Vous avez sans doute entendu parler du comportement ostraciste des gouvernements des pays nord-africains vis à vis des kabyles et des mazigh en général. Vous avez peut-être entendu parler du génocide identitaire plus particulièrement contre la langue kabyle en Algérie et la volonté des pouvoirs arabes-islamistes algériens d'imposer la transcription de la langue kabyle en lettres sémitiques-arabes contre le gré des kabyles qui préfèrent de loin une transcription moderne en lettres latines. Là nous allons voir pourquoi le kabyle si attaché à sa langue accorde cette préférence au latin et donc aux langues romanes dont le français. Nous allons voir qu'une transcription de la langue kabyle en lettres arabes serait catastrophique pour la simple raison qu'elle effacerait toute traçabilité de notre lexique (origine et sens des mots, étymologie), elle déformerait complètement notre langue et permettrait à l'usurpateur d'étrangler notre langue et notre culture.
Rappel
Il faut faire un petit rappel concernant la transcription des sons de la langue kabyle sur ce blog.
Z en majuscule est un Z emphatique, exemple a-ZRem (intestin, boyau), prononcé un peu comme en français le Z de Zoo, Zoro.
z minuscule est un z ordinaire, exemple a-zrem (serpent), ex.en français "z" de zèle.
r mineur , r usuel, transcrit sur ce blog toujours en minuscule
R majeur ou R roulé, idem au R espagnol ou au Rhô grec, transcrit ici toujours en majuscule Maintenant il faut voir le groupe "gamma":
GH : identique à gamma "γ" en grec (γάμμα), un peu comme le R [ʁ] grasseyé en français
Q: gutturale comme le Q des sémitiques (arabe par exemple)
G occlusif, ici toujours en majuscule
g spirant, ici toujours en minuscule
K occlusif, ici toujours en majuscule
k spirant comme "ch" de ich en allemand, ici toujours en minuscule.
X, KH : comme le X grec ou "kh" en français. (ici sur ce blog les 2 sont valables pour transcrire ce son)
Q: gutturale comme le Q des sémitiques (arabe par exemple)
G occlusif, ici toujours en majuscule
g spirant, ici toujours en minuscule
K occlusif, ici toujours en majuscule
k spirant comme "ch" de ich en allemand, ici toujours en minuscule.
X, KH : comme le X grec ou "kh" en français. (ici sur ce blog les 2 sont valables pour transcrire ce son)
A celà il faut ajouter l'altération assez fréquente d'un de ces sons en "ayn" sémitique-arabe, ou parfois en "h" et "H"; tout comme le g qui parfois peut-être altéré en j.
ARC
Nous sommes à la recherche de nos origines et de nos racines. Les racines (aZaR, iZoRan) seraient justement les origines. Nous savons que notre mythe fondateur d'anZaR est personnalisé par un arc-en-ciel, bref c'est le spectre (anza) et l'arc, bref c'est un arc.
La formule du jour est relativement simple, c'est une "gamma" qui se cacherait derrière un R majeur ou R roulé du moins dans les terminaisons. C'est une gamma invisible que nous ne prononçons pas de nos jours.
R ~ Rg, Rk ou Rc
Donc anZaR serait vraisemblablement anZaRg, anZaRk ou anZaRc qui nous rapproche du mot arc issu du latin arcus. Et ce n'est pas une coincidence, il n'y a qu'à voir notre lexique kabyle:
a-DHaR = le pied. Avec la gamma rétablie dans la terminaison ce mot serait a-DHaRk ou a-Dharc. Et ça se confirme dans le lexique correspondant avec R accompagné de K:
a-rkas, thirkassin = sandale(s). Relatif au pied.
'erki, rki = toucher du pied, marcher sur. Relatif au pied.
RkeDH = écraser du pied. Relatif au pied.
rkel = coup de pied. Relatif au pied.
