jeudi 3 septembre 2009

Messager

Suite du billet précédent par rapport au b (p, v) caché devant un R.

Go West
Nous allons résolument aller du côté du couchant, cap à l'ouest vers le pays des maures et des ibériens. Bien évidemment c'est du côté de nos frères et cousins occidentaux, du Rif notamment, que nous allons faire de nouvelles pistes et des découvertes qui concerneraient tous les mazigh. L'Ibérie, l'Espagne ou sa partie du Levante ou le vrai andalus (la Catalogne et Barcelona, plus bas Valencia, plus au sud une partie de l'Andalousie) nous apporteront aussi de nouveaux élements.

Messager
Nous avons vu dans le message précédent ce B ( ou V, P) qui se cacherait dans la syllabe MR, il pourrait se cacher simplement devant un R. Des résultats pratiques de cette trouvaille?
maRek (patronyme kabyle) devient mvRek ou mbaRek (Mbarek, Lembarek: nom répandu à l'ouest surtout).
Mais cette fois nous allons nous intéresser à un mot assez particulier, un mot en sémitique-arabe: Rassul = le messager (le prophète par extension), mot issu de rissala = lettre, message.
Maintenant on prend notre chère langue kabyle (mazigh en général):
tha-vRats = une lettre, un message. La racine du mot est [v.R.ts] ou [v.R.s]. Ce mot en argot DZ est dit bRiya, adaptation du mot kabyle donc.
Il suffit de prendre le mot arabe rissala et rétablir le B (V/P) devant le R et l'on aura barissala, vrissala avec à la base la racine [VRS] comme dans notre tha-vrats. En kabyle ce mot s'explique parfaitement par le lexique correspondant: aru (varu?) = écrire; avridh = route, chemin, voie (donc: voie de communication). En arabe ils ont le mot al-barid = poste, télécommunications mais ce mot ressemble étrangement à notre avridh (route, chemin) qui est chez nous lié à d'autre mots VR, FR, PR ayant un sens proche; pour l'arabe l'incohérence est visible à l'oeil nu car barid (communication) et barid (froid), c'est pour vous dire...
Donc au final, un mazigh devra dire non pas Rassul mais vRatsul pour "messager", ça devrait interpeller les mazigh arabisés et islamisés. Si l'on généralisait cette formule du B (V ou P) rétabli devant le R on aura qlqs surprises comme Rahma (miséricorde) en arabe qui devient abRahma, on n'est pas loin d'Abram -Abraham!


Plume
Mieux encore, le mot sémitique-arabe kuRas (cahier) serait kvRats très proche justement de notre tha-vrats (lettre, missive, message) qui aurait aussi le sens de support sur lequel on écrit, soit une feuille. Justement une feuille c'est avec la racine FR soit aferaw (feuille de végétaux), ifer (1.feuille de végétaux, 2.aile d'oû ferfer = voler/fly). Tout comme la racine WR de thawRiqth (une feuille de papier) en kabyle que l'on retrouve en arabe waRiqa, waRqa (feuille de papier, feuille des végétaux).
Il y a aussi le mot Rish en kabyle qui signifie 1. plumes d'oiseaux (afRukh), 2. petits poils sur le corps ou sous les aisselles. En arabe aussi Rish signifie plume. Ce mot serait en fait perish, vrish ou ferish avec la racine FR de feuille. Vous comprenez d'oû vient le mot perruque? Et perroquet à cause de son plumage? C'est la même appellation dans plusieurs langues avec la racine FR ou PR: en ancien indien, en grec Πηρώ, en russe péro, dans les langues baltes, etc...Donc normalement le verbe écrire en kabyle 'aru serait plutôt paru/faru selon la logique de la plume. Et les mots âarabiya (langue arabe) ou 3abria/âabria (hébreu, langue hébraïque) en arabe signifierait simplement écriture, sans plus même si nous savons que le terme hébreu a une origine égyptienne ancienne avec le sens de "étranger"; voilà que nous compliquons les choses en bousculant l'ordre établi!