jeudi 23 octobre 2008

3.6.9.

Ce post va montrer comment la kombinatsia (la combine) a servi à l’usurpateur à canibaliser notre vocabulaire.

Trois-six-neuf (3-6-9) en Kabylie est une vieille expression des jeunes, joueurs de cartes probablement, pour désigner la combine, la triche. Le titre de ce post est en chiffres car c’est en étudiant les chiffres que j’ai élaboré ce billet collatéral, un bonus en qlq sorte ; pour les chiffres je reviendrai prochainement.

Avant-propos
Les sons peuvent être prononcés différement «z» au lieu de «s» par exemple ce qui est tout à fait normal; ils peuvent subir une altération prononcée dans telle ou telle province, c’est donc une variété ragionale; ils peuvent subir une mutation volontaire surtout pour les mots étrangers, les emprunts, par exemple notre F à la place du P latin, grec, egyptien, hébreu, etc...
Il y a deux mutations intéressantes.
La première est celle du L en Y (-Ï) qui existe en kabyle, par exemple mellay au lieu de mellal (blanc) en Haute-Kabylie (aux Ath-Dwala par exemple). Si l’on regarde de près l’on comprend que notre mot allen (yeux) avec le L «libyque» indétronable se retrouve dans le mot sémitique ‘ayn ou âyn (oeil) avec notre «a» en «‘ayn» et notre L en Y.
La deuxième est celle du R en L ou l’inverse. On l’a déjà démontré sur ce blog, l’altération du L en R ou l’inverse est une chose grave tant le sens du L dyamique (mers, océans) diffère du R statique (terre). Néamoins cette altération existe et elle est très répandue chez nos cousins rifains («ur» au lieu de «ul» = coeur). Si on regarde de près le lexique sémitique arabe on fait des découvertes intéressantes. Notre azel, zel (courrir) se retrouve avec un R au lieu de L dans sariî (rapide), surâa (vitesse), zreb (se dépêcher) et avec en plus du L en R ils mettent le «z» en «dj» pour le verbe djeri (courrir). Pour faire plus simple, en «libyque» le R serait la roue et L le moteur; celà «ils» ne l’ont pas compris en empruntant et en masquant ces mots! L’on nous dit que le mot amiral viend de l’arabe amir, à la limite ok! Mais le mot arabe amir serait probablement amil. L’on reviendra sur cette mutation car on doit résoudre l’énigme de l’origine du «syndrome rifain» avec trop souvent le R à la place du L.
Aujourd’hui on va s’arrêter sur le 3ème cas précis et l’on va voir combien tout s’exlique ! C’est la mutation des consonnes du groupe T-D en celles du groupe S-Z. Plus clairement : «th»-«dh» respectivement en «s»-«z» et vice versa. Notez que les sons «sh» et «zh» (j) sont aussi concernés.

