins chères, qui en réalité sont quasiment toutes la propriété des familles dernières à s’y installer. Mince, c’est vrai par rapport à mon village du moins. Maintenant attachez vos ceintures, on passe à l’étymologie de ce mot. Non, d’abord par une découverte fortuite: je conaissais le Nord latin, le sever russe, etc...mais voilà que je découvre qu’en grec le Nord s’appelle Βορράς, soit Vorras! Avec l’article il s’écrit «Ο Βορράς» (o vorras) et équivaudrait à notre «a vörra» (on dit toujous vörra, sans article). Drôle de coïncidence, n’est-ce pas ? Etymologiquement je n’arrive pas à percer ce mystèrieux mot «vörra ou vourra» (avec une «a» courte à la fin). Peut-être «Vou=le détenteur de...quelque chose» pour désigner une caractéristique de ce point sans soleil . Les esprits «illuminés», des «raccourcistes» plutôt, diront Vou –Ra ou Rê = le détenteur du soleil. Mais disons stop!basta! au n’importe quoi!. D’abord quand on parle du nord, il faut oublier le soleil et parler du vent, Rra est peut-être le vent (glacial) du nord, qui peut le savoir ? Ou si nous savons que le suffixe "ura" qui signifie la négation (comme pas en français), donc dans Voura donnerait = pas de V, c'est quoi V alors? En toute logique «vörra = nord» est topographiqument justifié mais étymologiquement douteux à moins que ce soit un prêt à une autre langue (le grec ou une langue méditerranéenne antérieure). Maintenant passons au dernier point, à savoir l’ouest. Eh bien au même village, le côté opposé de l’est «amalu», l’ouest donc, s’appelle «agomadh», mot qui signifie aussi «l’autre rive» et il y un torrent « igzer » bien sûr dans le coin (la montagne ne change jamais) qu’il faut traverser pour aller vers l’ «agomadh»! Mais qui me dit qu’il y a là contradiction «autre rive/ouest»? Les émmigrés du village (comme tous les kabyles) appellent bien la France (et l’Europe en général) «agomadh», oui je sais c’est au nord par rapport à nous, mais c’est bien de l’occident qu’il s’agit! D'oû une autre formule plus adaptée: «autre rive/occident». Qui me dit qu’autrefois «agomadh» ne signifiat pas la même chose pour désigner l’ouest et l’autre rive. Supposons que j’ai raison, mais alors qui habitait sur «l’autre rive à l’ouest» des berbères? Allez, un peu d’imagination et voilà: ou bien ce sont les Iles Canaries ou bien un autre continent, les Amériques, ou même l’Atlantide, ha-ha!. C'est gênant les homonymes? Vous vous rappellez comment dit-on «traverser(une rive)/sauter (un cours d'eau?» Aezger. Le taureau (le boeuf) est aussi Aezger. Hmm, ça viendrait pas de «l’art» de sauter par dessus les taureaux? Quand on saute terrestrement, une haie, un obstacle ou au jeu «saut de mouton» on dit Negueaz. Pour l’Atlantide vous n’êtes pas convaincus? Non, d’accord! moi non plus. Voyons l’étymologie de ce mot «agomadh». Il s’agirait d’un mot composé probablement, hérité du berbère archaique je parie. Peut-être «agö = brouillard + madh=?» ou «agö + ma + dh» (brouillard+si/quand+dh ou adh = sera/fera). Bon, il faut voir avec les spécialistes moi ce mot me fait chier parcequ’il m’a le moins convaincu. Donc à probabilité moyenne notre «agomadh» = Ouest.


Je résume donc :
Nord: vörra
Est: amalu
Sud: assamer
Ouest: agomadh

N’allez pas me dire que j’ai tort avec vos baratins « assamer = l’est» (avec comme seul argument les «sumers» «shoumères» viennent du levant. Vous êtes hantés par les sémites, ils vous empêchent de réfléchir!)

