jeudi 17 février 2011

Le maître-chanteur de Mexico

Satire

La France est en bisbille avec le Mexique. Le torchon brûle entre le président français Sarkozy et son homologue mexicain Calderon. La raison de cette crise ? Cherchez la femme !


Nous voici dans les bureaux du très sérieux journal "Los Wiki-Locos de Tijuana", le rédacteur en chef Rancho est en train de prendre connaissance des détails de la dernière rencontre secrète de MM.Sarkozy et Calderon, racontée par son journaliste d'investigation Pancho, qui a assisté en secret à cette rencontre. Dialogue Pancho - Rancho.
- Alors, Pancho, tou as tout filmé et enregistré de cette rencontre. Maintenant raconte-moi oune peu le déroulement, commence par le commencement.
- Hier soir notre hidalgo El Pressidenté attendait son invité francèze pour un dîner secret en tête-à-tête dans son palais. El senor francèze est arrivé à l'heure mais il n'était pas seul: il était avec sa fille, oune élégante chica avec oune petit sombrero.
- Cretino, c'est son épouse, la première dame de Francia ! Et çou n'est pas un sombrerito mais oune chapeau, les dames de la haute société parisienne en raffolent.
- Notre El Pressidenté a été charmé par la dame de coeur du senor francèze, il loui fredonna: "
On a chanté les Parisiennes; Leurs petits nez et leurs chapeaux...".
- Sacré El Pressidenté, lou chanteur de Mexico !
- Notre caballero El-Pressidenté, au lieu d'une bise, offra oune tableau de
Frida et oune guitare à la prima senora française. Bissarre, au lieu de loui faire la cour, il l'envoya au jardin pour qu'elle chante à la senora de notre El Pressidenté.
- Et le senor Sarkoussi, il a lui aussi fait bonne impression sur notre El Pressidenté ?
- Ploutôt forte pression, Rancho. Je continoue. Les doux pressidentés sont par la suite restés tête-à-tête pour discuter de sujets qui fâchent. Notre El Pressidenté a dit au francèze : "Désolé pour votre épouse, mais, entre nous, entre hommes, on ne discute pas d'une femme en présence d'une autre femme, c'est un tabou ici ! "
- Exact, Pancho, les mujeres c'est toujours oune affaire d'hommes. Et comment les débats se sont passés ensouite ?
- C'est oune combat de coqs ! El le coq francèze n'avait pas l'esprit sportif, je tou jure.
- C'est Sarkoussi qui a gagné ou notre El Pressidenté ?
- C'est comme lors dou la dernière copa del mondo de football, le Mexique a battu à plate couture les francèzes:
doux à séro. Philippe El Chaudron a été fantastico et ountraitable dourant tout lou combat !
- Felicidad ! C'est un véritable fracasso, oune cuisante défaite de plus. Décidément le Mexique ne réussit pas à la France: c'est houmiliation après houmiliation !
- Le francèze est rentré grenouille à la cassa...
- Stoupido, on dit: il est rentré bredouille à la maisson! Raconte-moi comment ça s'est passé.
- Notre El Pressidenté a gagné aux points par poin...
- En arriver jusque-là, aux poings, mais c'est pas possible !
- Si, amigo. Le francèse tapait dou poing sour la table, notre El Pressidenté aussi.
- Hourousement que c'est oune francèze et non pas oune
commouniste rousse, tou imagines un peu la scène !
- Et maintenant le cateau sour la çourisse...
- Cretino, la cerise sur le gâteau !
- Le francèze a mis le paquet, il a d'abord parlé de mission humanitaire, esuite il est passé au vif en proposant oune marché à notre El Pressidenté. Il a propossé de l'aide française au Mexique, notamment de l'aide sécuritaire du MAE of MAM aux flics mexicains, du Karcher pour combattre les narcos, et enfin la Légion d'honneur pour notre El Pressidenté vers fin 2011 pour boucler en beauté l'année du Mexique en France...