Mutants
Notez que de nos jours les orientaux, les égyptiens notamment, prononcent souvent le «dh» comme «z». La mutation en question, surtout celle du «dh» en «z», a touché surtout les appellations de personnes et de lieux, patronymes et toponymes donc. Là nous avons probablement un très bon indicateur du processus de sémitisation durant la période punique et surtout d’arabisation et islamisation depuis l’invasion par les arabes de l’Afrique du Nord. Prenons le mot udhi (beurre), je disais il y a longtemps qu’en kabyle le mot huile devrait aussi commencer par un «dh» gluant comme dans udhi (beurre), adhif (moelle), idhghes (colostrum) et ainsi donc désigner beurre-huile par le même mot ou mots proches à l’instar du russe ou du grec (ladhi =beurre/huile). En kabyle nous disons zith comme les arabes zit (huile), il suffit de placer un «dh» à la place du «z» pour avoir dhith ou dhis; inversement le mot arabe zebda (beurre) deviendrait dhevda ou plutôt dhefsa très proche de notre udhi. Ou prenons notre adjectif zydh, azydhan (doux) : un «dh» à la place du «z» plus un affixe arabe et ils ont le mot ladhidh (doux). De tels exemples il y en a plusieurs, c’est donc par de telles méthodes comme cette kombinatsia (combine), cette méthode 3.6.9, que les sémites et arabes ont saigné notre vocabulaire pour se l’accaparer d'abord et ensuite veulent nous convaincre que ce sont leurs vernaculaires. Cette escroquerie a eu de l’influence au sein de la langue kabyle même et probablement beaucoup de mots ont perdu leurs «dh»/«th» au profit de «z»/«s»: vous comprendrez pourquoi à la place de dada [d.d] les imravdhen, kabyles écclésiastiques islamisés et parfois arabisés, disent zizi [z.z] pour la marque de respect des (hommes) ainés (dada = frère-ainé, Dda = est à peu près Don en espagnol, italien). Il est aussi probable qu'il y ait une mutation du N "libyque" en L à cause de cette arabisation-islamisation, en effet l'autre marque de respect mais pour les femmes Nna, Nana est devenu Lalla chez les "berbères" arabisés. Mais attention il ne faut pas généraliser cette mutation (Zidane n’est pas Didon !), d’ailleurs là il ne s’agit que d’une supposition et tout ça reste à confirmer. Si l’on s’accorde que azwaw peut être adhwaw (par hasard il n’est pas de vudhwaw Boudouaou, banlieue d’Alger !) on doit comprendre le sens de la racine [dh.w] comme de la racine [z.w] pour trancher. Voici certains exemples qui me paraissent assez intéressants et surtout avec une probabilité assez forte d’être proches de la vérité. Les appellations, patronymes, toponymie modernes commençant par un Z sont le sujet le plus intéressant.
Donatistes
L’histoire de Donat, l’hérétique d’après l’église catholique africaine est assez connue. Mais qui étaient les donatistes et oû sont-ils passés, du moins oû est passée leur descendance?! probabalement DNT de l'époque romaine catholique serait devenu ZNT aux temps des arabes-musulmans et donc les donatistes seraient devenus les zénétes ! Donc il serait nécessaire de vérifier la toponymie et surtout les patronymes ZNT (Zenati), ZND (Zened, Zenoud) et à un degré moindre avec «j» ou «dj» JNT/JND : Ath-Jenadh, Djinet, Djenadi, etc...
Dragon
En kabyle on a le mot azrayen (monstre des ténèbres, des enfers) et on nous fait supposer que c’est un emprunt à âazraïn de la mythologie, plutôt de la religion arabe. On ne va pas toucher à ce qui leur appartient et donc on se limite à nos affaires. Je prends le mot kabyle azRayen, je fais la mutation du «z» en «dh» pour désarabiser ce mot et ensuite la mutation usuelle en «libyque» des interchangeables «y»-«g» et j’aurai [dh.R.g.n] soit...dragon, mot en français qui vient du latin draco, d’oû l’adjectif draconien («d'une rigueur excessive»). Cette racine [dh.R] en kabyle existe dans dhuR (faire du tort, grave), elle y est en anatomie qui explique le rapport aux ténèbres, pas besoin d’un dessin pour le comprendre. En fait le azRayen kabyle est un Dragon et au sens figuré en qlql sorte le Minotaure des minoens et aussi des grecs par la suite.
Delta

