lundi 18 mars 2013

Les Anges du Nil

Ton âne est d'or, ton ange est blanc ou bleu.
Gloire à toi, Apulée de Madaure !

Apulée est une machine à remonter le temps...Il y a un peu moins de trois ans sur ce blog, nous avons émis l'hypothèse que le mot "grec" ANGE (angelus) introduit par notre cher numide Apulée de Madaure serait en réalité un mot purement kabyle/chaoui (mazigh) de racine NGL pour "déverser, répandre" qui aurait donné Verseau. Ceci se confirme car justement dans l'antiquité (au temps d'Apulée) justement le (signe) Verseau était remplacé par un Ange. Pour illustrer mes dires, vous pouvez visionner ce documentaire un peu particulier (verseau=aigle à partir du chrono 1.34.45 sur la bande).  Mais ce mot Ange, artefact laissé par Apulée pour ses compatriotes que nous sommes, contient une autre surprise et laquelle !

Anges 
Ange se décline sous deux formes dans nos langues mazighs. 
Il y a la forme "archaïque", originel et fidèle a "angelus" d'Apulée: c'est aneghlus en tamacheq (touareg).
Il y a la forme moderne en kabyle et autre langue mazigh: c'est anir qui est un prénom de garçon.
- Voici ce que cache ce mot angélique. 
On suppose que le mot/nom moderne anir (ange) a subi une altération du L en R (un grand classique !). Donc anir = anil. 
De même pour le terme kabyle anyir (front) (synonyme tha-wenza) qui serait dans le même cas de figure anyil
En réalité on a ceci:
Le Verseau c'est l'Ange,
L'Ange c'est le Nil.
C'est à dire qu'Apulée n'a pas simplement introduit le mot aneghelus (Verseau, Ange) mais l'appellation Nil à la manière grecque. De nos jours en kabyle ou mazigh on mettrait un R au lieu de L (exactement comme en ancien égyptien), donc au lieu de Nil on aura Nir ou plus correctement avec l'article mas.sing. a-nir ou a-nyir comme pour le front (cette relation reste à expliquer). 
Nil 
On ne va pas discuter du sexe des anges, seulement de leur couleur. 
Il est blanc, il est bleu le Nil...   
Et voici la confirmation de cette supposition Nil = Ange (Verseau) venue de la part des anciens égyptiens eux-mêmes, de leur mythologie.
Le Nil  est personnifié par Hâpy, c'est à dire le Verseau dans l'iconographie égyptienne (voir zodiaque de Denderah).
Alors, me croyez-vous maintenant quand je dis qu'Apulée est Notre, que son oeuvre est à décortiquer car il était sans doute Notre dernier Prêtre avant notre effondrement. 
Pas encore ? Donc voici le coup de grâce :
Si la racine NYR de anyir/anir pour "front" et donc "Ange, Verseau, le Nil" nous renvoie au Nil, au Verseau (Ange), alors que dire du mot avec la même racine qui signifie le Nouvel An kabyle et mazigh Yennayer sachant que la Crue du Nil était justement le début de l'année, le nouvel an !
Bonne méditation et ayez une pensée pour celui dont l'âne est d'or, l'ange blanc ou bleu, le magicien des mots Apulée de Madaure (medhaurush). 

P.S
1. Par simple intuition, je crois que le Nouvel An des anciens Égyptiens (crue du Nil en Juillet), outre notre nouvel an Yennayer kabyle et amazigh en Afrique du Nord, serait en relation avec le Noruz chez les Perses de l'antiquité (plus tard chez les iraniens et les turcs), toutes fêtant la résurrection ou renaissance, même si les dates de célébration diffèrent. A suivre.
2. Au risque de faire un peu simple en ayant recours à un raccourci, je suppose que la grande fête chrétienne de Noel - fête de la nativité, donc naissance - serait elle aussi peut-être liée au Nil (crue du Nil = nouvel an = résurrection ou renaissance) pour les anciens égyptiens, Yennayer pour les kabyles et mazighs et Norouz pour les perses. Surtout que l'étymologie officielle de Noel (contraction de natalis) n'est pas convaincante: Noël est phonétiquement plus proche de Nil ou sa forme grecque Neilos sans le suffixe "os", soit Neïl. Donc les noms Noël, Nicolas chez les chrétiens ne seraient rien d'autre que les prénoms kabyles et mazighavec le sens de "verseau, ange" Aneghlus (devenu Angellus, Angel, Ange en Europe) ou Anir.