vendredi 13 février 2015

La berge espagnole

Et l'Iliade kabyle...

Suite du billet précédent "Gibraltar 1492". 
Le nom de Gibraltar nous a, au moins, donné un indice important : le jaune, l'or. Ce qui va suivre est tout simplement hallucinant, alors gare à vous, chers lecteurs !

La berge espagnole
Nous avons déjà essayé d'aborder la rive espagnole sur ce blog, timidement il faut le dire. Alors qu'en réalité, Andalousie, Hispanie, Ibérie et Lusitanie devraient très probablement nous apporter des éclaircissements décisifs pour comprendre notre histoire méditerranéenne. 
Si l'on reprenait le jaune/or ? On sait des mythes grecs anciens que le jardin des pommes d'or des Hespérides se trouverait qlq part en Méditerranée occidentale, soit sur la rive mazighe (berbère), soit sur la berge espagnole. Ces pommes d'or seraient vraisemblablement des oranges. Cependant, si vous prenez la version notoirement reconnu de l'origine de ce fruit et de son nom, c'est la Chine que l'on évoque. Petit rappel du nom de l'orange :
tchina en kabyle et en argot "arabe" nord-africain : le nom "Chine" 
portokali en grec et al-burtuqal en arabe des arabes : référence au Portugal, soi-disant la marine marchande portugaise importait de Chine l'orange douce puis l'a répandu en Méditerranée.
apfelsin (pomme de Chine) en allemand, néerlandais, russe, etc.
En plus, la Chine c'est aussi la mandarine :), le mandarin quoi , pour la langue chinoise. Bref, "l'empire du milieu", la Chine, aurait fait main basse sur certains agrumes, on ne sait si le citron aussi serait sinois :)
Maintenant j'ai une question banale à vous poser : Avez-vous goûté ou vu, au moins une fois, une pomme de chine, c-à-d une orange, ou une mandarine ? Pour mois, la réponse est négative : j'ai vu, et parfois même acheté, beaucoup de produits chinois, mais jamais d'orange ni de mandarine même si la Chine en produit vraiment. Et puis, soyons réalistes, le climat le plus propice pour la culture d'agrumes (orange douce, mandarine, etc.) de qualité, c'est le climat méditerranéen. Morale de cette histoire : l'association de la Chine (empire du milieu) à l'orange est à prendre plutôt au figuré, et probablement la Chine ne serait pas la seule dans ce cas.
D'où l'idée de dire, et ce n'est pas con !, que l'orange douce serait associée à l'Espagne, avec à la clé le lien Hispanie - Hespérides et surtout la couleur jaune :
- en kab/mazigh c'est a-wragh "jaune, or", à comparer au latin aurum, aurelis (or, d'or) : l'Espagnol est appelé par le Rifain de la rive d'en face par Arumi, de même façon que le Kabyle désigne le Français : probablement c'est la désignation non pas du Romain mais du Latin, de l'Européen (du sud s'entend) chez les mazigh méditerranéens
- séfarade ou sépharade est par définition le juif d'Espagne, d'Hispanie: le sémitique SFR indique clairement la couleur jaune : asfar en arabe, idem en hébreu d'où sephora par ex.

Orangina
La réalité veut que la meilleure et la plus délicieuse orange douce au monde est celle de Boufarik, là où est née la marque Orangina. Mais en arriver là, il a fallu sécher les marais de Boufarik. Et des hommes l'ont fait et leur mérite est indéniable, le fait qu'il étaient des Pieds-Noirs, donc colons spoliateurs, ne doit pas obnubiler leur exploit. Mais pourquoi est-ce que les autochtones ne l'ont pas fait avant ? Question légitime à laquelle on essayera de trouver une réponse...

