samedi 14 février 2009

Le pont du Centaure

Ce post est consacré à la lettre N kabyle/mazigh et à 2 mythes méditerranéens majeurs.

Avant-propos
Quand vous ouvrez Larousse, une référence indiscutable, et que vous lisez que le mot tare (poids de l'emballage) vient de l'arabe tarha, ou "mieux" encore le mot quintal vient aussi de l'arabe qintar, vous comprenez qu'il y a un problème qlq part! C'est vous dire à quel point les européens post-reconquista et post-renaissance, les français en premier lieu, ont une fois pour toutes décidé d'accorder crédit à celui par lequel ils ont eu ce mot sans se demander qui était vraiment le vrai détenteur de ce mot à l'origine; Et ils ne font pas dans le détail, c'est quasiment la même chanson dans plusieurs domaines, la France est devenue l'office des brevets arabes qui légitime l'usurpation sur le plan international. Eh bien, aujourd'hui on va démontrer rationnellement que ce mot qintar ne peut en aucun cas être d'origine sémite-arabe et le fait qu'il soit parvenu en Espagne via les arabes-musulmans et donc transmis aux européens de l'époque ne donne pas le droit d'auteur aux arabes-musulmans, le facteur ou délivreur de courrier n'est pas son envoyeur, la logistique n'a jamais remplacé ou précédé la production, c'est bien le contraire.