Pour la petite histoire en grec:
Nord = (o) Vorras. Il y a aussi le terme katavorros (κατάβορρος) = exposé au vent du Nord.
Est = (i) Anatoly
Sud = (o) Notos
Ouest = (i) Dhyssi*
*si on le lit avec l’article «iDhyssi» ça fait presque «idhyss» berbère de kabylie: côté, (avec verbe, s’allonger, se coucher (exemple : ewethits af y idhyss). Comme quoi si le mot «agomadh» ne convient pas, on pourrait demander aux gentils grecs (ils nous ont jamais fait la guerre ces démocrates valeureux!) de nous accorder le leasing de ce mot «i Dhyssi» pour désigner le dernier point cardinal, l’ouest à jamais disparû des mémoires berbères!

** rappel sur "assamer": pour la petite histoire, le "jour" se dit en grec μέρα = MERA (η μέρα/i mera, avec l'article). Alors ?!


Maintenant pour les curieux, en russe :
Nord: Sever, indoeuropéen, en référence au VENT du nord et donc aucun rapport avec le soleil
Est: Vostok, slave, préfixe vos "débuter, se lever", mot voshod «le lever» du soleil, donc vostok ~ levant
Sud: Youg, origine très discutée
Ouest: Zapad, slave, préfixe Za «entrer, rentrer» + Pad "tomber, chuter". Zapad, oû le soleil tombe ~ couchant

En voulant élucider le mystère berbère/kabyle des quatre points cardinaux je ne me suis pas fixé d’autre objectif que celui de satisfaire ma curiosité.
« Eh bien! n’y crois pas, mais réfléchis au moins... »
Fiodor Mikhaïlovicth Dostoevsky


21 janvier 2008.
Dda Stayevski.
Fils de Mohand Arezki.

samedi 19 janvier 2008

Haragàn

Les cœurs indolents
La langue que l’on apprend en même temps que la pudeur est la langue paternelle. La langue paternelle est souvent le silence, parfois le néant. Hommage aux parents, aux mères surtout. Hommage aussi aux rares pères qui se plient, se cassent en deux pas seulement pour subvenir aux besoins de leur progéniture mais pour prendre part à l’éducation de leurs enfants en leur insinuant leur mémoire, leur histoire, les règles de ce monde, la morale, l’éthique, le respect, la vertu, l’effort et le travail, l’amour de son prochain, ainsi de suite, bref, en leur donnant des repères, «une relique» de leur «enfance utile» qui plus tard fera d’eux des adultes de bonne famille et des citoyens accomplis. Toute famille dépend grandement de la participation des pères (aux côtés des mères) à l’éducation des enfants, comme tout peuple dépend de l’implication des pères de la nation dans la formation des générations futures.

A part les pères peu nombreux à qui l’hommage a été rendu, il y a aussi des pères persévérants, toujours bien intentionnés mais... à leur guise. En première catégorie il y a des persévérants dont les efforts ne sont d’aucune utilité morale pour leurs enfants. Ils se préoccupent plus de les bien nourrir, les bien habiller, les faire voyager, leur apprendre les bonnes fréquentations avec les «gens utiles», les introduire, leur donner un coup de pousse, les pistoner, les protéger, les câler à un poste prestigieux, etc...bref, en font un «élément» de leur «milieu» mais pas de la société. En deuxième catégorie il y a les «assidus» qui se préoccupent plus de cloner leur fils à leur image dans un cadre bien détérminé, le plus souvent dans un cadre religieux rigoureux et strict. Une fois sorti de la tutelle du père, ce type de «fils d’assidu», «une pâte à modeler» sans aucune personnalité, se réfugiera sous une autre tutelle, celle d’un groupe de «frères» qui vont en faire une unité utile à leur «système» mais pas à la société.Ces deux catégories de persévérants, «ceux qui ricanent dans la langue d’autrui», élèvent leurs enfants à la mode des autres (occidentaux ou orientaux), sur des principes et des idées tout à fait étrangers, vont jusqu’à renier leurs origines et signent ainsi leur rupture avec le peuple, le vrai.

