mardi 25 novembre 2008

Aphrodite

Ce post va nous montrer que le nom de la déesse grecque de la beauté féminine Aphrodite, Vénus pour les romains, se retrouve dans notre langue de nos jours en Kabylie.

Avertissement
C'est la découverte des "h" et "H" aspirés et l'exemple de veRa, v'heR qui m'a ammené à composer ce post. Je ne recherchais pas spécialement une quelconque relation ou raccourci mais je suis tombé sur des rapprochements d'une facilité déconcertante et tellement expliquables étymologiquement. Donc ne pensez surtout pas que je me suis fixé comme objectif de retrouver Aphrodite dans le kabyle, loin s'en faut et le Créateur m'est témoin.

Aphrodite
L'étymologie d'Aphrodite de Ἀφροδίτη [aphrodítē] pose problème pour les spécialistes car s'ils arrivent à expliquer la racine du mot ἀφρός [afrós] = écume ils n'arrivent toujours pas à comprendre le suffixe -dhite. Lisez ce travail intéressant sur ce sujet (en bas de la page):
http://projetbabel.org/forum/viewtopic.php?t=8265
D'autre part le culte de la déesse serait soit-disant, à croire Hérodote, emprunté par les grecs aux phéniciens (ça c'est intéressant) et par extension aux sémites avec leur culte de la déesse ashtart/ishtar/astarté alors que ces mots sont aboslument étrangers l'un à l'autre. Pour en savoir plus lisez ici:
http://mythologica.fr/grec/aphrodite.htm
Retenons surtout les attributs et les épithètes d'Aphrodite, par exemple Aphrodite - la déesse marine, sortie des flots et qu'elle a comme atributs la myrte, la rose, la pomme, la tourterelle ou la colombe, la vulgarité (prostitution). Sans oublier que la coquille est l'emblème d'Aphrodite, la déesse lunaire de l'amour, qui naît d'un coquillage.
Lexique et étymologie
tha-milla signifie soit tourterelle soit colombe en kabyle, c'est comme même assez curieux. Ce mot tha-milla avec l'article féminin tha comme compris aujourd'hui et la racine de blancheur ML ou d'amour hml (hemel = aimer) si le "h" est détaché du mot tha-milla pour devenir t' hamilla (hypothèse à ne pas exclure) ou simplement le "h" est aspiré devant le M. L'essentiel est que ce mot tha-milla signifie colombe ou tourterelle.
Le suffixe -dhit ou dhith dans les noms féminins. Rappellons d'abord qu'en kabyle le féminin commence par th (ou t) et finit par th (ou t), exemple tha-murth (ou t'hamurt). Je vais vous donner un exemple assez parlant. Le prénom typiquement kabyle tha-sadhith transcrit à l'état civil tassadit, son masculin ets a-saadi, ou trasformé vusaadh, ce prénom féminin est arabisé pour devenir saadia avec un suffixe -ya. Rien n'enpêche ce prénom de "prospérité" tha-saadith demeure toujours en kabylie et s'explique facilement: racine saa = avoir, posséder, prospérer (variante de saa: ksev), d'oû le radical saadh = prospérité, bonheur et là il y a intérférence avec les camarades arabes avec saîid, saïd = heureux mais c'est leur problème car ils n'ont pas de racine sa, saa dans ce sens. Ce prénom pourrait ête lié à tha-sa, le foi, qui pour nous kabyles est synonyme de sentiments, surtout sentiments féminins et maternels, à la tendresse et à l'affection.
Un autre exemple de patronyme modifié mais cette fois à l'époque latine (romaine) probablement. Apparement le suffixe -ja ou -dja (gia en italien) est facilement repérable: le deth phénicien (qart -hedeth) devient gi (dji) dans le mot cartagio - Carthage! Prenons le nom féminin kabyle/mazigh mythique Lunja ou Lundja. Il aurait pu être vraisemblalement avant l'époque de l'influence romaine (latine) non pas Lundja mais Lundit, ou Lundhith du mot facile à imaginer tha-lundhith qui adhère parfaitement aux règles de notre langue. Un exemple botannique: la carotte tha-zRudith devient zRudiya en argot DZ. Bon, on arrête d'imaginer et on retient que ce suffixe -ja ou -dja dans les prénoms féminins kabyles modernes pourrait cache un suffixe -dhit ou -dhith comme Judith, pardons, comme Tha-Saadith!
Si vous avez suivi ce blog vous aurez donc compris la différence entre le L dynamique et le R statique (R roulé ou r ordinaire), que le F est toujours en haut, en desuus, flottant, superficiel alors que le V est profond, il assure le volume. Vous connaissez les mots lal (naître), flal (emmerger), frar (emmerger), tha-frara = aurore, aube.
Nous avons vu que le F "libyque" atteste la navigation (voir post Vaisseau d'Aurore) comme dans les mots a-sif (fleuve, rivière) ou tha-felukth (felouque, barque).
Voyons note lexique contenant racine fR avec un R roulé majeur: a-fRukh signifie oisillon, oiseau (à cause de ifer = aile, ferfer = voler, battre des ailes), ce mot est emprunté par les camarades arabes (leur vernaculaire est dTayR = oiseau, dTiR = voler, dTayaRa = avion). Ce mot a-fRukh est aussi utilisé pour signifier nouveau-né, bébé chez nos cousins libyens par exemple, et en kabyle a-fRukh/tha-fRukhth pour signifier joli garçon ou bébé/jolie fille. Voir aussi a-feRudj = oisillon de perdrix et évidemment a-faReZ = jaune d'oeuf (tha-mellalt). Idem pour le papillon feRdTedTu composé de fR + dTdT (TT ou DD atteste chenille, larve, tétard comme dans ver-dedush = larve; en argot arabe DZ duda = ver, chenille), on retrouve ce double D dans a-DHadh = doigt. Donc cette racine fR atteste la beauté et l'éclosion (de l'oeuf). Le crabe fiRaqes l'atteste mieux encore (ponte d'oeufs, marée, mousse). A propos mus, a-mus signifie en kabyle sale/malpropre/crasseux, rigolo hein?!
Le F atteste le "meilleur" et la racine [fr] atteste la beauté, c'est aussi le cas en ancien égyptien, Néfertiti ça vous dit qlq chose?
Nous avons vu que le mot v'heR qui signifie aujourd'hui mer serait vraisemblalement lié à veRa (étranger) ou veRdhi (le flanc, les côtes, les côtés) et l'on a vu que ce mot pourrait être un toponymique de la "mer rouge". Par ailleurs l'océan ou les mers (iLLeL) sont attestés par le L libyque donc vheR n'est pas un générique désignant "la mer" comme c'est le cas en arabe.
Le V est profond, le F est superficiel. Le "h" aspiré peut se cacher derrière ou devant un R roulé (voir post précédents). Prenons encore les mots avec la racine fR, exemple le verbe fReDH = vider un oeuf/une cavité/une coquille, excaver, faire sortir le contenu; le mot proche faregh = vide se retrouve chez les camarades arabes alors que fRedh signifie pour eux "exiger". Notre verbe fReDH se retrouve dans a-feRDHas = le chauve (sans un poil, lisse comme une coquille)!
Toujours avec fR. Le verbe kabyle feRedj signifie contempler, observer, assister un à spectale comme en arabe mutafaridj = spectateur mais le verbe kabyle a un autre sens comme dans ad y feRedj Rebbi = que Dieu (t') apparaise au sens que Dieu t'apporte de la chance. Et ce verbe feRedj au sens de apparaitre est utilisé pour le soleil ad y feRedj y itij, à rapprocher de frar, thafrara.
En plus de F et V prenons le W du même groupe pour voir les mots avec la racine wR: weRd, lweRd, tha-weRdets qui signifie rose en kabyle comme weRda en arabe. On départagera plus tard quant on verra si wR atteste la rose ou le lotus.
Je rappelle aussi que le mot udhi, wdhi signifie beurre en kabyle. Probablement le mot désignant huile serait dhith (en désarabisant le mot zit, zith avec le "dh" à la place du "z").
La tortue i-fker produit l'écume qu'elle lorsqu'elle monte vers la surface de l'eau, intéressant de faire une rapprochement avec i-fker: mer, écume, coquille, ponte liée au cycle lunaire! D'autre part si la racine fR serait fhR avec "fh" donc on aura un raccourci vers fuh (vilain, puant, interdit, péché) contraire de "vh"/"bh" (bah = bon, shevah = beau), comme vers qvah (vulgaire) et tsefah (pomme) mot que l'on retrouve en arabe, on leur expliquera à qui il appartient vraiment cet arbre du "milieu" et du "péché" prochainement. Pour info myrte est a-Rihan en kabyle comme en arabe reyhan (myrte, basilic), mot lié à riha (parfum, odeur), rih (vent frais, voir vehri = brise) en kabyle comme en arabe et le verbe kabyle srih = flairer, sentir.

