lundi 19 mai 2008

Ssymétrie axiale libyque

Achevé le 23.05.08, les conclusions suivront à part (nouveaux billets)
Avant-propos
Il m’a été donné de lire que le «s» libyque ou du tifinagh symboliserait le soleil. Je n’en suis pas sûr. Rien qu’à prononcer ce son «s» l’on comprend qu’il s’agit plutôt d’un courant, d’un cours ou de cycle. Il est assez bizarre de voir que le mot s’tsawil = lentement/doucement ressemble à l’anglais slowly (pas de raccourci svp) avec chez nous le suffixe wil/wel du mouvement rapide ou lent (ghiwel, stsawil)...et plus rigolo encore wheel en anglais signifie roue! Est-ce que tout le monde sait qu’en kabyle comme dans beaucoup de langues «ssssss...» est une invitation au silence comme dans susem = tais-toi? Et combien de gens savent que (par mutation du «s» en «sh») commander l’arrêt à un mulet ou à un âne en kabyle on dit « sh’sh’sh’– a», il s’arrête s’il n’est pas têtu. Bon, on finit là avec les anecdotes et on passe aux choses sérieuses!

Le S libyque
Le son/la lettre «S» se transcrit différement en ancien libyque (en forme de sablier), en tifinagh saharien et en tifinagh du Hoggar (cercle avec au centre le point qui symbolyse l’axe, l’essieu de la roue); cette dernière variante est celle qui est adaptée par l’académie berbère. Toutes ces 3 formes ont une chose en commun: la symétrie par rapport au centre ou au milieu, la symétrie axiale.

AXE
En mathématiques un axe est représenté par une droite avec : une orientation, une origine et une unité. En géométrie, un axe est une droite qui sert à construire une symétrie : la symétrie axiale (dans le plan). Dans l'espace, un axe peut aussi servir à décrire une rotation. Voici un lien pour en savoir plus sur la symétrie axiale: http://www.mathox.net/sixiemes_symetrie_axiale.html

Rien qu’à voir les lettres libyques et tifinagh on peut comprendre que tout colle. La symétrie est dans la transcription des lettres et le vocabulaire à commencer par sin = 2 ou la préposition «s» = avec. L’origine dans le temps et dans l’espace est attestée par la préposition «s, si, seg» et les adverbes de lieu ansa = d'oû, sani = oû. L’orientation est d'abord un sens (direction) et sens tout court comme isegh, sser; Elle signifie aussi aspiration, espoir, ambition comme dans asirem. L’unité est attesté par sin = 2 mais aussi par les adverbes dhrus = peu, deqs = assez et adTas = beaucoup/grand nombre, etc...; la parité qui découle de la symétrie est attestée par «s» = accompagné de qui/assorti de quoi/avec quoi, ainsi que par le verbe wanes, dans les mots idhis = flanc (flanc droit, flanc gauche, donc parité), sukref qui constitue toujours 2 tresses de cheveux nattées, et probablement aussi ighes = os si l'on considère que les os du squelette, les plus importants du moins, sont le plus souvent pairs. Géométriquement les mots désignant la symétrie sont bien sûr attestés en architecture : asallas, thasara, etc...Dans l’espace la rotation de notre planète (donc de notre temps) ou sa révolution autour de son axe ou du soleil est bien là : ass (jour) et asswugas (année).

STREAM
Cours = cheminement, mouvement d’écoulement, d’eau par exemple : cours d’eau (asif = rivière, fleuve), succession de temps voir même un cycle (ass = jour), enchaînement, dévellopement, processus. Du mot cours on aura course, courir qui se dit aszel en kabyle, ici le «s» se muterait en «z» (phénomère très répandu, idem pour le «s» en «sh» d’ailleurs). Ce "s" processus est bien distingué par des étapes dans les adverbes: skud = tant que, sima/simal = plus...plus/ de plus en plus, etc... Courant = qui coule sans cesse, qui est orienté, qui tend vers une direction. Par exemple le gulfstream en anglais, stream = le courant (des eaux, des vents). Les mots asif (rivière, fleuve) et asigna (nuage) s’y prêtent. Marche = mouvement, marcher, progression, avancer. Le préfixe actif «s» dans les verbes s’y prête, regardez le vocabulaire en bàs de la page.