L’indifférence et le laisser-aller sont bien plus prédominants. On comprend les difficultés matérielles de cette vie, le besoin et la vie dure sont souvent la cause de la paresse des pères et, en conséquence, de la tristesse et de la désolation de leurs enfants. Des pères indifférents qui vont jusqu’à déléguer à la mère la tâche de châtier l’enfant qui s’est rendu coupable. Ils ne veulent entendre parler de rien, même pas de la cravache. Des pères égoistes qui adulent la paresse. Ils ne recherchent que la paix, l’isolement loin du vacarme des enfants, de leurs cris, de leurs plaintes, de leurs besoins. Des pères nerveux. Des pères lâches qui ont peur de prendre leurs responsabilités, laissant leurs enfants à l’abandon, à la rue. Des pères irritables, tout le monde est fautif sauf eux, tout le monde leur doit quelque chose. Comment supportent-ils çà, ces pauvres pères...Ils se rachètent donc sur leurs enfants toujours là sous la main, à disponibilté et tout celà sans risque de répondre de leurs actes, « de quoi je me mêle, c’est ma famille, après-tout! ». Le lâche s’acharne souvent sur la proie facile.
Les enfants garderont en mémoire leur triste enfance avec toutes ses sequelles. Ils se souviendront toujours des excès de leurs pères, des châtiments et des humiliations subis. De l’absence totale d’affection. Ils garderont toujours ce sentiment de «culpabilité» d’avoir été d’abord et surtout un fardeau, une bouche de trop à nourrir pour les parents. Ces pauvres enfants sortis de leur enfance-adolescence sans aucun bagage, nus comme un doigt «sans bague». Les voilà qui entrent dans la vie adulte sans aucune «relique paternelle», pas le moindre soupcon, pas le moindre signe positif bien au contraire ils arrivent tavelés de cette boue que fût leur enfance, sans aucune idée utile, sans idée fondamentale de ce que doit être leur vie. A leur tour une fois devenus parents ils vont «tout logiquement» faire subir à leurs enfants ce qu’ils ont eux-mêmes subi, non!, pas la cruauté, mais pire encore: l’indolence de leurs cœurs. C’est normal, diront-ils, tout le monde y passe, elle est comme-ça l’enfance chez nous ! Et ainsi la trainée de boue ne finit pas, de génération en génération. Ainsi perdure le supplice des enfants qui ont l’enfer dans l’âme.

Le drame que vit aujourd’hui une nation a en réalité incubé dans un passé récent et il est le résultat de cette indifférence à tous les niveaux de la société. Les érigés en «pères de la nation», exception faite de quelques hommes dignes, sont hélas! en majorité des zélés qui ne croient ni en leur peuple, ni en «la vérité du peuple». Ils n’ont ni la vertu ni la foi quelque soit leur façade. Ils n’ont cure des aspirations du peuple qu’ils méprisent d’ailleurs, parceque «il les dérange», tel un enfant peu obéissant, «pour un oui, et pour un non». Ils ne se soucient que de leurs privilèges. De mener une vie paisible et dans l’aisance. Alors, les enfants de la nation, faut pas déranger ces «pragmatiques de la vie». Ces « grands indifférents» sont toujours précurseurs d’un nihilisme féroce. Plus bàs, chez le peuple, le comportement irresponsable des pères de famille a donné naissance à une jeunesse désœuvrée en mal de repères, une génération de destructeurs et de casseurs impatients. Nombreux ceux qui plus tard seront influencés ou carrément récupérés par les nihilistes, par les forces de l’ombre, les forces obscurantistes. Les ennemis du peuple et du Créateur.
Aujourd’hui ces jeunes issus d’une enfance «sans bague» défraient la chronique, les nihilistes par leur violence, les résistants par leur bravoure. Les plus impertinents sont devenus des Haragas qui au péril de leur vie prennent le large vers d’autres cieux dans l’indifférence la plus totale des pères et des supposés «pères de la nation». L’escapade de tous les périls, réussir ou mourir, mais surtout pas s’éteindre à petit feu au milieu de cette interminable siesta del moro, la sieste des maures insoucieux. La fugue est la sentence la plus accablante que les enfants puissent infliger à leurs pères aux cœurs indolents. La honte de tout un peuple.


