mardi 22 décembre 2009

Base

Post consacré à une notion importante.

Toute nation, tous les pays, tous les peuples ont leurs principes, leurs traditions qui leur servent de repère dans ce monde. On va voir les nôtres, nos fondamentaux!

Tikjda
Quand on parle des traditions ancestrales kabyles nous disons laawayedh negh ou laâewayedh negh (nos coutumes, nos traditions). Quand nous parlons des aïeux, des ancêtres nous disons lejdhudh et nous utilisons aussi le terme thajadith relatif à notre fidélité aux générations anciennes, à nos origines. Quand nous parlons de sur quoi reposent notre peuple ou notre foyer (maison) nous utilisons le mot a-jeggu (pilier, colonne). Nous avons aussi tha-gejdhith qui au pluriel est thi-gejdha transcrit en français Tikjda qui est un lieu très connu, Tikjda sont Les Colonnes du Jurjura. Eh bien thi-gejdha (Tikjda) signifie aussi ce qui nous donne la force, ce qui nous sert de support et d'appui, les fondements sur lesquels repose notre pays kabyle, les fondations de notre peuple, la base de notre foyer et de notre patrie.

Cèdre
Vous aurez bien sûr remarquer que jedd existe aussi en arabe (djed = grand-père) mais il faut bien comprendre que la prononciation en kabyle a été influencée par le sémitique-arabe mais la consistance de nos mots est préservée. Nous allons voir que le "aa" prononcé comme le ayn (â, 3) sémitique-arabe aurait supplanté une autre lettre. Nous allons voir aussi les mots utilisés plus haut sous un autre angle.
tha-gejdhit, thi-gejdha (Tikjda) est à la racine avec gJ (le g, ga est spirant)
a-jeGu est avec la racine inverse JG (le G, Ga est occlusif)
Ces deux mots attestent le même sens de piliers, de colonnes mais ils sont prononcés différement avec la racine JG ou son inverse gJ. Alors est-ce que a-jeGu serait plutôt a-geju? Ou bien thi-gejdha serait plutôt thi-jegdha?
thi-gejdha serait probablement thi-gejdhaR avec un R rétabli à la fin du mot, logique car le mot tha-gejdhit fait référence au tronc de cèdre qui sert de colonne centrale à la maison kabyle. Le tronc en kabyle est aussi avec un R soit jedhRa.
Comme dans le mot kabyle a-arur (dos) altéré en a-âerur, on dit a-zagur aussi. C'est donc le dos ou peut-être aussi la colonne vertébrale. Et remaquez bien que zg de zagur est proche de jg de jegu allemmas (pilier central, colonne centrale). De la racine jg on est arrivé à la racine zg dont on va voir la fome plus soft avec sk comme dans le mot a-skiw = le bassin (anatomie), la jonction entre la colonne vertébrale et les membres inférieurs . Ces racines jg, zg, sk indiquerait en plus de ce qui est au centre/milieu (colonne, bassin) comme point de jonction voir centre de gravité, une chose très importante du point de vue rationnelle surtout que zg de zGa = constant, constante. Du point de vue des maths/géométrie la constante pourraît être un rapport, un chiffre. Cette racine zg est aussi dans a-zGar = taureau, boeuf, le symbole de la force vitale.
A propos de force en kabyle on dit jeHed, djeHed (fort) mot kabyle même s'il a été phonétiquement altéré et même proche d'un mot sémitique-arabe avec tout un autre sens djiHad, le jihad! Très probablement notre jeHed serait jeGed (proche de a-jeGu) ou même jeGedR, zeGadr, sekadr. De même rien ne nous empêche de supposer que le mot thi-gejdha (Tikjda) serait thi-gejeHedha en relation avec jeHed (fort), ou bien ce mot serait thi-gejedhRa en relation avec le tronc et le cèdre. Tout ça sera vérifié plus tard.

Sexe oû?
On va rigoler une peu va, façon de faire une pause! Le couscous en kabyle et mazigh se dit en réalité seksu (sexu!), marrant non?! Ce mot viendrait de la couscoussière appellée tha-seksuts qui n'est pas sans rappeller par sa racine SK e mot askiw (bassin). Simple coincidence?

Ordre
Pour faire règner l'ordre certains n'hésitent pas à avoir recours au bâton, hélas. En kabyle le bâton est appellé a-ukaz, altéré en âukaz/3ukaz par le ayn (â, 3) sémitique. Bien faire, classer, régulariser ou ordonner en kabyle se dit qaadh, sqaadh altéré en qaâedh/sqa3edh, pour info en arabe c'est tartib, nidham donc aucun lien avec nos notions. Et pourtant notre qaâedh est phonétiquement proche de deux mots arabes qaâida, qa3ida (al-qaïda) = la base, la fondation. En kabyle on dit tha-qaats, thaqa3ets pour une surface pleine donc régulière (ordonnée!), rien de tel chez les arabes pour qui qa3a/qaâa = salle, hall, cour, chambre. C'est pour vous dire nemvaadh khas nemqarav, on est différents mêmes si on est proches (ici phonétiquement).
Mais alors comment nous débarasser de cet intrus ayn (3, â) surtout que dans différents cas il altère différentes lettres kabyles. Dans le cas pris pour exemple aujourd'hui ça donne cette formule:
â, 3 ~ j (voir z, s), ou g/G/C
Pour comprendr pourquoi prenons un mot kabyle et comparons le à un mot arabe avec le même sens. Notre tha-qRaats altéré en tha-qRa3ets signifie "bouteille" tout comme l'arabe qar3a/qarâa. Maintenant on prend un autre récipient phonétiquement proche existant en kabyle et mazigh mais pas en sémitique-arabe, le mot est a-veqRaj, tha-veqRajth (theière, cafetière).
On peut supposer que dans le mot qRâa (bouteille) la forme kabyle-mazigh devrait prendre un j voir s ou z à la place de â/3 étranger et serait donc tha-qRajth, tha-qRasth, tha-qRazth.
Le mot âukaz (bâton) serait alors jukaz ou juGaz proche de a-jeGu (pilier, colonne).
Idem pour qaâa qui serait qaja, on compend pourquoi la confusion e kabyle pour dire a-qejdhuR ou a-jeqdhuR (ustensile), voir aussi luqjaR, leqjaR/legjaR? (casier, tiroir), mot ayant donc un rapport avec le classement et l'ordre tout simplement!
Cette formulé utilisée pour les patronymes ayant cet intrus ayn (3, â) donnerait ça par exemple:
awis, âawis (Aouis) devient jawis (ou Bejaoui?), sawis ou zawis (Zaoui, Zwaw existent).
aalmam, âllam devient jelam, sellam, zellam ou bien gellam, Gellam, callam (du toponyme Calama-Guelma?)
Et puis âïssa en arabe devient logiquement jaissa ou Jésus!
Bref, cette formule est apparement valable dans certains cas mais il ne faut pas la généraliser. L'essentiel aujourd'hui est que nous avons retracé les fondamentaux, les notions fondamentales de l'identité kabyle, la base et les piliers sur lesquels repose notre identité kabyle et notre pays kabyle.