lundi 13 avril 2015

Le projet kabyle

I have a dream,
Un rêve kabyle en plus...

On va essayer de regarder la langue kabyle, en particulier, et les langues, en général, sous un autre angle, juste pour vous faire voir une partie de l'algorithme de notre langue et vous expliquer pourquoi suis-je convaincu de la possibilité de numériser notre langue kabyle (les autres langues aussi, pourquoi pas). C'est mon projet kabyle, mon rêve kabyle.

Le rêve, le songe, c'est en kabyle :
argu = rêver, tha-rgi-th (targit) = le rêve, le songe ;
lemnan, thanafa aussi sont utilisés au sens de songe/rêve mais ne possèdent pas de verbes. Donc rêver en kab est pertinemment dans argu, thargith, soit la racine /RG/ ou plus probablement /ARG/ : c'est une racine que l'on retrouvera ailleurs, en latin (romanes) et en grec notamment pour, très probablement, le sens de Largeur, écart, écartement (RG est SRQ de shreq "écarter", freq "séparer, distinguer (trier, sélectionner)" + regh/req "brûler", awragh "jaune/or" en kab) et de Rayon.
Le rêve kabyle, c'est ça :
Une projection
Un projet aussi, d'une certaine façon car c'est une perspective.
L'exemple de la voie ferrée est très pertinent d'ailleurs, car la rail (de regula = règle) est un élément certes récent, mais qui exprime une idée ayant déjà existé au moins sous deux formes comme on va le voir plus loin. 
Écoutez maintenant ce morceau du regretté maître Bouyezgarène, magistralement repris par Ali Amrane :
Ray en kabyle n'a rien à voir avec ra1y (regard) en arabe, une langue sans intérêt au sesn rationnel, car Ray en kab signifie "le bon sens", "la raison", "la capacité de planifier ses actes, don son avenir". Si vous pouvez voir la perspective, donc vous avez des projets pour l'avenir, vous le planifiez, dans ce cas vous avez du Ray ; le cas contraire, Ray ulac :) Perso, jeune j'étais nul en dessin industriel, et parfois je me dis que le ray ulac de ma jeunesse déraillée et mes déboires de cette période proviendraient de là :)
Le point zéro, là où la largeur des rails sur l'illustration devient égale à zéro, c'est l'horizon, aussi le sommet du "triangle" (ou pyramide si on relevait les rails vers le ciel). C'est le point rationnel, le point du cartésien dirait-on autrement. Bref, en français aussi la relation se confirme aussi :
Raison ~ Horizon (mot grec)
Notre racine RG évoquée plus haut est simplement Ratio (proportion), comme le Rail d'ailleurs. Rise, rising (levant) en anglois viendrait aussi de là probablement. Reste à vérifier si le Rouge, Rose vient de là aussi ; pour le kab c'est le jaune awragh qui a cette racine RG/RQ, celle-là même de "finesse" (reqaq) que l'on retrouve en arabe aussi ; ou peut-être le rouge (zugagh) serait large/épais (zur, zugh?), le jaune/or (awragh) fin ; ou serait-ce Argent vs Or. On verra une autre fois. Par intuition, je pense que awragh (jaune, or) en kabyle, et mazigh (berbère) plus largement, serait le Triangle d'or.
Le rêve kabyle est un projet, lorsque vous faites un rêve, vous faites une projection (de la réalité, de vos désirs et espoirs) au-delà de ce point zéro, l'horizon. Tout simple.
Alors, quels étaient les prédécesseurs du rail inventé par le visage pale :) hugh, hugh ?
L'ARC du chasseur, de l'archer.
Et plus loin encore dans le temps et l'historie des hommes :
CORNES de boeuf/taureau, rog (corne) en russe (slave).
BOIS de cerf ou autre animal.
C'est relativement facile à comprendre. La tire-boulettes  du galopin va dans ce sens aussi ; le plus grand rêveur est bien entendu le lanceur de javelot ou celui qui propulse une lance tout simplement.
La distance doit être pensée en terme de flexibilité, flèche serait venu de la flexibilité, chose assez étonnante car c'est l'arc qui est flexible car c'est lui le propulseur (moteur donc), tandis que la flèche (comme la balle) est rigide. Même approche pour le faisceau de lumière.
Le second exemple maintenant. Il concerne le M dans N en kabyle (j'en ai parlé déjà) que l'on va placer sur un même axe vertical. Et voici pourquoi :
gM de gma (frère) vs kN de akniw (jumeau) 
La prophétie de Mouhand Ou'Lhoucine "ifer ivazen y'gman dha sawen..." où gM est "croître (croissance)  ou "pousse vers le haut". Le kN, gN en kabyle indique la voûte/le ciel (igeni), la colline (aguni), thaguni (sommeil), knu (se baisser, descendre) puis NS la même chose nes (se coucher, s'allonger, passer la nuit), donc la nuit (coucher) et simplement la décroissance (le point zéro de la perspective, le sommet du triangle) et éteindre (thensa thafath, par ex.)
Sur une échelle graduée (un thermomètre, un équalizer, etc.) on aura ça :
M kab : + (sens croissant), lever (monter) + Allumer
N kab : - (sens décroissant), baisser + Eteindre
Le terme shaal (allumer) en kab et en arabe sha3al, c'est l'échelle/scala ! Remarquons que RG/RQ est dans regh/req "brûler, briller", thirgin (braises) du feu.
M serait lumière (jour ?), N la nuit ou le crépuscule.

Ainsi, le Mont en français a tout pour être comparé au gM de gma (frère) en kabyle et avec les toponymes correspondants tels que agemun, tha-gemunt. On y reviendra.
Maintenant un tour à Wall Street, les indices boursiers indiqués par deux animaux : le taureau (indice croissant) et l'ours (décroissant). En kabyle c'est la relation suivante qui nous intéresse :
Acheter vs Vendre
agh vs zenz, enz (pour info, akh en arabe signifie frère)
Autrement dit :
M, frère, lever = Acheter
N, jumeau, baisser = Vendre
Et donc le verbe agh (acheter, épouser, etc.) kabyle qui exprime l'accord en général, qui dit être un frère gma en kab, est comparable au frère akh en arabe : c'est sans doute du masri (faux-égyptien, arabe égyptien) probablement tiré de l'ancien égyptien ; ce ne serait pas de l'arabe des arabes, c'est sûr. Il faudra donc procéder aux vérifs nécessaires pour tirer les choses au clair.
Le Rail (de regula "règle") est une règle, mais aussi une échelle. Vous n'avez qu'à soulever ces rails et les mettre à la verticale dans votre imaginaire, en réel ou dans vos rêves, pour le comprendre :) Et vous comprendrez pourquoi le N de sens décroissant (lointain) est dans igeni (ciel) en kabyle.

Maintenant avez-vous au moins le sentiment que ma conviction de pouvoir numériser la langue kabyle n'est pas une chimère ? Une idée sans perspective ?