___________________ Dilem (journal algérien "Liberté")

Post Scriptum
Si vous êtes amenés à devenir géniteur mieux vaut l’être une-deux fois, pas au-delà de vos moyens matériels et de vos valeurs morales pour pouvoir transcender vos cœurs potentiellement indolents. Vous devrez être un père responsable chaque jour et pour toujours, sans relâche.

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Haragàn: paresseux en espagnol

Haragas : mot utilisé en Afrique du Nord pour désigner les clandestins qui «chavirent» vers l’Europe.
Motifs: F. M. Dostoevsky «...à propos de famille fortuite» in « journal d’un écrivain », 1877.

mercredi 16 janvier 2008

La Mat, le Klach et l’humilié

L’handicap et l’handicap.
Il était un homme handicapé à tel point qu’il ne pouvait ni combattre, ni fuir la haine. Il était donc obligé de la subir. Son espace vital, son dröm, était envahi chaque jour par des hommes bruyants en «treillis». Ils venaient de plus en plus nombreux. Les francs-méchants version «jumelles». Le blocus. Le napalme. Ceux des siens que leurs jambes pouvaient porter se sont enfuis vers les pavés, ceux que leurs esprits ne pouvaient lâcher ont préféré le maquis. Les indifférents et les insoucieux ont choisi de ne rien faire. Il ne restait plus que les telluriques trop atachés à leur point d’ancrage. Ils ne restait que ceux qui ne pouvaient marcher d’eux-mêmes. Les accablés par la gravité terrestre et la gravité tout court. L’homme à la toge blanche était de ces derniers. Le seul homme à l’accueil, à répondre de tout - et de quoi, bon Dieu?! – devant une rangée de «Matés». Le préposé à la Mat, la poire du para. Oui il devait donner les noms, les caches et que sais-je encore, de tous les absents surtout les fauves qui ne sortaient que la nuit tombée. Des absents qui n’avaient pas tort. Malmené, bousculé, térrorisé par la meute à la Mat, l’homme à la toge blanche tente de relever sa jambe en usant de sa canne, ses yeux verts voient noir. « Alors, oû sont les fauves? Tu sais bien oû sont les fauves, n’est-ce pas?» lui demanda-t-on. L’homme à la toge blanche avait le tort de n’avoir jamais connu la langue franche, l’opportunité ne s’etait pas présentée durant ces siècles de fuite toujours plus loin, toujours plus haut du dröm de l’homme à la toge blanche, aux yeux verts et aux deux handicaps. Soudain il se rappella qu’il connaisait deux mots de cette langue «oui» et «non» et il choisit de dire «non». Mauvaise réponse et l’homme à la toge blanche roula dans la poussière, il sentit la crosse de la Mat mais pas ses gémissements. Plus tard il revint à ses esprits et comprit qu’il était seul, son calvaire etait términé, pour aujourd’hui. Car demain, peut-être après-demain il en sera de même. L’homme humilé décida que la prochaine fois il donnera une autre réponse, le deuxième mot de son lexique: «oui», fasse le Créateur que le salut vienne de ce mot et peut-être les démons à la Mat le gracieront. Mais ceci s’avérera la deuxième mauvaise réponse. Ainsi dura le calvaire de l’homme à la toge blanche aux deux handicaps.