On va prendre un exemple très instructif car c'est un mot kabyle que l'on retrouve en sémitique-arabe: jaR, djaR (voisin). Ce mot serait jaRk ou djaRk qui nous renvoie vers un autre mot commun au kabyle comme au sémitique-arabe: shrek en kabyle (le k est spirant) ou sharek en arabe qui signifie partager (share en anglais), avoir en commun. On voit le vrai sens de jaR, djaR (voisin) qui signifie avoir qlq chose en commun, un lien, une frontière commune en l'occurence. Ce mot ne peut pas être d'origine arabe ou même sémitique, comme DaR (maison) qu'ils ont hérité du phénicien; Comme vous voyez la transcription de ce mot en arabe fausse complètement la donne car la "gamma" (K ou Ca) en terminaison est définitivement ignorée. Leur transcription (j'écris ce que j'entends) est une bonne chose (pour eux) pour s'emparer d'un lexique emprunté mais c'est fatal pour nous et pour la vérité sur l'origine et le vrai sens de ce mot comme d'autres mots bien entendu. Par contre pour le kabyle ce mot shrek [srk] qui indique une frontière commune s'inscrit dans une logique implacable (c'est de la géométrie), il n'y a qu'à vous rappeller le sens de a-phrag [frg] = cloison, paroi de séparation qui marque les frontières, les délimitations (voir les archives sur ce blog). Ajoutez à celà ger (entre, between), avec le g altéré en j il sera jer/djer, et vous comprendrez l'origine de ce mot.
Cette nouvelle découverte va nous permettre de rétablir la morphologie exacte de nos mots, de mieux comprendre notre lexique et de le faire rentrer au bercail. Et de grâce que les usurpateurs nous laissent en paix avec leur écriture, on en a pas besoin. La trace de la disparition de cette "gamma" (G, K) après le R à cause de l'influence des sémitiques, de l'arabe surtout, se retrouve dans les parlers de notre pays: notre thura (maintenant) se dit en arabe al-an mais en argot algérois durka qui n'est rien d'autre que notre thura-thurka (dhura-dhurka).
On va évidemment développer ce sujet sur ce blog mais déjà dès à présent nous pouvons mieux comprendre notre lexique avec cette gamma (K ou Ca, G) rétablie après le R.
a-shaR, chaR = remplir (un récipient de liquide, de ce qui coule); il devient chaRg, asharg: charger?
a-ZaR = racine, veine; il devient aZaRg, aZaRk. Le mot origine (principe, commencement) est issu du latin origo, originis. Il faudrait voir si notre ZRg est rapprochable de la latine oRG. Toute chose a une racine, une origine, un commencement, un principe. Notre racine ZR nous indique clairement pourquoi chez les kabyles, chez les mazigh en général, le mythe d'anZaR est un mythe fondateur, un mythe qui nous accompagne depuis le commencement, depuis nos origines.
Nous savons depuis très longtemps que notre R est circulaire (voir post de mars 2008 "le cercle R") et ça été la chose la plus simple à comprendre dès le début de ce blog consacré en premier lieu à la langue kabyle. Et si ce R est en vérité un Rg, Rk, Rc on entrevoit très facilement le lexique latin correspondant issu du mot "cercle". Il est relativement simple de décortiquer le lexique issu du latin contenant ce radical Rc, Rg comme vierge (virgo), cirque, cercle par exemple. On note tout de suite que notre supposition sur la racine ZR d'aZaR (racine, veine/vaisseau sanguin) donne le sens de "circulation" "véhiculer/transporter" (le sang dans le cas de aZaR= veine/vaisseau sanguin); nous pouvons déduire que le sens de aZaR (1. racine, 2.veine/vaisseau sanguin) contiendrait le sens de "circuit". Nous voyons que le verbe arabe sir (rouler) qui a donné siyara (voiture) serait sirk comme circuler, donc on voit sa vraie origine! Ah les camarades sémites-arabes!!! On ne sait pas si cette règle est applicable aux patronymes comme Marc, Margarita qui seraient en parler moderne kabyle sans cette "gamma" (K/C, G), donc Marc serait...MaR ou plutôt Amar?! Ha-ha-ha! On verra ça plus sérieusement un peu plus tard.
Vous avez une explication au coeur blessé par une flèche de Cupidon (chez les latins) ou Eros (chez les grecs) ? Cet archer porte un autre nom à l'origine: Amour. Et ce mythe d'Amour et Psychée est l'oeuvre du génie numide Apulée. Allez un effort et vous trouverez la trace de l'arc dans le nom d'origine de ce personnage mythologique. Bon courage!