vendredi 20 mars 2015

La balance de Cirta

C'est Byzance !

Cirta, Constantine va nous montrer combien son nom est rattaché au terroir et qu'il n'y a jamais eu de rupture dans le temps, car le nom de Cirta sera par la suite attribué à une notre ville, un nom qui est toujours là ! QR.T de QRT ou QRTN de Cirta la capitale numide est toujours avec nous...

Nous allons essayer de faire une synthèse de ce que nous a donné Cirta-Constantine. D'abord, on a un lien "ombilical" entre Cirta-Constantine et la notion de Pont. Ensuite, il faut retenir que la racine kabyle et pan-berbère QR de "tête, grandeur" se trouve dans QRT (Cirta) comme dans Carthage (QRT.HDST), deux toponymes datant de l'époque punique. Voici une relation quasi certaine à laquelle peut-être vous ne vous attendiez pas :
Pont ~ Poids
Plus largement,  Pont ~ Poids, Ceinture, Taille. On cherche la masse ? La voici :
Masse ~ a-mas (lombes, milieu du corps), a-lemas (milieu) en kabyle
Le chiffre 5 (et la khamsa) indiquerait probablement le plat (la paume), voire la densité.
Une autre déduction s'impose sur le champ :
Pont ~ Balance
C'est donc un pont-bascule en qlq sorte. On comprend définitivement le rôle du messager des dieux, le dieu grec Hermès : il s'agit de système de poids et mesures.
On comprend que le milieu, la masse (le terme alemas en kab), le centre et le poids soient liés à la capitale numide Cirta. Il faudra essayer de retrouver la trace d'Astrée en plus de Astarté évoquée dans le billet précédent, pour le sens de Justice, Vierge. On y reviendra.

On a désormais notre pont-bascule, notre balance de Cirta. Comment dit-on balance, poids/peser de nos jours en kab ? Exact, on partage les termes correspondants avec le sémitique arabe :
wzn : poids, peser, peseur (el ouazzani en arabe)
mzn : lemizan en kab vs al-mizan en arabe pour la balance.
Logiquement, le milieu alemas en kab (comme le nom d'Hermès) est plus proche de lemizan (balance). La racine WZ n'est que la forme arabisée de MZ ou MS de la masse, du milieu kab (alemas). Toujours est-il que ce terme est considéré comme interfèrent entre le kab et l'arabe. On va flinguer les hilaliens qui prétendent que ce terme est arabe :
QR de a-qeru (la tête) dans QRT Cirta, est dans a-muqran (le grand, le chef, l'aîné, le plus grand, etc.), d'où le nom ou patronyme Mokrane, Amokrane très répandus chez les Kabyles et chez les Chaouis entre autres. On descend plus bas jusqu'à la taille et l'on aura Méziane "le jeune, le petit, le cadet, le benjamin", bref, l'antonyme de Mokrane, de la racine QR de grandeur, de tête.
MS, MZ kabyle/mazigh de a-mas (les lombes), alemas (le milieu), a-mezian (le jeune, le petit) est tout simplement celui de mizan, lemizan "la balance". 
Les termes sémitiques arabes correspondants sont kabir (grand, aîné) et saghir (petit, jeune) : ils sont à côté de la plaque et ont volé le terme al -mizan (balance), wazn (poids), al-ouazzani (le peseur) qui serait en kabyle (mazigh) tout simplement Améziane, Méziane. Dans tous les cas de figure, la taille et le poids seraient attestés en kabyle/mazigh dans QR de a-muqran (le grand), MZ de a-mezian (le petit) et MS de alemas (milieu).
Tenez, pour l'anecdote, le milieu arabe WS.T (al-wasat) avec un M au lieu de leur W donnerait aussi MS du milieu en kab et du pont en slaves : most.

Cirta est devenu Constantine au début du 4ème siècle, nous dit-on. Elle porte depuis le nom de l'empreur romain Constantin dit le Grand (a-muqran en kab!) qui a vaincu son adversaire, l'horrible Maxence, tenez-vous bien, à la bataille du pont Melvius (Maxence = a-meziane en kab "le jeune/petit" ? on comprendrait sans problèmes que le grand a vaincu le petit !), lui aussi un personnage imaginaire qui est comparable à un personnage fabuleux de la mythologie kabyle :
Maxence romain ~  Waghzen "l'ogre" en kabyle
L'ogre kabyle waghzen contient la racine de taille/longueur GZ de ghuzif, a-ghuzfan qui serait simplement l'équivalent de MX latin de Maximus (Maxime) : une autre version du QR de a-muqran (grand) kabyle/mazigh ? ;  le terme twill en argot arabe ou tawill (long, grand) en arabe, lui, serait certainement lié à taille, taglia en romanes (fr./it.) et au terme table., ce dernier devant certainement renvoyer au sens de "ville capitale, siège central".

