samedi 28 février 2015

Butterfly

Les nuances du jaune, 
ou Imagine all the peoples...

On est loin de soupçonner ce que cachent les mots. Mais est-ce vraiment facile de repérer le zéro, les chiffres, le calcul dans le lexique commun ancien que l'on interprète souvent à le lettre ? Pas évident. Nous avons, il y a un bon moment sur ce blog, apparenté l'origine du zéro (et des chiffres) à la couleur jaune et à l'or. Or, n'est pas or tout ce qui brille, comme nous allons le voir.
Calcul
La première piste concernant l'origine du mot "calcul" indique qu'il s'agirait avant tout de "colonnes" ou "rangs" qui sont "copier" ou "clonés" si vous préférez, selon la complexité de l'opération de calcul. En kabyle c'est donc la racine KL de marche, mouvement, etc ; en latin (romanes), ça serait la racine de marche, marché et Mercure. Si vous prenez le terme masri ou arabe hissab (calcul), il est fort probable qu'il soit issu de saf (rang), qui devrait être en lien avec asfar (jaune) "d'ordre" normalement. Bref, calculer est ranger, mettre en ordre (colonnes, rangs), parfois indéfiniment. 
On sait que l'Arc, voire l'Or, seraient synonyme d'ordre, on en a parlé sur ce blog. Et voilà un autre métal qui s'invite :
Khalkos ou chalcos (Cuivre) en grec ancien (voir aussi kholê "bile, fiel")
Le khalk (cuivre) grec aurait probablement donné la notion de Calcul au sens de "copié" ou "d'ordre copié", le cuivre étant de même couleur mais de valeur différente de l'or, on comprend que ce soit un réplique, une copie pale de l'original, l'or. Ce même khalk (cuivre en grec) pourrait être pour qlq chose dans l'origine du Calcaire (et de Chalk "craie" en anglois) au sens de Calcul. Bref, le cuivre ancien grec Khalkos (Chalcos) serait en relation avec Calcaire, Calque (copie) et Calcul.
Voilà notre base de départ pour attaquer ce billet.
Chypre
Comment devrait-on désigner l'île de Chypre en kabyle moderne ? Simple : iZi (vésicule biliaire) alors que la Méditerranée serait le foie (thassa en kab) ; c'est peut-être aussi valable pour les Îles en général, mais ce n'est pas le but de notre présent billet, on y reviendra une autre fois.
Chypre vient du latin cuprum (cuivre), et bizarrement aucune référence au grec (khalkos). Ce nom est intéressant à plusieurs, mais on se limitera à ce qui nous intéresses aujourd'hui. Chypre est en arabe qubrus, le terme arabe kibrit (allumettes) serait probablement issu de Chypre aussi, pour le soufre et non pas le cuivre.
Voilà la racine CPR (ou SFR) dégagée, et des portes qui s'ouvrent ! Celui qui calcule jusqu'au dernier chiffre est le plus radin parmi les pingres, et sa racine est CPR/SFR ! 
Le Chypriote est un radin, le Séfarade aussi est un pingre, tout comme l'Espagnol (l'Ibère) d'ailleurs. Cette racine de Chypre (de cuivre, voir de soufre) CPR-SFR serait celle que l'on retrouve en allemand spar (épargne) ou en français épargne. Hispania ou Espagne s'alignerait sur cette épargne :)