Jadis, probablement, les marais faisaient flipper les gens de chez nous (eh oui, l'eau qui stagne, ça n'augure rien de bon !), car ils représentaient une source de malheurs, de maladies, et de "mauvais esprist", comprenez microbes. C'est un peu comme les Anglois effrayés par la forêt de Sherwood. En kabyle le terme correspondant, celui que je connais, est ludha, lewdha qui désigne et le plat, et les marais ; ce serait sans doute la même racine dans a-helwidh (bouillie). De mémoire, ces marais constituent toujours un obstacle et une source de danger pour les héros des contes kabyles. On pourrait d'une certaine façon comparer cette peur des marais et des source maudites aux fantastiques contes allemands des frères Grimm, notamment celui du Frérot et Soeurette. C'est la source ensorcelée, càd une eau polluée qui transforme, métamorphose celui qui y aurait goûté.
source
Marais
C'est dire que les noms de lieux, les toponymes, sont des indices importants et il faut absolument en comprendre l'origine. Prenez le cas de l'Afrique du Nord, de l'Algérie en particulier, où les occupants arabo-islamistes arabisent tout ce qui porte la marque kabyle, mazigh (berbère), y compris les toponymes qui sont des artefacts, des marques de mémoire racontant l'histoire de cette contrée et de ses habitants. C'est un acharnement aveugle et du terrorisme identitaire qui, on l'espère, sera un jour stoppé et ses auteurs châtiés de manière exemplaire. Prenons les noms de sources, dont la signification est simplement vitale pour celui qui y passe pour la première fois (un étranger) :
1) Aïn-Mlilla : arabisé à moitié Aïn (source) en arabe + MLL de a-mellal (blanc, clair) en kabyle, chaoui (mazigh en général). Ce toponyme aurait été sans doute Thalla Mellil, "source blanche/claire, donc saine" ou autrement dit, Clairefontaine pour une eau potable ;
2) Aïn-Baydha : arabisé à 100%, le sens est comme le précédent : Clairefontaine ;
3) Aïn-Sefra : arabisé à 100% avec le sens "source jaune", càd aucun sens en arabe, l'essentiel est pour ces massacreurs de mémoire était d'arabiser le toponyme berbère d'origine, peu importe le sens initial du nom de cette source ! Et si on essayait de remonter jusqu'au nom d'origine de cette source pour comprendre son sens ?
Aïn-Sefra, "la source jaune" en arabe, serait une "Thalla awragh" (!) ou Thalla iwraghen (?) : probablement cest Thalla ilughen "La source d'eaux troubles". Ici lugh et wragh se confondent. Il y a plus encore (on verra ça en détail plus loin dans le texte) :
awragh (jaune, or) ~ lugh (brouillé) ~ ludha (marais, plat) en kabyle.
A coup sûr, Aïn-Sefra serait soit, soit :
- source d'eaux troubles (imbuvables) ;
- source ensorcelée (pour convaincre les gens de ne pas y goûter, on leur dit que celui qui y boit se métamorphose en animal ou tombe malade) ;
- source d'alcool (spiritueux) et/ou d'hallucinogènes (le kif ?) qui métamorphose le consommateur en animal (ça arrive :)) : spiritus (esprit) latin doit être comparé à SFR de jaune en sémitiques (arabe, hébreu) ;
- source haram (interdite) : le haram arabe serait alors aurum (or) latin et, logiquement, leur halal (permis) serait calqué sur a-mellal (blanc, clair) en kab/mazigh :) Ceci nous amène à supposer qu'il y aurait une dualité entre la berge espagnole (d'or) et la rive mazigh/berbère (d'argent, symbole identitaire kabyle, et mazigh en général) : quand on dit arumi pour un Espagnol, un Français, un Latin en général, ne sous-entendons-nous pas par là "les impies" (de la rive d'or) par opposition "aux pieux" (de notre rive d'argent) ? Le terme "impie" chez les arabo-musulmans est kafir pas loin se SFR de leur jaune, le jaune étant assimilé en kab/mazigh à l'or. Il serait utile de souligner qu'en kabyle ou en rifain arumi (le Français, l'Espagnol, respectivement) n'a rien de péjoratif, bien au contraire, et n'a aucune connotation religieuse ou ostraciste, il désigne juste le Latin, l'Européen du sud.   
Passons aux versions plutôt positives du nom de Aïn-Sefra :
- source d'entrée au Sahara (denière source avant le Sahara) : SFR de jaune (asfar en arabe) vs Sahara qui est de la même couleur d'ailleurs ou presque ;
- source ou oasis interdite (aux étrangers) : ermitage, lieu de retraite spirituelle.