- Tou veux dire que Sarkoussi a essayé de soudoyer notre El Pressidenté ?
- Pas l'hombre d'un doute. Il a même propossé des villas sur la côte d'Azul pour les magistrats mis en causse dans "l'affaire cassée - classée". Tout ça pour oune femme, tou t'imagines! Ah la muchacha de discorde !
- Mais quelle insolence da puta madre ! Mais quelle condescendance da puta madre de la part de cet arrogant francèze ! Mais quel coulot il a ce francèze ! Et qu'est ce qu'a répondu notre El Pressidenté ?
- Il loui a dit à pou près ceci: " Vous me prenez pour qui, senor Sarkoussi ? Pour une crapule et un vulgaire
guide mexicain des films hollywoodiens qui vous dit: "Eh Gringo, tou me donnes le pognon, jou tou rends le femme" ? Ici c'est le Mexique et non pas la jungle colombienne, et je m'appelle Felipe et non pas Alvaro. Vous prenez les aztèques pour des incas ! Et votre dédain à notre égard est mal placé, vous n'êtes même pas un conquistador ! Par ailleurs, je tiens à vous informer que mes services de renseignement sont aussi compétents que les vôtres et que nous savons que la France a lancé l'opération "La belle" à Mexico. C'est une grave ingérence dans nos affaires internes; nous sommes un pays indépendant, si jamais vous l'aurez oublié. Je suis indigné par votre comportement brutal et inamical. Votre ton arrogant est inacceptable, senor Sarkoussi. Je vous invite à plus d'humilité et au respect de notre souveraineté " Ensuite les débats orageux ont dégénéré en insultes, ils se sont bien chamaillés les pressidentés, comme des coqs !
- Tou parles, tout ça à cause d'oune femme. La muchacha de discorde...
- Rancho, les doux pressidentés disaient " c'est du chantage", " arrêtez vos menaces", et qu'ils avaient besoin tous les doux de cette femme pour leurs érections de l'année prochaine...
- Stupido, pour les élections ! Pour l'opinion poublique ! C'est oune affaire d'hommes qui devient oune affaire d'état. Comprendo ?
- Et pouis, notre El Pressidenté a menacé de rappeler son hombreassadeur à Paris...
- Il a des cojones notre El Pressidenté, bravo! No pasaran ! Et toi Pancho, tu irais là-bas pour l'année du Mexique en France si on t'invitait ?
- Tou es cinglé, tou ne sais pas que les francèzes bouffent les couisses de grenouilles ?!
- Bueno, dis-moi comment s'est terminé ce combat de coqs.
- Ce sont les épouses des préssidentés, écoeurées de voir leurs maris se battre pour oune autre femme, qui ont mis fin à l'altercation. En congédiant ses invités, notre hidalgo El Pressidenté dit "Hasta la vista, senor Sarkoussi"; à quoi le francèze repondit : "I'll be back, cher monsieur"
- On aura tout vu : oune chef d'état francèze qui parle la langue des gringos ! Son ton de sollicitude hypocrite est une offense, en plus il nous parle comme oune gringo ! Ah ce Sarkoussi, il est complètement loco, il fonce comme oune bulldossère. Bientôt il sera persona non grata chez tous les latinos !
- C'est à peu près tout, mon rapport est terminé, chef.
- Bravo, Pancho. Tou as fait oune trabajo formidable, fantastico.
- Jou suis cramé, chef. Ahora je vais aller faire oune petite siesta.
- Oui, tou la mérites bien. Mais, d'abord, on va prendre un pot ensemble pour fêter ce scoop que tou as réalisé. Jou t'offre oune Tequila ou bien oune cerveza ?
- Oune Corona Extra fera l'affaire, avec oune tranche de citron, por favor. Et mets nous ma moussique préférée, celle oû crazy frog remixe le tube des super tramp.
- Tout ce que tou voudras, Pancho.
5 minutes plus tard...
- Bon, je me casse, Rancho. Viva la siesta !
- Pancho, n'oublies pas qu'après ta siesta on devra aller coincer la boulle. Hasta la vuego, amigo!