Rappel
Dans le post précédent on a vu certains fonctionnements du Q dans notre lexique qui se confirme dans d'autres exemples comme 'ReZag (amer) comme chocolat noir amer qui avec Q serait qReZag ou qaRes (amer, acide) comme un citron amer et acide. Il est utile de rappeller qu'on a avancé une hypothèse selon laquelle dans l'antiquité notre langue qui était consonantique le rôle de voyelles était assuré par les semi-voyelles du groupe W (w, v-f, p-b) et du groupe gamma (gh, q, G occlusif, g spirant, zh ou J, K occlusif, k spirant, kh ou xi grec). Donc il faut tenter de trouver une correspondance entre ces semi-voyelles kabyles (mazigh en général) du groupe gamma notamment et les voyelles grecques et latines. Cela servira aussi à mieux comprendre le passage du "phénicien-punique" nord-africain au grec, hypothèse plus convaincante que celle officiellement reconnue selon laquelle les grecs auraient emprunté l'alphabet "phénicien-conventionnel" oriental. Il faut signaler qu'actuellement dans la langue kabyle les voyelles sont insuffisantes et on confond souvent le "i" et "e, é, è,ai"très vraisemblablement à cause de l'influence des sémitique surtout de l'arabe. On ne pourra pas moderniser la langue kabyle sans s'attaquer à ce problème.
Roi élu
Prenons l'exemple de la langue (l'organe) qui en kabyle est iles, yles au génitif Gylès qui n'est pas sans rappeller ghlossa (langue, langue l'organe) en grec dont la trace se retrouve en russe golos (voix) d'oû le verbe golossovat (voter). Nous avons déjà évoqué cette altération entre G,g et Y,i très fréquente en kabyle (mazigh en général) comme dans ayla - aGla (propriété), ayur-agur (mois, lune). On va simplement élargir cette formule de correspondance entre Y, i, é, ai d'un côté et le groupe gamma de l'autre avec J et Q notamment:
Y, i, é, ai --- J, Q, gh, G, g, K, k, kh
Petit rappel concernant la racine JLV de tha-jelavth "enveloppe, cosse, djellaba, etc..." (contour, tout ce qui entoure, englobe, enveloppe), tha-jilvant "petit pois (avec cosse)". On voit dans Luvian Luvian qu'il manque un J devant le L, ça serait plytôt JLuvian qui serait plus conforme car proche de jilvan "petit pois".
Mais l'intérêt est bien sûr dans cette formule de correspondance entre les voyelles et les semi-consonnes ou semi-voyelles du groupe gamme, notamment la correspondance entre Y,i et J, Q. Elle permet de rapprocher qlev "retourner dans un autre sens", jlv "entourer, envelopper, englober" et de supposer qu'il s'écriraient avec une voyelle i, é par exemple, donc qlev pourrait être élev, ilev (éléph, ileph) ou (élep, ilep). Là nous avons le vrai sens de cette racine JLV qui avec une voyelle "é" rappelle et explique très bien le sens du mot éllipse (qui est aussi un contour) mot officiellement issu du grec ellipein "manquer, faire défaut".
Ce passage pourrait nous aider à tirer le masculin de thallaphsa (hydre) qui à mon avi devrait être éllaphs qui rappelle ô combien éllipse, ou bien jelephs, jelevs. Celà suppose aussi que le alif arabe ou aleph sémitique (Alpha) serait pour nous éleph ou jeleph - jelev.
Bref, on a retrouvé "la princesse" Téléphassa fille d'Agénor roi de Tyr et surtout soeur de Cadmos par qui les grecs ont reçu l'alphabet "phénicien".
C'est une source grecque qui le dit. Un mythe grec. Alors...
Qui après cette argumentation osera me dire que les grecs ont emprunté un alphabet oriental sémitique (phénicien conventionnel) et non pas un alphabet punique nord-africain?
Pour finir je vais essayer d'élucider l'étymologie d'un mot kabyle et mazigh que l'on a sauvegardé depuis longtemps. Il s'agit du titre a-gelid (roi, prince), avec un g spirant, attesté en ADN (afrique du nord) plus précisément sur les terres numides durant le règne de Massinisa par exemple. Nous savons que le mot élite e français viendrait du verbe élire lui-même issu du latin eligere (choisir). C'est peut-être tiré par les cheveux mais j'oserai formuler la supposition suivante. Le mot ou le titre gelid avec la racine gLD serait avec une voyelle yLD ou eLD ou simplement eLT comme élite. C'est envisageable comme supposition même si elle nécessite une meilleure argumentation. Toujours est-il qu si c'était le cas celà signifierait que le titre numide antique gelid (roi, prince) signifierait "élite" ou serait plus exactement un prince ou un roi élu et non pas désigné. Si celà se confirmait ça voudrait dire qu'en termes de démocratie les numides étaient déjà de farouches républicains ce qui est sans rappeller les mazigh, surtout les kabyles de nos jours.
Avant de vous laisser un petit "devoir à domicile". Prenez le mot i-geni (ciel) en kabyle ou i-jeni (ciel) en shawi et puis remplacez J/g par la voyelle comme indiqué la haut dans la formule de correspondance. Je n'exclue pas que vous tomberez sur un personnage de la mythologie grecque et de l'oeuvre de...Virgile qui décidément devra boire sa tasse de calice jusqu'à la lie après tout ce qu'on a dévoilé sur ce blog à propos de Didon et autres personnages chers à ce romain!