Le marais, le jaune (trouble, ensorceleur), ce serait probablement un mélange (donc impur). Si le sépharade est étroitement lié à Hispanie (Espagne), je me demande si le terme espagnol hebreo (juif) ne le serait pas à Ibérie avec le sens... de mélange, càd métis, donc impur pour certains camarades haineux. L'Ibérie, l'Hispanie, l'Espagne serait-elle le berceau du melted pot des peuples bien avant les Etats-Unis d'Amérique (enfin, à New-York, mais surtout pas en Alabama :)) ?. 
Gibraltar séparé la côte d'or européenne (espagnole) de la côte d'argent mazigh/berbère (rifaine). Mais il y aurait certainement qlq chose de très intéressant derrière Gribraltar, en Andalousie, au sud de l'Espagne. Tout compte fait, on se limitera aux indices apportés par la berge espagnole sans aller trop vite pour leurs interprétations, on y reviendra donc.
Ἰλιάς
Tout ça pourquoi ? Orange liée à la Chine, Orange liée à l'Espagne ; mandarin une langue (chinoise) avant de penser agrumes ; marais de Boufarik et jaune (or) d'Espagne. Le titre de paragraphe est en grec, ce n'est pas chaque Kabyle qui pourra le lire. Et pourtant ! Et pourtant c'est un terme que l'on prononce en kabyle de la même façon que les anciens Grecs prononçaient ce même mot pour leur oeuvre épique et fondatrice : 
Ilias (Iliade) en grec ancien ~ Iles (langue, organe de phonation) en kabyle
Que la langue (l'organe) soit lissan en arabe, c'est sans intérêt, la comparaison qui s'impose est celle du grec vs kabyle car ILS de langue est dans thalassa (mer) + Ilias (Iliade) en grec, thalla (source, fontaine) + thillas/thilissa (frontières, sans doute maritimes/fluvialse, donc berges/rives) + thallafsa (hydre) en kabyle. C'est la berge kabyle (thallasth) vs la mer grecque (thalassa) ! 
NB : Reste à savoir si la Trinité, Troie et trois-Delta (thlatha en kab, thalatha en arabe) vs thalassa en grec sont envisageables et pour qlq chose dans notre thème.

Il s'agit, en réalité, pour Ilias (Iliade) en grec et Ilès (langue) en kabyle de notion d'ORALITE (pour différencier de l'Ecrit), de poésie, de poésie épique, de geste, chants, voix, etc. C'est peut-être l'indication de l'époque dite païenne, d'avant les Écritures et l'écriture (phénicienne ?) tout court.
Et là, le jaune refait surface sans que je puisse vraiment me l'expliquer :
SFR de jaune en sémitiques (asfar en arabe) vs a-sefru (poème) en kab (en arabe c'est sh3r).
On a fait plus haut le lien entre le jaune sémitique SFR avec le spirituel latin, pour le cas de la poèsie kabyle, la racine SFR serait celle de l'inspiration vraisemblablement.  

Voix
Il y a un lien indéniable entre la faculté de l'être humain de parler et l'humidité. On a la gorge humide, on ne peut prononcer un son ; alors imaginez la langue sans salive dans la bouche : faut avoir du jus (pas forcément d'orange) pour débiter :) Le terme kabyle HDR dans hedher "parler" (syn. meslay) serait lié à hydro (eau), hydre (notre thallafsa) en grec. Et voici pourquoi on a parlé de marais plus haut :
lugha (langue, parler) en arabe ~ déformation de ludha, lwdha
Et ce ludha est le plat, le marais (eau stagnante) en kab.
La langue, chair sans os, l'organe de phonation qui nous permet donner de la voix, est comme le médiateur du guitariste, ou un aiguilleur "mouillé" qui règle l'émission de sons de la bouche. Un son de telle ou telle onde, généré par la langue qui se remue dans le bouche, c'est comme un objet jetée dans l'eau (lac "plat", ou eau stagnante, un marais) et qui fait des vagues, génère des ondes.
Cette piste, un peu floue pour le moment, est probablement la bonne pour comprendre comment jadis on concevait "scientifiquement" la voix humaine et ses mécanismes.

Au final, le canal de Gibraltar et la berge espagnole seraient les plus à même de nous apporter des réponses en termes de langue, de voix, de sons, d'ondes, etc. On n'est curieux de savoir ce qui se cache derrière l'orange espagnole...