jeudi 27 novembre 2008

Révolution

Ce post va nous monter un phénomère assez répandu en langue mazigh "libyque".

Avant-propos
Avez vous entendu que les caractères libyques et tifinaghs ont souvent une orientation fantaisiste, ils s’écrivent de droite à gauche, mais on peut aussi les écrire de gauche à droite, de bas en haut et de haut en bas? On étudiera ce phénomène plus tard car aujourd'hui on va s'intéresser à la formation de verbes et de mots à partir de la racine inversée du même mot. Aujourd'hui c'est le mot qui désigne la roue qui nous intéresse.

Rappel
R en majuscule est un R roulé majeur, le r miniscule est un r ordinaire dit mineur.
Le r atteste la forme ronde et plus exactement la périphérie d'un rond (cercle, cycle, sphère?), il s'agit de notion de circonférence (et périmètre) de cercle c'est sûr et de sphère peut-être.
Le R roulé, comparable au Rhô grec (valeur numérique 100), atteste le cercle plein c'est à dire l'aire ou la surface d'un cercle, cycle c'est sûr et de sphère peut-être.
Le W "libyque" est une demi-consonne demi-voyelle; aujourd'hui ce sont les voyelles qui nous intéressent W en U ("ou" en français) et ses variantes du même groupe notamment Y en i ou yi/yé; retenons aussi les consonnes W (w, v, f, b, p) car on verra qu'elles interviennent dans la composition de verbes à partir d'une même racine.
Les sons emphatiques sont en majuscules, notamment les sons du milieu ou du centre S-Z/T-D: DH ou dT (qui équivaut à un Ta, To en français), S et Z. Les mutations de S en T, de Z en D et inversement ont été formulées ici sur ce blog.
Le D libyque atteste une délimitation dans le temps et l'espace, entre avant et après, devant/derrière. Pour l'espace: dha = ici, zdhath = devant, dhefir = derrière. Pour le temps il faut voir les verbes: ad 'assegh = je vais venir Vs 'ussegh ed = je suis venu. Le D est au début (préfixe en qlq sorte) pour le fait à venir et en complément (suffixe en qlq sorte) pour un fait accompli, passé.
Le DH libyque atteste le noyau par excellence comme on l'a vu sur ce blog, ex. neDH = nouer, N autour du noyau DH

