Si vous avez lu le billet assez récent "Douc-Douc" vous serez donc au courant des attaques virulentes d'un ancien indignitaire du régime arabo-islamiste argélien et de sa clique contre le journaliste kabyle Arezki Aït Larbi (Rezki Ath llaRvi). Ces bonobos kabylophobes osent en plus interpréter le nom de famille de ce kabyle à leur façon et suivant leur QI en faisant de Aït Larbi "le fils de l'arabe", comme ces araberies et autres conneries bédouines peuvent induire les gens en erreur j'ai jugé nécessaire de traiter d'urgence l'étymologie de ce patronyme kabyle Ath llaRvi transcrit en français à l'état civil algérien Aït Larbi. C'est une façon pour moi de remercier Dda Rezki Ath llaRvi et c'est aussi mon devoir de défendre un compatriote kabyle face à ce déluge de mensonges et d'araberies qui n'ont d'autre but que de discréditer ce patriote kabyle.
Structure
Voici un petit rappel pour ceux qui voudraient comprendre notre toponymie et nos patronymes.
Les patronymes, noms de famille, sobriquets et parfois les prénoms kabyles (mazigh) sont toujours issus de l'origine géographique (du toponyme).
Une commune kabyle est constituée de plusieurs villages, généralement le nom de la commune ou fédération doit porter le préfixe Ath qui a deux sens: 1. il atteste l'appartenance à une fédération, 2. il est un préfixe en toponymie. Exemple de commune ou fédération: Ath Dwala, Ath Yirathen, etc...Chaque commune contient plusieurs villages.
Un village kabyle porte un toponyme relatif à son relief et à sa situation géographique dans sa commune, il peut contenir un préfixe Ath dans certains cas (ex. Ath Yidhir) ou ne pas le contenir (ex. Ighil Mimmun, Thaderth Uphella). Chaque village est divisé en plusieurs quartiers adhrum-idherman.
Chaque adhrum kabyle doit porter inévitablement un nom avec le préfixe Ath. Généralement adhrum est un quartier (et toponyme) de familles proches, c'est le premier cercle. Le nom du quartier adhrum commence par Ath et lui aussi il fait référence au positionnement géographique du quartier, exemple Ath Lewnis.
On utilise le préfixe Ath, Nath (avec N du génifi) pour désigner l'origine géographique de la personne.
On utilise le préfixe U, W (parfois pW-pu, bW-bu) pour désigner l'origine ethnique de la personne ou plus exactement son ascendance par le père, ex. U'ReZqi, WReZqi (Ou'Rezki, Warezki)) = fils d'Arezki, fille d'Arezki.
Préfixes
Les préfixes utilisés dans les patronymes kabyles et mazigh, nord-africains par extension, sont nombreux. Certains de ces préfixes ont été maquillés-arabisés.
Ath transcrit à l'état civil Aït le plus souvent arabisé en Béni-, Ben-.
Vu est souvent arabisé en Bou-. Ce Vu utilisé pour les sobriquets avec le sens de "celui au/l'homme à..." pour marquer une caractéristique particulière de la personne, ex. vuqeRu (l'homme à la grosse tête) ou vutheshashith (l'homme à la calotte, celui qui porte la calotte).
Vel est arabisé en Bel-
Bref, pour mémoriser ces préfixes déformés Ben-Bou-Bel surtout si vous n'êtes pas familier de ce pays il faut retenir la formule suivante Bon-Beau-Bel homme (ex.: bon homme, beau/bel homme).
Ensuite il faut noter que le B arabe altère notre V et le P car ces deux sons n'existent pas en arabe tout comme les sons spirants, k/g kabyles par exemple.
Larbi
Ce nom de famille est issu d'un lieu géographique, donc il faut retrouver le toponyme correspondant, c'est la règle. Ensuite il faut le regouper des noms quasi identiques. En effet en kabyle on retrouve les noms aaRav, muhdh'aaRav (transcrit Mohand Arab!), yaRvi-Larbi, Laribi. Et ce nom est lié au toponyme yaRva, LlaRva (ex.yaRva nath dwala, LaRva nath yirathen) en kabylie que l'on retrouve sous la forme arabisée Larba, Larbaa ailleurs (près de Blida par exemple). L'autre forme de yaRva, Larba est avec "gh" devant le R soit a-ghRiv (voir toponyme Aghribs en Kabylie) qui a donné des noms comme agheRvas (transcrit à l'état civil Guerbas).
