mercredi 22 mai 2013

Tibhirine 2.0 : Kabyle'Net

Le Net kabyle est au pluriel...

On a il y a un bon moment établi sur ce blog (lien) que thi-vhirin (Tibhirine), le plus souvent traduit comme "les vergers, les jardins, les potagers" serait exactement les plates-bandes de potagers, jardins, vergers. C'est aussi géométriquement des rangées. Cependant on a omis de prendre en compte un détail crucial : en Kabylie tha-vhir-th (fem. sing) - au pluriel thivhirin (Tibhirine) - est impérativement situé sur la rive, la berge d'un cours d'eau (ex.: ighzer). Ce petit détail va nous permettre de voir plus clair et plus loin....

Les jardins suspendus
On extrait d'abord du mot thivhirin la racine VHR qui en kabyle est dans :
thivhirin = potagers, vergers
avehri = brise, air frais
s'vuhru = s'éventer (avec un éventail) 
vhar, levhar = la mer (idem en arabe al-bahr "la mer").
On a déjà formulé l'hypothèse qu'en kabyle, à la différence de l'arabe, le mot vhar, levhar ne signifie pas la mer elle-même (le mot correspondant devant contenir un L en kabyle comme dans Thalla) mais probablement le littoral, le bord de mer (la berge donc) ou l'horizon.
Eurêka ! Cette racine VHR serait à mon sens rapprochable de la racine indo-européenne [bhrg] "hauteur" qui a donné berge en français, bereg en russe, etc...Et ceci conforte notre hypothèse qu'en kabyle vhar, levhar signifie justement le rivage, le bord de mer, la berge en général. Plus encore, VHR de thivhirin nous renvoie aussi vers la berge : thivhirin (Tibhirine) = potagers ou jardins de berge. Donc il y a impérativement un cours d'eau au lieu Tibhirine. Ces thivhirin qui seraient des suites de plate-bandes en cascade sur le flanc de la berge ressembleraient plus à ça (rizières en rangées accrochées à un flanc de montagne) :
Plus loin encore, VHR dans avehri, s'vuhru nous renvoie à l'éventail qui par sa forme est encore plus évocateur du sens que cacherait cette racine :   
Géométriquement thivhirin les plate-bandes des jardins sont des rangées, y a pas meilleure illustration qu'un amphi grec antique pour illuster ce sens :
Talassa
Par ailleurs, on est en mesure d'en tirer des conclusions ô combien intéressantes :
VHR proche de la racine indo-européenne VHRG : cette racine existerait en kabyle mais ailleurs, dans VRG ou plutôt FRG (le -h- étant aspiré en vrai kabyle) de afrag, freq, etc...
aphrag, afrag = clôture, séparation
(tha-ferka = parcelle de terre privée)
freq = diviser, partager, départager, séparer, rupture
Donc la racine FRG (au lieu de VHR) de afrag atteste justement cettre Berge (bord de mer, côte), tout comme afrag peut-être Barrage (barrière). Sur notre exemple de l'amphi antique grec cettre racine FRG marque les demi-cercles séparant les rangées, les gradins. Hors en kabyle afrag qui comme on le voit nous renvoie vers Berge (barrière, barrage) marque clairement une frontière entre deux propriéts privées par exemples. Qui dit frontière dit thallast, thillas (frontières, lois) en kabyle...Si "la frontière intermédiaire" afrag est la Berge (la Côte), la frontière vraie Thallast serait simplement le cours d'eau ou la mer : Talassa aurait été en kabyle jadis non pas Thalla, Thallaphsa mais Thallasth !  
Outre FRG de afrag, l'équivalent kabyle de la racine indoeuropéenne BHRG ou notre VHR actuel serait plutôt VRD avec en terminaison un D au lieu de G (altération assez répandue en kabyle : ex. anga/anda "où?" ) :
a-verdhi = côte (anatomie)
avridh = 1. chemin, 2. période (fois)
D'abord c'est Côte (berge donc), ensuite il y a la périodicité et à la fin la forme des côtes rappelle on ne peut plus les suites de rangées, thivhirin (Tibhirine) accrochées au flanc de la berge.

A la suite de Fibonacci
Ensuite nous allons voir une autre racine, c'est SRG :
shereg = 1.déchirer, fendre, scinder, 2. traverser (les bâteaux la mer sur la photo)
sh'req = 1. avaler de travers, 2. écarter (les paupières, les jambes), 3. y shreq y itdij "lever du soleil" - voir relation? avec machrek "le levant" chez les arabes.
sh'rek = partager, associer (idem en arabe sharika : société) - shear en anglais   
SRG de shereg (traverser) contient l'équiavlent kabyle du grec Dia (diamètre, diagonale) et du latin Trans.  
Un petit crochet pour dire que SR en kabyle en double syllabe pour a-shershur "cascade" qui ici marque le passage radial de l'eau :
Nous avons deux racines FRG (afrag) et SRG (shereg) à placer sur l'amphi antique grec (hémicycle), de préférence celui d'Epidaure ou tout simplement sur une grille pour faire simple :
FRG indique les demi-cercles de l'amphi (les lignes horizontales d'une simple grille)
SRG indique les passages radiaux de l'amphi (lignes verticales d'une simple grille)

En architecture ce système de plan hippodamien est omniprésent depuis l'antiquité : dans notre cas c'est la Berge, la Côte qui est le repère par rapport auquel on dessine des demis-cercles (des Rues) suivant le relief et la pente que l'on fera traverser par des diagonales, radiales (des Perspectives, des Avenues). Notre FRG serait la Rue quand SRG est l'Avenue qui permet de joindre plus vite deux bouts de la ville. 
Imaginez que vous avancez en voiture dans une avenue, chaque rue suivante que vous croisez est un "horizon", un "avenir" : en SRG diagonale/radiale/perpendiculaire vous avancez dans l'espace (une avenue), passez d'un niveau à un autre en les additionnant dans votre parcours (ça explique les suites mathématiques !) tandis que si vous prenez FRG rue vous restez dans "le présent spatial", au même niveau, c'est à dire que vous faites du surplace !

Autre fait curieux qui découle de la comparaison de ces deux racines : FRG ou FRK (tha-ferka) indique ce qui est une propriété privée, individuelle pendant que SRG ou SRK (shrek) indique ce qui est collectif, communautaire.    
RG contenu dans awragh (jaune, or) serait équivalent à raggio en italien (rayon en romanes)
RG est aussi dans tharga (thiregwa au plur.)= canal d'irrigation, fossé, rigole
Grâce à RG en kabyle ("berbère" en général) nous déduisons que le mot thiregwa (les canaux) signifie aussi les réseaux, le réseau, net en anglais. 
Oui, le Net Kabyle c'est simple : thiregwa ! 
Et les Suites mathématiques, comme les Suites de l'italien Fibonacci qui a passé sa jeunesse à Vegayeth en Kabylie d'où il importa en Italie les chiffres "arabes" (mon oeil !), ces suites seraient appelées en kabyle tout simplement thivhirin (Tibhirine)
Alors croyez-vous vraiment que Fibonacci durant son séjour en Kabylie se serait limité aux "chiffres arabes" sans s'intéresser aux nombres, aux suites, aux Tibhirine ?..
Une chose est claire : désormais on est à la suite de Fibonacci pour y voir clair et retrouver le nombre d'or : RG en kabyle ("berbère"), comme souligné ci-dessus, évoque justement "jaune, or" et "rayon, radial" dans notre grille, notre hemicycle de gradins, de suites, de thivhirin/Tibhirine. 
On n'est pas loin, ça viendra un jour ou l'autre, peut-être même très prochainement...