Il reste à dire qu'il y avait eu des peuples sur terre qui connaissaient la roue mais pas l'axe, ou plutôt l'essieu, donc cette invention ne leur a pas servi à évoluer. Comme nous le voyons le libyque témoigne de la connaisance parfaite de nos ancêtres de la rotation dans le temps comme dans l'espace, alors y a-t-il lieu de s'étonner que le char (et charette) et l'attelage des chevaux a été selon le grec Hérodote un emprunt des grecs à la nation libyque?! Il serait aussi logique de supposer que le "s" libyque doit composer les mots comme vecteur, flèche, lance, etc...J'essayerai de faire petit à petit, selon ma disponibilité et l'inspiration, une analyse plus approfondie du vocabulaire ci-dessous (les affixes "s", etc...) pour percer les secrets du "s" libyque, donc ce post sera mis à jour ou d'autres posts (billets) sur le même sujet le suivront. Mais déjà on peut voir un exemple de "rotation": isghi ou le vautour qui vole à grands cercles autour de sa proie.

Je tiens juste à rappeler que le son S se confond par mutation avec le son Z traditionnel (mais jamais avec le Z emphatique) car ce sont deux spirantes alvéolaires, aussi le son "isotope" SH se mute en son ZH (J français) qui sont des spirantes post-alvéolaires.

Suffixes «S» des noms communs, au masculin/singulier
aS : a-dhellas, a-fernas, a-assas, a-mas, a-salas + les adjectifs: a-ferDHas, a-fessas, a-lemas + féminin/pluriel: thi-ssas, thu-wlas
eS: a-wles, amwanes, i-fires, i-ghes, i-les, verkukes
iS : a-gris, i-dhis, i-ffis, ifis
uS: a-fuls, a-fus, a-gus, a-mmus, a-rrus, a-varnus, naqus, vuksus
Si: a-meksi, a-sevsi, i-nissi + féminin thi-khsi
Su: sek-su. Sa: féminin seulement: tha-DHsa, tha-ssa, thalafsa

"S" Vocabulaire

noms communs et verbes à l'impératif, environ 160 mots au total.Lettres majuscules pour les emphatiques.
a-assas = gardien, sentinelle
a-dhellas = plante diss (ampelodesmos mauritanicus). D'oû le proverbe kabyle "l'Dzayer su dhellas ith'sqef" = le toit d'Alger/Algérie est en diss.

a-fDhis = marteau
a-flus = gland

a-ferDHas = chauve
a-fernas = hécatombe
a-fessas = léger, fondu
a-fus = main
a-geswah = drôle de type, original, excentrique
a-gris = gel, givre
a-gus = corset, grosse ceinture pour femmes (surtout après accouchement)
a-ksum (voir tha-sem-th) = viande, chair
a-kwusar = descente, pente
a-lemas = médian
a-lemsir = peau de mouton tannée
a-mas = lombes
a-meksi = berger, pasteur
a-meSaDH = cuisse
a-meslay = parole
a-mmus = saleté, crasse
a-qesvuDH = gigot
a-rkas (tha-rkas-th) = chaussure, mocassin
a-rrus = escargot
a-s (ass) = jour, journée
a-safu = tison, torche
a-salas = poutre centrale
a-ssalu = sentier
a-sammar = versant ensoleillé.
a-saru = ceinture fine; aussi en chleuh = clé (tha-saru-ts en kabyle)
a-sawen = amont, montée, pente, côte
a-sefru = poème
a-sefudh = flambeau
a-seggan = vanne
a-sellaw = fané, engourdi
a-SemaDH = frais, froid
a-SemiDH = le froid
a-semmam = aigre, sans goût
a-semmum = oseille
a-senan = épine
a-serdhun = mulet
a-sevsi = joint
a-sfel = sacrifice
a-sghar = bois, bâton
a-sif = rivière, fleuve
a-signa = nuage
a-sirem = espoir, souhait, aspiration
a-sisnu = arbousier
a-siwan = milan (oiseau de proie)
a-slen = frêne
a-sordi = argent
a-sukref = natte/tresse de cheveux
a-swugas = an, année
a-syakh, plur. i-syakhen (voir slekh) = éboulement, glissement de terrain
a-theras = un brave, fantassin
a-varnus = toge blanche en laine, faussement appelée "burnous"

a-wles = glande, ganglion, adenite, furoncle, inflammation
a-wsir = vieillard, sage
efres = défricher
ekes = enlever, ôter
el'lès = tondre
eq'qès = piquer

ers = mettre, porter, habiller. voir Sers = poser/déposer.
fsi (voir vzeg) = fondre
i-DHes = sommeil

i-dhis = flanc, côté
i-ffis = trèfle
i-fires = poire
ifis = hyène
i-ghes = os
i-les = langue
(l'organe)
i-mensi = diner

i-nissi = hérisson
i-seffil = fil de trame
i-segh = sens
i-sghi = vautour
i-sli = fiancé, jeune marié
i-sni = grande aiguille, tremie de moulin a eau
naqus = cloche
nes (thenes) = incliner (incliné), éteindre
sefqedh (voir fqaa) = visiter/inspecter inopinément, vérifier par surprise
seggem (syn. Gerrez) = perfectionner, améliorer
seglef = aboyer
sekhsi = eteindre
sek-su = couscous
sen = savoir
sendef = blesser, faire saigner/rouvrir une plaie
senshew = plumer
ser (sser) = charme, secret
sers = poser, déposer, reposer
serweth = battre le blé, remuer sens dessus-dessous
sew, thisith = boire, boisson
sfileth (voir asfel) = procéder à un sacrément, jeter un sort, prier pour
sif, ssif = affiner, tamiser, sasser, trier

