Préambule
On a vu auparavant sur ce blog, notamment dans le billet précédent la mutation de "dh" en "z" et "j" comme a vu aussi dans le post Aphrodite que le suffixe -dja serait sans doute un intrus qui aurait remplacé dh.s/dh.t (-dis, -dit). Aujourd'hui on va ouvrir une fenêtre qui créera un grand courant d'air qui bouleversera nos connaissances actuelles avec à la clé notre lexique rétabli dans ses droits et lavé de tout affront dont l'usurpateur est la cause.
D'abord un peu d'humour. Cours de sciences naturelles, le prof pose sa question à la fin du cours: "J'espère que vous avez bien assimilé la leçon, les enfants. Alors, qui peut me donner un exemple de reptiles?" Momo lève le doigt: "moi, m'sieur!". Le prof: "vas-y Momo". Momo: "un serpent". Le prof: "Très bien, bravo Momo. Continue, donne-nous encore un autre exemple" Momo: "Un autre serpent".
Cette très vieille blague est citée juste pour dire ceci: le lexique avec des mots qui contiennent des sons qui s'altèrent mutuellement, ex. "dh" avec "j" ou "z", serait logiquement de la même classe, de la même espèce mais il y a différenciation au niveau de cette classe. Le crocodile est comme le serpent un reptile, de la même classe donc. J'espère que la métaphore est claire.
Embrasure
Si vous avez lu attentivement le post précédent vous aurez donc remarqué le lexique qui nous intéresse à savoir:
ijyq, tsijiq = pousser un cri strident, crissement, grincement
jeqeq ou sheqeq = se fissurer, craquer, crevasser
lejqayeq = le fissures ou embrasures sur un mur, des ouvertures étroites en un mot.
dTaq = fenêtre, lucarne.
En réalité la racine est quasiment la même: jeq devient dheq avant d'être dTaq avec le même sens d''ouverture étroite, lucarne, fenêtre, embrasure".
Cette racine jeq/dheq nous indique un sens de "étroit, pressé". Vous comprendrez alors pourquoi les mots dyq = exiguité, DHyaq = exigu, dhaq = pressé (dhaqegh = je suis pressé) tout le contraire de DHwa = déployé, étendu, étalé, écarté (donc vaste, large) ou dTawes = paon, voir même avec un "L" le verbe DHleq = allonger/s'allonger. Les camarades sémites-arabes ont tort de revendiquer DHiq (tout comme les mots ayants relation avec cette racine) comme leur vernaculaire, vraiment tort.
Maintenant il reste à déchiffer le mot dTaq (fenêtre), dTwiqan (fenêtres), sachant que le "q" est un intrus abrasif venu des sémitiques (de l'arabe surtou) dont on doit se débarasser après avoir compris quels sons il a remplacé. Ce q on l'a vu peut avoir remplacé un occusif "gamma" kabyle/mazigh K, G, GH ou même on l'a vu une syllabe "gamma" GO ou GW. Alors le mot dTaq (c'est un D et non pas un T, donc DHaq ou Daq) serait DaGw, DaG, Dagh, DaK: est-ce en relation avec le terme grec Deka (déca- en latin) qui signifie 10?, surtout qu'en terme de quantité le D kabyle se répète a-dTas (beaucoup) , 'Deqs = assez.
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Je pense que cette gutturale Q, étrangère au kabyle et ô combien abrasive, pourrait avoir remplacé un digramme composé d'un occlusif G, K ou Gh plus l'aspirée H de Hraw en kabyle (large) ou Here en anglais. Dans ce cas le mot a-qeRw serait a-KaHeRw...à vérifier donc!
Pour finir un devoir à domicile. Le mot démocratie vient du grec demos = peuple. Le mot arabe djumHuria = république est à la base du mot djumHur = public. Donc Dem, Djem ou jem si on fait light; reste qu'à ajouter jem/zem de l'assemblée...Je jure jmaaliman que vous arriverez à la bonne conclusion sans mon aide! Bon courage!