Libra
Oui, le nom séfarade est étroitement lié à l'Espagne, étymologiquement du moins. Le terme hébreu, et juif dans plusieurs langues ex. hebreo en espagnol, ievrey en russe, serait un ibère ... et un avare ou un navare (de Navarre quoi !). Même chose chez nous, nos frères i-mzaviyen (les Mzab) tiendraient peut-être leur nom du terme iZi (vésicule biliaire) et, comme les séfarades, de leur métier de ceux qui calculent jusqu'au dernier chiffre sans arrondir, ceux qui tiennent les comptes ou les comptoirs, autrement dit des comptables-négociants. A mon sens, hébreu serait à rapprocher du latin libra (balance), symbole par excellence du marchand comptable et peseur. Du coup, les noms présumés arabes comme el-wazzani (le peseur) serait "hébreux" aussi puisque c'est le même métier :) Le signe Libra ressemble étrangement à l'oméga grec, lui-même affichant une ressemblance frappante avec la racine PR (maison) égyptienne ancienne : PR, Per égyptien serait-il la balance, et la justice plus largement ?
Le kabyle utilise le terme nhas, a priori emprunté à l'arabe nahas (cuivre), pour désigner et le cuivre et le radin ! Un autre radin (simplement un comptable, un négociant, un marchand) va s'ajouter à notre liste : le Chinois ! En effet, Sin de Chine ou chinois serait aussi un Jaune, comme on l'a supposé sur ce blog voilà un bon moment ; mais là c'est un autre indice chinois qui va relier le Chinois à la notion de marchand, comptable (avare forcément) : la soie, associé à la Chine. Pour le moment, je n'ai pas assez d'indices pour faire aboutir cette piste, à part le ver de soie (chenille) qui serait probablement en lien avec le titre de ce billet, le papillon.
NB: Pour la petite histoire, le terme argotique algérois qarnit (poulpe) qui désigne le pingre, ne serait-il pas plutôt une altération de granit, voire même de carnet (de comptes du marchand forcément avare) ? 
Zéro
A vrai dire, il y aurait une belle définition du zéro en plus de celle de Brahmagupta : l'équilibre (des comptes). Donc le marchand avare (séfarade, hébreu, le chinois, le chypriote, etc.) est un peseur, et si l'on regardait un plus loin dans le temps, en ancienne Egypte, il serait simplement personnifié par Anubis le peseur d'âmes. Or Anubis est un chacal, ushen (ouchène) en kabyle qui, au figuré, signifie aussi "le rusé" (comme un renard), donc qui se prête au marchand-comptable avare :)

Mais c'est une autre définition probable du zéro qui me parait plus appropriée. Le zéro serait invisible, et indivisible, il exprimerait le rang, le niveau. Et en kab, c'est simplement la racine FR de fer "cacher", ifer "la feuille, l'aile". Le zéro indiquerait le rang, le niveau, donc la puissance (pouvoir). Dans la hiérarchie des chiffres comme dans la hiérarchie sociale. Le zéro (0) est la puissance 0 ; dix (10) c'est puissance 1, cent (100) la puissance 2, etc. Autrement dit, le zéro serait une échelle. C'est peut-être la racine PR en égyptien ancien de per (maison), à la base du titre pharaon. Voilà l'origine la plus lointaine connue (soupçonnée en tout cas) de "zéro", "chiffre". On y reviendra.

Le peuple élu
On va s'éloigner du monde matériel pour nous consacrer à l'interprétation des mots dans le contexte spirituel, religieux seulement. Pourquoi les camarades religieux de tous bords, les arabo-musulmans et les juifs entre autres, se croient plus malins que les autres en se désignant eux-mêmes par peuple élu ? La langue kabyle est capable d'en apporter la réponse, ce qui ne laisse pas de doutes que cette tradition de peuple élu remonterait à l'ancienne Egypte.
ifer, ypher en kabyle pour 1.feuille (végétale), 2.aile.
Chypre va s'aligner sur la kabyle ifer
Tout comme la racine sémitique SFR du jaune, tandis que le jaune/or kabyle (mazigh) awragh interfère avec, outre le latin RG de rang, ragio/rayon, avec le sémitique-arabe warqa (feuille), voire papyrus.

L'intérêt est que le F ou YPH kabyle atteste la notion de "meilleur" (en russe c'est l'arc/rayon "luch" qui porte la notion de mieux/meilleur "luche, luchiy") et de haut "fella". Très probablement, le kabyle if, ifer serait à rapprocher de up en anglois et de hyper (au-dessus) en grec...et de akbar (le plus grand) en arabe, appliqué aux divinités au sens du "plus puissant". Le meilleur serait donc l'élu de Dieu, vraisemblablement celui du Haut, ou le plus puissant, ou le messager du tout-puissant (on comprend mieux que Hermès/Mercure le dieu du commerce soit le Messager des dieux, et les commerçants seraient le peuple élu :) hugh ! hugh !). Peut-être est-ce la notion des gens du livre qui donne cette notion de "peuple élu", mais le livre est forcément un carnet de négociant :) Et là où tout s'aggrave, dans les deux cas (religion juive ou arabo-musulmane), cette notion de peuple élu pourrait être simplement le peuple (serviteur) du pharaon ou désigné comme tel par le pharaon !

Peut-être que "peuple élu" est un pléonasme, le peuple = l'élu. Les hommes constituent une masse (comme les animaux un bétail) - c'est la masse du bas immergée dans les ténèbres - tant qu'ils n'auront pas de conscience commune qui les fera "flotter" (évoluer) et monter vers le haut pour former un peuple - c'est la masse épanouie, émergée comme une île.