Sifa (ssifa) = beauté
sin, snath = 2/deux
(masc., fém.)
siqer (voir muqel, qer, qaraa) = mauvais oeil
siredh = laver
sisen = tremper
slekh (syakh) = écorcher
sllil = rincer
smidh = blé, semoule
smil, (smir) = incliner, (verser)
sqeDH = envier
ssedh = damer, tasser
ssendu = battre la calebasse pour transformer le lait en beurre
sthufu = être disponible
sudhen = embrasser, baiser (bisou)
sugh, (sell) = crier, (entendre)
sukkes = démasquer qlq, prouver sa culpabilité
sumeth = poser sa tête sur un oreiller
sum = sucer
susef, (shushef) = cracher, (se doucher)
susem = se taire
suther = demander, emprunter, faire la manche
syakh, selekh = écorcher
tha-DHsa = le rire

tha-fsuth = printemps
tha-funasth = vache
tha-ghwurasth = la ruche
tha-khsayth = courge
thalafsa (dim. Lafaa) = l'hydre, monstre des eaux
tha-lasth (thilas) = borne, limite, frontière
tha-musni = le savoir
tha-safth = sapin. Et variété de chêne ?
tha-saruts = clé
tha-sedTa (voir aZedTa) = branche
tha-sekurth = perdrix
tha-sellufth = poux, tique
tha-selt (tharselt) = laurier
tha-semth (voir aksum) = graisse
tha-sga = mur intérieur face a l'entrée
tha-sghersift = peuplier aune
tha-silt = marmite, chaudron
tha-sqarth = tige (pour tirer au sort)
tha-ssa = foie
tha-ssara = latte, chevron
tha-sumtha = oreiller
tha-surifth = saut, voyage à côté
tha-vekhsisth = figue
thi-khsi = brebis
thi-mes = le feu
thi-sedhnan = les dames
thi-seghlith = portillon, porte arrière
thi-segnith = aiguille
thi-sirth = moulin
thi-slith = fiancée, jeune mariée, bru
thi-smin= jalousie
thi-ssas = honneur, courage
thi-sthan = les vaches

thi-yirsi = les cordes vocales (le mot devrait s'écrire thi-ghirsi et se prononcer thiyirsi)
thu-ghmesth = dent

thu-suth = toux
thu-wlas = les filles
u-ssu = lit

verkukes = couscous hivernal à gros grain roulé
vuksus = suie, noir de fumée
wanes (amwanes) = accompagner (compagnon)

wessa = foncer
.....................................................

La mutation de “s” en “sh”:

Suffixes «Sh»
ash: a-fermash, a-ghamash, a-qavash, a-qelwash, a-qerdhash, a-rash
ush: a-dTush, a-kerrush, a-klush, a-qemush, a-qerqush, a-qeshush, a-qvush, a-shush, a-verHush, a-wbush, tha-mengush
th

ish: a-mshish a-qshish
esh: qesh, tha-wareshth
sha: shusha


«SH» vocabulaire. environ 100 mots au total
sha [en chawi]= négation "pas" français, idem au "ura" [kabyle]; se retrouve dans "ulash". ash/asha qui signifie "sans/néant/arrêt-stop" en suffixe serait équivalent au préfixe français "dé" (sans, qu'on a enlevé) comme dans "déséquilibre"/"décrocher", etc...; ou au préfixe privatif français "in" (invisible) et ses variantes "im" (impossible), "ir" (irresponsable), "il" (illetré). Ensuite Il y ashema qui a deux sens: 1. rien, nul comme dans "ur d'ebwigh ashema" (je n'ai rien apporté), 2. tout à l'heure (pour le temps futur, pour le passé c'est llina) comme dans "ar ashema" (à tout à l'heure), ici le "sh" signifie laps de temps de la journée (ass).