Pendant qu'on parle d'ogres, en argot arabe DZ et en arabe l'ogre et l'ogresse ont la même racine ghoul/goula, sans doute un emprunt à taglia (taille) mais sans T, et peut-être à ighil (coudée, bras) en kabyle. Pourquoi l'ogre kabyle waghzen est-il toujours un ogre qui apparait sous les traits d'un homme friqué et fringué comme un dandy, qui use de ses charmes pour séduire et appâter les filles naïves (ex. conte kabyle de l'ogre et des sept soeurs) afin de les bouffer (hugh ! hugh !). On peut deviner le métier de l'ogre kabyle :
Waghzen ~ Tailleur, Couturier 
Quand vous regardez les couturiers modernes, vous comprendrez que ce n'est pas uniquement waghzen l'ogre kabyle qui est incapable, permettez-moi l'expression (zéro machisme, hein, pour éviter les malentendus), "d'utiliser la femme à bon escient" :) (un con qui se fiche de 90-60-90 et se concentre exclusivement sur le poids de sa dulcinée abusée, disons 50 kg :))  
Bref, Waghzen aussi entre dans les tailles, cotes et mesures, et poids peut-être aussi. Par comparaison, on peut déduire que l'ogresse kabyle Tsériel ou Tériel serait en relation avec la notion de volume : tharyalt est mesure de volume d'eau utilisé par les Kabyles comme par les Chaouis, donc il y a avait jadis un même système de mesure commun (donc un même Etat) pour les deux peuples frères.
Pont du Bosphore à Istanbul (ex.Constantinople). Source
Cirta devint donc Constantine au début du quatrième siècle, quasiment au même moment que vit le jour Constantinople, la capitale de Byzance. Aucune relation entre les deux, à part le nom, mais avez-vous réfléchi au moins une fois à établir un parallèle entre les deux ? Le voici :
Xantina (Constantine en kab et argot arabe) ~ Byzantia, Byzance 
Ou Byzantia muté en Byzantina puis en Qasentina (Constantine en arabe), Xantina en argot arabe DZ et en kabyle/chaoui. Autrement dit :
un Xantini (Constantinois) ~ un Byzantin (de Constantinople)
En somme, ce qui est valable pour Cirta-Constantine l'est aussi pour Byzance/Constantinople en termes de pont-bascule, poids, peseur, etc. Pour simplifier :
Byzance ~ Balance 
Et les termes banque (banca), place se cacheraient probablement derrière le Byzantin... et le Punique/Phénicien aussi ! Mais c'est le sens de Centre (capitale), tout comme de Justice (égalité) qu'il faut y chercher : pourquoi d'ailleurs leur empereur, un Grand, était appelé Justinien ?

Il y a les termes kabyles afentazi (ce n'est pas le fantaisiste en français !) et tha-fentazith (d'où la fantasia des cavaliers berbères et nord-africains) qui attestent au même temps la bravoure et la vanité de celui qui fait le héros et le grand seigneur et tient à sa renommée, à son prestige, à étaler sa richesse ou/et ses vertus (un snob qui tient à son image de marque, on aurait dit de nos jours). Ce mot de fantasia nous renvoie peut-être aux snobs puniques (phéniciens) et aux cavaliers numides intrépides. Et il est probable aussi que ce terme si souvent uitilisé en kabyle signifie ceci :
a-fentazi en kabyle ~ un Byzantin 
La générosité de grand seigneur du a-fentazi kabyle, c'est "c'est Byzance !" tout simplement. Ainsi, on se rend compte que le Byzantin a son équivalent local chez nous en Kabylie, c'est le afentazi, mais aussi le punique/phénicien et, bien entendu, le Constantinois ! Il faut donc se libérer du poids de l'histoire officielle et croire aux inepties des Byzantins en Afrique du Nord, ce serait juste une confusion avec les xantini de Cirta/Constantine, avec les puniques.

Cet afentazi "grand seigneur" en kabyle se retrouve chez d'autres (faux) Byzantins de Constantinople-Istamboul, cad chez les Turcs ottomans : efendi (maître, seigneur). Et ces faux Byzantins (Turcs) ont aussi un lien direct, si l'on croit l'histoire officielle, avec les Turcs (venus de Constantinople) : Constantine des Beys et Beyliks turcs de 1514 à 1837 (ce terme Beylik est toujours en usage en kabyle pour désigner "l'état, le trésor") ; il y a même des patronymes Fendi à Constantine la cosmopolite. Regardez-moi toutes ces coïncidences pour Cirta-Constantine :
Punique (Phéniciens) ~ Byzantins (de Constantinople) ~ Turcs d'Istamboul (ex.Constantinople)
Je commence à douter même de la présence de ces derniers, les Turcs, sur le sol constantinois et nord-african en général ; il sagirait, comme pour les Phéniciens et les Byzantins, d'une classe plus que d'une ethnie ; une classe vassale qui aurait sans doute prêté allégeance à une puissance orientale et dont elle a importé les us et la langue. 

