jeudi 6 août 2009

Mille blanc

Ce post est consacré à Aleph-Alfa. Première approche.

Milev
Il faut lire au préalable ce qu'est alphabet phénicien et la lettre alfa ou aleph phénicien .
Nous allons voir certaines particularités des terminaisons en F et plus généralement en F/P/B/V, ceci va nous aider peut-être à mieux comprendre les mécanismes de passage d'une langue à une autre et particulièrement le phénicien conventionnel, l'hébreu et l'arabe modernes.
J'avais parlé de l'exemple olea-olive pour la terminaison latine/romane-française pour indiquer cette terminaison en A qui serait aussi en F ou V. Comme nous avons à décrypter Aleph ou Alef nous allons voir un exemple des sémitiques, plus précisement le mot "halib" en arabe qui signifie "lait".
hlb, halib = lait. En arabe le "b" remplace souvent le P ou V inexistants chez eux ou bien le F. Donc ça serait peut-être halif, haliv, halip. Le "h" arabe est soit aspiré soit c'est une gamma "gh"ou xi grec (khi). Ce mot serait peut-être khalif/khaliv ou plus probablement ghalif, ghaliv. La terminaison en ib-eb/if-ef/iv-ev est caratéristique aux sémitiques vraisemblablement, ça donnerait un "A" pour avoir la forme grecque ou latine. Donc ghaliv/ghalif serait ghala...qui en grec signifie "lait". Intéressant non?
Cette spécifité se voit-elle en kabyle (mazigh en général)? Oui, prenons un toponymes de chez nous, celui de la ville numide Milev devenue Mila, ville natale de Saint-Optat, ville aujourd'hui complètement arabisée.
Continuons l'exemple du "lait", ghala en grec et halib en arabe. En kabyle c'est a-yefk, yefki (lait) et yghy (petit lait) et tout est lié à la gamma "gh" comme on l'a vu il y a longtemps, lire ce post voie lactée . Le Yi/Yé serait au moins avec une gamma soit ghi/ghé mais jee suppose que ça pourrait être aussi ghyi ou ghli qui se prononce yi. D'ailleurs on a l'exemple de l'italien "gli" prononcé "i" et qui signifie le pluriel comme "les" en français; en kabyle Y ou I est utilisé aussi pour le pluriel masculin et on devra revoir sa transcription! Bref, yefki pourrait être ghlefki ou avec "a" au lieu de "ef" simplement ghalaki qui lui aussi interfèrerait avec le grec ghala.
if, yf = sein, mamelon (relation avec lait)
yf, yif = meilleur, être meilleur, mieux
ighil, yghil = avant-bras (bras), coudée kabyle (du coude au poing fermé), étalon de mesures (kthill) des longueurs.
Si par exemple nous pouvons transcrire "Y" en "ghli" on aura yghil = ghlighil...qui rappelle un peu le mot calcul (que ça concorde!) qui lui est issu du latin calculus (caillou). Les latins utilisaient les caillous pour le calcul, nos ancêtres utilisaient très certainement "yghes, yghesan": les os (anatomie), les osselets, ossicules et noyaux (de fruits). Et le mot calculer se dit hsev car il est arabisé (hseb, hisab), en réalité notre variante serait ghsa ou ghsé. Et il faut se dire que les calculs de base, la coudée c'est pour les longueurs, ce sont les doigts et la main qui sont utilisés pour apprendre le calcul élémentaire.
Chez nous a-DHadh (a-DHath?) = doigt et y DHudhan = les doigts. Sans parler de Didon vous reconnaitrez la variante grecque qui a donné en français dactylo, dattes, etc...En arabe doigt se dit usbu3e, seba3e. Donc le verbe hseb concorde avec sebâe (doigt). En kabyle on utilise sebaa pour désigner "montrer le doigt d'honneur" le majeur en l'occurence, le doigt du milieu: seba-seva-sefa idem à tsnasfa (milieu). Par ailleurs en arabe seb (injurier) équivaut à notre sebel sauf qu'en kabyle il y a continuité sebel (injurier), sebaa (doigt d'honneur), sef/susef (cracher). Le plus important est que nous avons le chiffre 7 en commun sva en kabyle, seb3a en arabe et sept en français (romanes); idem pour sevth en kabyle et sebt en arabe (shabbat en hébreu) pour samedi ou saturday en anglais. La particularité est qu'en kabyle (mazigh en général) les chiffres sont utilisés pour les toponymes, chose inexistante chez les sémites ou ailleurs. Si dans le mot sevt ou sebt (7, samedi) on fait remplacer le p/v/f du milieu par l'alpha (A) on aura sat qui concorde au samedi anglais saturday "jour de Saturne". Simple hasard? Non! En tout cas je l'ai déjà dit: en ADN la toponymie est liée à l'astronomie. On verra ça plus tard.