a-dTush = orifice, oeillet, petit trou, parfois aussi oeil (péjorativement)
a-fermash = édenté
a-ghamash = chaleur torride, canicule
a-gwurshal = son de blé
a-heschkul = substance pour ensorceler; sorte de "gri-gri"
a-Hishur = fétu, brin de paille

a-kerrush = chêne
a-klush = bâtard
a-mshedal = fourmi rouge
a-mshish = chat
a-mshum = malheureux, maudit, malin (perfide)
aneshth = autant, tant, de mesure (poids/dimensions)
aqashir = chaussette. en sémite-arabe djawareb d'oû peut-être l'emprunt en kabyle a-jervuv/ajerbub = loque. Il s'est avére que non, aucune relation et ce mot n'est pas un emprunt.

a-qashush = cîme
a-qavash = pioche, hâche
a-qelwash = bouc
a-qemush = bouche, fine/petite bouche. forme péjorative: a-khenfush

a-qerdhash = carde
a-qerqush = figue verte (pas mûre, bourgeon)
a-qeshim = débri, bûchette
a-qeshush = liège
a-qeshwual = hotte
a-qshish = garçon, petit garçon
a-qvush = gobelet, carafe
a-rash = les enfants
a-shangal = lacs [la]: piège à nœud coulant (oiseaux/gibier)
a-shawrar = enfant
a-shedhluh = viande séchée
a-shedTiDH = vêtement
a-shekav = long pas, foulée, enjambée
a-shevhan = blanc, beau. Achtung! il pourrait s'agir d'un emprunt indirect déformé du sémite-arabe shib = cheveu blanc (d'oû blanc) et shabab/sheb = jeune (d'oû beau, d'ailleurs en dialecte DZ sheb/shaeba = beau/belle))
a-shewpuv (asechu) = cheveux
ashimi? = pourquoi?
a-shlem (ishlem) = pelure
a-shquf = débri, bout
a-shRuf = falaise, escarpement, précipice
ashu? = quoi?
a-shush = cabane, grange

a-shval = outre/jarre suspendue
a-shwupaDH = botanique spath ?

a-verHush = chiot

a-vushish = chêne-liège
a-wbush = verge

DHash = décamper, partir en trombe (i-DHash = il est toqué)
i-sher = ongle
i-shew = corne
i-shifaDH = chiffons, haillons
i-veshan = urines
kerresh = mordre
kmesh = froisser, ratatiner, déssecher
kshem = entrer

mmash = embrasser légèrement des bouts des lèvres
qerresh = couper, tondre les cheveux
qesh = trousseau, vêtements
qeshem = entamer, casser les angles
shaH = tant pis! Bien fait pour toi/vous!
Shama = balafre, stigmate /(du verbe weshem, qeshem)/ Rien à avoir avec l'arabe-sémite al-shama(t) = grain de beauté, naevus.
sheDH = glisser, déraper

shenter (shkenter) = s'agripper, se raccrocher
sheqeq = fissurer, crevasser. D'oû en architecture: jeqayeq = fissures, embrasures, lucarnes

shereg = déchirer
shersher = écoulement d'eau en cascade
shfu = se souvenir, se remémorer
shir= ballon, balte, pelote

shirrew = frissoner, avoir la chair de poule. shillew = (être) intimidé, impressionné
shkith (ashkith) = beau, bon
shlaghem = moustaches
shmeth = moche
shrew = égrapper
shruredh = déambuler avec élégance, marcher en "glissant"
shud = lier, attacher
shuf = gonfler
shusha = mèche de cheveux sur le front
shushef = se doucher
shweDH = brûler/rôtir jusqu'à se crevasser (grande souffrance). Voir aussi shyaDH = temps très chaud, brûlant.
shwi = heureusement
shwidT (shidT, shidTuh) = peu, très peu
shwual = conflit, fronde, mutinerie, désordre, chaos
tha-geshrirth (a-geshrir) = genou

tha-mengushth = boucle d'oreille
tha-qeshavith = manteau, appellé faussement "kachabia"
tha-rishth = soupente
tha-shaqurth = machette, parfois aussi hache.

tha-shlalth = trou
tha-shrurth = zizi (enfantin)
tha-wareshth = boulette (de semoule), motte (de beurre)
tha-washult = la famille
tha-zermemushth = petit lézard

thi-sherth = l'ail
torresh = braquer méchamment des yeux exorbitants
ulash = rien, néant

ushen = renard, canidé, chacal (par confusion)
* (sous réserve car origine à vérifier):
a-shenfir (ishenfiren) = lèvre(s) d'oû le verbe shenef = faire la tête, se fâcher.
Les mots se retrouvent en dialecte DZ (dTnafer, shenef) mais pas en sémite-arabe.

Tous les mots/verbes soupçonnés d'être des emprunts (shud, a-shedluh, etc...) vont être liquidés une fois leur origine vérifée.

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