Je connais des Kabyles qui vont être fiers après avoir lu ce billet, sauf que la fierté reste quand même un défaut. Restons donc dans nos valeurs et contentons-nous d'être heureux que l'oralité kabyle ait pu préserver la langue kabyle avec une identité très forte et une logique par moments tout simplement époustouflante.
Vous avez sans doute entendu de l'expérience des deux hémisphères de Magdebourg. Celle qui démontra l'existence du vide et la pression de l'air. Cette expérience convient on ne peut mieux pour illustrer les sons aspirés en linguistique, à fortiori en kabyle pour les sons suivants :
k de la racine kN dans a-kniw (jumeau), a-kniwen (jumeaux) ;
g de la racine gN dans i-guéni (ciel, boûte céleste) ou gma (frère) au plur. aythma, athmathen.
(k étant plus aspiré que le g)
On pourrait ajouter le son th aussi aspiré (ex. thalla "source, fontaine").
En Afrique du Nord, les sons aspirés sont une particularité kabyle, même les autres langues mazigh (berbères) utilisent peu voir jamais les sons aspirés remplacés par les occlusifs.
Ces sons aspirés kabyles comme k et g indiquent ceci :
- le vide
- la profondeur
Il est à noter que la gutturale Q utilisée en kabyle serait aussi un son profond mais dans la variante orientale, masri ou plutôt sémitique (arabe) dont les locuteurs sont incapables de prononcer les sons profondément aspirés (les kabyles k et g par exemple) mis à part le th, et possèdent donc la gutturale Q et le coup de glotte "1a" (alif) comme "sons profonds" ; ils ne peuvent pas prononcer le P non plus alors que pour un locuteur kabyle habitué aux sons spirants le P ne pose pas de problème.
On peut donc supposer qu'en kabyle le P et les sons aspirés auraient pu être pollués par la gutturale et le coup de glotte des langues orientales (sémitiques).
Vous vous êtes demandés pourquoi l'eau en kabyle est désigné au pluriel ?
a-man : les eaux
L'article a est prononcé comme le coup de glotte sémitique, c'est donc une altération d'un son vernaculaire kabyle aspiré, k ou g probablement. Restituons la forme initiale :
aman ~ kman ou gman
Vous voyez ce qui est écrit ou pas ? C'est simplement le latin...
GEMINI (les jumeaux)
Les eaux = Les jumeaux : voilà pourquoi l'eau est au pluriel en kabyle !
Vérif : en sémitique-arabe l'eau est ma1, les jumeaux tawa1im, tawa1man. Il y a une certaine proximité, ce qui veut dire qu'il faudra chercher une origine commune à l'eau en Egypte ancienne (le N, ou le Nou égyptien ?).
Le plus hallucinant est que l'eau soit apparentée aux jumeaux, surtout que nous sommes à une époque où la formule de l'eau est connue de tous : H2O, deux atomes d'hydrogènes pour un atome d'oxygène. N'est-ce pas la preuve que les jumeaux que les anciens associaient à l'eau (la langue kabyle en témoigne) était la preuve d'une certaine connaissance de cette formule chimique de la molécule d'eau ? Cette molécule d'eau est comme les 2 hémisphères de Magdebourg (2 atomes d'hydrogènes) liés par 1 atome d'oxygène (le vide... là ça coince quand même !).
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Les jumeaux slaves (russes) bliznetsi contiendraient à la racine, c'est moi qui le dit :), la couleur Bleue et la notion de proximité aussi. Le Bleu et les Jumeaux seraient apparentés selon toute vraisemblance. Le chiffre 2 aussi, du moins le chiffre romain.
Mais c'est le Grand et Profond Bleu qui nous intéresse, pas la mer Méditerranée mais les océans.
Océan serait issu du grec oceanus, mais le terme serait très certainement non-grec.
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Le g aspiré kabyle, c'est le ciel, les cieux (interminables, profonds) ;
Le k profondément aspiré en kabyle, c'est l'océan, les profondeurs, les abysses.
Dans les deux cas, on est dans les notions de vide, de vaccum, d'aspiration, de pression.
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Un animal symboliserait l'océan : le canidé
- ushen en kab pour chacal ou renard (au figuré) - on n'a pas de loups chez nous - ;
- dhib en argot arabe nord-africain pour "chacal" alors qu'en arabe des vrais arabes d'orient il signifie "loup" (vous voulez rigoler un peu ? le deep (profond) en anglois et le dhib (loup, chacal) arabe seraient comparables !) ;
- le loup dans la tradition et les mythes du nord, chez les européens ;
- le chien, canis en latin, kuon en grec ancien et a-qejun en kabyle.
Colomb et la découverte des Amériques... Chers amis, dans ce deep blue, cet océan apparenté au canidé, on a très probablement le nom Indes. Le nom Inde serait lié à Océan et au Canidé, au canis (chien) peut-être. On y reviendra.
Une autre supposition pour terminer. Les sons k et g kabyles aspirés nous renvoient vers les notions aspirer, respirer. Nos jumeaux, associés à l'eau plus haut, pourraient être simplement les poumons, voire à la notion de pneumo de pneuma en grec "souffle, respiration". C'est un exemple idéal du passage du P grec à un son aspiré kabyle k (de akniwen "jumeaux"). On étudiera cette piste ultérieurement.