mercredi 5 août 2009

Terra Punica

C'est le coup de théâtre...

Préambule
Les dernières générations de nord-africains, plus particulièrment les arabes et arabophones d'ADN véhiculent une certaine idée sur les kabyles, à savoir que les kabyles sont des pro-romains et ils sont les descendants de ceux qui ont détruit Carthage (pas moins que ça!) alors qu'il n'y a aucun élément réel pour démonter cette accusation. Tout ça à cause de la propagande arabo-musulmane surtout en Algérie mais aussi en Tunisie. L'astuce est simple: les arabes (et leurs musulmans) parvenus en ADN entre le 7 et 14 siècles sont des sémites donc ils sont les héritiers des phéniciens "conventionnels sémites" (quelle logique!) et les kabyles surtout qu'ils parlent le français et détestent l'arabe sont des pro-occidentaux, des pro-romains. Ce sont des thèses ridicules comme leurs auteurs. Hélas beaucoup de kabyles sont tombés dans ce piège et par opposition de principe aux arabes (et leurs musulmans) envahisseurs ils disent "ouais, on est pro-romains, pro-occidentaux. Et alors?!"
Et pourtant à analyser la particularité culturelle, sociale et ethnique kabyle, à comparer sa mythologie, sa langue et ce qu'elle recelle on a le droit de se poser des questions et de remettre en cause ces ragots propagés par les arabes en ADN. Ce billet va nous apporter certains éclaircissements dans ce sens. D'abord il faut rappeller que les kabyles habitent le nord d'ADN des zones maritimes et montagnes car ils ont été chassés des plaines par les envahisseurs (arabes, français). C'est à dire que les kabyles sont sur le littoral...Et comme les puniques, les phéniciens occupaient uniquement le littoral nord-africain et ibérien il y a de quoi se poser des questions.

Thallassa
Le mot grec Thallassa signifie "la mer" et les grecs contemporains ne connaissent pas son origine. Pour un kabyle ce mot est parlant car il rappelle thalla (la source, la fontaine), thallasth (la frontière, la limite, la borne). Mais en réalité l'explication la plus probable de ce lexique nécessite qu'on ait recours à une mutation déjà utilisée sur ce blog:
th ~ ph (F)
Donc thallassa deviendra phallassa (falassa) avec la racine FLS voir même FLX avec X[ks] en S ou en K. Tout de suite on voit le mot phelukth - felouque, tout comme on devine le mot phéliciens au lieu de phéniciens avec la mutation L-N dont on parlé dans les derniers posts.
Maintenant une autre découverte, le ph (F) se cacherait derrière un L en kabyle (en préfixe) et inversement le L derrière un F (suffixes), ce F est devenu aspiré avec le temps. Voyons le lexique kabyle et celui de peuples mazigh de Libye par exemple:
levheR = la mer (idem en arabe): il devient FlevheR, ce n'est pas sans rappeller fleuve.
illel = la mer (chez les mazigh de Libye), l'océan (chez les mazigh chleuhs du Maroc): ce mot devient Filel.
Les toponymes Rif, Tarf deviendront RiFL, TarFeL: ces deux régions sont sur le bord de la mer. On comprend mieux le sens du verbe nfel = traverser qui utilisé aussi souvent que zger = traverser (le fleuve, la mer). Le mot a-sif (rivière, fleuve) devient a-siFL.
Cette racine FLS se retouve justement chez les kabyles I-Flissen une des plus grandes confédérations de la Kabylie maritime. Le terme iflissen a pris une connotation négative lors de l'époque médiévale (règne des turcs en ADN) iflissen = pirates. En réalité FLX ou FLS va dans le sens de "navigateurs, maritimes, bateaux, etc...".
Une chose curieuse: le mot kabyle thallasth, talast (borne, frotière) serait Falast...une peu comme en allemand Fläche, curieux non? D'autre part le mot littoral issu du latin littoralis, littus (rivage) aurait pu êre simplement Flittoralis, Flitus; le mot flotte serait officiellement issu d'un mot scandinave "radeau" (comme en russe Plot) mais pourquoi ce n'est pas un "p" plotte puisque c'est une langue européenne? et je suis sûr que Flotte (réunion de navires) aurait une origine plus ancienne, phénicienne, punique.

Elissa Didon
Quand on parle de thallaphsa en kabyle (et mazigh) et qu'on entend parler dans les mythes grecs d'un personnage phénicien du nom de Telephassa (épouse du roi phénicien Agenor) on a tout à fait raison de penser à notre langue et non pas aux sémitiques; ça aurait été la même chose pour un germanophone qui entendrait un nom genre weissmuller, tout le monde comprendra que ce n'est pas du latin mais de l'allemand.
Tout le monde connait le mythe de la fondatrice de Carthage mais ce n'est qu'une métaphore et ce personnage n'a jamais existé. Pour Didon je n'ai pas d'explication mais pour Elissa si.
Elissa serait avec un "ph" soit Phelissa, Flissa
Flissa serait la même que Fleece en anglais ou Vlies [flis] en allemand, soit une toison de mouton. Le mythe d'Elissa Didon est celui de la Toison d'Or (Jason, argonautes) des grecs.
La ruse d'Elissa qui aurait découpé une peau de vache (tha-funast - fulas?) pour tracer les limites, les bornes (thallast ou FaLast mot idem à Elissa/FeLissa) de Carthage n'est qu'une métaphore, le sens rationnel devrait se trouver en géométrie et on verra ça plus tard, très probablement il aura une relation avec la toponymie et la "cartographie ancienne" de nos territoires.
Elissa c'est Felissa ou la toison d'or et voici des indices qui ont survécu au temps:
elles, LLès = tondre un mouton
alemsir = toison tannée de mouton: ce mot serait Falemsir?
Ici le mythe d'Elissa interfère avec celui de notre Lunja, ça pourait être le même surtout qu'Elissa ou Lunja sont proches phonétiquement.
Donc Elissa, Felissa la toison.
levsa = vêtements (idem en arabe lebsa): ce mot serait-il lefssa, flevsa?
tha-phersadith = couverture: ce mot serait probablement Felsadith, Felsatith
Lizar = drap (en kabyle, en argot nord-africain, en maltais): ce mot serait Felisar.
Assez! Je suppose que nous avons assez d'éléments pour être convaincus que le mythe d'Elissa Didon est celui de la toison d'or. Le toponyme aphrica-africa donné à l'époque romaine à une province punique serait peut-être aussi aphlika, aflika - afliksa ou aFLissa.
Le mot "Lsas = fondations, fondements, bases" deviendrait Felsas, très conforme à le mission d'Elissa-Felissa, la mythique fondatrice de Carthage.

Post-Scriptum
Voilà ce que nous avons découvert aujourd'hui. C'est bouleversant pour nos mentalités. Le mythe d'Elissa Didon serait celui de Jason [yasson] et les argonautes partis défier la mer à la recherche de la toison d'or. C'est bouleversant pour nous tous de comprendre notre véritable identité, et pour moi en extra la possibilité de comprendre ou du moins d'avoir une hypothèse très convaincante qui concernerait les origines de mon patronyme familial. Je suppose que nous sommes à un tournant dans notre histoire, demain nous révélera encore plus de choses sur notre histoire, notre peuple et notre patrie, la terre punique. Ave Terra Punica!