dimanche 1 février 2015

Marsiglia

Le Messie de Marseille...

Nous allons laisser de côté le nom Vegayeth (Bougie) et nous intéresser à sa variante antique, durant l'époque dite punique ou phénicienne, c'est selon : Saldae. On va tout simplement trouver une autre ville portuaire méditerranéenne avec à peu près la même "histoire" : Marseille. Une virée en bateau jusqu'à la wilaya :)))) de Marseille en compagnie de Leghazi et son navire, ça vous dit ?

Si vous êtes de la vieille école, c'est que vous connaissez sans doute Fernandel et vous aurez sans doute vu au moins une fois "Honoré de Marseille" avec une interprétation un peu spéciale du mythe de la fondation de la cité phocéenne par les Grecs qui la baptisèrent Massila. Cette histoire de Grecs pour Marseille est comparable à celle des Phéniciens pour Saldae (Bougie actuellement), et pour tout vous dire, c'est un mythe, pas plus, qui explique la destination marchande de toute cité portuaire méditerranéenne.

On va commencer de loin. Souvenez-vous, il n'y pas longtemps sur ce blog, on a formulé l'hypothèse que le Mardi est lié au dieu de la guerre Mars, au Marteau, au dieu boiteux des forges, à Ptah l'égyptien, au terrible Akli (Akli uzal) kabyle. On sait en plus que le jour suivant, le Mercredi est le jour du marché, le jour du dieu Mercure (Hermès grec). Voilà pour le rappel, maintenant attaquons les choses comme elles se présentent.
D'abord, je suis perplexe depuis que je me suis rendu compte qu'il y a confusion entre "guerre" et "marché", donc entre le dieu de la guerre et celui du commerce, Mars et Mercure se confondent ! ; et en me rendant à l'évidence qu'il y a interférence entre le kabyle et... l'anglois :) En effet, le terme kabyle tradh "conflit, guerre" s'apparente, d'une certaine façon, à l'anglois Trade (commerce !). La raison à cela ? C'est que la guerre et le commerce vont ensemble, c'est Guerre et Paix dans le même panier. Et c'est justement le Port ou la cité portuaire, qui symboliserait on ne peut mieux cette double fonction de guerre et de commerce.

Là on va mettre en déroute "les vérités" des camarades sémites-arabes :)
Al-Marsa (port) en arabe  fait référence au dieu de la guerre (romain) Mars ;
Ras (cap), ra1s (tête), raïs (président) en arabe font référence au dieu du commerce (romain) Mercure avec la racine de grandeur, de carré, dur et de tête CR ou QR que l'on a en kabyle justement (a-qerru "tête", a-muqran "grand", a-quran"dur") ;
Rassul (messager) en arabe est en réalité Mercure (romain) ou Hermès (grec) "le messager des dieux". En somme, c'est la bérézina pour les camarades :)

Marseille
Elle aussi porte la trace des indices propres à toute cité portuaire méditerranéenne :
Mars, dieu romain de la guerre,
Mercure, dieu romain du commerce.
Les Français devraient chercher leur hypoyhétique aïeul Martel (Charles) dans le nom de Marseille ! Massella, Marsiglia en italien, qui serait et Mars et Mercure au même temps, et peut-être Mecroglia, Merculia du nom du dieu du commerce (romain) Mercure... copié sur le dieu grec Hermès : Marseille et Hermès sont phonétiquement étrangers, donc la thèse d'une fondation de la cité phocéenne par des Grecs est tout simplement incongrue.

Merci
La cité portuaire méditerranéenne est avant tout une cité marchande (pour Mercure). Les marchands, les marchandises sont des mots issus du nom de Mercure, et de l'italien Merci (les marchandises). C'est ce terme à trois différentes interprétations qui va nous livrer la clé de Marseille et de Saldae (Bougie) :
Merci en français : merci :)
Merci en italien : marchandises ;
Mercy en anglois : pitié, voire grâce, miséricorde, clémence, pardon.
C'est le moment de revenir vers Saldae. Deux interprétations s'imposent à première vue :
1. Saldae aurait le même sens que Marseille pour Mercure, marchandise, merci. Peut-être bien que ce que nous désignons de nos jours en kabyle sel3a (marchandise), supposé être un emprunt à l'arabe al-sal3a(t) (marchandise), serait justement saldae, le nom antique de Bougie. Il se pourrait qu'il s'agise d'un symbole marchand, par exemple, de la plus petite unité de change entre marchands, d'une espèce, voir des épices. C'est peut-être un échelle (grille) de calcul, qui sait. Il faudra étudier cette piste un peu plus tard.
2. Saldae et Marseille porteraient un sens de sauveur (merci-mercy), le port de la cité étant les Portes du Sauveur ou Saint-Sauveur comme on le rencontre ici et là, comme au Kremlin, Et dans ce cas, Saldae aurait le sens de Sauveur (Salvador en espagnol), et Saldae pourrait être ce qu'en kabyle on désigner par Selah (ex. selah igawawen), qui interfère avec l'arabe salah, salihine (vertueux), sauf que le kabyle accorde un sens plutôt de 'sauveur" à ce terme (au sens de sauver/guérir d'un mal voir offrir le salut, redonner une santé en faisant un miracle comme les thaumaturges :)), et puis selek (sauver) en kab s'y prête aussi phonétiquement à la comparaison.

Tout compte fait, je pense que l'hypothèse la plus probable sur l'origine (spirituelle) des noms de Saldae et de Marseille serait celle de Poseidon pou Saldae (Bougie actuelle) et ... le Messie pour Marseille (Messala en grec). En tout cas, il y aurait un lien étroit entre "cité portuaire méditerranéenne antique" (Saldae ou Massala ou autre) et Port plus généralement avec la notion de Messager (ex. Hermès, Mercure), de Messie. Le plus difficile à comprendre pour le moment, pour moi du moins, c'est cette double présence de Mars (Ares grec) et de Mercure (Hermès) dans la désignation de Port, de cités portuaires méditerranéennes. Par ailleurs, le personnage présumé "historique", le fondateur de la nation française Charles Martel, je suppose, serait un messager-fondateur, peut-être le Messie de Marseille. Et puis il y a la piste Celte à étudier. Bref, rien de simple...
Saldae
Nous voilà de retour au pays ! On a vu plus haut la relation de la marchandise (merci) à la pitié/grâce/clémence (mercy). Je pense que l'une des dernières pistes que l'on doit évoquer pour ce billet au sujet serait celle de la Saldae = Salut, Paix. Une piste qui pourrait expliquer la facette de guerre et paix, du dieu de la guerre et du dieu du commerce dans le nom de Port. 
Et il y a la piste de soldat dans Saldae (lire "Saint-Cire de Kabylie" du mois dernier), donc de sentinelle : Saldae serait la Gardienne, ou plutôt Yemma (notre dame de) Gouraya la gardienne de Bougie ? Tiens, à Marseille, la sainte locale est dame de la garde. D'où la dernière hypothèse, pour le moment, concernant le nom antique de Bougie :
Saldae (Bougie antique) ~ Tha-Sedda "la lionne" (la gardienne par excellence) en kab.
En plus, l'huile d'olive, l'olivier (liés à Bougie) ont la même racine ZM que lion (izem) en kabyle. C'est probablement l'hypothèse la plus probable pour Saldae ; la lionne serait peut-être même non pas la cité de Saldae (Bougie) mais Yemma Gouraya, la gardienne de la cité. On y reviendra un jour avec plus d'indices.