vendredi 17 avril 2009

Amon Sophia

Ce post très important est consacré au couple MN en langue kabyle et mazigh.

Introduction
Nous avons vu deux post en arrière (post Tenerife) la formule de change N-W et nous avons aussi parlé d'autres possibilités dans le billet précédent. Aujourd'hui nous allons prendre le couple MN oû ces deux lettres sont très proches et faciles à confondre, néamoins c'est leur fusion leur couple MN qui nous intéresse. La formule de change du jour MN - Ph (ou V ou W, voir même aa/â muté en "ayn" oriental), c' est en réalité la forme complète de celle étudiée récemment N-W.
Notons qu'en kabyle, en langues mazigh en général, ce couple MN relève d'une importance capitale, il atteste l'eau (a-man), le sang (i-dhamen), etc...
La formule de change est donc MN ~ Ph, V

Amon
L'importance de cette divinité pour les anciens égyptiens est connue de tous:
Amon ancienne Egypte . Le temple du grand oracle d'Amon se trouve à Siwa proche de la frontière égyptienne avec la Libye, région mazighophone même de nos jours. C'est là qu'Alexandre Le Grand a appris son destin de la bouche du grand oracle du temple d'Amon. Retenez donc: Amon - Oracle - Siwa
Les anciens égyptiens qualifiaient Amon de "caché", "inconnaissable". Et on va voir pourquoi. Prenons le lexique kabyle et opéron le changement du Ph en MN (men, mon, min, man).
- phi = puiser de l'eau.
mani: ce verbe est en relation avec a-man = eau. Voir aussi mir=couler, smir (smanir?) =verser.
- a-phus = main
manus! comme en latin manus = main.
- pher = cacher
maner, muner: voilà pourquoi Amon est "caché", "invisible". D'ailleurs si nous prenons vrk de verkan (noir, sombre, obscur) donc aussi "invisible" avec v=mn on aura mnrkan avec à la racine manro qui est idem au grec mavro qui a donné maure en français. Donc ici nous avons une preuve irréfutable que l'hypothèse N=V avancée dans le billet précédent (Mausolée) du N grec qui serait parfois un V, ce qui colle d'ailleurs avec notre formule du jour pour le kabyle MN=V,Ph. 
Voyons notre lexique moderne avec MN:
mena, mnaa = échapper/éviter (malheur), être sauvé/sauf
laman = sécurité, le salut (sauvetage)
imen = le soi (self en anglais): sans doute à rapprocher de avto (auto) en grec.
am = comme (similaire)
amna = comme si (imaginaire, iréel). Voir en russe mnimy = imaginaire, iréel.
lemnan = rêve
tha-napha (tha-namena) = sommeil.
a-men = croire
nwi (nemni) = supposer, penser que, "il me semblait"
Nous voyons le sens "insaisissable" de MN, comme sa relation avec Ph (ou V) dans "eau-puiser".
- a-phrag = cloison, frontière périphérique, délimitation du champ/propriété.
a-menarg: on voit bien à la racine a-mnar (seuil extérieur, celui de la cour, gates en anglais).
- a-yephus = la droite, côté droit.
a-yemenus: on voit yamin = droite en sémitique-arabe. Je suppose que notre yephus serait non pas avec un "y" au début mais avec "g" ou "gl/kl", kllephus - Claphus ou qlq chose du genre, on y reviendra une autre fois.
Cette relation MN = Ph (ou V, w, â) est omniprésente en kabyle et elle expliquerait certaines choses comme le différence entre a-phDHis et a-mendTas pour marteau/massette.
- amenDHaR, a-mengar = vagabonder, errer
a-âdTaR = mendiant: il serait a-mendTaR en relation avec amenDHaR (vagabond). Le plus rigolo est que ce mot avec la formule de change du dT=pT ou DH =st, formules avérées et expliquées sur ce blog, donnera mendTaR = menptar (grec: ptéro =aile, ex.hélicoptère, ou en kabyle DHaR = pied, marcher?) et menDHaR = menstar (latin: stare = rester, debout) proche de monastère. Idem pour phar de pharaon qui rapelle monarche (grec: mono = unique, seul et arkhi )= commandement, pouvoir) qui en touareg est avec un Q au lieu de Kh et L au lieu de R, soit au lieu de monarkh (monarche) on aura a-mnuqal (chef) en tamashek. Il serait plus particulièrement intéressant de déchiffrer le sens de cette racine MN dans les toponymes et patronymes conséquents comme Ath-Menguelet, Menguelti.
Les exemples abondent donc on y reviendra à plusieurs reprises vers cette formule MN ~ Ph (v, w, â, y?). Elle explique les autres langues aussi: manar (phare) en arabe, a-mnay (cavalier, chevalier) en kabyle/mazigh se retrouve avec MN=F dans l'arabe fares (cavalier, chevalie); Tout comme lumen (lumière) en latin avec MN remplace le Ph grec de phas/phat (lumière) ou Ph kabyle/mazigh de tha-phath (lumière), ce phat/vet se retrouve même en langues slaves: s'vet (lumière) en russe! Un dernier exemple avec une touche d'humour: ivki (singe) en kabyle, avec MN à la place de V j'aurai tout simplement imenki ou monkey (singe) en anglais!



