lundi 5 janvier 2015

Idem

Face-à-face avec l'homme qui a vendu l'humanité ...

Après l'étrange histoire du cheval, voici l'étrange histoire du chevalier que je n'arrive pas à percer à fond.

Le noble chevalier (a-menay) sur sa monture, un cheval d'éclair et de vent, arrive à la fontaine publique (thalla) et son abreuvoir, et y trouve une vieille femme méchante en train de puiser de l'eau avec un tamis. Après avoir patienté un bon moment, il s'adressa à la veille "Écarte-toi de là, vielle sorcière, mon cheval a besoin de boire". Et la vieille qui répond d'un voix grondeuse "Au lieu de t'en prendre à une veille femme sans défense, tu ferais mieux d'aller libérer celle qui t'est destinée". Ainsi commencent, de mémoire, les aventures du "chevalier volant au secours de sa belle fiancée enlevée" dans les contes kabyles.

Le conte ne dit pas ce que voit le cheval qui se penche vers l'eau pour étancher sa soif. Voir son propre reflet dans un miroir est un chose intégrée dans le cerveau humain depuis des siècles sinon plus, mais un chaton qui voit son reflet pour la première fois dans une glace réagit comme s'il avait en face de lui un autre chaton :) Il en va de même pour le cheval qui prend peur en voyant son reflet dans l'eau ; l'homme se réserve le droit d'avoir peur non pas de son reflet dans l'eau ou dans une glace (donc de l'illusion, voire de l'imaginaire), mais de son ombre qui est, elle, bien "réelle"...
source
Nous allons devons composer avec plusieurs notions en plusieurs langues, qui convergent vers le même sens. Ainsi, chose assez rarissime, le sémitique-arabe nous offre un ou même deux indices très intéressants :
sama1 (ciel) vs ma1 (eau)
al-khail (cheval) vs khayal (imaginaire, silhouette).
On l'a déjà dit, le terme grec qui a donné mécanique serait peut-être lié à l'imaginaire, à l'image. La nouveauté consiste à faire un lien entre le chevalier (et donc le cheval) et l'eau :
MN en kabyle dans a-man (les eaux) pour l'eau et a-menay (le chevalier, le cavalier).
MN en kab indique aussi le soi (imen) et l'imaginaire :
amna = comme, comme si (imaginaire) ;
C'est assez étrange à pemière vue, mais le caballero (chevalier) et le cheval ou équidé serait lié à agua, aqua (eau).

On a l'eau comme indice, maintenant la difficulté réside dans l'interprétation de cet indice et du reflet dans l'eau. Logiquement si un animal se penche pour boire, il ne voit que sa gueule, pas le reste de son corps. Ensuite, on pourrait supposer la présence de notions de "reflet", "réflexion", "symétrie", "identique/similaire", "moitié", " 2ème soi", "copie", etc.  Mais si on se met à la place d'un néandertalien qui voit pour la première fois sa tronche dans l'eau d'un lac, on pourrait supposer que cette "image" aurait donné naissance à la notion de "magie"... bien avant que le cro-magnon n'invente la peinture puis la photo :) 

Un élément peut ressortir dès à présent de cette étrange histoire du chevalier. Le même, le similaire, le visage identique ou sa copie reflétée dans l'eau nous permet de faire le lien entre le latin et le kabyle avec un mot identique quasiment pour deux sens différents :
Idem en latin ~ Udem (oudhem) "la face, le visage" en kabyle.
Et comme le latin idem est "identique, pareil, même", on comprend que le visage kabyle (udhem) serait à la base de ce que nous sommes dans la dimension virtuelle, dans "le lac bureaucratique" :
Identité
Nom

Ainsi lorsque le premier homme (un cro-magon certainement, qlq part en Méditerranée), qui comprit ce qu'était vraiment son reflet dans l'eau ou dans une glace, serait le premier à s'être identifié, le premier à s'être pris en photo, le premier à se donner un nom et le premier à se donner "une pièce d'identité". Le premier homme moderne, si j'ose dire. On en est aux empreintes digitales et même génétiques de nos jours !

C'était peut-être un noble et étrange chevalier qui ce jour-là trahit l'humanité, qui sera petit-à-petit cataloguée, comptée et numérotée comme du bétail, c'est à dire l'être humain devint un produit : une masse, un flux contrôlable entre les mains des bandits, guerriers, usuriers, marchands, soudards, religieux, etc !, l'humanité soumise au grand bonheur des plus rusés et des plus forts. On aurait aimé voir la face de cet homme qui a vendu le monde...