Disque du taureau
Le mot qui désigne la roue est RuDHa que l'on va transcrire RwDHa donc avec la racine RwDH.
RwDH = roue. par extension "disque, tour", "cycle? sphère? globe?".
Les notions, adverbes de temps relatifs:
uRadh = pas encore, not yet
gheRDH = ? (attendre, patienter), comme dans dh lgheRDH ik = attend ton tour.
qeRDH = ? comme dans dh lqeRDH ik = ton tour ne viendra pas! (façon de répondre à qlq'1 d'impatient)
Radzhu (Rju) = attendre. Ce verbe serait à l'origine RaDHu ou RaDHus. La racine est la même avec les mot précédents attestant la notion de "attendre son tour, attendre, patienter".
Voyons maintenant les verbes qui découleraient de la racine inversée.
RwDH = roue. sens normal
>
DHwR ou dhwR.
sens inverse <
Les autres racines: dhwR, thwR , (mutation en s-z) zwR, swR et plus largement avec la mutation de S en K (comme le C latin en français: c'est un son ç, S ou un son K) et donc des consonnes de son groupe "gamma" K/Q/G: kwR, qwR, gwR. Il faudra prendre plus largement le lexique de cette racine en changeant le W par un Y, un F, etc... Aujourd'hui on ne va s'occuper que des racines directs dhwR et thwR.
> RwDH = roue. Par extension: cycle, tour, sphère?
< dhewer =" tourner," dhfer =" suivre" dhefir =" derrière." dar =" maison" douar =" village,">dawRa = tour, daira ou dayRa = division administrative (commune), thawRa = révolution, thawR = taureau tout comme en latin Taurus et en grec. Bizarre comme cette racine se retrouve dans l'anglais Tower (une tour), Town (ville) et vraisemblalement dans le latin Orbi (monde), Urbi (ville, village), en français Orbite. Le R est important car il indique le pas, le pied (a-DHaR = pied, a-DHadh = doigt) qui comme le doigt, l'empan, etc...étaient des unités de mesure dans les temps anciens. Faut voir aussi le mot veRa = dehors, extérieur, étranger et signaler que les camarades arabes avec waRa'e = derrière doivent se rendre à l'evidence quant à l'origine de ce mot, tout comme leur mihwaR (centre de rotation, pivot, axe), hawl' (autour de), djawla (tour, round temps) calqué sur notre DWL de tha-dhwilt, etc...La roue en arabe s'appelle âadjala, 3adjala (â=3 ='ayn arabe).
Vous comprendre sans moi le sens de ce verbe mazigh avec la racine DWR/TWR par rapport à cercle/cycle/rotation/révolution/tour, tout comme la différence entre le R plein et le r qui indique la forme, la position périphérique et surtout la différence entre le R (roue) et le L (moteur, cyclindre) libyques expliquée maintes fois sur ce blog. Prenons des exemples. dheweR = tourner, dhwr de tha-dhwirth en toponymie signifie une petite place ronde sans plus, dhwl de tha-dhwilt = le tour (sorte de volontariat, à chacun son tour, son année, d'aider l'autre), le tour du cycle (cylindre, moteur) et non pas de la roue R, le tour au sens de temps L et non pas d'espace comme c'est le cas pour le R. Maintenant il faut savoir qu'il y a ceux qui ne font pas la différence et en remplaçant le R par L ils ont dawla = état en sémitique arabe. Allons plus loin avec la mutation de D en Z, T en S et l'on verra que:
SwR, sour = mur, en kabyle il s'agit de mur extérieur (donc épais), périphérique, autour de la maison. Ce mot se retrouve en sémitiques notamment en arabe suR = mur, tout comme hiDh = mur, en kabyle lehiDH = mur intérieur, de séparation. Sour est attesté en toponymie, comme par hasard au Liban et en Afrique du Nord, en Kabylie précisémment avec Sour L'ghouzlane du côté de Bouira; ce SuR (Sour) se retrouve ailleurs en Kabylie mais en suffixe -Sur/ZuR comme dans amiZuR (Amizour) du côté de Bougie. Ce SuR/ZuR peut se cacher ailleurs en SwR/ZwR comme ZwaR de Bab Zouar (bab = porte en arabe), banlieue aux portes (est) d'Alger appellée Dzayer des zirides (serait-elle ZYR et donc = ZWR, dans ce cas Bab Zwar signifie littéralement porte d'Alger). Par ailleurs zur atteste l'épaisseur en kabyle, Hraw la largeur, le R roulé majeur atteste la plénitude comme dans chuR (plein), chaR ou 'ameR (remplir). Tour ça est à analyser et à revoir. Conclusion
Je vous laisse continuer vos réflexions avec les déductions relatives à cette racine RWD et sa variante inversée DWR/TWR. Je vais vous donner un autre exmple pour vous conforter: [k.m.sh] de tha-kumisht, kumsha (une poignée) dont la racine se devine facilement dans les verbes "renfermer, replier" kemesh, kmesh, qemesh, qemeDH, kemem,thakumamth. Alors [k.m.sh] de kumsha (poignée) devient [sh.m.k] de a-shemek = rien, rien de rien.
Et ce qui nous intéresse le plus bien sûr! Evidemment c'est D ou dT avec un W, soit le DAW/TAW et bien sûr le R, RA, Ré et leurs valeurs géométriques et mathématiques, et ensuite seulement mythologique. Par intuition je sens que DW va nous dévoiler David, l'étoile de David uniquement le sens géométrique du symbôle bien sûr. Mais déjà rappellez vous les noms, les verbes ou les adjectifs avec [DH.W] ou [dTW] comme dTawes = paon, a-mendil ye DHwan = foulard déployé ou y DHwa yitij = soleil éclatant, qui se déploie et répand, propage la lumière dans tous les sens, comme une étoile à 6 branches. Je ne sais pas ce qu'il en est en hébreu mais en arabe DHaw = lumière (phat en grec et fath en kabyle, mazigh, libyque), sans doute ont-ils confondu la lumière (source) à sa propagation. Mais l'intérêt pour nous est ailleurs: le DW ou TW est-il égal à 6 ou à 4? Apparement le RA serait la surface d'un disque, l'aire d'un cercle = π.r2 (pi par rayon au carré). Donc le R libyque doit nous indiquer si c'est un R seul (Ra) ou avec un "h" (Rha), le R est-il le carré, oû est le π et oû est le rayon, le diamètre? Idem pour le petit r qui atteste la circonférence, le périmètre 2πr (deux fois pi par le rayon). L'énigme provient du W et des aspirés "h" et "H" sans doute qui se cachent derrière tout ça. Mystère donc...Il faudra le comprendre rien que pour rendre hommage au légendaire génie grec Archimède, Arkhimedhis, mon génie préféré depuis toujours!

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