Le billet concernant " l'âge grec " n'a pas été compris par tout le monde à sa juste valeur, néanmoins je remercie tous les lecteurs et toutes les lectrices de l'avoir lu, ainsi que pour les encouragements et la critique. Nous allons reprendre le Grec pour illustrer, encore une fois, que la version naïve reste avant tout une hypothèse, à laquelle il faut toujours opposer une autre hypothèse, contradictoire, pour juger de son bien-fondé.
Grec, donc. Ou Hellène, si vous préférez. Voici d'ailleurs, la première version contradictoire (acte 2) dela première version naïve (acte 1). Les adeptes dela rigueur scientifique ne reconnaissent que ce qui est écrit sur un support - c'est l'histoire officielle (même si un nom de divinité antique est de nos jours interprété comme étant le nom d'un personnage historique réel !), tandis qu'ils réfutent tout l'abstrait, tout ce qui est gravé dans la mémoire des hommes, la tradition orale en somme. Même si l'oralité est sédentaire et résiste au temps, à la décantation qui sépare le vrai du mythe, une simple croyance (symbolique) du fanatisme , tandis que le mensonge est peu scrupuleux, itinérant, il voyage avec le bédouin et fait vivre le marchand peu scrupuleux, il se propage et enfle tel un virus, il migre d'un support à un autre, d'une langue à une autre, sans laisser au temps le temps dele décanter, de séparer le vrai du faux, de trouver un remède au fanatisme et à l'obscurantisme. Et pourtant sans l'écrit, la mémoire des hommes n'est que du vent pour les blasés dela science. C'est triste pour l'humanité !
Tout compte fait, l'ancien Grec est avant tout une référence intellectuelle, culturelle, civilisationnelle, etc. Et le grec, la langue grecque, aussi, était une référence dans le monde antique. Très bien, maintenant comment le kabyle désigne qlq'un d'instruit, de lettré ? Quasiment par la même racine que le grec (GR) : QR de gher, qar (s'instruire, étudier, lire), verbe que l'on retrouve en arabe mais seulement avec un seul sens interférent avec le kab : iqra (lire). De là se dégage un premier indice, une première piste : Grec ou grec est synonyme de Culture, Instruit, Lettré. Les Grecs, et ce sont eux qui le disent, ont reçu l'alphabet (phénicien) de Cadmos fils de Téléphassa.L'opposition Grec vs Barbare devient tout simplement Instruit (Alphabétisé) vs Analphabète.
Donc un Grec est tout simplement un esselleux (SLE : sait lire et écrire) :) On s'arrêtera sur la notion de lettré justement :
grec ~ lettré
Il s'agit donc d'alphabet et d'écriture. Regardons les choses autrement : il s'agit aussi d'Ecritures (au sens religieux), la lettre est une missive et surtout un Message (au sens religieux). Hermès le messager des dieux grecs a fait des émules dans les religions des autres chacun s'étant inventé son messager de son Dieu, et son barbare: l'impie chez les uns, le kafir chez les autres, qui ne veut pas de leur messager des dieux ou de leur dieu, et partant de leur langue et alphabet. L'étroitesse d'esprit des masses populaires conquises par "le messager des dieux", pure invention de marchands, a conduit les peuples d'Europe, d'Afrique du Nord et d'Asie dans les bras de l'ignorance et à la merci de charlatans se réclamant du Créateur. Alors que de tels esprits obscurantistes et fumiers (l'Europe moyenâgeuse ou bien les hillaliens) désignent tous ceux qui refusent de plier et d'adhérer à leur connerie et à leur langue par le péjoratif de kafir, impie, barbare, c'est plutôt un compliment pour les peuples non soumis, les Kabyles par exemple.
Revenons au Grec. Le rapprochement avec la racine kabyle GR/QR n'est pas anodin, il suffit d'élargir notre champ de vision :
GR/QR en kabyle
gher, ghar, qar : 1. s'instruire (étudier), 2. lire ;
(forme factitive, avec un préfixe S en kab : s'ghar (enseigner))
ghar, qar est la racine de Dur, Sec (ex. a-quran ;
GR, QR : a-muqran : le Grand, l'Aîné, le Chef + a-mghar : Vieux, Patriarche, Chef (de famille, clan).
a-sghar : 1. Bois, 2. Bâton (de bois s'entend).
Cette racine GR/QR kabyle, même si on ne l'apparente pas à la racine du nom " grec ", offre l'avantage de nous éclairer, de nous donner des idées. L'idée kabyle qui pourrait expliquer le nom grec s'y trouverait peut-être. La voici.
