Interprétation du récent post portant sur la mutation du "h" en "ph". Suite.
Fascicule
C’est pas sorcier à démontrer : a-heshkul que l’on interprète souvent comme « sortilège, philtre » (Tawalt –1999 - de H.Sahki qui écrit à tort que c’est un emprunt à l’arabe!) est en réalité une sorte de «gri-gri», un petit paquet au pouvoir maléfique, avec un mélange alchimique et «sorcier» fait pour jeter un sort ou faire tomber sous son charme telle ou telle personne, ceci est la prérogative exclusive de la femme car dans la tradition ou la mythologie kabyle il n’y a pas d’hommes sorciers. A la lumière de la mutation révélée "h" en "ph" nous pouvons élucider l’origine de ce mot :
a-heshkul ...a-pheskul [f.sh.k.l] qui très probablement notre équivalent du mot fascicule du latin fasciculus qu’un romain ou du moins un italien prononcerait fashikulus [f.sh.k.l] ; ce mot latin fasciculus signifie «petit paquet», n’est ce pas la bonne définition du mot que l’on prononce e kabyle moderne heshkul ?
Sentier
Le mot a-hriq est souvent traduit comme «chemin». Voyons ce qu’il en est :
a-hriq...a-phriq
a-phriq est clairement lié à afrag = cloison, clôture. Donc probablement ce mot indiquerait un chemin étroit entre les champs clôturés ou un chemin caché/invisible, donc a-hriq = sentier. En Kabylie il y a l’expression «ushen ahriq-ahriq, newkni avridh-avridh», soit le renard (passe) par les sentiers, nous par la route.
Le toucher
Pour exprimer ce sens du toucher on dit en kabyle hulfu/hulef et hus, ce dernier peut se retrouver en sémite-arabe et en dialecte algérois hess qui signifie écouter, bruit. Pour le verbe kabyle hus (sentir au toucher) avec la mutation en question on aura phus, et la main comme par hasard est a-phus! Est-ce un hasard ? Pour le verbe hulfu on aura phulfu [f.l.f] qui une fois le «f» libyque passé en «p» latin donne [p.l.p] du verbe latin palpare d’oû viennent les verbes latins-français :
palper = toucher de la main doucement et à plusieurs reprise, afin d’examiner et de connaître.
palpiter = battre d’une manière précipitée (coeur, pouls, paupières, etc...)
Maintenant rappellez vous les 2 sens de hulfu en kabyle : sentir physiquement une chose métrielle (au contact, au toucher) et ressentir un profond émoi/émotion souvent/sentiment ou être touché par un événement (émoi) ou le plus souvent une épreuve rude. Pour finir, il faut écarter toute interférence avec l’arabe car à ma connaissance le seul mot proche est le verbe helef/hlef = jurer, et les mots qui interfèrent avec les notres heluf et halfa (voir plus bàs). Mais je me pose la question suivante à propos de hulfu [h.l.f] qui a ce double sens ressenti physiquement et intérieurement : ne serait-ce pas simplement l’adjectif «rugeux» ou rude que l’on dit en kabyle moderne hershaw (emprunt à l’arabe, ce mot est parvenu même dans le russe shershavi via l’asie centrale) ? Pourquoi je pense ainsi ? parceque pour allier les deux sens du verbe hulfu il n’y a que cette exemple : toucher une matière rugeuse (un papier par exemple) dont le grincement vous fait grimacer, frémir et vous avez la chair de poule. Et comme par hasard un mot proche avec la même racine [h.l.f] helfa désigne l'alfatier qui est rugeux et sert à faire du papier...a-t-il servi à faire des papyrus?
Alfa
L’origine du mot l’alfa est communément attribué à l’arabe halfa. Lisez ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Alfa . Ce mot existe en kabyle : helfa. Cette plante herbacée pousse uniquement en Afrique du Nord , il serait donc raisonnable de penser que son appellation est dûe aussi aux africains du Nord. L’alfa est très utilisé chez nous pour faire des cordes, des nattes, même des chaussures, etc...et du papier bien sûr! Ce mot vaut la peine que l’on revienne un jour sur son origine.