Sophia
C'est par ce terme Σοφία [sophia] que les grecs désignent la sagesse Sophia = sagesse grecque.

Maintenant nous allons revenir vers Amon - Siwa - Le grand oracle. Ce même grand oracle qui a tojours gardé sa place dans les mythes et contes kabyles et mazigh en général "a-mghaR azemni" le vieux sage!
Avec MN =ph on aura:
zemni ~ zephi: Eh bien zufi ou zuvi est une autre appellation de a-zemni!
En réalité le Z ici est un S donc zemni = zephi seront:
semni = sephi: ici on voit Soufi!, le soufisme dévié par les religieux monothéistes ultérieuresemnt
Sophia islamisée ou Soufisme
Sophia avec Ph=MN serait Somni ou Zomnia.
Sophia, soufisme ou zemni (semni) même sens (sagesse) et même origine (Amon, Siwa!)
Le roi hébreu Salomon dont la droiture (justice) et la sagesse étaint légendaires selon la Bible est à mon avis un mythe ou bien une légénde qui ferait de ce roi un zemni, un sophiste ou soufi. La reine de Saba aussi. Chez nous en kabyle swav = bon sens, sagesse. Alors pour moi cette histoire de Salomon et la reine de Saba serait un mythe sur "la sagesse et le bon sens (droiture/justice)" avec un autre titre "Amon et Siwa" peut-^tre, mythe qui serait né non pas en Asie mineure mais ailleurs en Egypte ancienne plus précisément à Siwa et les camarades orientaux ne l'ont fait que copier et reproduire.
Amon [jmn] en ancien égyptien ou [ymn] pour nous.
- SLMN salomon serait simplement CLMN de yamnis avec MN=F yephus (droite) ou probablement Claphus comme je l'ai écrit plus haut. Pour info cette racine CL(SL) de Claphus/Yephus devenue Y ou LY de nos jours est en rapport avec "clavicule" et avec "clé, ouvrir (Ly)". Cette opposition CL, SL, ZL est très claire en kabyle pour gauche-droite: zelmadh (gauche), yephus (droite) qui serait certainement clephus, slephus. On reverra ça prochainement.
- Saba serait simplement Siwa. La confusion avec Saba au Yémen vient du terme yefus/yemun qui en sémitique-arabe yamin signifie "droite", docn confusion avec yamen (Yémén)!
Maintenant il faut rétablir le sens vrai de "a-mghar a-zemni". L'adjectif est "meghar" et non pas "zemni" comme de nos jours, donc c'est:
meghar zemun ou "zemun amoghran/amokran" ou notre MGhR désigne "grand" comme avec un L à la place du R en grec MGhL meghalos/megalos (grand). Le sage, sophiste zemun ou zeman serait plutôt seman, slieman (Salomon, Sliman) ou avec notre "clé" CL aspiré en Y mais transcrit normalement cleman ou Clément. Amon est justice et clémence.
Bref, le grand oracle de Siwa devenu de nos jours amghar azemni ou a-zufi en kabyle familier (et autres langues mazigh: shawi, rifain, etc...) devrait être interprété pour être mieux compris par les occidentaux/orientaux comme suit: le Grand Clément ou le Grand Salomon, plus particulièrement pour les grecs il serait meghalos sophistes le Grand Sophiste. Pour les nord-africains arabophones musulmans ça sera soufi al-kabir ou Grand Soufi.
Pour nous kabyles et tous les mazigh de l'Atlantique jusqu'à Siwa il restera toujours Zemni, comme Amon demeurera toujours Amon, le juge suprême, le juste, l'invisible!