mercredi 15 juillet 2009

Noé

Ce post est un moment crucial de notre combat pour recouvrer notre identité kabyle et mazigh.

Introduction
Il faut avoir lu les 2 billets précédents avec le "ankh" pour comprendre ce qui va suivre.
Nous avons vu sur ce blog nombre d'exemples d'altérations et de mutations dans la langue kabyle. Notre langue kabyle moderne est très polluée par des sons intrus et faux amis, l'identification de ceux-ci nous aidera à lancer l'assainissement de notre langue maintes fois séculaire et l'extirper enfin des griffes des usurpateurs.
Donc comme je disais dans le billet précédent une formule de change ou plutôt une formule d'altération a été identifiée, il s'agit de l'altération mutuelle de N et L quand on passe de notre langue aux sémitiques (arabe notamment). Donc c'est un grand chantier qui nous attend car il faut systématiquement vérifier tout le lexique interférent kabyle (mazigh) et arabe (sémitiques) contenenant un N ou un L, là ou c'est un N il faut mettre un L et inversement là oû c'est un L il faut mettre un N: c'est le moyen le plus sûr de désémitiser-désarabiser notre langue.
N kabyle vs L sémitique/arabe
L kabyle vs N sémitique/arabe
Je vais vous donner un exemple peu sympa mais qui vous facilitera la mémorisation de cette formule: en kabyle a-khlul (morve) = khnuna en arabe-argot DZ, c'est L kabyle vs N arabe ici. Autre exemple. Lefth (navet) en kabyle et lift en arabe, avec N au lieu de L on aura Nefth ou Nevth sans doute proche de Navet. C'est pas beau mais c'est facile à retenir!

Noix
On va prendre un exemple plus sympa surtout pour les amateurs de viennoiseries, friandises et confiseries, genre qelb luz algérois - coeur d'amandes au miel (mon Dieu que c'est sucré!)
Luz = amande (noix) en kabyle et en arabe: on procède au changement L vers N et on aura:
Nuz...comme Nuts, noix dans les langues du nord.
Et ce N à la place du L de Luz (amande) nous permet de voir un autre mot:
Nuga chez nous ou Nougat en français qui est aussi une confiserie d'amandes et de miel.
Là nous avons la notion de NOYAU, mot issu du latin nucalis (amande, datte) qui serait dérive du latin nux, nucis (noix); en sémitique arabe noyau se dita nawa(t); ces mots auraient une relation avec le latin nodellus, nodus (noeud) très proche du verbe kabyle NeDH (nouer, nouer autour). Donc ce qui est nucléaire serait soit avec un N comme en latin et en sémitique-arabe, soit avec un L, c'est soit NW-NY, soit LW-LY.

Puits
L'astuce des camarades pour s'accaparer le lexique commun, ou carrément emprunté, consiste à mettre le L en article (al-) alors qu'en kabyle le mot intérférent porte le L en préfixe. Exemple:
al-biir, biir = puits en arabe
Lvir = puits en kabyle (il n'y a pas de vir tout seul en kabyle!)
Je prends Lvir en kabyle et je procède au changement du L par N et hop!:
Nvir = a-Nu...comme dans les autres langues mazigh du Sud-Ouest ou du Sud par exemple.
Idem pour aghvalu (puits de source) qui serait aghvanu.
Nvir, a-Nu, aghvanu: je rappelle que le N atteste la forme d'anneaux, comme ceux des puits par exemple; N attesterait aussi le creux rond comme dans amdhun (bassin), là nous nous rapprochons du mot mine issu du gallo-romain (origine celte) mina.

Papiers
On dit en kabyle et mazigh nekwa pour carte ou pièce d'identité.
L'kagheDH, LekwagheDH = papier-s (idem en argot DZ, pas en arabe: warqa)
Avec le L en N j'aurai:
NkagheDH, NekwagheDH: on y voit bien nekwa!
On peut aller plus loin en s'en prenant à l'arabe:
en arabe Laqeb = patronyme, nom de famille
avec L en N on verra Naqeb ou Nakev, Nakew.
J'ai déjà donnée l'explication de Nekwa sur ce blog avec son rapprochement de l'égyptien ancien (voir post Le sceau de Salomon)

Noé
Vous croyez aux histoires ou mythes religieux (bibliques ou autres) ?
Noé est Nuh en sémitique-arabe. Ce que c'est navigern nautique vous devez connaître (du grec nautis). Pour le mot tha-nshirth (pièce de bois, planche de bois) avec comme sh = kh (voir billet précédent) j'aurai thankhirth avec l'inévitable N et ankh.
Je prends un lexique N-L interférent entre le kabyle et le sémitique-arabe:
Luh = planche/plaque (de bois), tableau.
Avec le L en N j'aurai Nuh!
Autre exemple avec Lwahsh, Lwhush en kabyle = faune, bêtes sauvages = al-wahsh, wuhush en arabe. Idem si on a N à la place du L ça donnera Nwhush, Nuhush!
En arabe al-bahr, bahr = la mer = LevheR en kabyle (vheR sans L n'existe pas). Avec N ce mot devient NevheR, ici le "v" est une voyelle (u, ou français), NuheR!
Le mot kabyle LeHwa = "pluie, averse" deviendrait NeHwa (Nugwa ou nuqua, lien avec agua/aqua =eau en espagnol/italien?). Ce N se retrouve dans n'dha = rosée, probablement ce N serait lié à l'humidité (déesse TefNout chez les anciens égyptiens) ou/et aux précipitations l'atmosphèriques.
C'est quand même bizarre que la mer, les précipitations (pluie-déluge?), la "planche de bois" (naval-bâteau?) et "animaux" soient proches phonétiquement de Nuh-Noé, il ne manque qu'à "dater" le déluge!
Maintenant prenons un autre mot interférent:
tha-felukth en kabyle, felouka en arabe (pris en Egypte) = felouque, barque
Avec L en N notre barque devient thafenukth ou sans les affixes et F transcrit correctement:
phenuk, phenug
A la prochaine, navigateurs phéniciens (pléonasme?)!