vendredi 25 juillet 2014

Les fontaines éternelles

L'éternelle...

On est partis pour rester un bon moment dans les parages d'Orion et Sirius. Cette source (voir posts précédents) paraît intarissable et tant mieux ! 

La fontaine phénicienne
On a évoqué sur ce blog l'hypothèse selon laquelle le nom du grand Jean de La Fontaine se traduirait littéralement en kabyle comme Lwennas Talla à condition que Lwennas et Jean soient des Léon (lion). On a aussi vu qu'on pouvait utiliser une astuce simple, à savoir comparer les noms avec leur article (indissociable dans le cas de la langue kabyle mais séparé dans les langues savantes comme le français). C'est de cette façon que nous allons décrypter le patronyme du grand Français dont les fables ont conquis jusqu'à la Kabylie.
La Fontaine = Lafontaine = Levantin 
Orion "horizon, source, etc." est l'Orient comme on l'a dit ; l'Est et le Levant sont donc aussi apparentés à "la source", le plus souvent "une fontaine".
Si, en français, on applique cette règle de l'article indissociable du nom à certains Levantins, on obtiendra un résultat tout aussi probant :
Le Phénicien = Lefénicien, Lefenitien = Levantin
C'est à dire que phénicien désigne une origine géographique et non pas une nation ou une race ! Phénicien serait un Levantin, un Oriental. En Afrique du Nord le terme romain utilisé jadis était Puniques et non Phéniciens, mais il désigneraient deux d'Orient, mais par rapport à quoi Orient ? Carthage (la Tunisie) étant située à l'Est de l'Afrique du Nord, on comprendrait qu'ils soient désignés par Orientaux par opposition à ceux qui sont à l'Ouest. Donc étymologiquement il n'y a pas forcément de référence au Moyen-Orient dans le terme Phénicien ou Levantin (tiens, l'Est espagnol est désigné par le Levante !). 

On résume :
La Fontaine = Levantin = Phénicien
C'est à dire que c'est le Levant, l'Orient, l'Est le dénominateur commun. 
Et que Orient, Levant, Est = source. 
Mais laquelle source ?
La source intarissable !
L'infinité ! 
Levant (Orient, Est) = Infinité
Donc La Fontaine = Levantin (Phénicien) = De l'Infini.
Pas mal comme patronyme, hein ? :))) 

La fontaine kabyle
C'est ce qu'en kabyle on désigne par Levdha "l'éternité" qui serait plus exactement "l'infinité". En kabyle même la fontaine (et la source) étant Thalla, on peut dors et déjà conclure qu'en toponymie Thalla + adj. ou génit. (Thalla Guilef, Thalla Bounane, etc.) indiquerait un point cardinal précis : l'Est (Levant, Orient). En plus, dans Thalla on tient la racine de l'existence, de l'être, de la naissance : LL de lall "naître", illi "être".

En Kabylie de notre siècle, les villages sont alimentés en eau potable, sur le papier du moins car les robinets sont souvent à sec. Comment appelle-t-on cette "fontaine publique moderne avec robinet" ? thi-vernin-t, sans doute pour le robinet, sans doute du verbe kabyle vren de "torsion, rotation".  Ce verbe justement explique on ne peut mieux les conclusion de notre premier paragraphe. Le mouvement (conjugué) de rotation et de torsion serait celui...d'une vis, une vis sans fin dans le cas de la fontaine éternelle, un mouvement sans fin "levantin" ! 

Revenons à la fontaine kabyle traditionnelle. Thalla la fontaine kabyle, la source (hydrique) est habité par laphaa "serpent des sources/des eaux, hydre, vipère" (terme retrouvable en arabe d'Afrique du Nord lafa3 pour "vipère, couleuvre") ou (par son nom complet) thallaphsa "l'hydre". On sait que l'hydre de Thalla a exactement sept têtes qui repoussent dès qu'on les coupe ! Et ça s'explique :
Thallaphsa (hydre, serpent des sources) = Vis san fin 
Et ça, chers amis, ça se passe de tout commentaire. Vous comprenez maintenant l'importance de chaque mot kabyle, mazigh hérité des anciens lorsqu'il est interprété à sa juste valeur loin des clichés folkloriques répandus par nos ennemis et des approches erronées des esprits serviles parmi les nôtres ?

