dimanche 29 mars 2009

La paroisse de Tizi

Ce cours post est consacré à une nouvelle formule concernant le "th" kabyle mazigh.

Introduction
Le son "th" existe en kabyle et dans d'autres langues mazigh, il existe aussi en anglais et surtout en grec. Par contre plusieurs langues (français, russe) ne le possèdent pas, d'ailleurs "dh" non plus. Le son qui nous intéresse est "th"; Le russe par exemple a remplacé ce son grec "th" inexistant chez les slaves par un F (ph). C'est justement cette formule qui se confirmerait pour les altérations et mutations en langue kabyle, donc voici la nouvelle formule:
th = ph (f)
Là on ira pas plus loin avec l'élargissement à "pf ", " fth " ou autres sons, on se limite à cette altération. Il est nécessaire de procéder au triage du lexique "th" et vérifier si cette formule avec "ph" (f) se confirme ou/et si elle donne des explications et un sens rationnel. Bien entendu il ne faut pas généraliser mais l'intérêt est que le "th" est l'article féminin en kabyle.

Paroisse
Nous allons prendre qlqs exemples pertinents pour démontrer cette formule. Le meilleur est de prendre des mots n'ayant pas de masculin et commençant par "th" (donc féminin, ou pluriel).
* tharwa = la progéniture, les fils/les filles ou les enfants.
pharwa: ce mot n'est pas sans évoquer la paroisse non pas étymologiquement (car différents) mais par leur sens commun et phonétiqument.
* thamedTuth ou thamedTut = la femme
phamedTut, famedTuth: à la racine le FM féminin.
* tharga = canal (d'irrigation), rigole
pharga: ceci n'est pas sans rappeller la délimitation périphérique (aphrag) sur les bords/frontières.
* thamarth = menton, barbe (chamar = barbe fournie)
phamarth
sphamush de qemush (bouche) avec q=sph. D'ici phem (bouche) en arabe.
on voit bien à la racine "pham" qui pourrait indiquer une forme de la bouche, du menton, tout comme thimy (sourcil) qui serait donc phimy.

* Papyrus
Pour pouvoir lire ce mot on va appliquer d'abord la formule "allemande" (ph = Pf) du post récent et ensuite la formule de ce billet ph=th.
papyrus, racine PPR
PPR
PfR: déjà ici on voit y-pher (feuille) en kabyle. PfR en simple FR en phR:
phR (fer) = th.R ou thira = écriture.
* Tizi
On revient aux exemples simples. Le toponyme thizi (col) transcrit Tizi.
thizi = phizi avec la racine phz-FZ ou phs-FS. Des toponymes pareils en ADN? Fes, Fezzan.
C'est le moment de vous annoncer la formule de change complète du "th":
th = t.ph [t.f]
Cette racine "tph" sera "t.p" pour les langues européenes.
Toponymie de topos (lieu) en grec.
L'appellation moderne en toponymie kabyle mazigh Tizi ou thizi n'est rien d'autre que la forme compacte, moderne de TFS comme dans les antiques Thebes ou Theves (Grèce), Thebes (Egypte ancienne) des lieux hautement significatifs (centres religieux), cette ancienne forme est préservée en ADN, Tebessa (tbs) à l'est de Algérie  et voir même Tipasa (tps) à l'ouest d'Alger.
Pour un exemple de contrôle. thily (ombre) = tephily [TFL] qui indique cliarement le sens de "suivre sans cesse, toujours à côté" et indirectement explique le "philo" grec (ami) et colle parfaitement avec l'anglais follow (suivre), tout comme [TFL] sous une forme plus hard, avec un R, [DVR] indiquer suivre dhfeR (suivre, poursuivre) qui explique on ne peut mieux le sens de "métaphore".
Inversement nous pouvons retracer les toponymes de l'antiquité sous leur forme étendue ou "déchiffrée" (avec TF apparent, voir aussi TV, DF-DV) et déduire leur forme "compacte" (avec un TH ou DH) des temps modernes. Exemples Setif à l'est de la Kabylie: setif, sedifis - la racine est [STF] - [SDF] donc [s.tf] = [s.th] ou [s.dh]. En clair Setif/sedifis serait probablement l'équivalent du toponyme moderne Sidhi ou Sithi (un préfixe le plus souvent). Sidhi serait en réalité Sithi, rien d'autre que l'inverse de thisi (thizi, Tizi). Voilà je pense que cette formule "toponymique" finale th = t.ph nous sera d'un grand secours justement pour mieux comprendr les toponymes kabyles, mazigh d'Afrique du Nord.

Pour mieux comprendre cette racine TPh (Tf) - Tp pour la varinate européenne- il faut d'abord signaler qu'elle signifie un attachement (dTef = tenir, retenir), un arrêt, un lien, un repère. Ceci important pour comprendre notre toponymie. Notre verbe dTef est bizzarement proche (avec la formule avérée dT=st, voir post précédents) qu'en anglais step = étape, pas, marche (escalier), qui indiquent un "niveau" ,ou bien la racine anglaise de staple (agrafe) au sens de "parenthèse, arrêt, fixation". Pour faire plus simple il faut retrouver les mots avec la racine TP (au lieu de TPh/Tf) dans les langues europénnes par exemple et les comparer aux notre. Exemple step ou étape avec S+TP, on prend th=tp et on aura sth en toponymie Sithi prononcé faussement Sidhi et arabisé en Sidi. Ce préfixe Sithi-Sidhi signifie tout simplement une "étape", un "arrêt"," station", " stationnement", bref c'est comme une aire de repos surs les autoroutes modernes. Pourquoi de repos? Car c'est sithi-sidhi comme seth-aaphu (se reposer), seth-uphu (être disponible, inactif). Le mot suivant (avec TP) qui vient à l'esprtit est STOP pour "arrêter", qui serait techniquement en kabyle setha mais il est prononcé "s'sha, sha". 

Voici un exemple assez étonnant. Nous avons vu que notre thura (maintenant) est lié au grec/latin de "heure". Avec cette nouvelle formule th=tph (tf, tp) notre thura = tphura ou tpura avec la racine TPhR ou TPR qui est la même qu'en russe dans teper' (maintenant)! Idem pour le mot thawla (fièvre, donc température élevée) devient TPhL ou TPL comme en russe teplo (chaleur). On n'en a pas fini avec les surprises, ça c'est certain!

Pour finir je reviens vers sithi (Sidhi) qui serait sans doute sethi ("e" et "i" se confondent en kabyle): il indiquerait une étape, un arrêt du soleil sur sa trajectoire (cycle) d'un jour ou d'une année. Pour le jour l'arrêt serait le zénith donc sethi-sidhi indiquerait soit le sud, soit le stationnement du soleil avant de décliner de son zénith (voir chez les musulmans le rite wuquf arafat ou stationnement au mont Arafat à la veille de l'aid-al-dh'ha ou le sacrifice du mouton; voir rite d'Abraham). Pour l'année seth-sidhi indiquerait  soit le solstice d'été ou d'hiver, soit l'équinoxe du printemps ou d'automne, peut-être équinoxe du printemps à cause de l'indice seth en suffixe donné par tha-phsuth (printemps). Désormais on a retrouvé Seth, déjà l'ombre du juste Oziris se profile à l'horizon.