Noeud
On avait déjà écrit sur ce blog que le N kabyle, mazigh/"libyque", atteste l'arc et l'anneau, et que ce N serait en fait un son composé avec un k ou g spirant que l'on aspire donc on ne le prononce pas. Le mini-lexique suivant va nous apporter les éléments convaincants.
thi-segnith = épingle, aiguille, pique (par extension piqure)
a-senan = épine
a-seknan ou a-segnan (k, g spirants comme ich allemand).
! En arabe sikin = couteau; en français: épingle -peigne, poignard.
Nous voyons clairemnt que seg-/sek- indique la pointe, le pique, épingle, aiguille. Le mot inisi (hérisson) serait-il ignisi? Le mot a-jenwi (poignard, long couteau) serait jegnwi, déformation de zegnwi, segenwi (d'oû sikin en arabe?). Par ailleurs a-mesak soit disant issu de l'arabe mesak (toz!) doit être écrit a-mesag = épingle (massue). Le verbe sedTel (raser la barbe) avec la formule dT=gd/kt serait sedTedl = segdel/sektel avec donc le seg/sek ou sec- en latin qui signifie simplement en latin secare (couper) d'oû le mot scie.
gen, tha-guni = se coucher. En toponymie a-guni = relief courbé, "couché" "descendant"
knu, qui serait en fait gnu = courber. Parfois knu/gnu = descendre
! En russe gnut = courber, plier, ployer. En anglais kne = genou (donc il se plie, se courbe à la rotule).
Par ailleurs il y a d'autres verbes du même sens, dTinez, nes, nser, etc...En toponymie thu-nes (Tunisie) serait thu-gnes, thu-knes...tha-knisya (cerisier) et Knosos c'est pas loin!
'neDH = nouer, embobiner. Le noeud vient du latin nodus. Voir aussi ndTeDH = coller à qui serait kenteDH (gendTeDH) d'oû sh'kendTeDH (s'aggriper à un support immobile) ou sh'kenter (s'aggriper à un support en mouvement, ex. à l'arrière d'un camion, jeu adoré par les enfants de Kabylie!). Voir aussi ntu donc kentu/gentu = planter/ficher/piquer, implanter (aiguille, couteau, barre, tige, etc...)
kneDH ou gneDH
! En anglais knot = noeud
nwi = penser (en son for intérieur), supposer. D'oû niya = esprit sans malice, naïveté
gnwi ou knwi...on diratit know = connaitre/savoir en anglais mais c'est une coincidence (pas de raccourci).
naqus = cloche
gnaqus ou knaqus? si oui le terme anglais knock est techniquement proche.
a-menugh = conflit, rixe (sans mort d'homme); i-menghi = combat, bataille
a-megnugh? i-megneghi?
a-menay = cavalier, chevalier
amegnay, ameknay: soit relation avec bataille, soit avec am = homo en grec, ameknnay = homme knay...techniquement proche de l'anglais knight (nayt) = chevalier.
Bon assez de lexique, l'essentiel est de retenir le vrai sens du verbe kabyle qen = nouer, ceintrer, attacher, relier, rattacher. Il s'agit en fait d'un noeud au milieu/centre qui relie deux bouts, deux extrémités. En tenue vestimentaire on utilise ce verbe pour qen a-mendil (nouer le foulard) avec un noeud au milieu du front; qen a-gus ou tha-ghugadT (attacher la ceinture) avec le noeud au milieu de la taille; qen a-khelkhal (mettre le bracelet au pied), qen a-meqyas ou saa (mettre un bracelet, une montre) le noeud au milieu du poignet, etc...En clair c'est un contour comme tha-qenDuR-th; qen = ceintrer, nouer autour d'une partie du corps en anneau! En pratique pour les instructions dans les avions "attachez vos ceintures" doit comporter ce verbe qen et non pas shud (qui existe aussi en arabe!) qui signifie plutôt ficeler. Il y a lieu de signaler que le terme kabyle a-mDHiq (coin, province) ou son féminin tha-mnadT devient tha-megnadT/meknadT, donc vous voyez que a-mekan (place, coin) n'est pas un emprunt à l'arabe makan (place) mais l'inverse et il devrait s'écrire a-megan. En toponymie meknas serait plutôt megnas, proche de meghnia et voir même de amegnas (ain-amenas).
Et bien sûr le dieu de la mythologie kabyle et mazigh anZar serait ken-ZaR ou gen-Zar. C'est lui personnifié par l'arc-en-ciel qui relie la terre au ciel. D'autre part le verbe qensignifie aussi attacher une bête (cheval, mule, âne) et je me risque à avancer que cette racine QN en kabyle ou KN en grec va dans le même sens qu'en grec "muselière" "harnais", cette racine est parvenue chez les slaves christianisés par les grecs (russes, ukrainiens) mais avec le sens de "cheval" (kon', kin').
Quintal
Là on va entrer dans les systèmes de mesures, le canon des mesures. A la diffrénce du sémite-arabe en kabyle Q, qen atteste on ne peut mieux les systèmes de mesures de poids notamment: a-qaRwi, tha-qenushth, qula, qna/seth-qna (pas outre-mesure, satisfait), dToqeth, deqs, qui indiquent clairement que ce Q intervient dans le canon des mesures. On y reviendra.
a-qendTaR masc.= quintal 100 kg. * Mot dont l'origine est attribué à l'arabe...par les français!
tha-qendTaR-th fém. = pont. * Interférence avec le sémite-arabe qentara = pont.
dTaR en kabyle a été déjà expliqué, voir notamment les post Tartare et Gibraltar. Sinon regardez le corps humain et, pardon, sur quoi vous êtes assis, les deux falaises/rochers!
Pour le kabyle qen-dTaR de tha-qendTaR-th indique clairement qen (ceintrer, nouer, lier, attacher) le dTaR extrémité, ce mot dTaRf se retrouve en arabe mais il est clair comme de l'eau de roche que dTaR le rocher/la falaise, dTarf et Rif (extrémitén bout), dTar-dTwR n'existent pas en arabe et ce mot est un emprunt pur et simple, c'est du flagrant délit camarades sémites-arabes! Ce mot qen-dTaR indique une chose que l'arabe ne peut en aucun cas indiquer: le centre! Qen est simplement le ken- grec (kentro = centre) ou le cen/cent latin (centre, cent 100), et qui se retrouve en kabyle moderne mais déformé tsen- de tsenasfa (centre, milieu), tsanash gyDH/uzal (milieu de la journée/nuit, midi-minuit)! On ne va pas le répéter 100 fois, le pont et le quintal ont la même racine qen-dTaR. Et ce n'est pas fini, regardez plus loin. Je ne vais rien expliquer, juste quelques mots et une photo.

