Le poème de ma vie...
A toi,
Tendre et vulnérable Thanina,
Ma "douchka",
Ma muse kabyle,
Ma déesse punique.
Le temps d'un périple, trois jours durant, sans répit ni sommeil, à faire la navette entre Yemma Gouraya et Yemma Thassa. Rien que pour entendre ta voix. Rien que pour te voir prononcer ton nom. Dans l'espoir que ta vague de tendresse puisse me prendre en pitié et m'épargner le naufrage...Le doute et l'anxiété dans la solitude jusqu'à ce tu m'apparaisses au 3ème jour de mon périple, le 10 avril 2015. Ta voix est celle de la brise, si familière, si tendre...
Chers amis, n'est pas poète qui veut, donc acceptez bien la prose même si je ne fais pas aussi bien qu'Apulée pour sa muse, la déesse de la Lune (Yemma Gouraya quoi :) Voici ce qu'est Thassa, le terme kabyle qui désigne "le foie", l'organe féminin (maternel) et de tendresse/pitié par définition, et pas seulement.
Thassa en kab : Thalassa (mer) en grec, c'est simplement la mer Méditerranée
Thassa en kab = Paix, paz en esp., pax en latin
plus
Thassa en kab = Vie
Et là il faut signaler sur le champ que les "Aïcha", "Aïssa" sont des version étrangères ultérieurs à l'époque punique, des versions orientales issus de Yeshuah en hébreu pour Jésus. Le terme kabyle "a3ssas" (gardien) serait issu de thassa (foie) probablement, donc Yemma Thassa (mère tendresse) serait d'une certaine façon Notre Dame de la Grâce et/ou Notre Dame de la Garde, il faut donc le comprendre autrement (religieusement) comme la Vierge (Marie comme par hasard).
Et c'est l'empreinte phénicienne de Thassa qui m'a fortement bousculé...
- Guerre et paix : TS de Thassa pourrait être un NS, car si la guerre est GR, KR (ker "se lever") ou KL racine du mouvement donc verticale, la paix à l'opposé serait "couchée, allongée, horizontale) comme DT (dtes "se coucher, dormir"), NS (nes "se coucher, s'allonger, passer la nuit"), au repos, donc en équilibre, en paix. Bref, guerre vs paix revient à comparer le levant au couchant (l'aïcha justement), ce dernier prenant la forme TS ou NS en kabyle. Thassa est la Méditerranée occidentale ;
- Singulier vs pluriel : c'est une particularité du kabyle qui différencie souvent la racine du plutriel de celle du singulier. Exemple, FNS de vache (tha-funas-th) disparait dans thistan (troupeau de vaches). La racine de la vache kabyle, FNS, serait la racine de phénicien/punique, sans blague.
- La fenêtre/lucarne kabyle est particulièrement fertile en notions innatendues, c'est elle qui donne l'explication tant attendue que voici :
TS de thassa (le foi) serait comparable à TQ de dTaq (fenêtre lucarne) en kab.
Alors comment la fenêtre/lucarne explique que Thassa est la mer, la Méditerranée ?
La fenêtre est simplement un Puits, la Mer Méditerranée aussi.
La preuve ?
On dit de nos jours lvir (puits) + levhar (la mer) en kab comme al-bi1r (puits)+ al-bahr (la mer) en arabe...et liver (le foi) en anglais qui confirme le lien Vie (life) avec Foi (liver). Quand en Kabylie on évoque les saints de la mer ivehriyen, c'est des saints phéniciens (ou puniques) qu'il s'agit. Le russe (slave) mir au sens de paix (et de monde aussi) serait à rapprocher de mer, mare en latin donc.
En plus, liver (foie) en anglois ou al-bahr (la mer) en arabe ou levhar en kab, c'est aussi l'Oeuvre, le Livre et l'équilibre/balance (Libra en latin) : la couleur blanche dans l'appellation arabe de la Méditerranée "la mer blanche du milieu" est celle de balance et de milieu.
Maintenant on avance vers un passé encore plus lointain.
Thassa kabyle = Pax en latin (paix)
Th kab vs P latin, grec et IE
Thassa serait plate, calme, la Méditerranée une mer d'huile...d'olive kabyle :)
Cette formule explique magistralement le terme kabyle Thalla (la source, la fontaine) : Palla oui; mais complètement ça donnera Plan, Plat, Plaine, etc. Idem pou Thizi (col) qui est "le point de retour du-delà duquel on ne peut y aller" : Pizi, pensez à la pesanteur, à la gravité insurmontable ! Thissirth (roue-meule) devient simplement presse, pression :) On y reviendra une autre fois.
Pourquoi on dit thullas (au plur., pas de sing.) pour "jeunes filles, fillettes" ? Simplement parce qu'elles sont des pucelles !, des vierges : comparez le kab thullas (T=P) au grec pallas de pallas Athéna (viege Athéna) ! Cette formule de T (Th) kab comparable au P européen nous donne un autre indice capital :
Thasseda (la lionne), une autre mère-gardienne et patronne, deviendrait Passeda. Les thisedhnan (dames, ou madones allaiteuses ?) des pisednan. On est sur la trace du culte de Poseidon, comme par hasard étroitement lié à la mer Méditerranée.
Et c'est dans Thassa (foie), la mer Méditerranée, qu'il faudra chercher les termes "Huile d'olive, Olivier", un socle identitaire kabyle indétronable.
Pâques, on est justement en période de Pâques (catholique déjà passée, orthodoxe à venir), serait soit dTaq (la fenêtre, la lucarne), soit thassa (le foi) avec le sens de "grâce, pitié, clémence, miséricorde, etc." ou de tha-fsu-th (tafust) "printemps" avec le sens de "fête des lumières, Équinoxe de printemps, résurrection".
La trace phénicienne ne me laisse plus en paix...
Il me semble que la déesse phénicienne de Carthage Tanit aurait simplement changé de nom avec le temps en devenant, par exemple, thislith (tislit) "la mariée" (la vierge ?) du dieu Anzar personnifiée par l'arc-en-ciel (fertilité), mythe fondateur kabyle. Cette hypothèse doit être examinée très sérieusement.
P.S.
Éprouvé émotionnellement par ce "voyage" de trois jours - eh oui ! j'ai dû pousser l'esprit à se transcender pour aller chercher la Thassa kabyle, phénicienne, méditerranéenne - mais satisfait tout de même car il fallait avoir de la foi pour aller la chercher cette paix, cette déesse, notre chère Méditerranée. Mon affection va à ma muse, la déesse de mes jours de grâce, en particulier, et à la femme kabyle, méditerranéenne en général.