A toi Dda (je dirai pas ton nom), (j'espère que tu es toujours de ce monde), à celui qui moi petit enfant je croisais sur mon chemin sans jamais omettre de te dire bonjour, je voudrais te dire que je te dois à toi ma persévérance juvénile dans l’apprentissage de la langue salutaire. Je voudrais te dire mon respect profond car tu n’as jamais trahi ta terre et ton dröm. Ton cousin le fauve que tu savais caché sous la paille derrière les mules à quelques mètres du lieu oû l’on t’interrogait, le jour oû l’on t’enleva ton varnus, ta toge blanche, mais toi tu persistais «non, non, non... », connaissais-tu d’autres mots ?. Ton cousin le fauve releva ton honneur bafoué, ta toge était désormais plus blanche que jamais. La voûte celeste portée par l’atlante, le varnus par tes épaules, je voudrais saluer la grandeur de ton âme, ô l’homme à la toge blanche.


Memoria
L’homme à la toge blanche perdera sa compagne deux décennies plus tard par la faute des «blouses blanches». Encore deux décennies plus tard, la peste est de retour, et l’homme à la toge blanche perdera son fils cadet sauvagement assassiné par les «chumers» armés, ces nihilistes à la Klach et à la hâche. Telle est la triste histoire de l’homme à la toge blanche.


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"la Mat" : Le Mat 49, fusil français des années de braise
"le Klach": La Kalachnikov, fusil d’assaut russe AK-47

mardi 15 janvier 2008

LA LANGUE AU PLURIEL

Difficile exercice que de faire le décompte des langues que l’on connaît et de l’importance que revêt chacune d’elle pour nous, surtout si l’on a quarante ans et que l’on a pas mal voyagé par-ci, par-là. Je n’aime pas le terme «polyglotte», ni «cosmopolite» d’ailleurs. Connaître d’autres langues que la sienne, l’intrinsèque, c’est d’abord se frotter à d’autres cultures, sans confrontation aucune, ensuite c’est le meilleur moyen d’universaliser sa personnalité. Bien sûr que l’on risque parfois d’y perdre ses marques mais certainement pas ses valeurs. Bien au contraire, cet enrichissement est capable de donner toute une autre dimension à la pensée et à la personnalité de celui qui veut bien en profiter.
Pas vraiment envie de faire une analyse comparative de «mes» langues, l’héritée et les empruntées, mais plutôt de mettre un symbole, une petite histoire en face de chacune d’elles, de les situer dans le temps ou périodes de ma vie, histoire de voir comment et à quel moment ces langues ont élu (ou pas) refuge chez moi et depuis accompagnent pour ne pas dire conduisent mon esprit.

La langue maternelle :
Le premier cercle. L’enfance. La page blanche. Les contes kabyles. Le chant berbère.
La magie: je suis un enfant d’Afric. Refus catégorique de porter le «herz» (talisman, amulette) ou de me faire un tatoo cérémonial par les africains sahariens «sidi-aamar» (~ nos «gnawas»).
Le souvenir le plus lointain: à 3-5 ans, j’ai insulté la voyante chez laquelle ma mère m’a emmené. Garçon de course pour les aînés, la famille, ainsi de suite... «dégourdi» quoi !
L’école: lieu fabuleux, «la neige tombe» , «petit capitaine»...
Les sobriquets.
Hantise et Peurs :
- la peur bleue: celle d’être sacrifié comme le fils d’Abraham à la place du mouton de l’Aïd (façon d’inciter les plus petits enfants à participer au rituel «de la canne» qui consistait à assister à l’abattage des béliers et à faire imbiber de sang du mouton fraîchement abattu sa canne en roseau, tout ça 7 fois, il fallait donc faire le tour de beaucoup de maisons, faire son planning et surveiller son timing. Quelle horreur ! Mon père n’assistait jamais à ce rituel et allait à des kilomètres pour évitéer l’odeur du sacrifice. Moi à 9 ou 10 ans j’ai senti le dégoût pour ce rituel et je l’ai abandonné, rituel d’ailleurs disparû depuis).
- peur des ténèbres, des esprits invisibles, de la mort
- du cyclope Uarzen, de l’ogresse Tsériel, de l'hydre Lafâa (Thalafsa)
- peur du retour des francs-méchants, du «boucher diurne» akli u’zel (Clausel), du sanguinaire Bichoh (Bugeaud),
- des Aâdamen (brigands), peur de l’envahisseur-oppresseur en «kaki» parlant une langue étrange.
Cauchemar : un sanglier à mes trousses et mes pieds noués. Voilà pourqoui je n’aime pas a-hellouf !

