Jadis en Kabylie, un gosse ne mangeait jamais entièrement un gland doux : il en laissait "une partie au diable", environ un dixième du gland. Pourquoi ? Ben, d'abord parce que cette part du diable n'est pas douce et puis...le diable y est pour qlq chose !
Il faut avoir suivi le billet précédent pour comprendre ce qui va suivre.
En réalité, le nom du "dieu rouge" (le diable quoi !) égyptien ancien Seth a donné naissance à plusieurs termes que nous utilisons encore de nos jours, comme Satan, shytan en kabyle, chaïtane en arabe ; mais aussi shydT, shwidT (un peu) en kabyle, chouya, chwaya en masri et en arabe.
Vous savez à quoi correspondrait exactement ce diable Seth ? A ceci :
1/10 (0,1) ou 10% (10/100 = 1/10) : c'est la dîme
Le dieu Seth est une preuve irréfutable de l'existence de l'impôt de dix pour cent, d'un dixème (la dîme) en ancienne Egypte bien avant que cette notion n'apparaisse ailleurs dans les textes des religions monopolistes (monothéistes), et bien entendu de la notion de pourcentage à cette époque lointaine.
NB : Outre la dîme, les 10% laissés au diable, on devrait envisager la notion de douzaine et de douzaine de diable en russe (pour 13) ou "treize à la douzaine" en français ou la baker's dozen (douzaine de boulanger) en anglois.
On a évoqué les haricots et la virgule-vassale dans le billet précédent : fassolia (haricot) en grec et en arabe. La notion de fisc, fiscalité devrait à mon sens être rapproché de...fassolia ! Toute personne qui paye contre son gré des impôts au fisc ou un tribut à des bandits est un vassal par définition ! Comme jadis un soumis à la dîme et, dans certains cas, dans le monde arabo-musulman, les dhimmis, càd juifs et tous les non-musulmans, devaient payer la djizia (la dîme). Les 10% du diable !
NB : Si le nom de Kabylie a vraiment une quelconque relation avec l'arabe qabila (tribu), ça serait à mon sens unqiuement dans le sens de tribut : les Kabyles étaient donc racketés par les bandits égorgeurs hilaliens (ensuite par les turcs ottomans) en tant que peuple vaincu ?
Seth "le diable rouge" aurait donné peut-être aussi une notion noble, l'impôt de plein gré du citoyen libre : aumône, sacrifice, offrance, don, charité. La sadaqa (aumône) en arabe ne serait-il pas un terme issu de Seth ?