mercredi 10 septembre 2008

Zeta

Ce post éclair est juste pour témoigner d'un phénomène auquel je ne m'attendais pas du tout!

Avant-propos
En étudiant les sons libyques "t, th, ts" et "d, dh, DH emphatique, dT emphatique" je suis tombé sur une phénomène de mutation (ou altération) des sons de ces deux groupes (T et D) en sons du groupe S et Z (s, z, S emphatique et Z emphatique)!
Pour mieux mémoriser ce phénomène il faut dire que cette "mutation" est attestée ailleurs:
- chez les anciens grecs: Zeus devient Theus (d'oû théo- de théologie) qui a donne Deus/Dieu en latin; chez les anciens béotiens et crétois: Potaidon au lieu de Poseidon grec.
-chez les perses ou iraniens d'aujourd'hui: iles disent Reza pour Rédha (prénom).
-chez les égyptiens d'aujoud'hui qui disent mezbut au lieu de medhbut ("compris, exact, cocnlu"en arabe).
En outre vous savez bien que le pékin moyen en France ou en Russie quand il apprend l'anglais il se heurte à la difficulté de prononcer les "th"et "dh", il dirait "zis is" pour "this is". Voilà pour la caricature! Il y a un autre phénomène de mutation ou altératio qui veut que le H (comme dans Here en anglais) se prononcer G (de Gare en français): le flamand occidental utilise le H comme l'ukrainien par exemple et le flamand oriental le G comme le russe par exemple.

Médiane
Tout a commencé par le paon! dTawes en kabyle (afrukh dTawes = oiseau paon), mot qui interfère avec le grec archaïque Taos et avec le sémite-arabe moderne Taous. Je vais vous dire que le dTaw libyque indique facilement que c'est un mot vernaculaire (il a une valeur physique) et ce quelque soit les prétentions des sémitiques (Tav, Ta) ou du grec (Tau). Une vérif? Eh bien prenez le papillon a-fertedTuw... le "battement" de dTaw! Mieux encore dT+W (ou V,F) se retrouvent dans dTvel (tambour, percussion, batterie). Ou dans DHwa (a-mendil y DHwan = foulard dressé/éclaté/étendu/déployé/répandu/ouvert/allongé/radieux). Maintenant vous comprenez pourquoi dTawes désigne le paon (comme "éventail") et le papillon ferteDtuw (qui vole à battements ou grâce aux battements). Vous n'avez qu'à voir en latin l'origine des mots paon (pavo/pavonis) et papillon (papilio) qui a donné la même racine que pavillon. Géométriquement tout ça ("éventail") attesterait le demi-cercle, sujet à voir à part une autre fois. Pour finir on va procéder à la mutation en question: dTawes [dT.w.s] devient Zawes [Z.w.s] ou plutôt Zwesh oû le "sh" final indique la petitesse, Ziwesh ou Zawesh = moineau!
Cette mutation T/D en S/Z va nous permettre de déceler des interférences inattendues avec les autres langues (latin, grec, les sémitiques). Commençons par les sémitiques, par l'arabe. Le mot dos en arabe est dit dhaHr, en kabyle c'est a-rur ou a-zagur. Si je prends le mot arabe et que je mute le D en Z et ensuite le H en G le mot arabe dhaHr devient zagr, même racine que zagur kabyle! Il faudra bien sûr beaucoup d'exemples pour vérifier cette supposition mais à première vue elle se confirme. Cette supposition nous donne la possibilité de retrouver les mots libyques vernaculaires sémitisés et arabisés avec le temps. Par exemple, le mot initial en libyque désignant l'huile serait dheyth ou dhys/dheys (zeyt en arabe) et d'ailleurs le beurre c'est udhi avec le "dh". Tiens comme c'est bizarre, un dh libyque en s latin: dhi (thi-dhi) = la sueur, suie. Le mot désignant une île thagzirt ou thigzirth actuellement en kabyle moderne (en arabe djazira) serait ni plus ni moins avec la racine[H.dh.r] ou [g.dh.r] qui donnerait tha-gadhirth , le "petit Agadir" = une île! Il faudra vérfier cette hypothèse plus sérieusement. Un exemple assez intéressant:

a-dhrar = montagne, mont (chaîne), massif
a-zerar = chaîne, collier
a-zherar (jerar)/tha-jerar-th = fermeture éclair (chaîne)
On voit bien que dans les trois cas le même sens se retrouve ou est proche malgré les mutations.
Cette mutation expliquerait pourquoi les prénoms Samia et Zahiya sont si présents en Afrique du Nord, grâce à la mutation du D/T en S/Z: Damia devient Samia et DhaHiya devient Zahiya, prénoms plus conformes à la langue des conquérants venus de l'est (les sémites). Cette supposition est-elle envisageable? Je ne sais pas. D'ailleurs si l'on continue dans la même logique on aurait le prénom Idir soit ydhir devenir ysir ou yzir et de là à dire que Idir (ydhir) signifie Oziris (uzir) il n'y a pas grand chose! Donc autant arrêter de spéculer là-dessus avant d'avoir compris ce phénomène, très troublant phénomène.
Par rapport au latin un mot s'impose tout de suite: meZian! C'est bien le milieu, la médiane (de medium = milieu en latin) qu'atteste meZi ou meZian. Tout le monde sait que a-meZian signifie le cadet (ou junior chez les anglosaxons) très utilisé pour les prénoms et patronymes.
Mais l'intérêt principal de la mutation en question est à l'intérieur même de la langue libyque (ex.kabyle actuel). Le mot i-thri désigne l'étoile th.r, thi-ziri z.r le clair de lune donc lumière. D'ailleurs on l'a compris depuis un bon moment que le Z libyque atteste le spectre lumineux. L'opposition ou la dualité se retrouve dans as/iDH, soit le jour/la nuit. Entre les sons D-T et les sons S-Z il semblerait qu'il existe une dualité ou une complémentarité ou même opposition (spirituel vs matériel, monde réel vs monde imaginaire ou astrologie/astronomie) ou qlq chose du genre. Il faudra essayer de comprendre ce phénomène. Pas simple mais il faudra essayer d'élucider ce mystère.
Pour conclure voici un autre exemple, le mot désignant le taureau.
- taurus, Тαΰρος en grec tauros
- taurus en latin,
- thawr en sémitique (arabe)
- a-zgar en kabyle; [zgr] serait une mutation de [th. y/ou w. r] donc "th" en "z" et "w" en "g" (g en y ou l'inverse est une mutation très fréquente, "y" est une variante de "w" comme "f,v,p et b" ceci est une certitude pour moi).
a-zgar serait donc a-thyar/a-dhyar ou a-thwar/a-dhwar, athyar serait probablement la variante la plus logique sinon la plus juste vu qu'en kabyle l'adjectif attestant le courage et la bravoure n'est autre que atheras, mot aujourd'hui qui désigne aussi "fantassin" chez certains "berbères".
Il y a dans tout ça une chose intéressante pour nous: c'est par le biais de cette mutation que l'on va faire craquer le mur sémitique qui voile notre langue depuis des millénaires, exactement comme avec la lettre L, la divine, qui nous permet déjà de mettre à nue l'usurpation et l'humiliation qu'elle porte en elle pour notre langue et notre peuple depuis combien de temps déjà. A quel moment de l'histoire cette mutation a eu lieu et par qui? Je soupçonne que ce soient les "guétoules" (mi-nôtres - mi-"autres") et les tribus maraboutiques ayant pour tâche de nous sémitiser, arabiser et islamiser. Un simple exemple ô combien parlant: notre forme républicaine de respect da ou dada (grand-frère, oncle, personne plus âgée) devient zi, zizi chez les maraboutiques/imravdhen qui font de "d" un "z", probablement des gens à l'origine issus de l'est, de l'Egypte surtout. J'ai bien peur qu'ils aient aussi altéré le "N" en "L" (forme/titre de respect pour les femmes na, nana vers la, lala) ou inversement, il faudra vérifier. Ces différences sont palpables même aujourd'hui en Algérie: pour un "événement" ou "ce qui s'est passé" un kabyle dira "y dhRa", "ashu y edhRan/yg dhRan" alors que l'algérois en dialecte DZ dira "sRa", "wash sRa", donc un "dh" kabyle versus un "s" dialectal algérois/algérien; je rappelle qu'en sémite-arabe ça aurait été "madha hadadha" (hadath = événement). Encore un exemple plus éloquent. Le mot zerda chez les guétoules en Afrique du Nord signifie "fête". Si l'on met un "d" au lieu du "z" l'on aura derda mot proche du kabyle derdih qui signifie vacarme, tapage. Normal, ils s'éclatent puisque c'est une fête! Eclater se dit dTeRDHeq qui signifi aussi exploser (en dialecte DZ dTeRdTeg alors qu'en sémite-arabe infadjer). En kabyle d, dT, DH attestent les sons/percussions/batterie/bruit: denden (sonner), dTendTen (être sonné), dTvel ou iDHebalen, sdTevdTev (frapper à la porte), en langage familier dTobeg (équivalent du "Toz" algérien), etc...En kabyle le "D/T" devient "z" pour les sons moindres, par exemple zuzen = bercer, zenzen ou vuzenzen (transcrit Bouzenzene dans les patronymes) qui signifie bourdon à cause du bruit qu'il fait. De ce fait d'oû vient en sémite-arabe adhan = appel à la prière; et quelle relation entre nos percussions D/T avec le Tam-Tam africain?

Cette mutation des T/D en S/Z ou inversement si elle est (systématiquement) confirmée va nous aider à déchiffrer les noms des villes antiques et à la situer géographiquement. Ca pose problème quand dans un même mot il y a les deux D/T et S/Z mais quand même on va vérifier. A la louche (donc à vérifier ultérieurement!) on pourrait faire un rapprochement entre Sig, Sougeur/Suger avec les antiques Thiga, Thuga (en latin Duga); on pourrait aussi mieux comprendre la toponymie de certaines villes avec Z comme Zeralda (Theralda? Theralsa), Tipaza (Thifadha? Sifadha?), etc...En réalité c'est un très long travail auquel il faudra se mettre avant de pouvoir avancer quelque supposition logique ou "hypothèse crédible" qui soit.

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