Supposition
Le nom Aphrodhite composé comme de f.R + dh.t est facilement expliquable pour nous.
fR = remonter à la surface (voir avec un L à la place du R: fel, kfel sekfel = remonter à la surface). D'autre part fR pourrait être avec un "h" aspiré f'hR proche de v'heR = mer (rouge?). Ceci reste à vérifier mais probablement fheR attesterait la surface de la mer.
Le suffixe -dhite ou -dhith pourrait être lié à dhith (zith) et udhi: huile et beurre.
Au total l'on comprend exactement le sens de fR+dh.t: surface (de mer) d'huile ou simplement une mer d'huile, une mer parfaitement calme très propice à la navigation (F!). Vous comprenez pourquoi Aphrodite est une déesse marine et en plus une déesse d'origine phénicienne comme on suppose. Comme les appellations sémites de cette déesse sont trop loin et que le sens de "phénicien" (pour les grecs antiques) ne serait pas celui que l'on essaye de nous faire admettre aujourd'hui. L'appellation même pheonica, remarquez avec un F de nagivation et un "h" du spectre rouge (en kabyle), sera à redéterminer j'en suis persuadé.

Pour les autres épithètes et atributs d'Aphrodite (écume, mer, rose, tourterelle ou colombe) je vous laisse compléter car il faut donner le nom kabyle d'Aphrodite comme annoncé au début de ce post. D'abord il faut se débarasser des faux-amis avec la racine proche fr ou fer comme farid, farida, fariza ou fayruz orientale, laissons ça aux camarades arabes. Ensuite chercher un nom avec le suffixe -dja (ex. Lundja) à la place de l'originnel -dhith et avec une racine fR. Ce prénom est typiquement kabyle et les "autres" ne l'ont pas. Alors?
A probabilité positive, >0 donc envisageable, je suppose que l'Aphrodhite grecque en kabyle serait...feRudja, transcrit à l'état civil Ferroudja. Aussi simple que ça!

PS:
Ce post est en hommage à ma très chère tante bien-aimée Tha-Saadith, la meilleure des tantes et la plus affectueuse de toutes les femmes de ce monde!