Maintenant qu'on a cerné le problème nous allons procéder primo à reconstituer le nom car il est amputé, secundo à vérifier les altérations phonétiques arabes du nom d'origine en kabyle, tertio la forme avec le "gh" comme dans Aghribs.
1. Larbi, autres noms proches en Kabylie: Laribi, Larbès
vel- (Bel-) en prefixe complet à la place de L (forme courte) donnera:
L'arbi, L'aribi = Bel Arbi, Bel Aribi
Remarque: un autre préfixe Ben- à la place de Bel- engendre les noms Ben Arbi (ex.Benarbia) dans les régions arabophones d'Algérie et d'Afrique du Nord.
2. Altérations phonétiques, le B arabe a cannibalisé notre V ou sa forme soft Ph (F)
L'arbi, L'aribi, Bel Arbi, Bel Aribi = Bel Arphi, Bel Arifi.
Le nom Bel-Arif est attesté en Kabylie, la forme Rif, Arif est plus conforme à la langue kabyle, rifaine (mazigh en général). En outre le préfixe Ben- à la place du préfixe Bel- engendre les noms Ben Arfa dans les regions arabophones de Tunisie et d'Afrique du Nord.
3. La forme Larba avec "gh" (et "kh" aussi) va donner l'gheRv, l'kheRv. En clair le toponyme mazigh concerné c'est khRv de a-kheRuv, tha-kheRuvth (Takharoubt) en Kabylie comme El-Khroub à l'Est dans le pays shawi. Ce toponyme va générer un nom patronymique que vous connaissez normalement: vu-kheRuv ou Boukherrouba (vrai nom de Boumédienne, un shawi arabisé).
Voilà qu'on a vu toutes les variantes des noms proches de Aït Larbi, j'espère que cette information remontera jusqu'aux oreilles de Dda Rezki comme ça il n'aura aucune difficulté à donner l'étymologie de son patronyme surtout que les ignares bédouins lui cherchernt la petite bête y compris sur ce terrain.
Identités
Je pense avoir maintenant compris comment se formaient les noms kabyles, mazigh et nord-africains par extension. En effet les préfixes Ath (AïT), Vel (BeL), Vu (BOU-) et BeN- utilisés dans des noms composés ont une forme courte T, L, OU, N respectivement pour les noms simples. Voici un exemple assez simple de neGazi transcrit Neggazi à l'état civil fancisé, il n'a rien à voir avec neGez (sauter)! son origine est un lieu géographique, un toponyme:
..Negazzi = BeNegazzi ou Ben Ghazi pour la forme arabisée. Sa forme kabyle mazigh devrait poretr non pas un i à la fin de gazzi-ghazzi voir même qaci (kaci) mais une autre lettre, probablement r des toponymes ighzeR, thighzeRth, qseR-thiqesRayin (Tixeraïne). Ou bien la terminaison est en L donc ben ghezall proche des noms modernes L'ghazzi, Ghezzal, Ghouzalli et des toponymes ghuzlan (sour bel'ghouzlane).
Autre exemple avec le nom algérien neZaR (fancisé en Nezzar) qui avec le préfixe N complet (Ben-) serait Ben-ZaR, là on voit rapidement qu'il manque une terminaison (le son est aspiré en fait) en G, don Ben-ZaR serait Ben-ZaRG proche du nom existant en Algérie Ben-Zarga. En clair Nezzar = Benzerga mais les deux formes diffèrent. Nezar avec le préfixe N (Ben-) en U, Vu (Bou-) donnera son équivalent uZaR, vuZaR, puZaR, vuZaR transcrit en français Bouzar attesté en Kabylie...comme qui le nom Nezzar (un général de la junte militaire algérienne) rappelle phonétiquement le nom d'un autre impitoyable, le conquistador espagnol Pizaro, mais ce n'est que pour la petite blague donc pas de raccourci SVP.
La fome complète du nom Lwennas (voir aussi les formes francisées-arabisées Lounis, Lounici) avec Vel-(Bel-) à la place du L court serait Vel-wennas (valwannes, sidhi valwa - sidi baloua) ou Bel Wannes, wannes est aussi un nom kabyle.
