lundi 14 février 2011

Cèdrolivier

Sauver la mémoire Kabyle...

D'abord il faut compléter le post précédent. Notre racine courbe WS (ush, uj, wej) pourrait être LS ou LC (prononcé LK, LJ), en tout cas son équivalent dans certaines racines indoeuropéennes c'est bien cete racine. Ou c'est simplement le S (prononcé S, Sh voir J) qui atteste cette forme courbe de l'arc: ce son devrait être transcrit comme en latin C, car ce C indique justement la forme courbe, l'arc ! Mais l'essentiel n'est pas là...

Il y a presque un an et demi j'avais parlé de ce coup de théâtre: terra punica. Les origines des Iflissen (Kabylie maritime) ne viendraient pas de la Flissa, sabre à lame courbe, comme j'ai essayé de le comprendre la première fois sur ce blog. Il y a aussi l'explication populaire attestée: iflissen = pirates. Aujourd'hui j'ai des raisons de penser que FLS ou FLC des iflissen serait bel et bien la même racine que FNC ou PNC de phénicien et punique pour navigateurs (et non pas pirates). Ailleurs en kabyle FLC se retrouve dans afalku (faucon, phénix): le passage de L à W ou U, comme on en a parlé plus haut dans l'introduction de ce billet, est attesté aussi dans les romanes (du latin); falcao portugais devient faucon en français, falta en italien = faute en français. FLC pour falcon et phénix, FLC pour Iflissen (navigateurs) et probablement puniques et phéniciens...

Bien entendu, cette réflexion n'a servi que de déclic, d'autres éléments (linguistiques) ont depuis un bon moment montré qu'il y a anguille sous roche.La gutturale Q, présumée sémite, présente uniquement en kabyle (c'est G, Ga pour le reste des berbérophones arabisés); la forme du dT, T empahtique oû "la boucle, le bouclier" s'explique en kabyle et en phénicien mais pas ailleurs. Voilà...

La Kabylie est sur le littoral, elle a son identité à part, sa culture, sa mythologie. La Kabylie a sans doute servi de refuge à nos aieux d'origines différentes chassés par les invasions par l'Est, l'Ouest, le Nord (la mer) et le Sud. La Kabylie est diverse, c'est justement sa richesse. On connaît très peu de choses encore sur notre histoire, la vraie histoire. L'héritage ne se revendique pas comme ça, il faut le déterrer d'abord des méandres de l'oubli et le soustraire des griffes des voleurs de mémoire. Il faut aussi l'assumer, cet héritage. La Kabylie a cette particularité qui fait qu'elle est méprisée par le voisinage tout autour d'elle en Afrique du Nord. Bizarre, vous ne trouvez pas ?

Dehors il fait encore plus froid que dans notre congélateur, moins 21 ! C'est ça la blanche et cruelle Russie de l'exil ! C'est dans la mémoire kabyle que je pêche pour me réchauffer àfin de combattre les frimas d'ici et l'indifférence de là-bas en Kabylie et Algérie concernant l'histoire, la vraie histoire de notre peuple et de nos contrées. Aujourd'hui je suis prêt à assumer la Kabylie de l'Olivier et la Kabylie du Cèdre. J'assume même si je suis perplexe, car je ne sais pas quelles autres surprises nous réserve le futur sur notre passé. Le Cèdrolivier kabyle paraît plus que jamais une réalité.