Et le baylek (Etat, Trésor) en kabyle tiré soi-disant du turc beylik n'est rien d'autre que ce que l'on a vu plus haut :
Beylik ~ Balance (= Byzance)
C'est sans doute l'indice du Trésor, de la Banque, des Impôts. LeKabyle dit baylek tandis que le Rifain utilise le terme Makhzen qu'il honnit autant que le Kabyle hait le balek. Le makhzen (magasin : en arabe et en turc, c'est mahal) serait sans doute lié au waghzen l'ogre kabyle expliqué plus haut. Le bon sens nous incite à penser qu'il s'agit ou bien d'usuriers ou plus probablement de l'impôt prélevé par l'Etat, d'où sa haine par les populations car c'était l'enfer fiscal pour elles (y avait pas de paradis fiscaux à l'époque !) et les gens libres ne voulaient pas être des dhimmis tout simplement, comme c'est le cas pour les Kabyles et les Rifains qui ont toujours haï et combattu, respectivement, Baylek thevra yemas et le Makhzen dial din mou (le Trésor de sa mère !). Cette balance du Trésor public (Etat) serait-elle une échelle fiscale, elle s'élévait à combien alors ? 10% comme la dîme, ou au quart (25%) ?, ou bien à 5% ou 1/5 de la main : une certaine légende du "Turc coupeur de main" en Kabylie ne serait-elle pas une parabole pour évoquer les 5% ou 1/5 (20%) de prélèvement fiscaux ainsi ou/et de l'impôt du sang de prendre le 5ème garçon d'un famille pour l'enrôler dans l'armée ? La penta (5 en grec) en tout cas épouserait aussi cette logique pour le Punique/Phénicien. 
NB : On comprend mieux maintenant pourquoi le dieu grec Hermès était aussi le dieu des voleurs : des bandits du fisc, du trésor de l'Etat !

En tout cas, vaut mieux une vérité qui blesse qu'une fausse vérité comme celle de l'histoire officielle : il faudra piocher dans ce sens pour en savoir plus sur le passé de Cirta-Constantine et de nos contrées plus généralement.

La balance de Cirta est un pont qu'on a jeté vers le passé et que l'on va jeter vers le futur. Le nom de Cirta n'a pas disparu, il s'est transformé comme nous allons le voir. Remarquons déjà que QRT de Cirta contiendrait le sens de (ville) capitale mais du Capital aussi :)
QR de QRT Cirta atteste "la grandeur" et "la tête" en kabyle, en chaoui, et généralement en berbère : a-qerru, a-qerruy (la tête), a-muqran (le grand), dont les équivalents arabes sont ras, ra1s (tête) et kabir (grand) : aucune relation avec QRT de Cirta. Par contre, il y a un terme que le kabyle partage avec l'arabe, et les hilaliens crient sur tous les toits que c'est un vernaculaire arabe :
QRN de qarn (siècle) en arabe, l'qarn (siècle) en kabyle.
Il s'agit simplement de Cycle, grand cycle. Et cycle vient du grec kyklos (tête), QR en kabyle (mazigh), comparez au ras (tête) sémitique/arabe ? Qarn ne peut pas être arabe !

Le cycle justement. Je ne connais pas l'auteur de l'article concernant Cirta sur Wikipedia, mais il (elle) a tout à fait raison d'évoquer l'hypothèse de QRT-Cirta/Kirta suivante :
QRT (Cirta, Kirta) ~ Thi-sirth (tissirt) "meule, moulin" en kabyle 
C'est simplement une Roue motrice (c'est une capitale), un pignon d'entraînement. 
On y retrouve sa trace en arabe (c'est un emprunt) : siyara (voiture).
Le vrai sens est le suivant pour QRT :
Meule ou Roue ~ Clé ~ Île
Outre le meule thi-sirth, le terme tha-saruts, thissura (la clé, les clefs) en kab sont aussi en relation avec QRT de Cirta. La clé arabe meftah est un empunt au nom de la divinité égyptienne ancienne Ptah "celui qui ouvre", très impliqué dans le système des mesures. Rien à comparer donc. Mais QRT - Cirta est dans Île aussi, et là c'est une notion à l'origine d'une autre capitale :
Alger 
Soi-disant "al-djazair" en arabe issu de djazira (île) en arabe. Là aussi on va battre en brèche la théorie des usurpateurs hilaliens arabo-islamistes, mais ça, ça mérite un billet à part, façon de prouver à quel point Alger tient tout, absolument tout du kabyle. La belle Thiziri (clair de lune) à elle seule suffira pour le prouver. A prochainement donc.

P.S.:
Pourquoi Alger est Blanche, pour balance comme Cirta ? Je me demande souvent pourquoi est-ce qu'en langues romanes, en espagnol/italien notamment, la maison est soit blanche, soit neuve, soit grande mais jamais verte, ancienne ou petite ! Casablanca, casanova, casagrande (tous des patronymes fréquents) ; peut-être faudrait-il faire un trait d'union ou d'égalité :
Blanche = Neuve = Grande ?
Alger la Blanche ou Casablanca ailleurs, les deux des capitales, seraient-elles, elles aussi, des maisons d'impôts, comme le Beylik et le Makhzen ? Va le savoir...