Si l'on compose 2 ou 3 modifs à la fois avec 2-3 mutations (dh-z, l-y, l-n/n-l) le mot sémitique arabe zeytun (olivier) devient dheltun ou dheltul donc avec dhelt, delta à la racine. Curieusement sur la poterie kabyle aux motifs 100% géométriques l'olive (fruit de l'olivier a-zemmour) est déssinée en forme de chevron ou losange, soit donc en delta grec Δ ou double delta. Aujourd'hui en kabyle on dit aêqa u zemmur "grain d'olivier" pour désigner l'olive, une olive. Si cette supposition se confirmait le mot initial "libyque" désignant l'olive serait dhelt ou dhelta. Phonétiquement le seul mot kabyle proche en botanique est dela, tha-delats = pastèque; cependant la même racine [dh.l] ou [d.l] se retrouve ailleurs a-DHil (raisin). Ce qui a de commun entre une olive, une pastèque et le raisin c'est qu'ils ne ont non pas tout à fait des fruits mais plus précisement des baies (berry en anglais, yagoda en russe) mais des baies avec des pépins pour la version "libyque"! Peut-être qu'il y aurait une explication spirituelle à celà, fruits à usage religieux pour les sacrifices par exemple. Ou bien une explication commerciale: même valeur (prix) pour un volume ou poids équivalent de raisin, d'olives et de pastèque. En Afrique du Nord il y a chez les arabophones des oasis le mot deglet comme deglet nur (les meilleures dattes) et je pense que ce mot est une déformation de deleth plutôt qu'une déformation de a-dhadh, tha-dhadhesh-th (doigt) car dattes vient justement du grec "doigt" (dhactylos!). La racine [d.l] se trouve dans le mot a-DHella (panier, couffin). A propos je tiens à souligner que la racine de "delta" [d.l] ou [t.l] entre directement dans les systèmes de mesures en libyque (k'thill = mesurer), je travaille là-dessus justement. Cette racine apparement attesterait la grille ou l'échelle (de valeurs). Et je rappelle que [dh.l] signifie aussi couvrir (tha-dhulli = couverture légère) alors que par hasard khellay (plaid, couverture lourde) se retrouve dans khilla (beaucoup), mot sans doute à rapprocher du grec khillia qui a donné kilo, ex.:kilogramme. On voit une logique dans tout celà et c'est bien parti. Il y a aussi a-RDHell (demi-kilo) qui nous indique une notion de poids, de masse.
Valeur
Autre exemple mais là ce sont presque des homonymes: a-szal ou az'zal (milieu de la journée, soleil au zénith. Ce mot est emprunté par les arabes avec leur adverbe zawalen) et a-zal = valeur. Là c'est assez simple: azzal serait as-dhal oû as = jour, soleil et dhal = au zénith, au sommet; a-zal serait a-dhal = valeur. A partir de là on peut supposer que mazal, mot qui interfère avec l'arabe, mazal (pas encore, en cours) doit être masdhal ou madhal surtout que son opposé comporte un "dh" dhayen (ça y est, fini).
Delphes
La fameuse zlabiya tiendrait son appellation sans doute de sa forme en grille ou du fait qu'elle est grillée, zelef oi dhelef. C'est drôle comme racine [dh.l] si bien sûr le "z" était toujours un "dh": vuzeluf devient vudheluf (tête de taureau/bélier grillée), le verbe zelef, zlef (griller) devient dhelef, dhlef alors qu'en grec dhelfi = dauphin qui a donné le nom Delphes, le sanctuaire de l'oracle grec avec son temple d'Apollon. Tiens les grecs muteraient-ils aussi le "s" en "dh", Ellas (Héllas) - Elladha pour désigner leur pays?
Je ne veux pas faire de raccourci mais j'aimerais bien connaître l'histoire de l'appelation de la ville de Djelfa au sud d'Alger, si l'origine étrangère (arabe) de ce nom est confirmée surtout qu'elle est majoritairement peuplée de descendants des tribus arabes hilaliennes, c'est bon. Sinon en distillant le "dj" pour revenir au "dh" libyque Djelfa serait linguistiquement Delphes d'Afrique, 100 blagues! On va terminer sur cette touche d'humour va!

Post-scriptum
Je ne cesse de répéter que ces surprenantes découvertes linguistiques qui dévoilent la profondeur du mal ne doivent pas inciter les kabyles, les «berbères» en général, à la rancune et surtout pas à la haine envers les arabes, les sémites en général ou qui que ce soit d’autre. Ce n’est pas du politiquement correct car je m’en fiche de ça mais par conviction car aimer son peuple ne requiert aucunement "haïr les autres". C’est dans la dignité et le respect mutuel que les peuples peuvent avancer. Pour finir une touche d’humour politiquement incorrect. Parait-il en cas de victoire d’Obama aux présidentielles US la maison blanche «white-house» sera rebaptisée «black-house». Et les français comment vont-ils l'appeller? je table sur "maison black" ou "maison blanck"!

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