1000
Les anglais disent thousand, les latins (français) disent Mille et les sémites (arabes) disent alef pour le chiffre 1000. En kabyle nous disons ayef, aleph pour "mille", donc c'est la variante sémitique à première vue. On pourrait adopter au vu de l'exemple de Milev-Mila une variante combinée entre mille et alef, soit milev-milef! Sauf qu'il faudra éviter la confusion avec miya (100) proche de l'arabe mi1a.
Le plus drôle dans tout ça est que le mot latin mille serait issu selon Corssen du sanscrit mil (réunir, rassembler) qui ressemble étrangement au kabyle/au shawi (mazigh en général) mlil, s'mlil = renconter, rassembler et surtout à mellal = blanc, tha-mellalt = oeuf.
Il y a une étrange interférence entre la notion de Mille-Aleph et les notions de blanc, uni (comme le spectre?) et meilleur. Je ne peux pas l'expliquer c'est juste un constat. Tout comme pour cette couleur blanche (ou claire) ML (melal) qui se retrouve dans "le lait" dans les langues européennes du nord Milk (anglais), Milch (allemand), Moloko (russe); Pire encore MLK est aussi la racine de l'ange (d'office blanc!) qu'on appelle malaykath en kabyle sans doute le même que muluk en arabe, cette racine MLK a un autre sens en sémitiques: monarque/possédant/roi (malik). C'est peut-être juste une coincidence.

Droit
Pour finir voici une petite remarque. Quand on regarde la forme de l'Aleph-Alfa de l'arabe moderne on voit un trait, une ligne droite verticale, surtout droite, directe toute différente des lettres arabes cursives. Prenons le mot droite. Comme vous le comprenez droite-droit-direct c'est la même racine.
En kabyle on dit a-zelmaDH (gauche, gaucher) et à l'opposé a-yephus (droit), yamin en arabe. Pour la gauche le préfixe zel se retrouve dans zeleg, zleg (déformé, adroit, courbé). Le préfixe ayeph de droite (ayephus) s'entrevoit dans yph, yiph (meilleur, être meilleur, mieux); Et franchement cette racine droite ayeph aurait certainement un rapport à Aleph, Alfa ou Alif car ils se ressemblent par la forme et par leur phonétique. Notre droite a-yephus serait peut-être alephus, voir même aghlephus (khalefus?). La trace de l'Aleph devrait se retrouver en toponymie kabyle et mazigh d'ADN. Si je prends thalla (source, fontaine) et que je change la terminaison (comme Milev-Mila) j'aurai Thallev-Thallef qui rappelle thallafsa (ou lafaa = hydre des sources). Ce mot thalla-thalev/thalef est aussi un toponyme kabyle (mazigh), on verra toute sa signification lorsqu'on aura plus d'élements mais déjà vous pouvez devinez les anthroponymes issus de ce toponyme.
Il y a un autre indice. En kabyle NLF "nulfu, snulfu = nouveau, inventer, créer, réapparaître" peut être que ça un rapport avec l'Alfa - Aleph n'a pas encore délivré tous ses secrets. Une autre fois donc.