Benchicou n'a rien à foutre avec la version folklorique (et ridicule!) Ben "fils de" (en arabe) -chico (en espagnol). Ce nom Ben Chikou est en relation avec un toponyme qui est à l'origine d'autres noms comme Ben Chikh (le cheikh n'y est pour rien!), leur homologue kabyle est le nom isyaxen (Issiakhen), cette racine seyakh est peut-être la même que l'algéroise shayeh (en fr. chayeh) de Oued Ouchayeh à El-Harrach appellé Oued Ou'fayeh (la rivière puante) pour les odeurs qu'il dégage. Le toponyme en question serait probablement la racine [SG] ou [SGR] des toponymes Syg, Siga, Sougueur ou sa variante altérée (arabisée) suq (Souk) qui a toute une autre signification en toponymie kabyle et mazigh nord-africaine. Il ne faut pas non plus exclure le lien avec la forme zg de sig-souk qui a apparement engendré les noms zegri ou Zekri, surtout dans l'est algérien. En clair Benchicou est très probablement identique à Benchikh et il n'est pas exclu qu'ils soient tous deux une autre forme de Benzekri, Zekri.
Le nom d'Alger, de l'Algérie serait aussi concerné. On appelle cette ville (ce pays) par L'dzayer en kabyle comme en argot DZ. Ce ne serait pas étonnat si le vrai nom contenait vel (Bel-) à la place du L, soit L'dzayer serait Beldzayer? Là ça coince donc il faudra approfondir.
Par contre le toponyme du sud algérien lleghwadT transcrit Laghouat est facilement repérable, il devient Bel-aghouat qui avec une altération assez banale du R-L va donner BeR-aghouat ou Berghwata au sud marocain.
Il en est de même pour le toponyme i-veRvashen Barbacha du côté de Vgayeth Bougie, l'altération R-L nous dit que Barbacha serait Bel-abbash ou plutôt Bel Abbas comme la ville de l'ouest algérien, et puis c'est une autre forme de Ath Abbas en Kabylie ou Béni-Abbas dans le sud algérien; Reste à dire que ce "Abbas" actuel devrait avoir une autre forme authentiquement kabyle qui reste à étudier, on y reviendra sur ce blog.
Belouizdad. La racine [wz] donne les prénoms féminins kabyles wiza, lwiza, wezna; avec le préfixe complet vel (Bel-) elle donne vel-wiz (Bélouis) en Kabylie et un nom plus complet Belouizdad ailleurs en Algérie. En outre il 'n'est pas exclu que le nom A-wis altéré en Âawis (Aouis) serait idem à bel-wiz (Bélouis). Quel toponyme a donné ces noms? Avec le "z" altéré la racine devient "wj" comme dans a-qawej, avec un T/D de terminaison (affixe féminin?) elle devient wjt, wjd comme dans wejda Oujda au Maroc et qui devrait exister ailleurs en Afrique du Nord mais avec une autre prononciation.
Tasfaout. Un nom "maure" (ouest-algérien, marocain, sudiste) simple qui commence par T cache un nom composé qui commence par le préfixe Ath Aït dans sa variante kabyle. Tasfaout devient Aït Sefaw, le préfixe aït remplacé par Ben (ou Bel/Bou) nous donne Béni-Sefaw ou simplement Béni-Saf. Le toponyme qui a donné Tasfaout (en Oranie) serait comme le nom Béni-Saf (en Oranie), cette racine SPh ou Saf indiquerait "le centre, le milieu, le midi, zéro" ou serait probablement amputée d'une terminaison (R aspiré) de sphara (ex. Aïn Sefra) très présent en toponymie nord-africaine et on a donné déjà certaines explications sur ce blog à propos du sens de "sphR" en toponymie mazigh nord-africaine (centre, le point "zéro"). Cette même racine serait proche du nom pheRawn-sephrawn? (Féraoun, Sefraoun?) en Kabylie comme du toponyme i-phrawsen (mont Feraoucen, Sefraoucen?) dans la région de Tlemcen.
Voilà qu'on a sensiblement avancé dans cette épreuve difficile qui consiste à déchiffrer les noms kabyles, mazigh et nord-africains par extension. C'est un grand pas en avant il me semble. On a le droit de s'en réjouir car on a enfin les arguments nécessaires pour mettre fin au massacre identitaire et à l'oubli. Les folkloriques "ton nom est personne, ton nom est perdu, ton nom est arabe (bédouin)" ne feront plus recette en Afrique du Nord. C'est une grande victoire du Peuple, de la Vérité du peuple et du Créateur sur les usurpateurs et ceux qui jurent par le mal.