La langue paternelle:
L’adolescence. Le silence. La pudeur.
Pères absents ou autoritaires.


La langue communautaire:
La cour. Les jeux. Le village. Les règles. L’assemblée. La fontaine. La beauté. La première âme.

La langue désignée-fraternelle:
La jeunesse. La ville. Le carrefour. Le rond-point. Le dilemme. La communication. Le remue-ménage. Les palladiums. Les sosies. Les oisifs.

La langue salutaire :
La langue étrangère
Lat1
Le 2ème cordon ombilical
Masculin.
Le boulevard.
Le «véhicule» utilitaire.
Le livre. L’horizon. Le voyage. La Mer. La route. Le monde. Le besoin. L’homme. Les références. Rompre l’isolation. L’équilibre. «Le fils du pauvre». Peur de Victor Hugo. L’ignorance et l’humour. La condescendance. La reconnaissance. L’impatience. La passion. Le tremplin.

La langue d’office:
La langue étrange.
Cestmythique
Le nombril.
Féminin.
La fourrière.
Le «véhicule» autoritaire.
La pyramide sur la montagne. La plaine interdite. Arsène Lupin en langue étrange. L’impasse. La confrontation. L’ignorance. Les nihilistes. La fuite en avant. La fondamentale. Les autres. La fatalité. Le sommeil de plomb. L’incompatibilité. La rupture. La chute libre.

La langue Rouge:
Le terminus. La désillusion. L’oubli. L’hibernation. Choc-thérapie. La descente aux enfers. Le purgatoire. La traversée des grands espaces. La solitude. La fin d’un monde. Le dénouement.

La langue «Fondu» (sans e):
L’éveil. La progéniture. La responsabilité. La conscience.

La langue jadis salutaire, bis :
Les retrouvailles. De l’autre côté de l’Europe. Les «Languoliers». La fin du bail.

La langue-gouache :
La masse. La tâche de gouache. La promenade des anglais.

La language:
English or not to be. La passation. Le premier humain : premier et humain.

La langue Rousse :
Les chemins de la conversion. Dovlatov l’ascenceur. Dostoevsky en originale et en originelle. La leçon. Euréka.

La langue maternelle, bis:
Le retour. Prospecter aux sources. La fouille. Le témoignage. Le défi. «Prédictions».

Les périphériques :
l’italien, les langues slaves, l’allemand

Les oubliées:
Le grec: un manuel à 6 € et en-avant l’autodidacte pour réaliser ton rêve d’enfance: à quoi ressemble le grec?
Les nôtres: des Canaries jusqu’à Siwa, le retour de Dieu en Afric est pour bientôt.


La grande muette :
Les sourds-muets. Les branchés. Les accablés. Les vieux.
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Mardi grave :
Conjugaison.
Education dhimiya.

La «Mat», le "Klach" et l’humilié: (voir ce Post plus haut)
L’handicap et l’handicap.

Les dérivés :
Les ordinateurs du parti.

Le pieux et la langue :
La cinquième colonne?

L’homonyme:

DALI:

Le Printemps de tous les jours:

Sicherland:

Le fils du chef: (voir ce Post plus haut)

L’enfant de l’infirmière:

Folklorique:
Village people.
Legacy