vendredi 21 janvier 2011

Mon oeil !

Oeil pour oeil...

Je rapelle que la relation Oeil - Source ou plus complètement Oeil - Source - Clé existe dans beaucoup de langues, y compris le kabyle, les sémitiques, l'allemand, le grec, le russe.

Chez les sémites:
ayn en arabe signifie "oeil"; il désigne aussi "la source"
ayin en hébreu signifie aussi "oeil".
On suppose qu'en phénicien aussi " ayn, ayin = oeil " .

Chez les kabyles et les mazigh ("berbères") en général:
lâayun, thi-âyunin (pluriel) = les sourcils
On dit aussi au singulier thimmi.
thaâwint = source d'eau différente de Thalla (fontaine, source), l'eau de thaâwint est utilisée à des fins techniques et rarement comme eau potable (en cas de sécheresse, quant Thalla est à sec).
lânSaR, leynSar : source fraîche sise impérativement près du cours d'eau (ighZaR).

En langues romanes, en français en particulier, la relation Source - Sourcil est indéniable, le mot sourcil est tiré de source lui-même tiré de sourdre (surgir) pour le filet ou jet d'eau de source qui surgit de la terre. Une arcade sourcilière ouverte (d'un boxeur par exemple) ça saigne comme un jet d'eau...Thalla (fontaine, source) est chez les kabyles et mazigh assimilée à l'oeil (allen), laâynSaR est assimilé aux sourcils (laâyun) comme Source-Sourcil (en latin) en langues romanes.

Si les mots ont la même consonance (sémitique), leurs sens divergent: âyn sémitique (arabe) signifie "oeil", "laâyun" en kabyle signifie "les sourcils" (seule la forme plurielle existe). Donc il n'y a en aucun cas d'emprunt du kabyle à l'arabe (aux sémitiques). A chaque fois que nous avons un mot interférent "ils" nous disent que nous leur avons emprunté. Mon oeil ! Chez nous en Afrique du Nord la toponymie reflète ces notions de sources différentes: Thalla, Laâyoune, Titawin. Ce n'est pas le cas chez ces camarades prétentieux, nombrilistes, arrogants et ignares.