Centaure
En grec, racine ken- dans kentron, kentein = piquer, aiguillon. Ce ken- grec est équivalent au cent latin, au kabyle segn (segnit = aiguille, segnan/senan = épine) qui indiquent le centre, et le milieu tsen- en kabyle moderne qui attesterait la dizaine 10 plutôt ou la douzaine 12. On reviendra sur ce thème avec Osiris en renfort.
En grec centaure = ken-tavros. Lire ici la mythologie: http://mythologica.fr/grec/centaure.htm; http://fr.wikipedia.org/wiki/Centaure
Le sens réel, rationnel par rapport aux mesures et voir même à la chronologie, à la mesure du temps sera expliqué plus tard.
Une petite astuce: le Z et le D du noyau sont proches, des nuances les séparent, permutation possible des sons Z et D emphatiques. exemple ZeR peut être DHeR, dTeR.
Quintal, 100, pont. Regardez cette photo: Du pareil au même. ken-Tavr, le centaure grec - 'anZaR/gen-ZaR, le dieu kabyle/mazigh. Le pont d'arc-en-ciel. Un canon de mesures, le standard international de la pré-antiquité.

Alors Larousse et l'establishment français doivent désormais inventer un centaure ou un dieu anzar pour leurs amis et aimés sémites-arabes pour venir nous convaincre que quintal est issu de leur langue. Quelle honte!

D'autre part le verbe qen signifie aussi attacher une bête (cheval, mule, âne) et je me risque à avancer que cette racine QN en kabyle ou KN en grec va dans le même sens qu'en grec "muselière" "harnais", cette racine est parvenue chez les slaves en particulier chez les slaves orientaux (russes, ukrainiens) influencés et christianisés par les grecs mais avec le sens de "cheval" (kon', kin'). En kabyle moderne la muselière est à avec la racine kM/gM tha-kumam-th/tha-gumam-th en relation avec guma = ne pas (faire, vouloir), refus et qemeDh = fermer (bouche), qemesh (yeux). Mais le terme de harnais que je ne connais pas (mot dipsarû?) ou de la "corde/chaîne" autour du cou (genqiq ou ghenqiq) du cheval/âne devrait être avec un Q/g/k ou sa déformation Ts pour fermer/boucler et surtout N car c'est un anneau, un contour. A vérifier. Toujours est-il que cette racine gN iu KN en langues européennes a une relation avec le cheval, et dans chevalier "gn.kn" de amnay megnay/meknay kabyle et knight anglais. Alors Cen- ou kent de centaure explique pourquoi ce personnage mythologique est moitié cheval et moitié homme car Tavr signifie taureau en grec, taurus en latin, thawr en arabe. Pour nous le mot tha-qenDuR-th (robe féminine), au masculin a-qenDuR (mot piqué par les autres et vendu comme étant un mot arabe par l'office frenchie des brevets arabes) suffit à voir le contour et comprendre le vrai sens de tous ces mots inclus Kentavr le centaure mythe grec mais dont l'explication grecque est quand même peu convaincante (cheval vs taureau). Il est possible que -tavr/-taure du centaure ou -duR de qenduR signifie en kabyle SwR de SwRa = corps, racine à la base du mot SwRdi = argent/monnaie ou solde venu du latin (d'oû soldat). Alors aduR/SwR ou voir même ZuR ou TsuR proche de chuR (plein, rempli) en kabyle moderne pourrait nous indiquer un chiffre comme 100 pile, un quintal; ou une notion de physique: solide; mais le plus logique est de pense que ce centaure peut-être interprété en kabyle comme centre du corps ou simplement centre de gravité. Pas compliqué à mon avis surtout que 'ndTar (kendTaR/gendTaR) signifie "gravement" tout comme DHuR (tort, grave). Et l'expression française "être à cheval entre..." convient très bien au Centaure. Tiens, le mot kenchur, pardon ghendjuR (nez acquilin) s'inscrit dans la même lignée que qen-duR et centaure. Eh oui!

Je vous laisse écouter la chanson d'anzar. Merci à l’auteur du clip sur Dailymo: lounes-le-kabyle.



Ce clip est basé sur le superbe film "la montagne de Baya" réalisé par le regretté Azzedine Meddour que Dieu ait son âme comme celles des personnes disparûes durant le tournage et après la sortie de ce film qui m'a profondément marqué, interpellé et rappellé à mes devoirs identitaires. Mon modeste remerciement est ce post qui est dédié tout particulirement au cinéaste A.Meddour, à ses acteurs Djamila Amzal et les autres, à toute son équipe qui a réalisé ce film, au groupe Jurjura pour le superbe soundtrack. Thajmilt a y-medhyazen. Merci, les médiateurs.