Alef
Comment déclare-t-on en kabyle son amour, «aimer fort», «aimer beaucoup»? hemlegh adtas/ ou ayen-din (beaucoup) ou hemlegh mlih (fortement). C’est justement mlih/melih qui nous intéresse et qui n’a rien à avoir avec malih (bon) ou melh (sel) arabes. Faisons la mutation : mlih serait mliph ou melif qui pourrait être m+lf et attester ceci m=dizaine ou multiple + LF= un chiffre ou un degré. Chez les cabbalistes alfa, alep hébreu (équivaut au alif en arabe), a la valeur numérique 1, 11, 1000, en arabe alif = 1000 ; des valeurs numériques sans aucune explication comme dans le grec d’ailleurs. Par contre en libyque ce m+lf de mliph (mplih) est mathémqiquement quantifiable et peut être démontré. C’est ce que l’on fera prochaiement j’espère.
Bélier et Cochon tranchant!
Le mot heluf = sanglier, cochon, porc est attesté tant en kabyle qu’en argot arabe ou guétoule d’Afrique du Nord. Compte tenu de la mutation "h" en "ph" l’on aura ceci :
heluf...pheluf
oû la racine ph.l/f.l nous renvoie au mot arabe al-phil = éléphant alors qu’en kabyle c’est ylef = sanglier, éléphant (probablement aussi Mamouth). Donc ce mot serait donc un mot arabe? Pas si vite!, voyons un autre animal d'abord. Le mot a-huli en kabyle désigne le bouc (âtrus en arabe) et je ne sais pourquoi certains, dont le vénéravle H.Sahki, écrivent que c'est un emprunt à l'arabe alors que bélier en arabe se dit kebsh, madeq, burdj al-haml mais pas de huli selon mes recherches. Peu importe, voyons ce qui nus intéresse: huli serait phuli [ph.l], ce qui est sans rappeller phil/fil (éléphant en arabe), heluf (sanglier) qu'on a vu plus haut et même...bull (taureau en anglais). Il serait raisonnable d'analyser cette racine [F.L] pour les appellations du monde animal pour pouvoir tirer les bonnes conclusions.Peut-être y a-t-il relation avec pilier (colonne) vu que le bélier est une machine d’assaut? L’explication la plus raisonnable est à mon avis la suivante : la racine [f.l] donc serait [p.l] en latin comme dans le mot donne pilus = poil. Le sanglier (heluf), le bouc (huli) et le phil (éléphant en arabe) ont une caractéristique en commun : ils sont tous pilifères, soit poilus! En plus leurs poils sont durs, rigides comme les fils/fibres de helfa (l’alfa) et ne conviennent pas au tissage à la différence des poils/fils de laine de uli (troupeau moutons/brebis en kabyle) mais uniquement au tressage ou nouage ! Les poils de huli/phuli (bouc) sont «non-tissés» et ceux de uli (moutons) «tissés» en langage textile moderne. Maintenant plus aucun doute de l’origine nord-africaine, libyque du mot helfa = Alfa !
Et par conséquent les mots heluf et phil dans l’arabe leur seraient parvenus sans doute via le phénicien. Mais le plus intéressant pour nous est ce qui touche à notre langue, pourquoi ce «h» aspiré dans helfa? Comment dit-on «aïe!» en kabyle pour exprimer la douleur... «ah!» simplement par le «h» aspiré qui serait « qer’eh» douloureux, dur, piquant, rugeux. Le «h» est tranchant, serait-il une arme (lame, lance, etc...)? Rien qu’à voir certains mots kabyles on devine un peu le sens «tranchant» de ce «h» aspiré, comme haz = heurter (blesser), a-ruy (haruy?) = porc-qui-pique, hud = protéger, défendre (armes à la main ?), etc... Quand ce «h» est-il prononçé, quand aspiré, quand se mute t-il en «ph» ? On doit se pencher sérieusement sur cette question.
La vache!
Le moy hiwan (animal) est utilisé en kabyle et l’on croit que c’est un emprunt au sémite-arabe hayawan (animal). Si l’on procède à la mutation "h" en "ph" le mot hiwan donnera la racine phwn (fwn) et le mot arabe hayawan donnera phywn (fywn)...ce qui est sans rappeller le mot français/latin faune, la faune désigne le monde animal! Ce mot viendrait du latin Faunus dieu de la fécondité chez les romains. Ce latin Faunus peut nous renvoyer à un autre mot kabyle Funas de tha-Funas-th = la vache!
On va se donner un temps de réflexion va!
vendredi 19 septembre 2008
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