Alpha, la lettre phénicienne Aleph aujourd'hui donné pour être d'origine sémitique (comme d'hab quoi !), serait directement lié à Thallaphsa "l'hydre" (Hydre chez les Grecs oui, mais jamais lu ni entendu rien de pareil dans la tradition sémite), Alpha serait Infini comme le Levant, La fontaine (voir premier paragraphe), ou comme levdha "l'éternité" en kabyle contemporain. Quand dans le post précédent je disais espérer trouver dans cette source intarissable qu'est le système Orion + Sirius les origines de l'alphabet premier (phénicien), je ne savais pas que j'allais très vite tomber sur la trace de la première lettre : Alpha "l'hydre" ou thallaphsa en kabyle et mazigh, nom parfois abrégé en laphaa. Chose étonnante, presque le même terme est relié par la mythologie grec à la naissance même de l'alphabet phénicien : Telephassa la mère de celui (Cadmos) donna l'alphabet aux Grecs. On traitera de ce sujet dans un billet à part car il mérité toute notre attention.

La fontaine égyptienne (ancienne)
Cette vis sans fin est souvent appelée vis d'Archimède dans la tradition européenne ; Archimède ou les Grecs ayant probablement découvert cette vis sans fin chez les anciens Egyptiens. 
Le Levant ou Orient apparenté à la vis sans fin évoque un cycle éternel, plus particulièrement celui de la crue du Nil qui coïncide avec le lever héliaque de l'étoile Sirius. C'est comme si une vis sans fin faisait remonter les eaux du Nil pour les déverser sur la terre d'Egypte, le Nil féconde l'Egypte !
Les divinités liées à ce phénomène cyclique, à l'étoile Sirius sont assez connues: Isis et Sothis (Sopdet). Ce sont leurs attributs qui nous intéressent : le disque solaire (ou d'une autre étoile) avec deux cornes de vache, l'étoile Sirius.
Faisons une pause, cher lecteur...
Sirius représentait la crue du Nil pour les anciens Egyptiens.
Vous n'êtres pas plombier par hasard ? Au moins de temps à autre, je veux dire :)
Ce dique solaire, cette étoile (Sirius) sur la tête serait quoi pour notre plombier ?
une Vanne, un Robinet  ou une Clef (ce qui ouvre).
Ben ouais, Sirius tel une vanne, un robinet ouvre le flux du Nil !
Mais les cornes de vache alors, ce serait quoi comme symbole ? 
corne = vis sans fin, tout simplement !
Prendre le taureau par les cornes ne diffèrent en rien de prendre une vanne hydraulique :) La très connue corne d'abondance viendrait probablement de là, de la fontaine ou de la source intarissable, infinie comme la vis sans fin, du Levant (ici du "Lever héliaque" de Sirius) !
A propos, il faudra s'intéresser de près aux noms et aux ornements de fontaines publiques (cornes de bélier, de chèvre, etc...) et de sources dites saintes.

Revenons à Lwennas Talla, Jean de La Fontaine. La source intarissable, la fontaine levantine éternelle nous conduisent à conlure que c'est aussi là la fontaine de jouvence. En d'autres mots, Lwennas, Jean ou Johannes sont des éternels, ou éternellement jeunes, donc des immortels, ce qui est de facto vrai pour Dda Lwennas et Jean de La Fontaine grâce à leurs oeuvres ! Jean, Levantin, Jeune, voir Léon (Lion) seraient à mettre dans le même panier. A suivre donc.

P.S.
Parlons de la vache. On a parlé de la source éternelle, fontaine phénicienne, de la vache égyptienne (Isis), etc. Est-ce un hasard que le nom de la vache en kabyle tha-phunas-th (la vache), et en mazigh plus largement, est si proche phonétiquement de "phénicien"? C'est toute la question qui se pose pour moi au moment de clore ce post...