Le berger était sans doute le premier entraîneur, dresseur, caporal :)...et enseignant dans l'histoire des hommes. Il devint pasteur d'ailleurs avec sa paroisse. En clair, le bâton kabyle (ou le bois) m'incite à avancer l'hypothèse suivante :
Un Grec (ancien) = Un Prêtre
Une hypothèse qu'une langue que je connais, vous peut-être pas, en l'occurrence le russe, très marqué par les Byzantins (d'autres Grecs quoi !), vient corroborer :
Gretzia (Grèce) vs J'retz (Prêtre)
(Ici la gamme Ga est prononcé comme Gé)
Vous pouvez, bien entendu, penser que je suis parti de ce raccourci pour monter toute cette hypothèse, c'est votre droit. Sauf que ce n'est pas le cas, croyez-moi, et ce lien (ou raccourci) dans la langue russe m'est venu en tête à la fin du paragraphe précédent, pas avant. C'est d'ailleurs le cas de tous les billets publiés sur ce blog : en entamant un billet, je ne sais jamais d'avance quel en sera son contenu complet, et parfois même, quelles seront ses vraies conclusions, autres que celles prévues. C'est tout à fait normal quand on marche à l'intuition et que l'enchaînement d'idées dans une construction intellectuelle est imprévisible, il adhère à la logique que l'on met en oeuvre et " propose " des solutions conformes à l'algorithme qu'on a mis en place. La rigueur scientifique (travail collectif), c'est bien quand ça ne devient pas l'art d'enculer les mouches, mais un vrai scientifique sans intuition (travail individuel) ne vaut pas son nom, c'est juste " un technocrate dela science ", si j'ose dire. Il en est de même de l'écrit vs l'oralité...
source |
presvis en grec : Chef, Aîné, Vieux...et Ancien.
Je l'ai déjà dit avant, je le sentais, " ancien Grec" est un pléonasme !
Il faut trouver maintenant l'équivalent du Grec-prêtre chez nous.
La première variante est celle en argot arabe qui prédomine jusqu'en Kabylie :
ccix en kab, ou shikh (maître) en algérois, de l'arabe cheikh : Vieux.
Quand on dit en kab ccix a-muqran (Cheikh al-Mokrani dans la transcription arabo-française), c'est d'abord un pléonasme, puis ça signifie "le grand maître " comme " le grand prêtre ", et pour ne rien oubleir, " le grand Grec " :) Mais, la variante 100% kabyle, elle est où ? Eh bien, c'est la racine GR qui la donne mais le terme aurait été altéré :
Prêtre en kabyle (mazigh) ~ a-mravedh (qui donna marabout en français)
Le terme exact serait amghar (vieux, ainé, etc.) + suffixe "vedh", peut-être amgharavedh ou ameghravedT. Donc nos imravdhen (classe sacerdotale) de Kabylie sont des prêtres, ce qui est complètement conforme à la réalité. Et ce terme amravedh est sans doute en lien avec sa version altérée en maghreb (couchant, occident), ce qui d'ailleurs expliquerait l'hypothèse que certains veulent être une réalité historique, à savoir que nos imravdhen de Kabylie seraient des Marocains (maghrib, maghrébin), et que le nom serait issu de ribat, etc. Le vieux (donc le prêtre) et le couchant (l'occident), c'est une belle allégorie. Bref, le Grec serait un Ancien d'office car il est âgé, vieux, un Prêtre de profession et...un Occidental. Pour la petite histoire dela grande Egypte (ancienne, bien sûr !), on pourrait interpréter " Osisris - celui qui est à la tête des occidentaux " non pas comme le font les scientifiques contemporains, à savoir " Osiris - celui qui est à la tête des défunts ", mais tout simplement " Osiris - celui qui est à la tête des prêtres, ou Osiris - le (plus) grand prêtre (le pape quoi :) ".
Je tiens à réitérer ma position, déjà exprimée en public il y a des années, au sujet de nos imravdhen. Je considère nos imravdhen nel varaka (que je traduis comme " les bénédictins " car intègres pour les différencier des imravdhen qelhu wellahu " la cinquième colonne " pour cause de trahison et de collision avec l'occupant hillalien et qui ont contribué à l'arabisation-islamisation dela Kabylie) sont des Kabyles à part entière, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs que les Kabyles " normaux ", c'est-à-dire laïcs, à condition de nous débarrasser dela langue arabe. L'institution des imravdhen nel varaka de Kabylie doit être modernisée et constituer un rempart contre le hillalianisme ou toute autre doctrine étrangère et obscurantiste, et doit se projeter sur l'avenir ensemble avec le peuple kabyle. Après tout, ce sont eux les Grecs de Kabylie :)
P.S.
Si notre amravedh de ¨Kabylie (La Grèce en haillons selon le regretté Albert Camus) est un Grec, aqvayli (le kabyle laïc) ne serait-il pas, lui, comparable à l'Héllène ? Le Grec de Grèce (Hellas en grec) se désigne par Hellène et n'accepte pas qu'on l'appelle un Grec, sans doute par anticléricalisme comme le kabyle laïc :) Et puis laïc nous vient du grec laos (peuple), qui n'est pas du clergé. Intéressant parallèle...