Difficile exercice que de faire le décompte des langues que l’on connaît et de l’importance que revêt chacune d’elle pour nous, surtout si l’on a quarante ans et que l’on a pas mal voyagé par-ci, par-là. Je n’aime pas le terme «polyglotte», ni «cosmopolite» d’ailleurs. Connaître d’autres langues que la sienne, l’intrinsèque, c’est d’abord se frotter à d’autres cultures, sans confrontation aucune, ensuite c’est le meilleur moyen d’universaliser sa personnalité. Bien sûr que l’on risque parfois d’y perdre ses marques mais certainement pas ses valeurs. Bien au contraire, cet enrichissement est capable de donner toute une autre dimension à la pensée et à la personnalité de celui qui veut bien en profiter.
Pas vraiment envie de faire une analyse comparative de «mes» langues, l’héritée et les empruntées, mais plutôt de mettre un symbole, une petite histoire en face de chacune d’elles, de les situer dans le temps ou périodes de ma vie, histoire de voir comment et à quel moment ces langues ont élu (ou pas) refuge chez moi et depuis accompagnent pour ne pas dire conduisent mon esprit.
La langue maternelle :
Le premier cercle. L’enfance. La page blanche. Les contes kabyles. Le chant berbère.
La magie: je suis un enfant d’Afric. Refus catégorique de porter le «herz» (talisman, amulette) ou de me faire un tatoo cérémonial par les africains sahariens «sidi-aamar» (~ nos «gnawas»).
Le souvenir le plus lointain: à 3-5 ans, j’ai insulté la voyante chez laquelle ma mère m’a emmené. Garçon de course pour les aînés, la famille, ainsi de suite... «dégourdi» quoi !
L’école: lieu fabuleux, «la neige tombe» , «petit capitaine»...
Les sobriquets.
Hantise et Peurs :
- la peur bleue: celle d’être sacrifié comme le fils d’Abraham à la place du mouton de l’Aïd (façon d’inciter les plus petits enfants à participer au rituel «de la canne» qui consistait à assister à l’abattage des béliers et à faire imbiber de sang du mouton fraîchement abattu sa canne en roseau, tout ça 7 fois, il fallait donc faire le tour de beaucoup de maisons, faire son planning et surveiller son timing. Quelle horreur ! Mon père n’assistait jamais à ce rituel et allait à des kilomètres pour évitéer l’odeur du sacrifice. Moi à 9 ou 10 ans j’ai senti le dégoût pour ce rituel et je l’ai abandonné, rituel d’ailleurs disparû depuis).
- peur des ténèbres, des esprits invisibles, de la mort
- du cyclope Uarzen, de l’ogresse Tsériel, de l'hydre Lafâa (Thalafsa)
- peur du retour des francs-méchants, du «boucher diurne» akli u’zel (Clausel), du sanguinaire Bichoh (Bugeaud),
- des Aâdamen (brigands), peur de l’envahisseur-oppresseur en «kaki» parlant une langue étrange.
Cauchemar : un sanglier à mes trousses et mes pieds noués. Voilà pourqoui je n’aime pas a-hellouf !
La langue paternelle:
L’adolescence. Le silence. La pudeur.
Pères absents ou autoritaires.
La langue communautaire:
La cour. Les jeux. Le village. Les règles. L’assemblée. La fontaine. La beauté. La première âme.
La langue désignée-fraternelle:
La jeunesse. La ville. Le carrefour. Le rond-point. Le dilemme. La communication. Le remue-ménage. Les palladiums. Les sosies. Les oisifs.
La langue salutaire :
La langue étrangère
Lat1
Le 2ème cordon ombilical
Masculin.
Le boulevard.
Le «véhicule» utilitaire.
Le livre. L’horizon. Le voyage. La Mer. La route. Le monde. Le besoin. L’homme. Les références. Rompre l’isolation. L’équilibre. «Le fils du pauvre». Peur de Victor Hugo. L’ignorance et l’humour. La condescendance. La reconnaissance. L’impatience. La passion. Le tremplin.
La langue d’office:
La langue étrange.
Cestmythique
Le nombril.
Féminin.
La fourrière.
Le «véhicule» autoritaire.
La pyramide sur la montagne. La plaine interdite. Arsène Lupin en langue étrange. L’impasse. La confrontation. L’ignorance. Les nihilistes. La fuite en avant. La fondamentale. Les autres. La fatalité. Le sommeil de plomb. L’incompatibilité. La rupture. La chute libre.
La langue Rouge:
Le terminus. La désillusion. L’oubli. L’hibernation. Choc-thérapie. La descente aux enfers. Le purgatoire. La traversée des grands espaces. La solitude. La fin d’un monde. Le dénouement.
La langue «Fondu» (sans e):
L’éveil. La progéniture. La responsabilité. La conscience.
La langue jadis salutaire, bis :
Les retrouvailles. De l’autre côté de l’Europe. Les «Languoliers». La fin du bail.
La langue-gouache :
La masse. La tâche de gouache. La promenade des anglais.
La language:
English or not to be. La passation. Le premier humain : premier et humain.
La langue Rousse :
Les chemins de la conversion. Dovlatov l’ascenceur. Dostoevsky en originale et en originelle. La leçon. Euréka.
La langue maternelle, bis:
Le retour. Prospecter aux sources. La fouille. Le témoignage. Le défi. «Prédictions».
Les périphériques :
l’italien, les langues slaves, l’allemand
Les oubliées:
Le grec: un manuel à 6 € et en-avant l’autodidacte pour réaliser ton rêve d’enfance: à quoi ressemble le grec?
Les nôtres: des Canaries jusqu’à Siwa, le retour de Dieu en Afric est pour bientôt.
La grande muette :
Les sourds-muets. Les branchés. Les accablés. Les vieux.
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Mardi grave :
Conjugaison.
Education dhimiya.
La «Mat», le "Klach" et l’humilié: (voir ce Post plus haut)
L’handicap et l’handicap.
Les dérivés :
Les ordinateurs du parti.
Le pieux et la langue :
La cinquième colonne?
L’homonyme:
DALI:
Le Printemps de tous les jours:
Sicherland:
Le fils du chef: (voir ce Post plus haut)
L’enfant de l’infirmière:
Folklorique:
Village people.
Legacy
mardi 15 janvier 2008
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