La version la plus raisonnable, à mon sens, est la suivante. La notion de peuple élu devrait indiquer un peuple illuminé (de lettrés), c'est à dire initié aux écritures et aux Écritures "divines" (et aux chiffres soit-dit en passant), donc un peuple pieux et surtout civilisé. C'est simplement l'Arc qui en serait le symbole (tiens, tiens l'Arc d'Anzar !), un arc qui porterait le sens de "meilleur", voire "noble", "plus puissant" mais aussi de "lumière". Un arc-meilleur-lumière qui pourrait valoir Mille (1000) : le if (meilleur) kabyle serait un alpha probablement, d'où ayef/alef (mille) en kab comme en sémitiques aleph.

Concernant le juif, on l'a déjà écrit sur ce blog, le kabyle aurait sans doute confondu Judée/juif et bas avec WD de wada (bas), l'opposé de haut (fella) des "élus" justement, et a-wdhay (juif, judéen ?). Les appellations kabyles mythiques - à dimension spirituelle uniquement, à mon avis - des i-gawawen (lien avec aguw "nuage"), i-dheflawen (lien avec adhfel "la neige") et i-vehriyen (lien avec levhar "la mer") devraient contenir des indices "religieux" importants, il suffit de les dénicher. Cette opposition Bas vs Haut (wada vs fella voir ferra ?), serait peut-être une opposition "angélique" : ange élu (du haut fella) vs ange déchu (du bas wada). Par ailleurs, la relation mer-commerce ou navigateur-négociant (le Phénicien quoi !) semble pointer le nez sans apporter de réponses. C'est juste pour souligner toute la difficulté de trouver le bon bout dans ce genre d'exercice.

Butterfly
L'anglois peut s'avérer intéressant parfois :) Notamment lorsqu'il s'agit de comprendre sa logique dans les appellations telles que dragonfly (libellule), butterfly (papillon). L'étymologie de butterfly est assez curieuse car outre l'explication "battre-voler", il y a aussi celle de butter (beurre)-fly (volant) :), moi j'aurais opté pour better-fly, dans un premier temps, et body-fly (corps+ailes, corps volant) dans un deuxième. Mais l'intérêt n'est pas là, car quand vous regardez un butterfly il faut  imagine all the peoples en étant un brin entomologiste, anthropologue et ethnologue :)

En réalité, butterfly (papillon) pourrait être tout simplement... le peuple ! La diversité de la race humaine, ou l'humanité, la mosaïque des peuples de la Terre comparée à une collection (bariolée) de papillons. Les people sont non pas des pigeons mais des papillons, tout comme le petit peuple d'ailleurs :) Oui, ça pourrait être une chauve-souris (Batman quoi !) ou une hirondelle le symbole du peuple (de la République aussi, ou de justice ?) si l'on se base sur la racine kabyle FR en préfixe dans tous les mots correspondants ifer (aile, feuille), fer-fer (battre des ailes, hélices voler comme un hélico, à distinguer de afeg planer/voler comme un avion, de vitesse/célérité aussi), aferdhas (chauve), afermash (sans-dents, édenté) - FR est clairement privatif -, afertedTu (papillon), afrux (oiseau), etc.

L'intérêt est que le papillon indiquerait outre le Peuple, mais aussi le Papyrus, le Livre, la Bible, Babel : Babylone - Papillon, quoi de plus vrai !. Ainsi, les racines kabyles FR d'aile/feuille (ifer) et FL de haut (fella) sont directement concernées : Ville en français/latin vs fella (haut) en kabyle (mazigh), Livre en fr./latin vs ifer (feuille, aile) en kab. Les mythiques idheflawen de Kabylie seraient liés, en plus de adhfel (neige), à la hauteur (fella) voir à la notion de ville ou citadelle ; les ivehriyen (lien avec avehri air frais/brise, levhar "mer") seraient les gens du livre et donc...les peuples de la mer. Il s'agit peut-être des peuples de la mer évoqués dans "l'histoire" de l'ancienne Egypte ou simplement des Phéniciens, ou alors tout simplement les Phéniciens étaient "les peuples de la mer" pour les anciens Égyptiens. 

Babel (Babylone) nous renvoie aux notions de bab (porte) et ab (père) en sémitiques, en arabe notamment. Bref, encore une autre piste à étudier...