Le mot grec du jour qui nous aidera à aller de l’avant est :
Graphie du grec γράφω [ghrapho], γράφειν [ghraphein] = écrire.
Ennoncé
Il faudra jeter un coup d’oeil sur l’échelle de Mohs pour mieux comprendre, surtout que les consonnes du « gamma libyque» se déclinent selon l’échelle de durêté (q- le plus dur). Lexique avec la racine des consonnes du groupe “gamma” (ainsi que «s-z») + R:
kReDH = gratter, raturer légèrement
y-sher = ongle
shReDH = biffer, raturer avec l’ongle (sheRedT = condition: interférence avec le sémite-arabe shaRiTa)
shereg = déchirer
jeRedDH = tracer une ligne, graver une ligne.
a-jeRiDH = ligne tracée (à la craie) ou gravée.
a-jeRaR = fermeture éclair, agraphes
[gh.R]
tha-gheRudT = clavicule
a-sghersif = peuplier-aune
a-sghar = bois, bâton (a-ukaz, a-ghukaz)
thi-ghRith = raclée (au bâton?!)
thi-ghRi = voix aigue, cri
thi-yirsi (ghiRsi) = cordes vocales
gheR = lire, apprendre, étudier
s’gheR = enseigner, faire apprendre
[q.R] q atteste la durêté extrême.
‘eqaR (a-qaRen) = dire (on dit) au temps indéfini.
‘qaR = étudier, apprendre, lire. (ne pas confondre avec le sémite-arabe iqRa = lire)
a-qeRU = crâne, tête + tête pensante, chef
a-qRur = garçon (d’un certain âge, probablement en âge d’apprendre, donc élève).
[x.R]. Ici le «x» est soit une mutation du «h», soit une altération de «gh».
s’xrev = embrouiller, agraver, fausser, (interférence avec l’arabe xaReb)
a-xaruv = caroubier.
S’xervesh, S’xervuvesh = brouilloner, écrire des graffiti, des arabesques. NB: herf en arabe = lettre. En kabyle [g.l] de agulim, [j.l] de jellav, [sh.l], etc...(voir post Shell) attestent la peau, pelure, l'envellope. Le mot tha-ghulaf-th interfère avec l'arabe ghulfa (étui, envellope, couverture). Ces mots auraient peut-être une relation avec support d'écriture alors qu'en grec cette racine [gh.l.f] = graver
L’heRma = dignité de la famille/du clan
haRa, L’haRa = la cour, cour (intérieure)
heR = occuper ou réserver (une place), earn en anglais, « faire rentrer», gagner (de l’argent).
aeru, aru = écrire
thira, thi-ra = les écritures
yura, y-ura = il est écrit
Conclusion
On ne va pas s’attaquer au mot lemedh (apprendre les sciences, étudier) et ses interférents en sémitique (araméen, phénicien, hébreu, arabe) et pourquoi lamedh (lambda) signifie bâton en phénicien et hébreu (? calque de: a-sghaR relatif à gheR). Notre lemedh a une signification beaucoup plus intéressante, chose qu’on verra plus tard.
Il est assez évident que le mot grec «graphie» se reflète en kabyle, au sens de graver/gratter mais pas écrire. Le mot qui désigne «écrire, écriture» aru doit avoir très probablement perdu son «h» ou «H» aspiré ; si vous lu le post récent Infrarouge vous comprendrez que le «H» (sons) ne conviendrait pas pour l’écriture, donc il reste le «h». Donc la racine du verbe écrire serait non pas «r» mais «h.r», le mot aru deviendrait haru et thira-t’hira ; cette racine [h.r] se retrouve dans le mot kabyle «hara» = cour. Le seul mot avec la racine «h.r» (le h aspiré) désignant l’écriture est le mot hiéroglyphe qui vient du mot grec ἱερογλύφος / hieroglúphos, de -γλύφειν [glúphein]=graver et ἱερός- [hierós] = sacré. Sacré comme la cour «hara» ? Il y a de quoi se poser des questions quant à l’origine des mots à priori orientaux (arabes) comme harem ou haram!
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