dimanche 22 février 2015

Le déluge

Le "Big Bang" des mythes...

Le billet précédent fut l'un des plus difficiles à composer ces deux dernières années, sans doute à cause de la nouveauté du thème (Océan). Cependant, je me suis vite rendu compte que qlq chose ne sonne pas, on dirait qlq chose qui manque dans cette hypothèse. Nous allons palier à ce manquer et équilibrer les choses, je dirais les océans, en avançant, après l'hypothèse de l'Océan occidental/du couchant, son alter ego du côté du Levant ; et, belle surprise, nous pouvons désormais déchiffrer le "ayn" sémitique et surtout donner une signification très précise du mythe fondateur kabyle et mazigh (berbère) du dieu Anzar. C'est de mythe d'Anzar personnifié par l'arc-en-ciel et un autre symbole identitaire kabyle, à savoir l'argent métal, qu'il faut garder en tête en lisant ce qui va suivre. Et je vous conseiller de visionner, ou plutôt d'écouter cette vidéo en guise d'appéro, car il faut vraiment être bien trempé pour assimiler plus facilement ce qui va suivre :)

Le grand muet, l'océan du couchant, le mur occidental signifie la fin, le terminus, et porterait probablement les notions de mort, meurtre, homicide : voici une nouvelle piste pour, par exemple, situer Seth "maître du tonnerre" (des forges célestes) et meurtrier de son frère Osiris, ou bien Caïn, encore un forgeron !, lui aussi coupable de fratricide sur son frère Abel. Et d'ailleurs, la proximité phonétique entre le grec Okean-os (océan) et l'hébreu Caïn est assez frappante, même si elle nous ne autorise pas à faire des raccourcis trops imprudents.Quoique le forgeron boiteux maître du tonnerre serait le premier suspect pour prendre la place de meurtrier (le terrible Akli "le boucher, entre autres"pour la tradition kabyle, Thor pour la tradition scandinave, etc.), et l'on peut même supposer que l'histoire de la secte d'assassins (hashashins) seraient un mythe sur des forgerons, qui sait après tout, surtout que leur histoire donne deux indices intéressants : Nizarites (comme notre Anzar quoi !) et époque des Fatimides (les "Ptolémée" kabs, dynastie originaire de Kabylie ayant gouverné l'Egypte)  

A l'opposé, son frère-jumeau l'océan du levant ne serait point muet ni un mur ; au contraire, il serait le début sinon le recommencement d'un cycle, la naissance ou la résurrection d'un être ou du monde (ou du temps, cad du calendrier) qui devrait partir d'un point ou d'une source (un trou, peut-être, en tout cas le mur est exclu) dans un vacarme sans doute assourdissant comme c'est le cas à chaque apparition d'un bébé sur cette planète. Au final, l'océan occidental de la mort serait un rectangle (ou un carré carrément :)), tandis que l'océan du levant symbolisant la vie ou la résurrection serait forcément un cercle, voire une partie d'un cercle : l'arc.
On y est ! Bon, le mythe kabyle et mazigh (berbère) du dieu de la fertilité, de la fécondité, des eaux, de la pluie, etc. Anzar personnifié par sa mariée (thislith) l'arc-en-ciel est resté dans nos mémoires et traditions malgré l'entourage (religieux, culturel) hostile. C'est donc un symbole très fort. Et pour cause :
mythe kabyle d'Anzar ~ mythe du Déluge biblique
Il se pourrait que la signification de anzar (pluie) chez les berbères occidentaux - alors qu'en kabyle on n'utilise que a-gephur ou lehwa pour pluie/averse - voudrait dire que anzar signifie "inondation, déluge, résultat d'un grand orage".
Le mythe minoien puis grec de Poseidon aussi serait comparable au Déluge biblique, le seul problème réside dans l'interprétation juste du trident de Poseidon.
L'arche (de Noé) du Déluge, tout comme l'arc d'Anzar (c'est un cercle en fait, l'ar-en-ciel que nous voyons n'est qu'une partie du cercle) serait le symbole de la Naissance ou/et de la Renaissance voire même de la Résurrection. 

Il y a un mythe grec qui serait à mon sens sous-estimé, c'est le mythe d'Océan justement. Un titan fils d'Ouranos (le ciel) et de Gaïa (la terre). A coup sûr, les termes kabyles th-idT (l'oeil), allen (les yeux), thalla (source), thilliwa au pluriel plus dans certaines variantes berbères du sud titawin, tataouine (les sources), vont trouver leurs équivalents dans les noms grecs de ce mythe tout aussi grec.

Passons maintenant au "ayn" sémitique (le O phénicien) qui signifie "source, oeil", au pluriel 3uyun, layoune en Afrique du Nord. Étrangement, ce terme est utilisé en kabyle sous forme de layoune pour désigner les paupières (qui protègent les yeux) et... la3naya kabyle (immunité ou protection de qlq'un assurée/garantié par un seigneur ou un citoyen qui rend l'intéressé intouchable aux yeux de la loi kabyle). 
Ce "ayn" sémitique pourrait être en lien avec Caïn ;
"Ayn" ne serait rien d'autre que l'Arc et le Rayon d'où sa forme de cercle en phénicien.
"Ayn" serait une source intarissable, pour symboliser le soleil levant sans doute.
Il serait probablement lié aux notions de Déluge (inondation), Pluie (Rain en anglois), etc.
NB : Se pose de la question de la relation entre "ayn" et levant, lion (leo). 

Le mythe d'Anzar, ou celui de Poseidon, ou bien le Déluge biblique serait un indice de "l'an zéro" de naissance ou de Renaissance de l'humanité moderne (depuis qu'elle a appris à tenir un calendrier et calculer le temps), qui serait parti d'un déluge, d'un grand orage (bref, du chaos), et d'un océan primitif d'où se créa ou recréa l'humanité. Sur la forme, ces mythes ne sont pas loin de l'hypothèse scientifique du Big Bang sur l'origine de l'Univers. Et puis cette source intarissable ne serait-elle pas un rayonnement (l'arc, le rayon du Levant des mythes et des langues), une radiation ?