vendredi 31 juillet 2009

CC le feu

Billet DS

Décidement l'Argélie est une mine d'or pour les caricaturistes, les satiriques et les humoristes, Dilem, Le Hic et leurs confrères sont franchement gâtés si on compare leurs "avantages" par rapport à leurs confrères ailleurs notamment en Europe. Chaque jour apporte son lot d'absurdités, de la "matière première" aux satiriques.

On a déjà abordé le sujet de l'héritier de la République (sic!) Argélienne, relisez mon
billet du 7 juin 09 .
Les choses se confirment. Lisez
l’article en question et regardez bien la photo à la Une
Notez que le chef de ce nouveau parti porte un patronyme familial assez parlant: Sassi ou Saci.Et ça, ça fait réfléchir!
Et ça me fait penser à un certain personnage du même nom...

Il n'y a pas longtemps en Argélie, durant les années paisibles 70-80, il y avait un joueur de foot qui s'appellait Saci ou Sassi. Comme chaque argélien peut le deviner Saci est originaire du pays Chawi à l'est, de Batna plus exactement, mais c'est un chawi arabisé donc avec la réputation correspondante. Bref, ce joueur Saci était connu au niveau national comme étant un "chikour" (un caïd) et d'ailleurs il était capitaine de son équipe.
Voici sa légende telle qu'elle était racontée dans l'algérois et même dans toute l'Argélie.
L'équipe du belliqueux Saci changeait constamment d'entraineurs car aucun coach ne pouvait dompter le caïd Saci qui était très indiscipliné, ne suivait pas les entrainements, etc..., bref il faisait ce qu'il voulait et l'équipe subissait son dictat. Un jour on désigna un nouvel entraineur, une tête forte, qui devait normalement venir à bout de ce caïd. Effectivement le nouveau coach écarta Saci de l'équipe type et le relégua au banc des coiffeurs. Cependant...
Cependant arriva le jour du match. L'équipe est réunie dans le vestiaire pour suivre les consignes de l'entraineur "courageux" avant le match; le coach répéta après avoir désigné les 11 titulaires pour le match " ça y est, désormais Saci ne joue plus!". Juste à ce moment, comme dans un western, surgit le "chikour" Saci, Sassi thimès (Saci le feu), très remonté et qui tout en faisant tourner sa gourmette autour de son index hurla sur un ton très menaçant au coach ainsi qu'à tous ses coéquipiers:
"Shkoun gal Saci ma yelâab'sh?" Qui a dit que Saci ne jouera plus? (en argot arabe DZ)
Là personne n'osa lui tenir tenir tête et l'entraineur très intimidé répliqua: "mais non, tu as mal compris. Tu joues Saci, tu joues, c'est même toi le capitaine!"
Et donc Saci reprit de force son brassard.
Rendre à Saci ce qui appartient à Saci.

Il y avait des gens qui disaient il y a un mois que le parti du frère cadet du président est impossible, que ça ne se joue pas comme ça la politique en Argélie. Que vont-ils dire maintenant?
"Qui a dit que Saci ne jouera pas?"
C'est le droit du plus fort. La loi du plus fort. La loi de la jungle.

Cessez le feu, Saci le feu!!!
Regardez sur la
photo à la Une, peut-être que ce Saci est assis aux premiers rangs!

PS:
Pour monsieur Sassi le "raïs" de ce parti:
En kabyle, comme en shawi, la patrie-le pays sont au féminin (thamurth), l'Algérie aussi, bref Elle=th, Il = y. Donc il faudrait écrire "ass'a as'zeka, Ldzayer th' ella, th'ella" (y' ella/yella - pour le masculin). Mais là c'est un slogan de supporters de foot que vous reprenez là!
Pour un patriote "Thamurth ats ved levdha", c'est à dire la patrie sera éternellement debout (vivante). Mais là je parle de Thamurth la Patrie, la Vraie, Notre Patrie!